Psaume37 : Le hasard n’existe pas ! Rencontrez Dieu ! Dans la Bible, le hasard porte un nom et il est une personne : l’Eternel Dieu. Remettez-lui votre sort, comptez sur lui : il agira (Psaume 37). Cela ne me garantit pas des difficultĂ©s. Mais c’est lui qui dirige ma vie ; il ouvre et ferme les portes, Ă  condition que je m’attende Ă 
On voudrait Dieu comme guide qui montre le chemin Ă  suivre. Seulement, derriĂšre cette volontĂ©, se cache souvent un dĂ©sir de ne plus ĂȘtre totalement responsable de ce qu'on fait, ou mĂȘme de ce qui arrive. Lorsqu'il arrive quelque chose, on ramĂšne donc souvent l'origine des Ă©vĂ©nements Ă  la volontĂ© de Dieu. Un homme qui Ă©gard un objet essentiel voir vital, qui le retrouve Ă  un moment dĂ©sespĂ©rĂ©, aura le sentiment d'avoir eu affaire Ă  une faveur divine du fait qu'il Ă©tait tellement dĂ©sespĂ©rĂ© qu'il n'Ă©tait Ă  ses yeux mĂȘme plus possible de le retrouver. Lui parler alors de hasard serait lui faire un affront. Mais pourquoi ne peut-on pas croire au hasard tout en croyant en Dieu? C'est que lorsque l'on croit en Dieu, on croit non seulement en l'idĂ©e qu'il existe, mais aussi qu'il est Ă  l'origine de l'existence des choses elles-mĂȘmes. Par esprit extensif, ou par dĂ©sir d'agrandir son impact et sa puissance, on finit par lui attribuer le dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements ainsi que l'ordre Ă©tabli. Cela ne poserait aucun problĂšme, si d'un autre cĂŽtĂ©, on ne voulait pas parler de responsabilitĂ© humaine. Si l'on affirme que Dieu dĂ©cide de tout ce qui arrive, le problĂšme c'est qu'on ne peut plus par la suite dire qu'il fait l'homme libre, puisque chacun des Ă©vĂ©nements du monde est sous son contrĂŽle. Or, si chaque Ă©vĂ©nement est sous son contrĂŽle, Ă  quoi bon accuser l'assassin d'avoir fautĂ©, ou mĂȘme le voleur d'avoir pĂȘchĂ©? Si Dieu a dĂ©cidĂ© de leur acte, on est dans l'impossibilitĂ© absolue de condamner les deux hommes, qui sont eux aussi sous l'influence de Dieu lorsqu'ils agissent. Or, une telle incohĂ©rence rend impossible la crĂ©dibilitĂ© d'un jugement dernier ou mĂȘme simplement humain. A quoi bon ĂȘtre jugĂ© si on n'Ă©tait pas responsable de ce qu'on a fait? Et Ă  quoi bon prier puisque les Ă©vĂ©nements sont dĂ©jĂ  prĂ©vus? Il apparaĂźt donc, comme on peut le comprendre Ă  prĂ©sent que la responsabilitĂ© ne peut pas exister sans la libertĂ©, laquelle ne peut pas exister sans le hasard. Mais si le hasard est si mal vu par la pensĂ©e religieuse, c'est qu'il est mal compris. Le hasard n'est pas dans la disposition des choses le monde est bien fait et organisĂ© correctement voir intelligemment. Le hasard est dans leur existence, c'est-Ă -dire que les choses sont bien faites, mais qu'il est impossible d'expliquer pourquoi elles existent. Quand j'observe l'herbe, je la vois, j'apprĂ©cie sa vive couleur et sa beautĂ©, mais je ne parviens pas Ă  m'expliquer pourquoi elle existe. Je sais juste qu'elle existe, rien de plus. Le hasard, c'est le mystĂšre de l'existence des choses qui ne semblent pas avoir de raison d'ĂȘtre au-delĂ  de celle que lui attribue la conscience humaine. Cela ne concerne pas que les choses, mais aussi les hommes. Il est parfois bien difficile de s'expliquer l'action d'un homme. Seul cet homme lui-mĂȘme dĂ©tient en lui, la ou les motivations de son action. Il les dĂ©tient en lui car il est libre du fait d'avoir eu la possibilitĂ© d'agir autrement. Or, si on est le seul Ă  connaĂźtre les motivations de ses propres actions, alors on est les seuls responsables, et on ne peut de ce fait, en partager la responsabilitĂ© avec Dieu. On pense immĂ©diatement Ă  cette fameuse phrase de la priĂšre chrĂ©tienne ne nous soumets pas Ă  la tentation, mais dĂ©livre nous du mal». Comment Dieu pourrait-il faire tout cela si on est soi-mĂȘme responsable du mal que l'on fait, et du fait de se laisser envahir par la tentation? Il en rĂ©sulte qu'il est plus probable que Dieu, loin de dĂ©livrer l'homme du mal, lui dĂ©livre plutĂŽt la capacitĂ© Ă  s'en dĂ©livrer lui-mĂȘme la libertĂ©. On aura donc beau prier, on retombera sans cesse sur ses pieds, parce qu'on est Ă  ce point responsable qu'on doit, par soi-mĂȘme se libĂ©rer de ce qu'on juge mauvais.»
Lehasard, c’est Dieu qui se promĂšne incognito. Il nous arrive Ă  tous de nous investir dans un projet oĂč nous faisons tout ce qu’il faut mais les rĂ©sultats ne sont pas Ă  la hauteur de nos Raymond Lull a vĂ©cu au 13° a pu Ă©tudier le judaĂŻsme, l'islam et le est mort lapidĂ© par des musulmans. Dans le prologue du Livre du Gentil et des trois Sages, l'auteur dĂ©clare qu'il s'adresse Ă  tous, et en particulier aux laĂŻcs qui ne connaissent ni la philosophie ni la thĂ©ologie. On peut avec intĂ©rĂȘt mettre ce texte en corrĂ©lation avec ce qui se passe actuellement en France et dans le monde. Certaines choses changent, d'autres ne changent choses sont intemporelles, d'autres des invariants de l' livre[Les trois sages parlent alors. Ils prouvent, de façon trĂšs cohĂ©rente, l'existence de Dieu par des raisons d'ordre philosophique, thĂ©ologique et Ă©thique. Leur discours ne s'Ă©loigne pas de la mĂ©thode recommandĂ©e par Dame Intelligence. Ils s'accordent sur leur monothĂ©isme commun. Le gentil est philosophe; les trois sages, eux-mĂȘmes philosophes, doivent donc fonder leur dĂ©monstration sur des idĂ©es communes Ă  eux qui connaissent Dieu et au gentil qui l'ignore. Il suffit qu'il y ait entente sur une idĂ©e. Cette idĂ©e, c'est l'argument ontologique, propre Ă  saint Anselme de la fin du xie siĂšcle, selon lequel Dieu est le bien surĂ©minent, tel que rien de plus grand ne se puisse penser. Les sages posent en effet la nĂ©cessitĂ© de l'existence rĂ©elle de l'ĂȘtre par excellence, Ă  la suite de Dame Intelligence qui a Ă©noncĂ© en des termes anselmiens les conditions du premier arbre or, l'agencement de l'arbre des vertus incréées, coessentielles de Dieu, ne conditionne-t-il pas prĂ©cisĂ©ment les autres arbres? Les trois sages montrent que l'ĂȘtre par excellence ne saurait exister sans possĂ©der coessentiellement les vertus du premier arbre considĂ©rĂ©es, elles aussi, absolument. L'Ăąme, dont ils prouvent ensuite l'immortalitĂ©, tend Ă  rĂ©aliser au plus haut degrĂ© de perfection possible les vertus dont elle a l'idĂ©e. Parmi les fleurs du premier arbre, l'amour est l'amour du propre ĂȘtre, Ă©tant et devenant; c'est le penchant opposĂ© Ă  la tendance au nĂ©ant, hĂ©ritage nĂ©cessaire de toute crĂ©ature finie, selon Lulle, qui angoisse le gentil.]Du premier arbre1. BontĂ© et grandeurLe sage dit – C'est une Ă©vidence pour l'entendement humain que le bien et la grandeur s'accordent avec l'ĂȘtre, car plus le bien est grand, mieux il s'accorde avec l'essence ou la vertu, ou avec les deux. Le mal et la petitesse, contraires au bien et Ă  la grandeur, s'accordent avec le non-ĂȘtre, car plus le mal est grand, plus il s'accorde avec le plus petit ĂȘtre. S'il n'en Ă©tait pas ainsi et si le contraire Ă©tait vrai, chacun prĂ©fĂšrerait naturellement le non-ĂȘtre Ă  l'ĂȘtre et le mal au bien, et au plus grand bien chacun prĂ©fĂšrerait le moindre, et le moins grand ĂȘtre au plus grand ĂȘtre, ce qui n'est pas vrai, comme la raison le dĂ©montre Ă  l'entendement humain et comme la vue corporelle le manifeste dans les choses visibles1.– Seigneur, dit le sage au gentil, vous constatez que tout le bien qui est dans les plantes, dans les choses vivantes et dans tous les autres objets de ce monde est limitĂ© et fini. Si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait qu'aucun bien ne s'accorderait avec l'ĂȘtre infini et que tout le bien existant s'accorderait avec l'ĂȘtre fini et limitĂ©; et l'ĂȘtre infini et le non-ĂȘtre s'accorderaient. Or le bien fini s'accorde avec le non-ĂȘtre et le bien infini s'accorde avec le plus grand ĂȘtre, et ceci est vrai parce que l'infinitude et la grandeur s'accordent ainsi il est signifiĂ© et dĂ©montrĂ© que si le bien fini, qui est moindre et qui s'accorde avec le non-ĂȘtre, est en l'ĂȘtre, l'existence d'un ĂȘtre infini, qui est en l'ĂȘtre, est beaucoup plus nĂ©cessaire, de façon incomparable. Et ce bien, bel ami, est notre Seigneur Dieu, qui est souverain bien et tous les biens, sans l'ĂȘtre duquel s'ensuivraient toutes les contradictions Grandeur et Ă©ternité– Si l'Ă©ternitĂ© n'Ă©tait rien, nĂ©cessairement il conviendrait que tout ce qui existe ait un commencement; et si tout ce qui existe avait un commencement, il s'ensuivrait que le commencement serait commencement de lui-mĂȘme; et ainsi, bel ami, dit le sage au gentil, vous voyez que la raison n'accepte pas cela, car il faut que tout ce qui a un commencement prenne son commencement d'une chose qui n'a ni commencement ni fin, qui est le Dieu de gloire, que nous vous dĂ©signons par ces paroles Vous voyez que le ciel est mobile et entoure la terre, jour et nuit; or, il faut que tout ce qui est mobile soit limitĂ© et fini quantitativement; et ainsi vous voyez que la quantitĂ© de ce monde est finie. Or, comme l'Ă©ternitĂ© ne s'accorde ni avec un commencement ni avec une fin, car, si elle avait commencement et fin, elle ne pourrait ĂȘtre Ă©ternitĂ©, pour cette raison il est dĂ©montrĂ© que l'Ă©ternitĂ© s'accorde beaucoup mieux avec la grandeur infinie qu'avec le monde qui est fini et limitĂ© en quantitĂ©. Et ainsi, comme la quantitĂ© du monde s'accorde avec la limitation, elle s'accorde avec le commencement; et elle s'accorderait avec la fin, c'est-Ă -dire avec le non-ĂȘtre, si elle n'Ă©tait pas soutenue par la grandeur Ă©ternelle et infinie qui lui a donnĂ© son commencement. Or, comme il en est ainsi, donc il est dĂ©montrĂ© que l'Ă©ternitĂ©, qui s'accorde mieux avec la grandeur infinie qu'avec la grandeur finie, est le Dieu que nous EternitĂ© et pouvoir– Il est certain que l'Ă©ternitĂ© et le pouvoir s'accordent avec l'ĂȘtre, car, si ce qui est Ă©ternel n'avait pas le pouvoir d'ĂȘtre Ă©ternel, il s'ensuivrait que par dĂ©faut de pouvoir il ne serait pas Ă©ternel. Et si l'Ă©ternitĂ© n'avait pas par son propre pouvoir l'Ă©ternitĂ© de l'ĂȘtre et si elle n'Ă©tait pas soutenue en son ĂȘtre par un pouvoir Ă©ternel, il s'ensuivrait qu'un plus grand pouvoir serait dans les choses qui ont un commencement que dans ce qui est Ă©ternel, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est prouvĂ© l'ĂȘtre de Dieu, qui est Ă©ternel par son propre pouvoir d'oĂč sortent influence et grĂące pour les Ăąmes des hommes et pour les anges d'une durĂ©e gentil rĂ©pondit en disant qu'il Ă©tait possible que le monde fĂ»t Ă©ternel et qu'il eĂ»t de lui-mĂȘme pouvoir d'ĂȘtre Ă©ternel. Mais le sage dĂ©truisit son raisonnement en lui disant que, de mĂȘme que le monde par dĂ©faut de pouvoir manquait d'avoir la quantitĂ© infinie, de mĂȘme par dĂ©faut de pouvoir il Ă©tait Ă©vident que sa quantitĂ© Ă©tait terminĂ©e et finie, Ă  la diffĂ©rence de l'Ă©ternitĂ© qui n'a ni fin ni Pouvoir et sagesseIl est vrai que pouvoir et sagesse s'accordent avec l'ĂȘtre; car, sans pouvoir, la sagesse n'aurait pas le pouvoir d'ĂȘtre. Or, ainsi que le pouvoir et la sagesse s'accordent avec l'ĂȘtre, leurs contraires, c'est-Ă -dire le dĂ©faut de pouvoir et l'ignorance, s'accordent avec le non-ĂȘtre. Car, s'ils s'accordaient avec l'ĂȘtre, il s'ensuivrait que le pouvoir et la sagesse s'accorderaient avec le non-ĂȘtre. Et s'il en Ă©tait ainsi, naturellement les choses qui ont pouvoir et sagesse dĂ©sireraient avoir dĂ©faut de pouvoir et ignorance, afin d'avoir l'ĂȘtre; et cela n'est pas vrai. Donc, si le dĂ©faut de pouvoir et l'ignorance sont dans l'ĂȘtre, ils ne sauraient s'accorder avec le non-ĂȘtre; combien davantage il convient que le pouvoir et la sagesse aient l'ĂȘtre en une chose oĂč il n'y a ni dĂ©faut de pouvoir ni ignorance. Cette chose est Dieu, car en toutes les autres choses il y a dĂ©faut de pouvoir parfait et de parfaite Sagesse et amour– Sagesse et amour s'accordent avec l'ĂȘtre, car, plus la sagesse sait dans l'ĂȘtre, plus l'amour peut aimer cet ĂȘtre. D'une autre maniĂšre, la sagesse et l'amour sont en dĂ©saccord avec l'ĂȘtre, lorsque la sagesse sait l'ĂȘtre que l'amour n'aime pas et lorsque la sagesse sait telle chose que l'amour ne voudrait pas qu'elle sĂ»t et lorsque la sagesse sait que telle chose qui est digne d'ĂȘtre aimĂ©e n'est pas aimĂ©e par l'amour et lorsque la sagesse sait que telle chose qui est indigne d'ĂȘtre aimĂ©e est aimĂ©e par l' autre maniĂšre, la sagesse et l'amour ne s'accordent pas dans l'ĂȘtre, car, ce que la sagesse ne peut savoir, l'amour peut l'aimer par la lumiĂšre de la foi; et la sagesse saura par une volontĂ© mesurĂ©e telle chose qu'elle ne peut savoir par une trop grande ferveur ni par une trop petite volontĂ©. Or, comme la sagesse et l'amour s'accordent avec l'ĂȘtre et se contrarient dans l'ĂȘtre, une telle sagesse et un tel amour doivent ĂȘtre dans l'ĂȘtre humain. Combien plus il convient qu'ils aient l'ĂȘtre dans une chose en laquelle ils s'accordent et ne s'opposent pas! Cette chose est Dieu. Et si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait que la sagesse et l'amour ne s'accorderaient pas mieux avec l'ĂȘtre dans lequel ils ne peuvent s'opposer, qu'avec l'ĂȘtre dans lequel ils peuvent s'opposer. Et comme cela est impossible, cette impossibilitĂ© prouve que Dieu Amour et perfection– L'amour et la perfection s'accordent avec l'ĂȘtre. L'ĂȘtre et la perfection s'accordent; le non-ĂȘtre et le dĂ©faut s'accordent. Si le non-ĂȘtre et le dĂ©faut s'accordent avec l'ĂȘtre et l'accomplissement chez l'homme et les autres crĂ©atures de ce monde, combien plus encore, de façon incomparable, faut-il que l'ĂȘtre et la perfection s'accordent en ce qui Ă©chappe au non-ĂȘtre et au dĂ©faut! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, l'ĂȘtre et la perfection ne pourraient s'accorder en rien sans leurs contraires, Ă  savoir le non-ĂȘtre et le dĂ©faut. Or cela est impossible; et cette impossibilitĂ© dĂ©montre Ă  l'entendement humain que Dieu est celui en qui le non-ĂȘtre et le dĂ©faut ne sont pas et en qui sont l'ĂȘtre et la perfection. Chez l'homme et chez toutes les autres choses il y a du non-ĂȘtre, car il y eut un temps oĂč elles ne furent point, et il y a en elles des dĂ©faillances, car leur achĂšvement n'est pas total. Mais il y a en elles une certaine perfection, parce qu'elles sont dans l'ĂȘtre et, par rapport au non-ĂȘtre, leur ĂȘtre est l'amour et la perfection ne pouvaient s'accorder chez aucun ĂȘtre sans le non-ĂȘtre et le dĂ©faut, il appartiendrait Ă  la nature de l'amour d'aimer autant le dĂ©faut que la perfection, car sans dĂ©faut il ne pourrait avoir ni l'ĂȘtre ni la perfection. Et cela n'est pas vrai. Il vous est donc ainsi signifiĂ© que Dieu est, en qui l'amour, l'ĂȘtre et la perfection s'accordent avec l'ĂȘtre, sans non-ĂȘtre et sans dĂ©faut. Et si l'amour et la perfection s'accordent en l'ĂȘtre affectĂ© de quelque privation, c'est-Ă -dire de non-ĂȘtre et de dĂ©faut, c'est par l'influence, c'est-Ă -dire par l'abondance, de Dieu qui s'accorde avec l'ĂȘtre et la perfection, sans non-ĂȘtre et sans les six fleurs susdites nous avons prouvĂ© et signifiĂ© l'ĂȘtre de Dieu, et, en prouvant l'ĂȘtre de Dieu, nous avons prouvĂ© qu'en lui sont les fleurs susdites, sans lesquelles Dieu ne pourrait avoir l'ĂȘtre. Parce qu'il est Dieu, il s'ensuit par nĂ©cessitĂ© que les fleurs sont ses vertus. Ainsi, de mĂȘme que nous avons prouvĂ© l'ĂȘtre de Dieu par les fleurs susdites, Ă©galement nous pourrions prouver cela par les autres fleurs de l'arbre. Mais, comme nous voulons rendre ce livre le plus court qu'il est possible et comme nous avons Ă  prouver la rĂ©surrection, pour cela il ne convient pas que nous dĂ©veloppions par les autres fleurs de cet arbre des exemples de l'ĂȘtre de Dieu. Et par cinq fleurs de cet arbre nous voulons prouver la rĂ©surrection, laquelle nous pourrions prouver par les autres fleurs qui sont en l'arbre. Mais, en ce qui concerne l'essence de Dieu, nous ne disons pas que les fleurs du premier arbre aient aucune diversitĂ©; mais, en ce qui nous concerne, il est vrai qu'elles se montrent de diverses façons Ă  notre BontĂ© et Ă©ternité– La bontĂ© de Dieu est Ă©ternelle et l'Ă©ternitĂ© de Dieu est la bontĂ© de Dieu. Or, comme l'Ă©ternitĂ© est un beaucoup plus grand bien que ce qui n'est pas Ă©ternel, si Dieu a créé le corps de l'homme pour ĂȘtre perdurable, la plus grande bontĂ© est la fin et c'est pourquoi Dieu a créé le corps de l'homme, et ce ne serait pas le cas si le corps avait une fin qui fĂ»t le non-ĂȘtre et pouvait ne plus ĂȘtre. Or, comme c'est le cas, si le corps de l'homme ressuscite et dure toujours aprĂšs la rĂ©surrection, la bontĂ© de Dieu et son Ă©ternitĂ© seront manifestĂ©es dans la plus grande noblesse et dans la plus grande Ɠuvre qui soient. Et selon les conditions des arbres, il convient que la plus grande noblesse soit reconnue en Dieu, et c'est pourquoi il convient de façon nĂ©cessaire, selon la divine influence Ă©ternelle, qu'il soit ordonnĂ© que par cette influence viennent grĂące et bĂ©nĂ©diction sur le corps humain, par lesquelles il ait rĂ©surrection et soit perdurable pour Grandeur et pouvoir– Dans la nature la grandeur et le pouvoir s'accordent, puisque naturellement un grain de semence redevient l'herbe ou l'arbre de son espĂšce; mais il ne redevient pas cet arbre mĂȘme, mais un autre arbre. La mĂȘme chose se produit dans la gĂ©nĂ©ration des hommes, des animaux et des oiseaux, car naturellement l'homme vient d'un homme et d'une femme par gĂ©nĂ©ration, et un animal d'un autre, mais il ne redevient pas ce mĂȘme homme, qui est mort, mais un autre homme et un autre animal. Si la nature avait un si grand pouvoir que ce mĂȘme homme, ce mĂȘme animal et ce mĂȘme arbre qui sont morts puissent redevenir vivants, elle aurait un plus grand pouvoir que celui qu'elle a effectivement. Si Dieu ne ressuscitait pas ce mĂȘme homme qui est mort, il ne dĂ©montrerait pas que son pouvoir est plus grand que celui de la nature; comme son pouvoir est plus grand que celui de la nature, s'il n'agissait pas pour que son pouvoir fĂ»t jugĂ© comme plus grand que celui de la nature, ce serait contraire Ă  son pouvoir mĂȘme, Ă  son amour, Ă  sa perfection, Ă  sa bontĂ© et Ă  sa sagesse, et aux autres fleurs des arbres, ce qui ne peut convenir. Ainsi est-il manifestĂ© que la rĂ©surrection aura lieu et que ton corps mĂȘme ressuscitera pour manifester que Dieu a un plus grand pouvoir que la le gentil eut entendu ces paroles, il se remĂ©mora les autres dĂ©monstrations susdites; son Ăąme qui Ă©tait tourmentĂ©e commença Ă  s'apaiser et son cƓur commença Ă  se rĂ©jouir. C'est pourquoi il demanda au sage si les bĂȘtes et les oiseaux ressusciteraient. Et le sage rĂ©pondit nĂ©gativement, car les bĂȘtes ni les oiseaux n'ont de raisonnement ni de libre arbitre; s'ils ressuscitaient, Dieu agirait contre sa justice et sa sagesse, et cela est contraire aux conditions des EternitĂ© et sagesse– Selon ce que nous avons dĂ©jĂ  dit, Ă©ternitĂ© et pouvoir s'accordent, et pouvoir et sagesse s'accordent. C'est pourquoi il convient par nĂ©cessitĂ© que l'Ă©ternitĂ© et la sagesse s'accordent, car, si elles se contrariaient en Dieu, il faudrait que l'Ă©ternitĂ© fĂ»t contre le pouvoir qui s'accorde avec la sagesse et que la sagesse fĂ»t contre l'Ă©ternitĂ© qui s'accorde avec le pouvoir, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que l'Ă©ternitĂ© et la sagesse s'accordent; par cet accord se manifeste que Dieu se sait lui-mĂȘme Ă©ternellement sage en justice; car, s'il se savait injuste, il ne pourrait pas se savoir Ă©ternellement sage. Les hommes mauvais sont nombreux et Dieu ne les punit pas en ce monde; les saints hommes sont nombreux en ce monde, par leur amour de Dieu et par leurs Ɠuvres de charitĂ© et de justice, Ă  faire pĂ©nitence et Ă  supporter la faim, la soif, la chaleur, le froid, les persĂ©cutions et la mort et ils ne sont pas rĂ©compensĂ©s en ce monde. Telle est la signification de la rĂ©surrection de mĂȘme que l'homme est ce qu'il fait en ce monde de bien ou de mal, de mĂȘme la justice doit rĂ©compenser ou punir ce qui est de l'homme; l'homme ne serait pas tel sans son corps d'homme et la justice ne serait pas rendue Ă  l'homme si elle ne tenait pas compte du corps de l'homme. Alors la justice ne s'accorderait pas avec les fleurs de cet arbre et les fleurs seraient contraires les unes aux autres, si la rĂ©surrection n'Ă©tait Pouvoir et amour– Seigneur, dit le sage au gentil, autant l'amour qui est en l'homme veut vouloir, autant il peut aimer; mais autant il peut vouloir, autant il ne peut avoir. Ainsi est-il dĂ©montrĂ© que son vouloir peut plus aimer qu'avoir ce qu'il veut aimer. Or, si en l'homme le pouvoir et l'amour s'accordaient, de sorte que tout ce que la volontĂ© pouvait vouloir, elle pouvait l'avoir, il s'ensuivrait qu'un plus grand accord et une plus grande perfection et une plus grande Ă©galitĂ© seraient en l'homme, ce qui ne s'accorde pas avec le fait que le vouloir n'a pas le pouvoir d'avoir tout ce qu'il peut vouloir. Comme le plus grand accord, la plus grande perfection et la plus grande Ă©galitĂ© s'accordent mieux avec l'ĂȘtre que les plus petits accord, perfection et Ă©galitĂ©, il s'ensuit que, si dans l'ĂȘtre il y a plus petit accord, perfection et Ă©galitĂ©, il y a aussi plus grands accord, perfection et Ă©galitĂ©. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait une incompatibilitĂ© entre l'ĂȘtre et le plus grand, la perfection et l'Ă©galitĂ©, et une meilleure compatibilitĂ© entre l'ĂȘtre et le plus petit, le dĂ©faut et l'inĂ©galitĂ©, ce qui est impossible. Car, si cela Ă©tait possible, le plus grand et le non-ĂȘtre s'accorderaient, et le plus petit et l'ĂȘtre s'accorderaient Ă©galement, ce qui ne convient pas. Par cet inconvĂ©nient est signifiĂ© qu'il faut que soit nĂ©cessairement une chose, en laquelle le pouvoir et l'amour s'accordent en Ă©galitĂ© et en laquelle l'amour puisse vouloir et avoir tout ce que le pouvoir peut vouloir; et cette chose il faut bien qu'elle soit seulement Dieu, car aucune des autres choses ne pourrait avoir autant qu'elle peut Sagesse et perfection– Plus parfaite est l'Ɠuvre, plus elle donne une grande signification de la sagesse du maĂźtre qui l'a faite. Si Dieu a créé l'homme dans l'intention qu'il ressuscitĂąt et qu'il durĂąt, Dieu a eu en crĂ©ant l'homme une plus noble intention que s'il l'avait créé dans l'intention qu'il ne fĂ»t pas durable. Et plus noble est l'intention, plus elle dĂ©montre une grande Ɠuvre. Et par la grandeur et la noblesse de l'Ɠuvre est plus fortement signifiĂ©e la plus grande sagesse du maĂźtre. Et comme, selon la condition du premier arbre, on doit donner la plus grande noblesse Ă  Dieu et que par cette plus grande noblesse est signifiĂ©e la rĂ©surrection, pour cela la rĂ©surrection est prouvable et le sage eut prouvĂ© au gentil que Dieu Ă©tait et avait en lui les fleurs du premier arbre et qu'il convenait que la rĂ©surrection fĂ»t, alors un autre sage commença Ă  prouver les mĂȘmes choses par le deuxiĂšme arbre, et il en choisit quelques fleurs pour prouver les mĂȘmes choses que le premier sage avait prouvĂ©es par le premier deuxiĂšme arbre1. BontĂ© et foi– La foi est une chose bonne, car par la foi l'homme croit et aime ce que l'entendement ne peut comprendre; et si la foi n'Ă©tait pas, l'homme n'aimerait pas, puisqu'il ne comprendrait pas. Or, comme l'homme ne peut comprendre toutes choses et comme l'entendement est ordonnĂ© Ă  comprendre par la foi, pour cette raison par la foi l'homme aime ce qu'il ne comprend pas, et, lorsqu'il aime et ne comprend pas quelque chose, il dĂ©sire le comprendre. C'est pourquoi, ce qu'il dĂ©sire comprendre, il le comprend, ce qu'il ne ferait pas s'il ne le dĂ©sirait pas. Ainsi il est Ă©vident que la bontĂ© et la foi s'accordent. Car l'incroyance qui ne croit pas en la vĂ©ritĂ© que l'entendement ne peut comprendre est chose mauvaise, puisqu'elle est contraire Ă  la foi qui est chose bonne; ainsi est signifiĂ© que, si Dieu est, la foi qui croit en lui en est plus grande et meilleure et l'incroyance qui ne croit pas en lui en est plus petite et pire. Et l'opposition entre la foi et l'incroyance est plus grande que celle qui serait, si Dieu n'Ă©tait pas. Comme, selon la condition du cinquiĂšme arbre, la plus grande opposition qui soit entre la vertu et le vice s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la plus petite, pour signifier la plus grande vertu et le plus grand vice, puisque la vertu est plus aimable et le vice plus haĂŻssable, ainsi est signifiĂ© et manifestĂ© que Dieu est; car, si Dieu n'Ă©tait pas, il s'ensuivrait que ce pour quoi la vertu et le vice s'accordent le moins et se diffĂ©rencient, s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre. S'ils ne s'opposaient plus et ne se diffĂ©renciaient plus, la vertu ne serait pas si aimable et le vice ne serait pas si haĂŻssable. Comme ce qui rend la vertu plus aimable et le vice plus haĂŻssable s'accorde avec l'ĂȘtre et le contraire avec le non-ĂȘtre, ainsi Dieu se manifeste Ă  l'entendement humain, pour lequel l'ĂȘtre divin de la foi et le contraire de la foi sont les plus diffĂ©rents et les plus Grandeur et espĂ©rance– Plus grande est l'espĂ©rance de l'homme en Dieu, plus signifiante est l'espĂ©rance qu'en Dieu il y a grandeur de bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour, perfection, misĂ©ricorde, justice et des autres vertus qui conviennent Ă  Dieu. Si en Dieu il n'y avait pas la grandeur qui est en ces vertus susdites, en l'espĂ©rance ne serait pas multipliĂ©e la grandeur d'avoir l'espĂ©rance en les vertus de Dieu, mais il s'ensuivrait que plus grande serait l'espĂ©rance de l'homme en les vertus de Dieu, plus dissemblable et contraire aux vertus de Dieu serait son espĂ©rance. Et il s'ensuivrait Ă©galement un autre inconvĂ©nient, car l'espĂ©rance s'accorderait quantitativement plus grandement avec ce qui n'est pas et plus petitement avec ce qui est, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© qu'en Dieu il y a la grandeur, c'est-Ă -dire infinitĂ© de bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour, perfection, misĂ©ricorde, justice; et par la grandeur est signifiĂ© en Dieu l'ĂȘtre de ces mĂȘmes vertus, car sans elles il ne pourrait y avoir la grandeur EternitĂ© et charité– A l'homme il convient d'avoir la charitĂ©, c'est-Ă -dire l'amour de Dieu, parce que Dieu est Ă©ternel. Si l'homme est ressuscitĂ© et si, par l'influence de l'Ă©ternitĂ© de Dieu, l'homme est Ă©ternellement durable dans la gloire, plus aimable est l'Ă©ternitĂ© de Dieu par la charitĂ© que l'homme a pour Dieu, qui ne serait pas si l'homme n'Ă©tait pas ressuscitable et Ă©tait fini. Car la plus grande concordance qui soit entre l'Ă©ternitĂ© et la charitĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre, selon la condition de cet arbre; et la plus petite concordance, contraire Ă  la plus grande, s'accorde avec le non-ĂȘtre; et ĂȘtre et charitĂ© s'accordent, et s'accordent non-ĂȘtre et faussetĂ©, afin que soit manifestĂ©e la rĂ©surrection, sans laquelle la charitĂ© et l'Ă©ternitĂ© ne signifieraient pas une si grande concordance entre Dieu et la crĂ©ature, comme elles le font, si la rĂ©surrection Pouvoir et justice– Pouvoir et justice s'accordent avec l'Ă©ternitĂ©; ainsi Dieu pourrait juger Ă©ternellement la crĂ©ature, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre sans commencement, comme il pourrait la juger Ă©ternellement, si la crĂ©ature Ă©tait sans fin. Si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, cela signifierait que, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre sans commencement, Dieu ne pourrait user de sa justice sur elle Ă©ternellement. Or, pour signifier que Dieu pourrait user de sa justice Ă©ternellement sans commencement sur la crĂ©ature, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre Ă©ternelle sans commencement, la sagesse, la volontĂ©, la perfection et les autres vertus divines ont ordonnĂ© que la rĂ©surrection soit et que la justice ait le pouvoir de conserver le corps Ă©ternellement, mĂȘme s'il est en proie aux tourments, et qu'il dure, afin que sur lui s'exerce la justice. Car le pouvoir et la justice de Dieu seront bien mieux dĂ©montrables, selon les conditions des arbres, par le fait mĂȘme que la rĂ©surrection est Sagesse et prudence– Prudence est la libertĂ© du cƓur qui sait et veut choisir le bien et Ă©viter le mal, ou choisir le plus grand bien et Ă©viter le plus petit mal. Comme la prudence s'accorde avec la vertu par la propriĂ©tĂ© susdite, combien plus il convient qu'il y ait concordance entre la sagesse et les vertus, sans que la sagesse ait l'occasion d'ĂȘtre sage par le choix du bien et par l'Ă©viction du mal, ou par le choix du plus grand bien et par l'Ă©viction du plus petit mal! Car le choix opposĂ© s'accorde avec le non-ĂȘtre, et le dĂ©faut d'Ă©ternitĂ© avec la prudence. Mais bien que la prudence s'accorde avec le non-ĂȘtre et avec l'imperfection, la prudence est. Or, si la prudence est, combien plus il convient que la sagesse soit, en laquelle il n'y a pas de concordance de non-ĂȘtre ni d'imperfection. Car, si tel n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la sagesse et la perfection ne s'accorderaient pas avec l'ĂȘtre, et que la prudence et l'imperfection s'accorderaient avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible, puisque ce qui est de moindre noblesse s'accorde alors mieux avec l'ĂȘtre que ce qui est de plus grande noblesse, alors que l'ĂȘtre et la majeure noblesse s'accordent et que s'accordent le non-ĂȘtre et la moindre noblesse. Et comme il en est ainsi, il est signifiĂ© que la sagesse est dans l'ĂȘtre, laquelle sagesse est Dieu, car nulle autre sagesse n'est sans l'imperfection qui s'accorde avec le Amour et force– Dans le cƓur de l'homme s'accordent amour et force, car par l'amour le cƓur est anobli, rendu fort contre la mĂ©chancetĂ© et la tromperie que n'aime pas l'amour qui aime la courtoisie et la sincĂ©ritĂ©. Si l'amour rend le cƓur de l'homme si fort et noble contre les vices, alors que l'homme est une crĂ©ature mortelle et a en lui beaucoup de faiblesses, combien plus il convient que soit en Dieu l'amour, par lequel Dieu aime le bien et Ă©vite le mal! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'homme serait plus fort en amour, en haine et en force que Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© Ă  l'entendement humain qu'en Dieu est l' Perfection et tempĂ©rance– TempĂ©rance est au milieu de deux extrĂȘmes; ainsi il est signifiĂ© que la tempĂ©rance peut s'accorder avec l'imperfection, pour autant qu'il est possible que pour l'intempĂ©rance il n'y ait pas de milieu entre les deux extrĂȘmes susdits. Or, si la tempĂ©rance s'accorde avec l'ĂȘtre et avec la perfection, Ă©tant limitĂ©e au milieu de deux extrĂȘmes opposĂ©s entre eux et opposĂ©s Ă  elle, combien plus il convient qu'aucune perfection ne soit sans se situer entre des extrĂȘmes et sans ĂȘtre infinie en bontĂ©, grandeur et en les autres fleurs du premier arbre! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre en Ă©tant entre deux extrĂȘmes qui s'accordent avec l'imperfection et avec le non-ĂȘtre, que la perfection, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e la perfection qui est Dieu, laquelle ne s'accorde Ă  nulle autre chose si ce n'est Ă  corps humain, dans la mesure oĂč il a un commencement et est mortel, se trouve au milieu du commencement et de la fin. Si le corps n'est pas ressuscitĂ©, la tempĂ©rance s'accordera avec la moindre perfection, et elle s'accorderait avec la plus grande perfection, si la rĂ©surrection Ă©tait. Et si la tempĂ©rance Ă©tait avec la plus grande perfection, elle donnerait la plus grande signification de la perfection de Dieu qui l'a créée. Car il faut que la signification qui donne la plus grande dĂ©monstration de la perfection de Dieu puisse ĂȘtre accordĂ©e et aimĂ©e; ainsi il convient que la rĂ©surrection soit chose dĂ©montrable et troisiĂšme arbre1. BontĂ© et gloutonnerieL'autre sage dit – BontĂ© et gloutonnerie s'opposent dans l'ĂȘtre en qui elles se trouvent; car la bontĂ© conserve l'ĂȘtre et la gloutonnerie le corrompt; mais elles se trouvent en un mĂȘme sujet. Si la bontĂ© qui est une vertu et la gloutonnerie qui est un vice s'accordent avec l'ĂȘtre humain, combien plus il convient que la bontĂ© soit en une chose oĂč il n'y ait aucun vice et oĂč ne puisse ĂȘtre aucun vice. Si tel n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait qu'il n'y aurait pas une aussi grande opposition entre le bien et le mal, comme cela est le cas si le bien est dans une chose oĂč le mal n'est pas. Le fait que soit accordĂ©e la plus grande opposition qui soit entre le bien et le mal donne la signification que Dieu est, car, si Dieu n'Ă©tait rien, il y aurait une moindre opposition entre le bien et le mal. Et si l'ĂȘtre s'accorde mieux avec la moindre opposition entre le bien et le mal, il est possible que le bien et le mal puissent ĂȘtre une mĂȘme chose, ce qui est impossible et signifie que Dieu Grandeur et luxure– Plus grande est la luxure, plus grand est le pĂ©chĂ©; et plus grand est le pĂ©chĂ©, plus il est en dĂ©saccord avec l'ĂȘtre. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la chastetĂ© ne s'accorderait pas avec l'ĂȘtre ni la luxure avec le non-ĂȘtre, ce qui ne convient pas. Par cette incompatibilitĂ© est signifiĂ©e que la grandeur est en Dieu; car si la grandeur peut ĂȘtre dans la luxure et dans le pĂ©chĂ©, qui s'accordent avec le non-ĂȘtre, combien plus il convient que la grandeur divine soit en Dieu, qui s'accorde avec l'ĂȘtre!Si en Dieu il n'y avait pas la grandeur de la justice, qui pourrait punir l'homme de sa grande luxure? Si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, en qui serait punie la grande luxure? Et si en l'homme il peut y avoir grande injustice Ă  cause de sa grande luxure, combien plus peut ĂȘtre en Dieu une grande justice Ă  cause de sa grande bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection! Comme il en est ainsi, pour toutes ces raisons susdites, tu sauras, gentil, qu'il est signifiĂ© qu'il y a en Dieu la grandeur et que la rĂ©surrection est Ă  venir. Si tel n'Ă©tait pas le cas, s'ensuivraient toutes les incompatibilitĂ©s EternitĂ© et avarice– Avarice et largesse sont opposĂ©es, et largesse et Ă©ternitĂ© s'accordent; c'est pourquoi avarice et Ă©ternitĂ© sont opposĂ©es. Si la rĂ©surrection est, la justice de Dieu punira corporellement et spirituellement et Ă©ternellement, sans fin, l'homme avare qui est mort en pĂ©chĂ© d'avarice; et si la rĂ©surrection n'est pas, la justice de Dieu ne le punira que spirituellement. La plus grande punition est Ă  la fois corporelle et spirituelle, et non pas seulement spirituelle; aussi, pour que la punition soit plus grande et que l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accordent mieux contre la faute et l'avarice, est signifiĂ©e la n'Ă©tait pas nĂ©cessaire que les vertus de Dieu s'accordent mieux contre les vices qui sont en l'homme, il s'ensuivrait que la concordance entre les vertus de Dieu et les vices qui sont en la crĂ©ature ne serait pas une chose impossible, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que nĂ©cessairement il y a une signification nĂ©cessaire au fait qu'il y a concordance entre les vertus de Dieu contre les vices qui sont en l' Pouvoir et mĂ©lancolie– La mĂ©lancolie n'aime pas le bien commun et le bien particulier; c'est pourquoi la mĂ©lancolie est contraire Ă  la charitĂ© qui aime le bien commun et le bien particulier. Et, parce que pouvoir et charitĂ© s'accordent, il convient que le pouvoir et la mĂ©lancolie ne s'accordent pas; car, si ce n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la charitĂ© ne s'accorderait pas avec le pouvoir ou qu'il ne serait pas en contradiction avec la mĂ©lancolie. Et comme pouvoir et charitĂ© s'accordent et que pouvoir et mĂ©lancolie ne s'accordent pas, si la mĂ©lancolie a le pouvoir de ne pas aimer le bien et a le pouvoir d'aimer le mal, qui est contraire au bien, combien plus il convient Ă  la charitĂ©, elle qui a le plus grand accord avec le pouvoir, qu'elle puisse aimer le bien sans pouvoir aimer le mal! Or, comme une telle charitĂ© et un tel pouvoir ne peuvent ĂȘtre en nulle autre chose si ce n'est en Dieu, pour cela Dieu est dĂ©montrable, puisqu'il convient que soient en lui le pouvoir et la charitĂ©, en qui ils ne pourraient ĂȘtre sans que Dieu ne Sagesse et orgueil– Orgueil et ignorance s'accordent, car l'homme orgueilleux, quand il dĂ©sire ĂȘtre plus honorĂ© et plus noble par orgueil, est alors plus vil et mĂ©prisĂ© par les gens. Et ainsi ignorance et orgueil s'accordent. Parce que l'orgueil s'accorde avec l'ignorance qui est le contraire de la sagesse, il y a opposition entre la sagesse et l'orgueil. Or, comme l'ignorance s'accorde avec la petitesse et avec le non-ĂȘtre et la sagesse avec la grandeur et l'ĂȘtre, il est ainsi signifiĂ© que la sagesse est dans un ĂȘtre en lequel ne puissent ĂȘtre l'orgueil ni l'ignorance; car, si cela n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la sagesse ne s'accorderait pas mieux avec l'ĂȘtre qu'avec l'orgueil et l'ignorance. Or, comme la sagesse ne peut s'accorder avec aucune chose oĂč il y a possibilitĂ© d'ignorance, sinon avec l'ĂȘtre oĂč il y a perfection de bontĂ©, pouvoir et amour, ainsi il est signifiĂ© qu'en Dieu est la Amour et envie– Amour et justice s'accordent et, comme l'envie s'accorde avec l'injustice, qui est contraire Ă  la justice, ainsi il y a incompatibilitĂ© entre l'amour et l'envie. Or, comme l'amour est le bien et l'envie est le mal, il convient de leur reconnaĂźtre la plus grande opposition, puisque le bien et le mal sont les plus grands contraires. ReconnaĂźtre une telle opposition est reconnaĂźtre qu'il y a la plus grande concordance entre l'amour et la justice, contre l'envie et l'injustice. Et c'est reconnaĂźtre que l'homme a un plus grand mĂ©rite en ayant un plus grand amour et justice et une plus grande faute en ayant une plus grande envie et injustice. Or, nier la rĂ©surrection, c'est nier la plus grande concordance de l'amour et de la justice et le plus grand mĂ©rite et la plus grande faute et la plus grande peine. Comme nier ces choses n'est pas conforme aux conditions des arbres, ainsi est manifestĂ©e la rĂ©surrection Ă  l'intelligence Perfection et colĂšre– ColĂšre et charitĂ© sont contraires, et la charitĂ© et la perfection s'accordent. D'oĂč il s'ensuit que la perfection et la colĂšre sont contraires. Car, si elles ne l'Ă©taient pas, il s'ensuivrait que la charitĂ© et la colĂšre s'accorderaient; et si elles s'accordaient, il serait possible que deux contraires fussent une mĂȘme chose, ce qui est impossible. Car, si des choses diffĂ©rentes qui s'accordent ne peuvent pas ĂȘtre une mĂȘme chose, tant elles sont et demeurent diffĂ©rentes, mĂȘme si elles s'accordent et n'ont aucune opposition, combien moins peuvent ĂȘtre une mĂȘme chose des choses diffĂ©rentes, opposĂ©es et qui ne s'accordent pas! Et si la charitĂ© et la colĂšre pouvaient ĂȘtre une mĂȘme chose, parce que la colĂšre ne serait pas contraire Ă  la perfection, il s'ensuivrait qu'il serait possible que la charitĂ© et la colĂšre et que la charitĂ© et la perfection fussent Ă©galement en accord et en dĂ©saccord d'ĂȘtre une mĂȘme chose dans le sujet. Or, comme dans le sujet, la perfection et la charitĂ© créée s'accordent par maniĂšre de conjonction, et que la charitĂ© et la colĂšre se dĂ©saccordent par maniĂšre de disjonction, ainsi il est signifiĂ© que la perfection et la colĂšre signifient la rĂ©surrection. Car, si la rĂ©surrection est, plus la colĂšre s'oppose Ă  la perfection de Dieu, plus la colĂšre, Ă  cause de l'imperfection avec laquelle elle s'accorde, sera punie, ce qui ne serait pas si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et plus grande sera la punition de la colĂšre, parce qu'elle s'accorde avec le contraire de la perfection, plus fortement sera dĂ©montrĂ©e la perfection de Dieu. Or, si Dieu n'agissait pas pour que sa perfection fĂ»t davantage dĂ©montrĂ©e, ce serait contraire Ă  sa perfection mĂȘme, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la le sage eut prouvĂ© et signifiĂ© au gentil les raisons susdites par le troisiĂšme arbre, alors l'autre sage commença Ă  les prouver par le quatriĂšme quatriĂšme arbre1. Foi et espĂ©rance– MatiĂšre et forme et gĂ©nĂ©ration s'accordent en pluralitĂ© et en unitĂ©. En pluralitĂ©, par maniĂšre de diffĂ©rence, laquelle diffĂ©rence est entre matiĂšre et forme; en unitĂ©, elles s'accordent, car elles composent par la gĂ©nĂ©ration un corps et une substance. Mais matiĂšre et forme et corruption s'accordent en pluralitĂ© et en destruction d'unitĂ©. En pluralitĂ© elles s'accordent, en tant que matiĂšre et forme sont diverses; en destruction d'unitĂ© elles s'accordent, en tant que la matiĂšre et la forme se sĂ©parent; par cette sĂ©paration le corps est annihilĂ© et devient non-ĂȘtre. Or, parce qu'il en est ainsi, si Dieu est en l'ĂȘtre, foi et espĂ©rance s'accordent mieux en pluralitĂ© et en unitĂ© en pluralitĂ©, parce qu'en chacune se prouve plus grande et plus noble vertu, si Dieu est, que si Dieu n'est rien; en unitĂ©, parce qu'unies elles s'unissent mieux pour avoir un mĂȘme objet, si Dieu est, que si Dieu n'est pas. Et parce que l'ĂȘtre s'accorde mieux avec ce avec quoi s'accordent mieux l'unitĂ© et la pluralitĂ©, et parce que le non-ĂȘtre ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre et la pluralitĂ©, et parce que le contraire de l'unitĂ© s'accorde avec le non-ĂȘtre contre l'ĂȘtre, ainsi est signifiĂ© qu'il est nĂ©cessaire qu'il en soit ainsi pour que la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre, laquelle chose est Dieu sans l'ĂȘtre de qui elles ne pourraient aussi bien s'accorder qu'elles le font. Et elles s'accorderaient mieux avec le non-ĂȘtre qu'avec l'ĂȘtre, si Dieu Ă©tait nulle chose. Car la foi, en croyant que Dieu est, et l'espĂ©rance, en ayant confiance en Dieu, sont plus grandes qu'elles ne le seraient si la foi ne croyait pas en Dieu et si l'espĂ©rance n'avait pas confiance en Dieu. Si Dieu n'Ă©tait rien, la foi et l'espĂ©rance seraient plus grandes en prenant un objet qui ne serait pas dans l'ĂȘtre qu'en prenant un objet qui est dans l'ĂȘtre. Comme cela est impossible, pour la raison que ce qui n'est rien ne peut pas ĂȘtre une plus noble vertu que ce qui est, ainsi est manifestĂ© que Dieu est. Car s'il n'y avait pas en lui noblesse et multiplication de vertus, il s'accorderait mieux avec ce qui n'est rien qu'avec ce qui est, et cela n'est pas EspĂ©rance et charité– EspĂ©rance espĂšre par charitĂ© et charitĂ© aime par espĂ©rance. LĂ  oĂč l'espĂ©rance est plus grande, il convient que soit plus grande la charitĂ©; plus fortement l'homme aime ce en quoi il a confiance, plus grande est son espĂ©rance. Comme il en est ainsi, il est manifestĂ© que, de mĂȘme que les yeux du corps voient grĂące Ă  la transparence de l'air, de mĂȘme spirituellement l'espĂ©rance use de sa propriĂ©tĂ© grĂące Ă  la charitĂ©, et la charitĂ© grĂące Ă  l'espĂ©rance. Si en l'homme, oĂč peut ĂȘtre le contraire de l'espĂ©rance et de la charitĂ©, il y a l'espĂ©rance avec laquelle il s'accorde et la charitĂ© avec laquelle il s'accorde, combien plus, de façon incomparable, il convient que la charitĂ© de Dieu soit en Dieu avec qui elle s'accorde, c'est-Ă -dire bontĂ©, grandeur et les autres fleurs du premier arbre! Et si en Dieu la charitĂ© s'accorde avec ces fleurs, il s'ensuit qu'elles sont en Dieu et que la charitĂ© y est; et si les fleurs n'Ă©taient pas en Dieu, la charitĂ© serait plus noble en l'homme qu'en Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ© qu'il y a en Dieu des vertus sans lesquelles Dieu ne pourrait pas ĂȘtre plus noble que l' le gentil entendit parler de l'espĂ©rance de cette maniĂšre, alors il demanda au sage si l'espĂ©rance est en Dieu. Et le sage rĂ©pondit en disant que l'espĂ©rance ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre en Dieu, car tout ce qui est en Dieu est Dieu; l'espĂ©rance participe de la foi qui s'accorde avec l'ignorance, c'est pourquoi la foi et l'espĂ©rance ne s'accordent pas avec l'ĂȘtre divin; car, si c'Ă©tait le cas, la perfection ne s'accorderait pas avec la bontĂ©, la grandeur et les autres vertus du premier arbre, ce qui est impossible.– Comment, dit le gentil, Dieu peut-il donner l'espĂ©rance Ă  l'homme, s'il n'a pas l'espĂ©rance? Le sage rĂ©pondit – Dieu peut donner l'espĂ©rance, le corps, l'argent et d'autres choses Ă  l'homme, sans que l'homme soit les choses que Dieu lui donne ni que Dieu soit ce qu'il donne. Dans ce que l'homme donne et peut donner, il donne ce qu'il n'est pas, quand il donne de l'argent ou autres choses qui ne sont pas l'homme; tandis que Dieu peut donner des choses par maniĂšre de crĂ©ation et de possession, l'homme peut donner de l'argent, des chevaux, des chĂąteaux seulement par maniĂšre de possession. Et ainsi Dieu est excellemment au-dessus de la nature qui ne peut donner ce qu'elle n'a CharitĂ© et justice– CharitĂ© et justice s'accordent contre la colĂšre et l'injustice. Si en l'homme, qui est chose finie et en qui peut ĂȘtre le contraire de la charitĂ© et de la justice, s'accordent la charitĂ© et la justice contre la colĂšre et l'injustice, nĂ©cessairement il convient qu'en Dieu, qui est infini et en qui ne peut ĂȘtre cette opposition, la charitĂ© et la justice s'accordent contre la colĂšre et l'injustice. Si la rĂ©surrection est, la charitĂ© et la justice ont la plus grande concordance en Dieu contre la colĂšre et l'injustice du pĂ©cheur, qui est coupable en Ɠuvres corporelles et spirituelles, ce qu'elles n'auraient pas si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu la majeure concordance, selon les conditions des arbres, ainsi est manifestĂ©e la Justice et prudence– Justice et prudence s'accordent avec l'ĂȘtre humain, et l'ĂȘtre humain et l'Ă©ternitĂ© ne s'accordent pas, puisque l'Ă©ternitĂ© n'a ni commencement ni fin et que l'ĂȘtre humain s'accorde avec le commencement et la fin. Si Dieu n'Ă©tait rien, il conviendrait que la justice et la prudence fussent Ă©ternelles, sans l'ĂȘtre humain, ou qu'elles eussent leur commencement en elles-mĂȘmes ou en une autre chose qui aurait son commencement d'une chose qui aurait son commencement en elle-mĂȘme. Car, sans l'ĂȘtre humain, la justice et la prudence ne peuvent ĂȘtre en l'homme, parce que l'homme a un commencement et une fin, dans la mesure oĂč il est engendrĂ© et mortel, et parce qu'aucune chose ne peut avoir un commencement en elle-mĂȘme; ainsi il est manifestĂ© que Dieu est, lui qui donne par crĂ©ation commencement et fin Ă  la justice et Ă  la prudence, auxquelles il donne aussi pour sujet l'ĂȘtre Prudence et force– Si Dieu est, la prudence peut savoir plus que si Dieu n'est rien. Et la force ne peut pas ĂȘtre plus grande que son contraire, si Dieu est, que si Dieu n'est rien. Car, si Dieu est, il est possible de savoir l'infinie bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Et si Dieu n'est rien, il est impossible de savoir l'infinitĂ© des choses susdites, puisque, si Dieu n'Ă©tait rien, aucune chose ne saurait ĂȘtre connue infinie. Et parce que l'ĂȘtre et la plus grande sagesse et la force s'accordent, et que s'accordent le non-ĂȘtre et la plus petite prudence et la force, ainsi est manifestĂ© qu'en Dieu sont sagesse et force, par l'influence desquelles il y a en l'homme prudence et Force et tempĂ©rance– Si la rĂ©surrection est, le noble cƓur ne peut pas ĂȘtre plus renforcĂ© contre le pĂ©chĂ© et la faute que si la rĂ©surrection n'est pas; car il est Ă©vident que l'homme qui espĂšre la rĂ©surrection dĂ©sire le bonheur corporel sans fin dans la gloire cĂ©leste. Et parce que, plus le pĂ©chĂ© et la faute sont grands, plus ils s'accordent avec le non-ĂȘtre et plus ils sont contraires Ă  l'ĂȘtre, pour cela il est manifestĂ© qu'il convient nĂ©cessairement que soit en l'ĂȘtre ce par quoi la faute et le pĂ©chĂ© sont les plus contraires Ă  l'ĂȘtre et s'accordent mieux avec le la rĂ©surrection est, la tempĂ©rance peut ĂȘtre plus fortement au milieu de deux vices, que si la rĂ©surrection n'est pas, car l'homme dĂ©sire le bonheur corporel dans la gloire et craint la peine infernale et corporelle. Car le milieu, qui est plus expressĂ©ment et plus purement entre les deux termes qui sont les vices, est plus Ă©loignĂ© des deux extrĂȘmes que ce qui n'est pas le milieu qui n'a pas si parfaitement l'habit de la tempĂ©rance; c'est pourquoi ce par quoi la tempĂ©rance peut ĂȘtre majeure doit nĂ©cessairement ĂȘtre selon l'influence et l'ordonnance des fleurs du premier arbre et des conditions des arbres. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que le contraire de la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec le plus grand et avec l'ĂȘtre, que la tempĂ©rance, et que la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec le plus petit et avec le non-ĂȘtre, que son contraire, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la le sage eut prouvĂ© par le quatriĂšme arbre les choses susdites, alors le gentil dit Ă  l'autre sage de lui prouver par le cinquiĂšme arbre que Dieu est et que la rĂ©surrection est. Mais il dĂ©sirait beaucoup savoir si Dieu est crĂ©ateur du monde ou si le monde est Ă©ternel ou non. Mais le sage lui dit que dans les autres livres lui serait manifestĂ© que Dieu est crĂ©ateur du monde et que le monde a un cinquiĂšme arbre1. Foi et gourmandiseSi Dieu n'est rien, il s'ensuit qu'il y a incompatibilitĂ© entre l'ĂȘtre, la nĂ©cessitĂ© et le hasard. Si Dieu n'est pas rien, le hasard s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la nĂ©cessitĂ©. Or, comme plus souvent les choses sont par nĂ©cessitĂ© que par hasard et parce que la nĂ©cessitĂ© et l'ĂȘtre s'accordent et que s'accordent le hasard et le non-ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que Dieu est, sans l'ĂȘtre de qui il y aurait contradiction entre les choses Dieu n'est rien, la foi croit et ne croit pas au hasard, car il n'y a rien qui la pousse Ă  croire la vĂ©ritĂ© ni qui punisse l'Ăąme pour chacune de ses fautes, de sorte que l'Ăąme, Ă©loignĂ©e de la grĂące et abandonnĂ©e, se trouve dans l'erreur. C'est pourquoi il est manifeste que c'est par la lumiĂšre de la grĂące que l'Ăąme est poussĂ©e Ă  croire en la vĂ©ritĂ© et que c'est par sa faute qu'elle ignore la vĂ©ritĂ©; ainsi il est signifiĂ© que Dieu est, lui qui par la lumiĂšre de la grĂące divine illumine l'Ăąme pour qu'elle croie en la vĂ©ritĂ© et qui Ă  cause des pĂ©chĂ©s que commet l'Ăąme l'abandonne; par cet abandon l'Ăąme est trĂšs souvent dans l'erreur, estimant qu'il s'agit de la en elle-mĂȘme, n'a pas la vertu de pouvoir croire en la vĂ©ritĂ©, car il est vrai que son entendement ne comprend pas par des raisons nĂ©cessaires la vĂ©ritĂ© en laquelle elle croit. Pour que l'Ăąme croit en vĂ©ritĂ© une chose, il convient qu'il y ait une chose plus noble que l'Ăąme, par laquelle elle soit aidĂ©e Ă  croire ce qu'elle ne peut croire par ses seuls pouvoirs; et cette chose est foi est une vertu, et la vertu et la vĂ©ritĂ© s'accordent; et la gourmandise est un vice, et le vice et la faussetĂ© s'accordent. Parce que la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ© sont contraires, ainsi la foi et la gourmandise sont contraires. Si Dieu n'Ă©tait rien, la foi et la gourmandise s'accorderaient Ă©galement avec le hasard; et si elles faisaient cela, Ă©galement s'accorderaient la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ©. Parce que la vĂ©ritĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre et la faussetĂ© avec le non-ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que Dieu est. Par l'ĂȘtre de Dieu, la vĂ©ritĂ© et l'ĂȘtre s'accordent, et la faussetĂ© et le non-ĂȘtre. Par cette concordance, la foi s'accorde avec la nĂ©cessitĂ© et la gourmandise avec le hasard, et les conditions des arbres s' EspĂ©rance et luxure– Il est certain que l'espĂ©rance et les choses spirituelles s'accordent, et que la luxure et les choses corporelles s'accordent. Si en Dieu il n'y avait pas la bontĂ©, la grandeur, le pouvoir, la sagesse, l'amour et la perfection qui sont des vertus spirituelles, par l'espĂ©rance qui est une vertu spirituelle l'Ăąme de l'homme aurait plus de noblesse que Dieu. Mais comme cela est impossible, il est signifiĂ© que Dieu est, en ayant les vertus susdites, sans quoi l'homme aurait la plus grande noblesse et Dieu la plus petite, ce qui n'est pas conforme aux conditions des luxure et la chastetĂ© sont contraires. Pour la chastetĂ©, l'espĂ©rance espĂšre sa rĂ©compense pour le mĂ©rite de chastetĂ©; et pour la luxure, la justice donne crainte de la peine et la peine pour la faute. Si la rĂ©surrection n'est pas, le plaisir que l'homme Ă©prouve par la luxure est plus grand que la rĂ©compense que l'homme espĂšre corporelle pour le mĂ©rite de chastetĂ©, laquelle rĂ©compense n'est rien sans la rĂ©surrection. Parce que l'espĂ©rance, qui est une vertu, s'accorde avec l'ĂȘtre, et la luxure, qui est un vice, s'accorde avec le non-ĂȘtre, ainsi il est signifiĂ© que la rĂ©surrection est, en laquelle corporellement l'homme trouvera une utilitĂ© Ă  sa chastetĂ© et trouvera une peine pour sa luxure. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, l'espĂ©rance et la luxure ne seraient pas si contraires. Parce que la plus grande opposition se trouve avec l'ĂȘtre et la plus petite avec le non-ĂȘtre, selon la condition de cet arbre, ainsi la rĂ©surrection est CharitĂ© et avarice– CharitĂ© et largesse s'accordent; et, parce que l'avarice est contre la largesse, pour cette raison la charitĂ© est contre l'avarice et l'avarice contre la charitĂ©. Il est plus contraire que l'avarice soit en l'ĂȘtre oĂč la charitĂ© est, qu'en l'ĂȘtre oĂč la charitĂ© n'est pas. Or, si la charitĂ© est en l'homme dans lequel peut ĂȘtre l'avarice, combien il convient que la charitĂ© soit en une chose en laquelle ne puisse ĂȘtre l'avarice! Et cette chose est Dieu. Et si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait que l'ĂȘtre pourrait mieux s'accorder avec son contraire qu'avec ce qui ne lui est pas contraire, ce qui est impossible. Car il est Ă©vident que dans un mĂȘme ĂȘtre un contraire s'accorde avec le non-ĂȘtre et l'autre avec l'ĂȘtre, car sinon ils ne seraient pas charitĂ© et la nature spirituelle s'accordent, et l'Ăąme par sa nature corporelle s'accorde Ă  l'avarice en elle, par ordonnance dĂ©truite de l'action et de la disposition spirituelle. Si Dieu n'Ă©tait rien, la nature corporelle suivrait mieux son corps et s'accorderait mieux avec la vĂ©ritĂ© que la nature spirituelle; et il s'ensuivrait que l'Ăąme s'accorderait avec la plus petite noblesse et le corps avec la plus grande. Car, si Dieu n'Ă©tait rien, plus souvent l'Ăąme se tromperait en pensant Ă  Dieu et Ă  l'autre monde et Ă  ce qui ne serait rien, que le corps usant des choses corporelles avec ses cinq sens corporels. Or, comme l'Ăąme est la forme et l'accomplissement du corps et que le corps est corruptible et mortel, ainsi il est dĂ©montrĂ© que l'Ăąme est plus noble que le corps; par sa plus grande noblesse elle s'accorde avec une plus grande vĂ©ritĂ© que le corps et, par cette plus grande vĂ©ritĂ©, Dieu est manifestĂ©. Sans l'ĂȘtre de Dieu, l'Ăąme ne pourrait pas s'accorder si naturellement avec l'ĂȘtre et avec la Justice et mĂ©lancolie– Le corps humain est le moyen par lequel l'Ăąme raisonnable s'accorde avec le mĂ©rite ou avec la faute; car, sans le corps, l'Ăąme ne pourrait pas avoir de mĂ©rite pour sa justice ni de faute pour sa mĂ©lancolie, puisqu'il est Ă©vident que le corps est l'instrument par lequel l'Ăąme peut user de ses vertus et peut user de ses vices. Si la rĂ©surrection est, et si Dieu rĂ©compense dans la gloire le corps qui a Ă©tĂ© l'instrument de la justice et punit dans l'enfer le corps qui a Ă©tĂ© l'instrument de la mĂ©lancolie, la justice de Dieu s'accorde mieux avec la justice de l'homme juste et la justice de Dieu est plus contraire Ă  l'homme mĂ©lancolique, ce qui ne serait pas le cas, si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et si cette concordance s'accordait mieux avec l'ĂȘtre et n'Ă©tait pas en l'ĂȘtre, cette concordance s'accorderait avec l'ĂȘtre et avec le non-ĂȘtre, et le contraire de cette concordance s'accorderait avec l'ĂȘtre et avec le non-ĂȘtre; et chacune de ces propositions est une contradiction, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que la rĂ©surrection sera et, de cette affirmation, il ne s'ensuit aucune Prudence et orgueil– Il est plus possible que l'orgueil et le contraire de la prudence soient en l'homme, ou que parallĂšlement l'humilitĂ© et la prudence soient en lui, qu'il n'est possible que l'orgueil et la prudence soient en une pierre. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas d'opposition entre les contraires susdits. Mais parce que la pierre est un corps inanimĂ©, pour cette raison il est impossible qu'il puisse y avoir en elle des oppositions de vertus et de vices; car, s'il y en avait, elle serait un corps animĂ©. Or, s'il Ă©tait impossible qu'il y eĂ»t dans l'homme imprudence et orgueil, il serait plus impossible qu'il y eĂ»t imprudence et orgueil dans la pierre. C'est pourquoi il est possible qu'en l'homme il puisse y avoir le contraire de l'imprudence et de l'orgueil. Comme il en est ainsi, et parce que la prudence et l'humilitĂ© s'accordent avec l'ĂȘtre et leur contraire avec le non-ĂȘtre, et parce que leur contraire s'accorde accidentellement avec l'ĂȘtre, de sorte que la prudence et l'humilitĂ© s'accordent avec le non-ĂȘtre par raison de l'accord accidentel de leurs contraires avec l'ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que, si l'orgueil et l'imprudence et la prudence et l'humilitĂ© ont des sujets en lesquels ils se trouvent, combien plus, de façon incomparable, il faut nĂ©cessairement qu'il y ait une chose en laquelle puissent ĂȘtre la sagesse et l'humilitĂ© et en laquelle ne puissent pas ĂȘtre l'imprudence ni l'orgueil! Et cette chose est Dieu. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la pierre et les corps inanimĂ©s ou animĂ©s d'une Ăąme privĂ©e de raison s'accorderaient avec la majeure noblesse et mieux avec l'ĂȘtre que l'homme, pour autant que l'ĂȘtre humain ne s'accorderait pas avec cette possibilitĂ© de vertus et de vices. Et parce que l'homme est de plus noble nature que les corps inanimĂ©s ou privĂ©s de raison, dans la mesure oĂč il peut ĂȘtre sujet aux vertus, il faut qu'il y ait une essence plus noble que l'homme, qui ait les vertus et ne puisse pas ĂȘtre sujette aux vices; et cette essence est le Dieu que nous Force et envie– La force est une vertu, et l'envie est un vice. Parce que les vertus et les vices sont contraires, ainsi la force et l'envie sont contraires. Si en Dieu il y a bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection, plus semblable Ă  Dieu est la force que si en Dieu il n'y a aucune de ces vertus susdites. Et plus Dieu est semblable Ă  la force, plus dissemblable et plus contraire Ă  lui est l'envie. Si cela n'Ă©tait pas, il s'ensuivrait que la force et l'envie ne seraient pas contraires. Parce qu'elles sont contraires et parce que la force et l'envie sont plus contraires si en Dieu il y a les vertus susdites, et parce que plus la force est semblable Ă  Dieu, plus elle est contraire Ă  l'envie, ainsi il est manifestĂ© qu'en Dieu sont les vertus du premier arbre, sans lesquelles Dieu et l'envie ne seraient pas aussi contraires qu'ils le sont et la force ne serait pas aussi contraire Ă  l'envie qu'elle l'est. Parce que la force est plus semblable Ă  Dieu et est plus contraire Ă  l'envie, et parce que Dieu est plus contraire aux vices et plus semblable aux vertus de l'homme, il est Ă©tabli selon les conditions du premier arbre que sont manifestement en Dieu la bontĂ©, la grandeur, et TempĂ©rance et colĂšre– IntempĂ©rance et colĂšre ne pourraient pas ĂȘtre dans l'Ăąme sans le corps, et l'intempĂ©rance et la colĂšre ne meurent pas dans l'Ăąme du pĂ©cheur qui meurt dans le pĂ©chĂ© en Ă©prouvant intempĂ©rance et colĂšre; car, si elles mouraient par la mort du corps, elles s'accorderaient mieux Ă  ressembler au corps qu'Ă  l'Ăąme. Et comme elles s'accordent mieux Ă  l'Ăąme qu'au corps, selon la nature corporelle et spirituelle, et comme l'Ăąme est immortelle, ainsi demeure dans l'Ăąme la faute d'intempĂ©rance et demeure la colĂšre. Et parce que le corps est la cause nĂ©cessaire de l'Ăąme, il convient que le corps soit ressuscitĂ© et qu'il soit aussi longtemps puni pour intempĂ©rance et colĂšre que l'Ăąme sera durable. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il y aurait dĂ©faut de justice et de perfection en Dieu et il n'y aurait pas une aussi grande opposition entre la tempĂ©rance et l'intempĂ©rance, ni entre la charitĂ© et la colĂšre, et les conditions du premier arbre seraient dĂ©truites. Et parce que toutes ces choses seraient possibles, si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, pour cette raison la rĂ©surrection est dĂ©montrĂ©e et manifestĂ©e Ă  l'intelligence les trois sages eurent prouvĂ© au gentil par les fleurs des arbres que Dieu Ă©tait et qu'il y avait en lui bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et quand ils lui eurent manifestĂ© la rĂ©surrection, alors le gentil se remĂ©mora et comprit les raisons qu'ils avaient dites et il regarda les arbres et les fleurs. AussitĂŽt la splendeur divine illumina son entendement qui demeurait dans les tĂ©nĂšbres et rĂ©conforta son cƓur par le chemin du salut. Et par la vertu de Dieu, le gentil dit ces paroles– Ah, hĂ©las, coupable que tu es! Tu as si longuement reçu les dons divins en cette prĂ©sente vie, du TrĂšs-Haut qui t'a donnĂ© d'ĂȘtre, et tu as mangĂ© et bu ses biens, et il t'a donnĂ© tes vĂȘtements, et il t'a donnĂ© les enfants et les richesses que tu as, et il t'a tenu en vie et t'a honorĂ© longuement parmi les hommes. Et toi, pas un jour ni une heure, tu ne lui as rendu grĂąces et tu n'as pas obĂ©i Ă  ses commandements! Ah, pauvre misĂ©rable! Combien tu t'es ainsi trompĂ© par l'ignorance qui a gardĂ© aveugles les yeux de ton Ăąme, et tu n'as pas connu ce Seigneur si honorable, si glorieux, digne de si grands honneurs!Quand le gentil eut dit ces paroles, il sentit son Ăąme dĂ©livrĂ©e des souffrances et de la tristesse, elle qui avait si longuement et cruellement souffert de son errement et de son incroyance. La joie et l'allĂ©gresse que le gentil Ă©prouva, qui pourrait vous les dĂ©crire? Et la bĂ©nĂ©diction qu'il exprima aux trois sages, qui pourrait vous la dire? Le gentil s'agenouilla Ă  terre et leva ses mains vers le ciel et ses yeux qui avaient Ă©tĂ© remplis de larmes et de pleurs, et d'un cƓur fervent il adora et dit– BĂ©ni soit le Dieu glorieux, pĂšre et seigneur puissant de tout ce qui est! Seigneur, je te rends grĂące de ce qu'il t'a plu te rappeler l'homme pĂ©cheur qui Ă©tait Ă  la porte de l'infinie et infernale malĂ©diction. Je t'adore, Seigneur, je bĂ©nis ton nom et je te demande pardon. En toi je place mon espĂ©rance, de toi j'espĂšre bĂ©nĂ©diction et grĂące, et plaise Ă  toi, Seigneur, que, si l'ignorance m'a fait t'ignorer, la connaissance en laquelle tu m'as mis me fasse t'aimer, t'honorer et te servir. Et dĂ©sormais, que tous les jours de ma vie et toutes mes forces corporelles et spirituelles soient uniquement ordonnĂ©s Ă  t'honorer et te louer et Ă  dĂ©sirer ta gloire et ta bĂ©nĂ©diction, et qu'il n'y ait que toi seulement dans mon cƓur!Cependant que le gentil adorait de cette maniĂšre notre seigneur Dieu, en son Ăąme vint le souvenir de sa terre, de son pĂšre et de sa mĂšre et de l'erreur et de l'infidĂ©litĂ© en lesquelles ils Ă©taient morts. Et il se souvint de tous les gens qui Ă©taient dans cette terre et qui se trouvaient sur le chemin du feu Ă©ternel, chemin qu'ils ignoraient et oĂč ils se trouvaient par dĂ©faut de le gentil se souvint de ces choses, Ă  cause de la pitiĂ© qu'il Ă©prouva pour son pĂšre et sa mĂšre et pour ses parents et tous les gens qui Ă©taient morts en cette terre et avaient perdu la gloire de Dieu, alors il pleura trĂšs intensĂ©ment et dit ces paroles aux trois sages– Ah, seigneurs sages! Vous qui bĂ©nĂ©ficiez si grandement des dons de la grĂące, comment n'avez-vous pas pitiĂ© de tant de gens qui sont dans l'erreur et qui n'ont pas connaissance de Dieu et qui ne remercient pas Dieu du bien qu'ils reçoivent de lui? Vous que Dieu a si grandement honorĂ©s sur les autres gens, pourquoi n'allez-vous pas honorer Dieu parmi les peuples oĂč Dieu est dĂ©shonorĂ©, dans la mesure oĂč ils ne l'aiment pas, ne le connaissent pas, ne lui obĂ©issent pas, ne mettent pas leur espĂ©rance en lui, ne craignent pas sa haute suzerainetĂ©? Par Dieu je vous prie, seigneurs, d'aller dans cette terre et de leur prĂȘcher, et de m'enseigner Ă  moi comment je peux honorer et servir Dieu de tout mon pouvoir. Et qu'il vous plaise de m'instruire tant que, par la grĂące de Dieu et par votre doctrine, je sache et puisse conduire sur le chemin du salut de si nombreuses gens qui se trouvent sur le chemin du feu le gentil eut dit ces paroles, chacun des trois sages lui rĂ©pondit et lui dit de se convertir Ă  sa loi et Ă  sa croyance. – Comment? dit le gentil. Vous n'ĂȘtes pas tous les trois en une seule loi et une seule croyance? – Non, rĂ©pondirent les sages, mais nous sommes diffĂ©rents en croyance et en loi, car l'un de nous est juif, l'autre est chrĂ©tien et l'autre est sarrasin. – Et qui d'entre vous, dit le gentil, a la meilleure loi, si aucune des lois n'est la vraie? Chacun des trois sages rĂ©pondit et parla l'un contre les autres, et chacun loua sa croyance et critiqua la croyance des gentil, qui entendit que les trois sages se querellaient et que chacun disait Ă  l'autre que sa croyance Ă©tait l'erreur par laquelle l'homme perdait le bonheur cĂ©leste et allait dans la peine de l'enfer, eut le cƓur encore plus rempli de colĂšre et de tristesse qu'auparavant, et il dit– Ah, seigneurs, dit-il, vous m'aviez donnĂ© tant de joie et tant d'espoir! Et quelle grande tristesse vous aviez chassĂ© de mon cƓur! Et voici que vous me plongez maintenant dans une colĂšre et une douleur plus grandes car, avant, je ne craignais pas de devoir endurer aprĂšs ma mort des tourments infinis. Et maintenant, je suis sĂ»r qu'une peine est prĂ©parĂ©e pour tourmenter mon Ăąme aprĂšs ma mort, si je ne suis pas sur le vrai chemin! Ah, seigneurs! Quel avantage ai-je Ă  avoir quittĂ© la si grande erreur en laquelle Ă©tait mon Ăąme? Mon Ăąme n'est-elle pas retombĂ©e dans de plus pĂ©nibles douleurs que les prĂ©cĂ©dentes? En disant ces paroles, le gentil ne put se retenir de pleurer, et le dĂ©sespoir en lequel il Ă©tait est le gentil demeura inconsolable et longuement son Ăąme fut torturĂ©e de douloureuses pensĂ©es; mais Ă  la fin il pria les trois sages, le plus humblement et le plus dĂ©votement qu'il put, de discuter devant lui et de lui expliquer chacun sa raison, comme il le pouvait et le savait le mieux, afin qu'il pĂ»t voir lequel d'entre eux se trouvait sur le chemin du les sages rĂ©pondirent en disant qu'ils discuteraient volontiers devant lui et que, avant mĂȘme qu'il fĂ»t venu en ce lieu, dĂ©jĂ  ils voulaient discuter pour chercher et savoir lequel d'entre eux Ă©tait sur le vrai chemin et lequel Ă©tait dans l' des sages dit – De quelle maniĂšre procĂ©derons-nous dans cette discussion dans laquelle nous voulons entrer? Et un autre des sages rĂ©pondit – La meilleure maniĂšre de procĂ©der que nous pouvons avoir et par laquelle nous pouvons mieux qu'auparavant annoncer la vĂ©ritĂ© Ă  ce sage seigneur gentil, qui nous prie avec tant de cƓur de lui dĂ©montrer le chemin du salut, consiste en celle que nous a indiquĂ©e Dame Intelligence. Avec les mĂȘmes fleurs par lesquelles nous avons prouvĂ© au sage que Dieu est et qu'en lui sont les vertus et que la rĂ©surrection est, que chacun de nous s'efforce de prouver les articles de sa foi, grĂące auxquels il espĂšre se trouver sur le vrai chemin. Et celui qui pourra le mieux, selon sa croyance, accorder les articles en lesquels il croit avec les fleurs et les conditions des arbres, celui-lĂ  signifiera et dĂ©montrera qu'il est dans une meilleure croyance que les des sages tint pour bon ce que le sage avait dit. Et parce que chacun d'eux voulait honorer les autres, chacun hĂ©sitait Ă  commencer le premier. Mais le gentil demanda quelle loi Ă©tait d'abord. Et les sages rĂ©pondirent que c'Ă©tait la loi des juifs. Le gentil supplia alors le juif de commencer. Avant de commencer, le juif demanda au gentil et Ă  ses compagnons s'ils interrompraient ses paroles. Et par la volontĂ© du gentil il fut dĂ©cidĂ© entre les sages qu'aucun n'objecterait rien Ă  celui qui raisonnerait, car les oppositions engendrent dans le cƓur humain la malveillance, et la malveillance empĂȘche l'entendement de comprendre. Mais le gentil supplia les sages de lui permettre Ă  lui seul de critiquer leurs raisons, quand cela lui semblerait bon, afin qu'il pĂ»t mieux chercher la vĂ©ritĂ© de la vraie loi, qu'il dĂ©sirait tant comprendre; et chacun des sages le lui le deuxiĂšme livre,qui est sur la croyance des juifs.[Le deuxiĂšme livre se dĂ©roule ainsi Raymond Lulle dĂ©montre l'unicitĂ© de Dieu; il prouve qu'il est le crĂ©ateur du monde; il traite de la Loi de MoĂŻse et de l'avĂšnement du Messie, qui dĂ©livrera le peuple juif de la captivitĂ© et qui sera le prophĂšte et l'envoyĂ© de Dieu; il expose ensuite les trois opinions qui divisent les juifs Ă  propos de la rĂ©surrection des morts; enfin il dĂ©montre l'existence du paradis cĂ©leste et de l'enfer.]Au commencement le juif fit sa priĂšre et dit – Au nom du Dieu unique et puissant, en qui est notre espĂ©rance qu'il nous dĂ©livre de la captivitĂ© en laquelle nous sommes. Et lorsqu'il eut fini sa priĂšre, il dit qu'il croyait en huit articles, Ă  savoir le premier article est de croire en un Dieu seulement; le deuxiĂšme article est de croire que Dieu est crĂ©ateur de tout ce qui est; le troisiĂšme article est de croire que Dieu donna la Loi Ă  MoĂŻse; le quatriĂšme article est de croire que Dieu enverra le Messie qui nous arrachera Ă  la captivitĂ© dans laquelle nous sommes; le cinquiĂšme article concerne la rĂ©surrection; le sixiĂšme concerne le jour du jugement, quand Dieu jugera les bons et les mauvais; le septiĂšme est de croire en la gloire cĂ©leste; le huitiĂšme est de croire que l'enfer existe. Quand le juif eut Ă©numĂ©rĂ© ses articles, alors il commença Ă  expliquer le premier premier article. D'un Dieu uniqueLe juif dit au gentil que beaucoup de raisons manifestes montreraient qu'un seul Dieu Ă©tait seulement; mais parmi d'autres raisons, il voulait prouver cela par quatre raisons, par les fleurs des arbres, de façon brĂšve. De ces quatre raisons, voici la premiĂšre – Il est manifeste que l'homme est ordonnĂ©, comme nous le voyons, Ă  une fin; et la nature fait tout ce qu'elle fait dans la perspective d'une fin. Cette ordonnance et ce cours de la nature signifient et dĂ©montrent qu'il y a un seul Dieu; car s'il y avait beaucoup de dieux, il s'ensuivrait qu'il y aurait beaucoup de fins, et les uns seraient ordonnĂ©s Ă  aimer naturellement un Dieu et les autres seraient ordonnĂ©s Ă  aimer un autre Dieu. La mĂȘme chose se produirait dans les autres crĂ©atures, car chaque crĂ©ature se diffĂ©rencierait de l'autre en signifiant le Dieu qui l'aurait créée. Et si chaque Dieu n'avait pas ainsi ordonnĂ© sa crĂ©ature, sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et volontĂ© seraient imparfaits; et si cela Ă©tait, il serait impossible qu'il fĂ»t Dieu. Car, de mĂȘme qu'il ne convient pas que la crĂ©ature soit son crĂ©ateur, de mĂȘme, et encore moins, il ne convient pas que Dieu ait une imperfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Car Ă  Dieu convient une totale noblesse, selon les conditions des deuxiĂšme raison est la suivante – La grandeur de Dieu est infinie ou non en essence et en bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Or, s'il y a deux ou trois dieux ou plus, il est impossible que la grandeur de Dieu soit infinie en essence et en les vertus susdites. S'il y a un seul Dieu, il est possible que la grandeur de Dieu soit infinie en essence par toutes les vertus susdites. Et comme cette possibilitĂ© et l'ĂȘtre s'accordent, et que s'accordent l'impossibilitĂ© et le non-ĂȘtre, ainsi est manifestĂ© que Dieu est un et que son essence est si grande en bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, que nulle autre essence ni autre chose ne la peut limiter ni comprendre, mais c'est elle qui limite et comprend toutes les choses en elle-mĂȘme, et elle est essentiellement Ă  l'intĂ©rieur et hors de toutes les autres choses, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, elle serait limitĂ©e et gentil dit au juif – Selon l'Ɠuvre naturelle, il est vrai qu'il y a quatre Ă©lĂ©ments mĂ©langĂ©s dans chaque corps et qu'en chaque corps se trouve chaque Ă©lĂ©ment essentiellement, virtuellement et effectivement. Ainsi il est possible qu'il y ait beaucoup de dieux et qu'ils soient mĂȘlĂ©s les uns dans les autres et que la grandeur de chacun soit d'une essence infinie par toutes les vertus et par tous les juif rĂ©pondit et dit – Il est certain que dans le corps composĂ© chaque Ă©lĂ©ment limite l'autre, selon sa propre vertu; car le pouvoir du feu limite le pouvoir de l'eau qui lui est contraire, et le pouvoir de l'eau celui du feu, et il en est de mĂȘme pour l'air et la terre. Et ainsi comme l'un et l'autre se limitent en vertu, ainsi l'opĂ©ration de chacun limite l'opĂ©ration de l'autre, car leurs Ɠuvres sont diffĂ©rentes et opposĂ©es. C'est pourquoi chacun des Ă©lĂ©ments dĂ©sire ĂȘtre simple et par lui-mĂȘme et sans les autres Ă©lĂ©ments; car il s'accorderait mieux avec son ĂȘtre mĂȘme et avec sa vertu mĂȘme, s'il pouvait ĂȘtre sans les autres, ce qu'il ne fait pas, puisqu'il est mĂȘlĂ© aux autres. Et ainsi il est manifestĂ© que s'il y avait beaucoup de dieux, le pouvoir et la bontĂ© et cƓtera, de chacun seraient limitĂ©s et finis en le pouvoir, et cƓtera, de l'autre; et un seul Dieu, qui serait en son essence mĂȘme et en son pouvoir,et cƓtera, serait meilleur que tous ces dieux. Et il s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre. Et il serait plus impossible qu'il y ait en lui envie, orgueil et imperfection, que s'il Ă©tait mĂȘlĂ© avec d'autres dieux. Car la plus grande noblesse, pour que Dieu s'accorde avec l'ĂȘtre, doit lui ĂȘtre attribuĂ©, selon la condition du premier arbre. Car la foi, l'espĂ©rance, la charitĂ©, et cƓtera, peuvent mieux s'accorder avec la bontĂ©, la grandeur, et cƓtera, et ne peuvent ĂȘtre plus grands ni plus contraires aux vices. Ainsi est dĂ©montrĂ© par ces conditions qu'un seul Dieu est troisiĂšme raison est la suivante – S'il y avait un dieu qui Ă©tait en un lieu seulement et qu'un autre dieu partageait ce mĂȘme lieu et qu'un autre dieu encore partageait ce mĂȘme lieu, il conviendrait qu'il y eĂ»t un Dieu infini qui limitĂąt et comprĂźt ces dieux, et ce dernier s'accorderait mieux Ă  ĂȘtre Dieu que les autres. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que le dieu le plus grand serait infini et que les autres dieux seraient mineurs, et qu'il y aurait limite et finitude dans les dieux mineurs, selon les six directions qui conviennent Ă  tout ce qui est situĂ©, Ă  savoir le haut et le bas, la droite et la gauche, le devant et le derriĂšre. Et si cela Ă©tait, il conviendrait que ce fĂ»t un corps; et si c'Ă©tait un corps, il serait fini, car tout corps doit ĂȘtre fini, dans la mesure oĂč il s'accorde Ă  avoir forme, superficie et matiĂšre. Or, comme il est contradictoire que Dieu puisse ĂȘtre fini et limitĂ©, car le dieu le plus grand serait limitĂ© par les dieux mineurs et les dieux mineurs auraient part Ă  l'infini, pour cette raison il est manifestĂ© qu'il est impossible qu'il y ait beaucoup de dieux, mais il y a seulement un Dieu, sans l'unitĂ© et la singularitĂ© duquel ne s'accorderait pas avec lui la perfection de bontĂ©, grandeur, et gentil dit – Est-il possible qu'il y ait un dieu dans un lieu et un autre dieu dans un autre lieu, et qu'il y ait ainsi beaucoup de dieux, infinis en Ɠuvres et finis en quantitĂ©?Le juif rĂ©pondit – La perfection de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera, s'accorde avec l'infinitĂ© de l'essence oĂč se trouve la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et elle est en dĂ©saccord avec la fin qui est dans les choses limitĂ©es en un lieu et multipliĂ©es en nombre. Car dans un nombre infini il ne peut y avoir la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, dans aucune des choses qui sont finies en essence; si c'Ă©tait le cas, la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, serait aussi noble dans une chose finie que dans une chose infinie, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, s'accorde Ă  une essence infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et ne s'accorde pas avec beaucoup d'essences finies et juxtaposĂ©es. Car si c'Ă©tait le cas, la perfection serait Ă©galement dans une chose infinie et dans une chose finie, ce qui est quatriĂšme raison est L'espĂ©rance peut devenir plus grande en ayant confiance en un seul Dieu, seigneur de toutes choses; et la charitĂ© peut devenir plus grande en aimant un Dieu infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, qu'elles ne le deviendraient, s'il y avait beaucoup de dieux ou s'il y avait un dieu rĂ©parti en deux ou trois choses qui le composeraient. Et parce que l'espĂ©rance et la charitĂ© s'accordent avec le plus grand, cette concordance s'accorde avec la vĂ©ritĂ© et leur contraire avec la faussetĂ©, selon les conditions des arbres; ainsi il est manifestĂ© qu'il y a seulement un seul Dieu.– Seigneur, dit le gentil, comme la charitĂ© s'accorde mieux avec la perfection, en laquelle elle est et peut devenir plus grande en aimant un Dieu infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, qu'en aimant un ou plusieurs dieux qui seraient finis, ainsi la volontĂ© de l'homme qui n'aime pas un dieu qui est mauvais et a une mĂ©chancetĂ© infinie est plus noble dans ce non-amour que la volontĂ© qui ne peut pas ne pas aimer davantage le mal fini et limitĂ©. Parce que le plus noble non-amour doit lui ĂȘtre attribuĂ©, ainsi il est manifestĂ© qu'il y a un seul dieu mauvais, infini, qui est le commencement de tous les maux, que l'homme peut ne pas juif rĂ©pondit – C'est la vĂ©ritĂ©, seigneur, que, dans la perspective de la charitĂ©, la volontĂ© créée pourra plus noblement ne pas aimer, si elle n'aime pas un Dieu qui est plus un mal infini que fini. Mais parce que le mauvais dieu serait contraire au bon et parce que le dieu bon n'aurait pas bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera, s'il ne dĂ©truisait pas le dieu mauvais, pour cette raison il ne convient pas que tout ceci soit, par quoi la volontĂ© pourrait ne pas aimer le plus grand mal. Car la volontĂ© créée ne s'accorde pas avec une noblesse qui serait opposĂ©e Ă  la noblesse du crĂ©ateur. Et si le dieu bon ne dĂ©truisait pas le dieu mauvais, de sorte que la volontĂ© créée ne puisse ĂȘtre meilleure, il aimerait plus sa crĂ©ature que lui-mĂȘme et il y aurait imperfection en lui. Et si le dieu bon ne pouvait pas dĂ©truire le dieu mauvais, ils seraient Ă©gaux en pouvoir, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, l'ĂȘtre s'accorderait aussi convenablement au mal infini qu'Ă  l'infini bien. Or, comme le bien et l'ĂȘtre s'accordent, et le mal et le non-ĂȘtre, et que la perfection s'accorde avec le bien et avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le mal et avec le non-ĂȘtre, ainsi est manifestĂ© qu'il est impossible que le mal infini soit en l'ĂȘtre. Car si c'Ă©tait le cas, l'ĂȘtre et le non-ĂȘtre s'accorderaient Ă©galement avec l'Ă©ternitĂ© et avec l'infinitĂ©, ce qui est le juif eut prouvĂ© au gentil qu'un seul Dieu Ă©tait seulement, alors il demanda au gentil s'il se considĂ©rait satisfait de la dĂ©monstration qu'il lui avait faite de l'unicitĂ© de Dieu, pour les quatre raisons susdites, ou s'il voulait qu'il cueillĂźt plus de fleurs des arbres et prouvĂąt l'unicitĂ© de Dieu par plus de raisons. Mais le gentil rĂ©pondit qu'il se considĂ©rait bien satisfait de la dĂ©monstration et que ce qu'il lui avait affirmĂ© lui permettait de progresser dans sa recherche de la vĂ©ritĂ©. Mais, plutĂŽt, il le priait de lui dire ce qu'est Dieu et ce qu'il n'est pas en lui-mĂȘme, car il dĂ©sirait beaucoup avoir connaissance de ce que Dieu est. – Seigneur, dit le juif, par la vertu de Dieu et par la lumiĂšre de la grĂące, l'entendement humain arrive en cette prĂ©sente vie Ă  la connaissance de ce que Dieu n'est pas, c'est-Ă -dire que par de vives raisons on sait que Dieu n'est ni pierre, ni homme, ni soleil, ni Ă©toile, ni aucune chose corporelle, ni aucune chose spirituelle qui soit finie ni qui ait un dĂ©faut. Encore nous avons connaissance que Dieu est bon, grand, Ă©ternel, puissant, et cƓtera, selon ce qui a Ă©tĂ© prouvĂ© dans le premier livre. Et il suffit Ă  l'homme de savoir toutes ces choses, pendant qu'il est dans le monde. Mais, savoir ce que Dieu est en lui-mĂȘme, aucun homme ne le peut; car aucun homme ne peut savoir ce que son Ăąme est en elle-mĂȘme, donc, comment saurait-il ce que Dieu est? En ce monde cela n'est pas accessible au savoir, mais en l'autre monde ne le savent pas non plus ceux qui sont dans la gloire; et si nous le savions en ce monde, l'autre monde ne serait pas plus noble que celui-ci. Or, comme il convient que l'autre monde soit plus noble que celui-ci, pour cette raison Dieu a ordonnĂ© que l'homme ne puisse pas savoir en ce monde ce qui convient Ă  l'autre deuxiĂšme article. De la crĂ©ation– Pour prouver que Dieu est le crĂ©ateur de toutes choses, nous cueillons sept fleurs des cinq arbres, parmi d'autres; et par elles il est manifestĂ© Ă  l'entendement humain que Dieu a créé le monde; et par chacune des fleurs il en est donnĂ© une manifeste BontĂ© et Ă©ternité– L'Ă©ternitĂ© est une bonne chose, comme il est vrai que le bien et l'ĂȘtre s'accordent avec l'Ă©ternitĂ©, et l'Ă©ternitĂ© et l'ĂȘtre avec la bontĂ©. Si l'Ă©ternitĂ© Ă©tait une chose mauvaise, le non-ĂȘtre et la bontĂ© s'accorderaient contre l'ĂȘtre et l'Ă©ternitĂ©; et si ce n'Ă©tait pas le cas, naturellement tous les hommes et les plantes et les animaux dĂ©sireraient ne pas ĂȘtre, ce qui est impossible, comme il est vrai que tout ce qui est aime ĂȘtre et n'aime pas ne pas juif dit au gentil – Si le monde n'est pas Ă©ternel et si Dieu ne l'a pas créé, il convient que le monde ait eu un commencement de lui-mĂȘme ou d'un autre. De lui-mĂȘme il ne peut l'avoir eu, car rien ne peut donner commencement Ă  quelque chose, et, si cela Ă©tait, une chose serait rien. Et si le monde avait eu un commencement d'un autre qui ne serait pas Dieu et si cet autre a eu un commencement d'un autre qui a eu un commencement, et ainsi Ă  l'infini, et si Dieu n'est pas le commencement de ces commencements et de ces commencĂ©s, il doit s'ensuivre que la bontĂ© s'accordera mieux avec le commencement commencĂ© qu'avec l'Ă©ternitĂ©, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ© que, si le monde a un commencement, il convient qu'il l'ait de la bontĂ© Ă©ternelle ou d'une chose qui ait son commencement de la bontĂ© Ă©ternelle. Et comme nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© qu'il y a seulement un Dieu, en qui est l'Ă©ternelle bontĂ©, ainsi il est manifestĂ© que, si le monde a un commencement, il convient qu'il l'ait eu de Dieu ou d'une autre chose qui a eu son commencement de le monde est Ă©ternel ou non créé, il est Ă©gal en durĂ©e avec l'Ă©ternitĂ© de Dieu. Or, comme le monde est divisible en parties oĂč il y a dĂ©faut et mal, Ă  savoir en choses qui sont limitĂ©es en quantitĂ© et qui sont corruptibles, mortelles, vouĂ©es Ă  la souffrance et ignorantes, et parce que ces choses sont aussi mauvaises que le bien fait dĂ©faut, ainsi le monde ne s'accorde pas bien avec la bontĂ©, de mĂȘme que la bontĂ©, en laquelle il n'y a ni division ni dĂ©faut ni mal, s'accorde avec l'Ă©ternitĂ©, oĂč il n'y a ni parties ni choses qui ont un commencement ou une fin. Et c'est ainsi qu'il est signifiĂ© que le bien qui est dans le monde a un commencement, car, s'il n'avait pas de commencement, il s'accorderait aussi bien avec l'Ă©ternitĂ© qu'avec la bontĂ© de Dieu. Et si le bien créé a un commencement, combien plus il convient que le mal ait un commencement! Car si le mal Ă©tait Ă©ternel, sans commencement, l'Ă©ternitĂ© ne s'accorderait pas avec la bontĂ©, Ă©tant donnĂ© que le bien s'accorderait avec son contraire, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que le monde est créé et a un gentil demanda au juif si Dieu avait créé le mal. Le juif rĂ©pondit que le mal Ă©tait considĂ©rĂ© de deux maniĂšres le mal de faute et le mal de souffrance. Comme le mal dĂ» Ă  la faute est contraire Ă  la bontĂ©, il ne convient pas qu'il ait Ă©tĂ© créé; parce que le mal dĂ» Ă  la souffrance s'accorde avec la parfaite justice de Dieu pour punir le pĂ©chĂ© et avec la parfaite sagesse de Dieu pour signifier le bien de la grĂące, ainsi il convient que le mal dĂ» Ă  la souffrance soit créé par la souveraine bontĂ© Grandeur et pouvoir– Il est signifiĂ© que le plus grand pouvoir est en Dieu si le monde est créé par le pouvoir de Dieu, ce qui ne serait pas le cas, si le monde Ă©tait Ă©ternel. Car le pouvoir de Dieu est plus grand dans le fait de crĂ©er Ă  partir de rien un monde si grand et si beau que s'il n'avait pas créé le monde. Et afin que la grandeur et le pouvoir de Dieu s'accordent mieux et dĂ©montrent Ă  l'entendement humain qu'il doit les reconnaĂźtre selon la premiĂšre condition du premier arbre, ainsi il est manifestĂ© que le monde est créé Ă  partir de rien et qu'il a eu un le monde Ă©tait Ă©ternel et durable par son pouvoir ou par le pouvoir de Dieu, il serait plus impossible qu'il ait une fin en quantitĂ©, en temps et en durĂ©e, que si le monde a un commencement et si Dieu l'a créé. Et s'il Ă©tait plus impossible que le monde ait une fin et un devenir dans le non-ĂȘtre, moindre serait signifiĂ©e la grandeur d'un pouvoir divin que le monde pourrait dĂ©truire, ce qui n'est pas le cas, si le monde a eu un commencement et est créé; car il est plus proche du non-ĂȘtre puisqu'il est venu de rien, qu'une chose Ă©ternelle qui n'a jamais Ă©tĂ© rien. Et plus il est proche du non-ĂȘtre et plus le soutient le pouvoir de Dieu pour qu'il ne redevienne pas non-ĂȘtre, plus grand est manifestement le pouvoir de Dieu qui le soutient et l'empĂȘche de redevenir rien. Et plus le pouvoir de Dieu est grand, plus grande se manifeste sa est plus Ă©trange, plus impossible et plus contraire aux raisons de considĂ©rer que la bontĂ© et le pouvoir divin, qui sont une mĂȘme chose avec l'Ă©ternitĂ© qui ne peut s'accorder avec le commencement ni la fin, pourraient venir au non-ĂȘtre, que de considĂ©rer que ce qui est créé et venu du non-ĂȘtre pourrait revenir au non-ĂȘtre. En considĂ©rant que le pouvoir de Dieu est si grand qu'il peut dĂ©truire le monde, Ă  supposer qu'il soit Ă©ternel, on est prĂȘt de considĂ©rer que Dieu ne peut pas ĂȘtre, si le monde est bien Ă©ternel. En considĂ©rant que le monde est créé et que Dieu peut lui donner fin, puisqu'il l'a créé Ă  partir de rien, on est loin de considĂ©rer que Dieu puisse ne pas ĂȘtre. Et parce que la considĂ©ration qui s'accorde mieux avec le grand pouvoir divin est plus satisfaisante, ainsi il est manifestĂ© que le monde a reçu sa crĂ©ation par le grand pouvoir Perfection et charité– Perfection et charitĂ© signifient dans les choses de ce monde que le monde est créé; car le feu et les autres Ă©lĂ©ments en cherchant leur perfection engendrent et corrompent les choses en lesquelles ils ne trouvent pas leur perfection. Ainsi le jour et la nuit ne cessent de s'engendrer et se corrompre pour la nĂ©cessitĂ© de la nature qu'ils doivent accomplir. Si le monde Ă©tait Ă©ternel sans commencement, il y aurait Ă©ternellement sans commencement un manque dans le cours de la nĂ©cessitĂ© de la nature, et il y aurait gĂ©nĂ©ration et corruption, et il n'y aurait pas de premier homme ni de premier arbre ni de premier animal ni de premier oiseau. Et s'il n'y avait pas de premier dans les choses susdites, il serait impossible qu'il y ait un dernier. Et si cela n'Ă©tait pas le cas, les Ă©lĂ©ments auraient infiniment leur perfection et dĂ©sireraient la perfection et ne l'auraient jamais. Et cela est incompatible et contraire Ă  l'abondance de la perfection divine qui Ă©galement et Ă©ternellement sera cause de l'imperfection et de la perfection dĂ©sirĂ©e. Le dĂ©sir serait imparfait, si l'on dĂ©sirait Ă©ternellement et si l'on n'obtenait jamais accomplissement du dĂ©sir. Ainsi il y a incompatibilitĂ©, selon la perfection et l'amour divin, et il est manifestĂ© que le monde est créé et que l'imperfection a eu un commencement par lequel est signifiĂ© l' juif dit au gentil – Nous avons signifiĂ© et prouvĂ© par la nature corporelle que le monde est créé. Nous voulons maintenant prouver cela par la nature spirituelle, Ă  savoir par l'Ăąme. Il est manifeste pour l'intelligence humaine que l'Ăąme raisonnable ne peut se sauver en ce monde. Et ainsi que les Ă©lĂ©ments se meuvent corporellement pour chercher leur accomplissement et ne le trouvent pas, comme nous l'avons dit plus haut, ainsi l'Ăąme recherche spirituellement son accomplissement et ne le trouve pas; car, lorsqu'elle a une chose qu'elle a toujours dĂ©sirĂ© avoir, elle en dĂ©sire une autre. Parce que c'est lĂ  l'imperfection de la charitĂ©, il est signifiĂ© que l'Ăąme est créée; car, si elle Ă©tait Ă©ternelle, elle n'aurait pas d'imperfection et, si elle n'en avait pas, la souveraine perfection et amour, Ă  savoir Dieu, serait cause de son Ă©ternelle imperfection, ce qui est impossible et contre les conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© et cette opposition, il est signifiĂ© que l'Ăąme est créée. Et par la crĂ©ation de l'Ăąme il est signifiĂ© que la nature du corps est créée; car si l'Ăąme qui est de plus noble nature que la nature du corps est créée, combien plus il convient que le corps soit crĂ©ature! Car si ce n'Ă©tait pas le cas, le plus noble s'accorderait avec le non-ĂȘtre et le moins noble avec l'ĂȘtre et avec l'Ă©ternitĂ©, ce qui est contraire Ă  la parfaite charitĂ© de notre seigneur Perfection et justice– En Dieu s'accordent la perfection et la justice; et, comme il est prouvĂ© dans le premier livre que la rĂ©surrection est, ainsi il est signifiĂ© par la rĂ©surrection et par la fleur susdite que le monde est créé. Car, si le monde Ă©tait Ă©ternel, il conviendrait que Ă©ternellement Dieu crĂ©e la matiĂšre ordinaire dont serait composĂ© le corps rationnel. Car l'ordinaire matiĂšre de ce monde ne suffirait pas Ă  tant de corps animĂ©s, ressuscitĂ©s, ayant mĂ©rite ou faute, pour quoi il convient qu'ils soient ressuscitĂ©s selon la parfaite justice de Dieu. Parce qu'il ne convient pas de reconnaĂźtre que Dieu augmente infiniment l'ordinaire matiĂšre et l'espace qui lui convient et qu'il n'a pas une parfaite justice, pour cette raison il ne convient pas de nier la crĂ©ation et d'affirmer que le monde est Ă©ternel sans commencement. Cette nĂ©gation, par laquelle l'homme nie que le monde ait une quantitĂ© finie et soit dans un espace fini, implique l'affirmation que Dieu est Ă©ternellement crĂ©ateur d'Ăąmes, de corps et de lieux infinis en nombre, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres et EternitĂ© et orgueil– Si Ă©ternitĂ© et orgueil s'accordaient, il s'ensuivrait que l'Ă©ternitĂ© s'accorderait avec l'orgueil contre l'humilitĂ© qui s'accorde avec la bontĂ©, la grandeur, le pouvoir, la sagesse, l'amour et la perfection, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que l'Ă©ternitĂ© et l'orgueil ne s'accordent pas. Par cette incompatibilitĂ© il est signifiĂ© que la nature qui est sujette Ă  l'orgueil, c'est-Ă -dire la nature de l'homme, ne s'accorde pas avec l'Ă©ternitĂ©; par cette incompatibilitĂ© est donnĂ©e la manifestation que le monde est gentil rĂ©pondit et dit – L'humilitĂ© et l'orgueil sont opposĂ©s, et l'homme est sujet Ă  l'humilitĂ©; donc, si la nature de l'homme s'accorde avec l'Ă©ternitĂ© qui s'accorde avec l'humilitĂ©, l'homme est de nature Ă©ternelle par humilitĂ© et de nature créée par juif rĂ©pondit – Le fait que l'Ă©ternitĂ© divine s'accorde avec l'humilitĂ© contre l'orgueil en l'homme est dĂ» Ă  l'influence du don de grĂące, donnĂ© Ă  l'homme contre la punition de l'orgueil. Ainsi est signifiĂ©e une Ă©ternitĂ© qui est appelĂ©e en latin evum et cette Ă©ternitĂ©, qui a un commencement et non une fin, est créée par la souveraine Ă©ternitĂ©, qui est sans commencement ni fin, en rĂ©compense de l'humilitĂ© de l'homme et en punition de l'orgueil de l'homme, afin que l'homme, Ă©ternellement, sans fin, ait connaissance des fleurs du premier le monde Ă©tait Ă©ternel, l'homme serait de nature Ă©ternelle et serait en un lieu Ă©ternel. Et l'Ă©ternitĂ© de Dieu ne serait pas contraire Ă  l'orgueil ni Ă  l'homme orgueilleux, comme c'est le cas, si le monde est créé. Car l'orgueil, l'homme, sa nature et le lieu oĂč il est, seraient Ă©gaux en durabilitĂ© Ă  l'Ă©ternitĂ© de Dieu. Or plus il convient de reconnaĂźtre que les vertus de Dieu sont contraires aux vices selon les conditions du troisiĂšme arbre, plus les vertus de Dieu manifestent qu'elles sont contraires Ă  l'orgueil, si le monde est créé; ainsi est manifestĂ© que le monde est EspĂ©rance et charité– Si le monde est créé, il y a une plus grande concordance entre l'espĂ©rance et la charitĂ© dans l'amour de Dieu et dans la confiance en Dieu et elles sont plus opposĂ©es Ă  leurs contraires, qui sont les vices, que si le monde n'est pas Ă©ternel. Car Dieu a fait une plus grande grĂące Ă  l'homme, en lui donnant de quoi manger, boire et satisfaire Ă  ses besoins, c'est-Ă -dire l'ĂȘtre qui n'est pas l'ĂȘtre Ă©ternel, que s'il lui avait donnĂ© des besoins et un ĂȘtre Ă©ternels. Et plus grande est la grĂące que Dieu a faite Ă  l'homme, plus grande est la charitĂ© que l'homme peut avoir et doit avoir envers Dieu, plus grande est l'espĂ©rance qu'il peut et doit avoir envers Dieu. Car plus grandes sont l'espĂ©rance et la charitĂ© qui peuvent ĂȘtre et doivent ĂȘtre en l'homme, plus grand est l'amour que Dieu peut et doit avoir pour l'homme. Et de ces propositions il ne s'ensuit aucune incompatibilitĂ© avec le fait que le monde est créé; mais, si le monde est Ă©ternel, il s'ensuit incompatibilitĂ© et opposition, par quoi est signifiĂ© que le monde n'est pas Ă©ternel. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'espĂ©rance et la charitĂ© s'accorderaient avec le non-ĂȘtre et avec le manque et que leurs contraires s'accorderaient avec l'ĂȘtre et avec la perfection; ce qui est impossible et contraire aux conditions du quatriĂšme Prudence et mĂ©lancolie– Prudence et mĂ©lancolie sont contraires, dans la mesure oĂč la prudence est une vertu et la mĂ©lancolie un vice. Or, si le monde est Ă©ternel et si la prudence ne le sait pas, la mĂ©lancolie ne serait pas si contraire Ă  la prudence ni aux vertus qui s'accordent avec la prudence, comme c'est le cas, si le monde est Ă©ternel. Car la mĂ©lancolie qui n'aime pas le bien commun et particulier et rend l'homme nĂ©gligent et paresseux et complaisant au mal, s'accorde avec le non-ĂȘtre, puisqu'elle veut ce qui ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre et puisqu'elle n'aime pas ce qui s'accorde avec l'ĂȘtre. Si la prudence savait que le monde Ă©tait Ă©ternel, elle saurait que, s'il ne l'Ă©tait pas, la mĂ©lancolie s'accorderait mieux avec le non-ĂȘtre qu'avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible Ă  savoir, puisque cela est contradictoire. Car si le monde est Ă©ternel, la mĂ©lancolie, qu'Ă©prouvera un sujet Ă©ternel, s'accordera avec l'ĂȘtre plus fortement que si le sujet qui l'Ă©prouve, c'est-Ă -dire l'homme, n'est pas Ă©ternel. Puisque l'Ɠuvre de la mĂ©lancolie est contraire Ă  l'ĂȘtre et s'accorde avec le non-ĂȘtre, son sujet s'accorde mieux avec le non-ĂȘtre, si le monde est créé que si le monde est Ă©ternel. Parce que, par l'Ă©ternitĂ© du monde, il y aurait contradiction entre ce que saurait la prudence et le fait que la prudence ne serait pas aussi contraire Ă  la mĂ©lancolie, ainsi est signifiĂ© que le monde n'est pas Ă©ternel, puisqu'il est vrai que la contradiction ne peut pas tenir et qu'il faut bien reconnaĂźtre que la prudence et la mĂ©lancolie sont contraires, selon les conditions du cinquiĂšme arbre.– Je me considĂšre assez satisfait, dit le gentil, de l'explication par laquelle tu m'as prouvĂ© que le monde est créé. Mais je te prie de me dire ce que faisait Dieu avant la crĂ©ation du monde. Car Dieu est plus noble s'il est Ă©ternellement et s'il agit Ă©ternellement, que si ce n'est pas le cas et si son Ɠuvre a un juif dit – Les philosophes s'entendent en majoritĂ© pour prouver que le monde est Ă©ternel, c'est-Ă -dire pour donner honneur Ă  la cause premiĂšre, qui est Dieu. Mais en ce qui concerne la connaissance de la cause premiĂšre, les philosophes ont affirmĂ© que, ainsi qu'elle Ă©tait cause et fin de toutes choses et Ă©ternelle, ainsi son effet devait ĂȘtre Ă©ternel, et ils ont dit que cet effet est le monde. Mais nous qui croyons que le monde est créé, nous honorons plus Dieu que les philosophes et lui attribuons un plus grand honneur en disant que Dieu a en lui-mĂȘme son Ɠuvre Ă©ternelle, aimant et comprenant en lui-mĂȘme, et glorieux en lui-mĂȘme, et comprenant toutes choses; et nous disons que cette Ɠuvre est premiĂšre, antĂ©rieure Ă  l'Ɠuvre que Dieu a faite et fait en Ă©tant cause du monde. Les philosophes qui ignorent l'Ɠuvre que Dieu a en lui-mĂȘme ne lui ont pas attribuĂ© l'Ɠuvre qui a Ă©tĂ© Ă  l'intĂ©rieur de lui-mĂȘme, c'est-Ă -dire le monde; et ils ont dit que cette Ɠuvre Ă©tait Ă©gale en Ă©ternitĂ© avec lui. Et parce que, selon la premiĂšre condition du premier arbre, on doit attribuer Ă  Dieu la plus grande noblesse, ainsi il est dĂ©montrĂ© que le monde est créé par Dieu qui est la cause premiĂšre; et l'Ɠuvre qu'il a en lui-mĂȘme fut avant son effet, c'est-Ă -dire le gentil dit au juif – Je ne peux pas comprendre comment Ă  partir de rien peut ĂȘtre créé quelque chose. Le juif dit – Par nature l'entendement humain comprend autrement si la chose est ou n'est pas, et comment la chose se fait, et comment par les possibilitĂ©s ou impossibilitĂ©s susdites il est prouvĂ© que Dieu est crĂ©ateur. Mais la façon dont Dieu Ă  partir de rien fait ĂȘtre quelque chose, cela l'entendement humain ne peut le comprendre dans la chose créée. Et sais-tu pourquoi? Parce que l'entendement, dans le rien, comprend pas quelque chose». Et parce que l'entendement ne peut comprendre comment se fait la chose Ă  partir de ce en quoi il comprend rien», ainsi tu ne peux pas comprendre, puisque tu ne comprends pas le rien». Mais dans la parfaite volontĂ© divine, qui a parfait pouvoir et parfaite sagesse, tu peux comprendre que Dieu peut crĂ©er une chose de la non-chose, puisque sa volontĂ© peut le vouloir, son pouvoir peut le faire et son savoir sait le est manifeste pour ton entendement que tu as une Ăąme et un corps; mais la maniĂšre dont l'Ăąme est jointe au corps, cela tu ne peux le comprendre. Or, si ce qui est en toi-mĂȘme ton entendement manque Ă  le comprendre, combien plus il convient qu'il manque Ă  comprendre ce en quoi tu n'es pas! Il suffit donc que tu comprennes si une chose est ou n'est pas et tu n'as pas besoin en ce monde de savoir comment une chose est ou n'est pas gentil dit au juif – Le firmament, les corps cĂ©lestes et leur mouvement ne sont pas corruptibles, et ainsi il est signifiĂ© qu'ils sont Ă©ternels et sans juif rĂ©pondit – Parce que le firmament et les corps cĂ©lestes sont limitĂ©s en quantitĂ©, ils signifient qu'ils sont créés. Car l'Ă©ternitĂ©, qui ne s'accorde pas avec la durĂ©e qui a un commencement et une fin, ne s'accorde pas Ă©galement avec la quantitĂ© qui est finie, limitĂ©e, circonscrite et mobile. Tel est le firmament qui engendre le temps premier et dernier, avec lequel ne s'accorde pas l'Ă©ternitĂ©. Si le firmament, les corps cĂ©lestes et leur mouvement ne sont pas corruptibles, c'est parce que Dieu les a créés incorruptibles afin de dĂ©montrer son grand pouvoir. Si Dieu n'avait pas créé des choses corruptibles, il ne dĂ©montrerait pas si fortement son grand pouvoir, lui qui peut crĂ©er ou dĂ©truire des choses incorruptibles aussi facilement que des choses corruptibles. Mais parce que les philosophes n'avaient pas une parfaite connaissance du pouvoir de Dieu, de son savoir, de son vouloir ni de sa perfection, et parce qu'ils voyaient que le firmament et les corps cĂ©lestes sont incorruptibles, ils pensaient qu'ils Ă©taient Ă©ternels sans commencement et sans fin, et ainsi ils niaient la troisiĂšme article. De la Loi que Dieu donna Ă  MoĂŻse– Pour prouver que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  MoĂŻse, il convient que nous cueillions des cinq arbres ces fleurs par lesquelles nous puissions prouver cet article; cette dĂ©monstration, faisons-la avec sept fleurs le plus rapidement que nous le BontĂ© et grandeur– Si Dieu a donnĂ© la Loi Ă  son peuple, en laquelle il a ordonnĂ© par commandements ce que l'homme doit pratiquer afin d'honorer Dieu et de lui obĂ©ir et d'obtenir la bĂ©atitude, et ce que l'homme ne doit pas faire afin d'Ă©viter la malĂ©diction divine, une plus grande bontĂ© est signifiĂ©e en Dieu et une plus grande indication est faite de la gloire cĂ©leste et de la peine infernale, que si Dieu n'avait pas donnĂ© de Loi et n'avait pas dit Ă  l'homme ce qu'il devait faire et ne pas bien agir s'accorde avec l'ĂȘtre et le mal agir avec le non-ĂȘtre, le commandement s'accorde avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le non-ĂȘtre. Or, comme le commandement de bien agir et d'Ă©viter le mal s'accorde avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le non-ĂȘtre, et que le mal agir s'accorde avec le non-ĂȘtre et ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre, et que l'ĂȘtre et le bien s'accordent, et que l'ĂȘtre et le mal ne s'accordent pas, si Dieu n'avait pas donnĂ© la Loi ou n'avait pas fait le commandement de bien agir et d'Ă©viter le mal, Dieu aurait fait concorder le commandement et le non-ĂȘtre, le bien et le mal, contre le commandement, l'ĂȘtre et le bien, de sorte que le commandement n'aurait pas Ă©tĂ© en accord avec l'ĂȘtre. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait qu'en Dieu il n'y aurait pas grande bontĂ© en pouvoir, sagesse, amour et perfection. Parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu grande bontĂ©, selon les conditions des arbres, ainsi il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  l' grande est la gloire cĂ©leste et si grande est la peine infernale qu'il faut que ce commandement ait Ă©tĂ© fait pour l'homme et qu'il faut que cette ordonnance ait Ă©tĂ© faite par Ɠuvre divine, par laquelle l'homme peut parvenir Ă  la vie perdurable. Si les choses du monde qui sont petites s'accordent avec le commandement temporel, combien plus les choses grandes, cĂ©lestes et infernales qui n'ont pas de fin! Si la Loi et les commandements n'avaient pas Ă©tĂ© donnĂ©s par la bontĂ© de Dieu, il s'ensuivrait que la grande bontĂ© de Dieu s'accorderait mieux avec les choses peu utiles et ne s'accorderait pas avec les choses trĂšs utiles. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que ce qui est la cause matĂ©rielle serait la cause finale et la cause finale serait matĂ©rielle, et ce qui est le moindre bien serait le plus grand bien, et ce qui est le plus grand bien serait le moindre bien. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que la grande bontĂ© de Dieu serait plus petite qu'aucun autre bien et que ce qui est le plus grand mal serait plus petit qu'aucun autre mal, ce qui est EternitĂ© et pouvoir– Comme l'Ă©ternitĂ© et le pouvoir s'accordent en Dieu, il est impossible qu'ils ne s'accordent pas dans l'Ɠuvre de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi Ă  l'homme et lui a commandĂ© ce qu'il doit faire et comment il doit se comporter, l'homme est plus poussĂ© Ă  faire le bien et Ă  Ă©viter le mal qu'il ne le serait, si aucune Loi ne lui avait Ă©tĂ© donnĂ©e. Et si l'homme fait le bien, le pouvoir divin s'accorde mieux avec l'homme pour lui donner la gloire Ă©ternelle; et si l'homme fait le mal, le pouvoir de Dieu s'accorde mieux avec l'homme pour lui donner une peine infinie. S'il n'y avait pas la Loi, le pouvoir divin ne serait pas en si grand accord avec son Ɠuvre, et l'Ă©ternitĂ© divine et le pouvoir divin ne s'accorderaient pas si bien Ă  juger si l'homme mĂ©rite la gloire Ă©ternelle ou la peine Ă©ternelle. Et parce qu'il est certain que les vertus divines se rĂ©vĂšlent mieux Ă  l'Ɠuvre et Ă  l'usage que celles des crĂ©atures, ainsi il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi pour illuminer l' Sagesse et prudence– En Dieu s'accordent la sagesse et la perfection; par cette concordance la prudence reçoit l'influence qui la fait s'accorder Ă  la sagesse de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi, la prudence s'accorde mieux avec la sagesse de Dieu, de laquelle lui vient l'influence qui la fait s'accorder mieux avec la force contre les vices, et avec la charitĂ© qui amĂšne l'homme Ă  aimer Dieu, son prochain et lui-mĂȘme. Si la Loi n'Ă©tait pas donnĂ©e, tous ceux qui croient que la Loi est donnĂ©e seraient dans la faussetĂ© et dans l'erreur, et il s'ensuivrait que la prudence s'accorderait mieux avec la sagesse de Dieu en ceux qui croiraient faussetĂ© et erreur qu'en ceux qui ne croient pas que la Loi est donnĂ©e, ce qui est impossible. Si cela Ă©tait possible, la faussetĂ©, l'erreur et l'ignorance seraient de bonnes choses et leurs contraires en seraient de mauvaises; et la prudence s'accorderait mieux avec la force et avec la charitĂ© par ignorance que par sagesse, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Pouvoir et justice– Justice et ignorance s'opposent en l'homme; c'est pourquoi la justice et la sagesse s'accordent en l'homme. Comme l'homme n'a pas le pouvoir de juger de ce qu'il ne sait pas, ainsi il manque de pouvoir dans sa justice. Mais comme l'homme a la sagesse, il sait ce qu'il doit juger et donc il a le pouvoir de sa justice. Puisque en l'homme, qui est crĂ©ature et chose mortelle et finie, il y a concordance entre le pouvoir et la justice, combien plus il convient qu'il y ait concordance entre le pouvoir divin et la justice créée qui est en l'homme! Car, si ce n'Ă©tait pas le cas, la concordance qui est entre une vertu créée et une autre ne viendrait pas de l'influence des vertus incréées, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ© que la justice créée et le pouvoir divin s'accordent pour donner pouvoir et grĂące Ă  la justice, afin que la justice ait pouvoir et grĂące d'ĂȘtre opposĂ©e Ă  l'ignorance et Ă  l'injustice. Si Dieu a donnĂ© la Loi, son pouvoir a illuminĂ© la justice d'une lumiĂšre de sagesse en laquelle elle doit agir, juger et Ă©viter. Et s'il n'a pas donnĂ© la Loi, la justice n'est illuminĂ©e que par une Loi naturelle. Et comme la justice créée a une plus grande force contre l'ignorance et l'injustice par la Loi de grĂące et par la Loi naturelle, que seulement par la Loi naturelle, si Dieu n'utilisait pas son pouvoir pour que la justice créée eĂ»t un plus grand pouvoir contre l'ignorance et l'injustice, il s'ensuivrait que le pouvoir divin s'accorderait avec la mĂ©lancolie et qu'il serait opposĂ© Ă  la perfection et Ă  l'amour de Dieu, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Loi de Foi et espĂ©rance– Par la foi l'homme croit en Dieu et par l'espĂ©rance l'homme espĂšre la grĂące et la bĂ©nĂ©diction de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi de grĂące, la foi et l'espĂ©rance s'accordent plus fortement; et si Dieu n'a pas donnĂ© la Loi de grĂące, elles ne s'accordent pas aussi fortement dans la contemplation de Dieu. Si la Loi de grĂące n'Ă©tait pas agrĂ©able Ă  la volontĂ© de Dieu et s'il ne l'avait pas aimĂ©e en la donnant Ă  l'homme, il s'ensuivrait que plus la foi et l'espĂ©rance s'accorderaient dans la contemplation de Dieu et de sa gloire, moins elles seraient aimables Ă  la volontĂ© de Dieu, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que la volontĂ© de Dieu serait contraire Ă  la bontĂ©, la grandeur et la perfection, et qu'elle s'accorderait avec la mĂ©lancolie et l'envie, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi de grĂące, afin que la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre contre leur contraire qui s'accorde avec le TempĂ©rance et gloutonnerie– TempĂ©rance et gloutonnerie sont opposĂ©es; c'est pourquoi la tempĂ©rance s'accorde avec l'obĂ©issance et la gloutonnerie avec la dĂ©sobĂ©issance. Si la Loi de grĂące est donnĂ©e, il s'ensuit que sont donnĂ©s des commandements contre la gloutonnerie qui s'accorde avec le non-ĂȘtre, afin de fortifier la tempĂ©rance qui s'accorde avec l'ĂȘtre. Si la Loi de grĂące n'avait pas Ă©tĂ© donnĂ©e, il s'ensuivrait que la grĂące de Dieu serait contraire Ă  l'ĂȘtre et qu'elle s'accorderait avec le non-ĂȘtre; et si c'Ă©tait le cas, cela signifierait que Dieu et le non-ĂȘtre s'accordent avec la gloutonnerie contre l'ĂȘtre et la tempĂ©rance, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres, et contraire Ă  cet Art. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Loi de juif dit au gentil – Par bien d'autres fleurs, je pourrais te signifier et te manifester encore cette Loi de grĂące, que Dieu donna Ă  MoĂŻse, prophĂšte, sur le mont SinaĂŻ. Cette Loi contient dix commandements qui sont Ă©crits et elle en comporte beaucoup d'autres. Dans cette Loi ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  MoĂŻse la crĂ©ation du monde et les origines des saints pĂšres. Mais les raisons que je t'ai dĂ©jĂ  exposĂ©es suffisent Ă  prouver que Dieu a donnĂ© une Loi de grĂące. Et de peur d'offenser mes compagnons par de nombreuses paroles superflues, je ne te parlerai pas de toutes les fleurs des arbres, par lesquelles on peut prouver la Loi de grĂące.– Je m'estime suffisamment content de ce que tu m'as dit, dit le gentil au juif, mais je te prie de me dire en vĂ©ritĂ© si les chrĂ©tiens et les sarrasins croient en la Loi que tu me juif rĂ©pondit– Il est certain que les chrĂ©tiens et les sarrasins croient que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  MoĂŻse, et chacun croit que notre Loi est vraie. Mais ils croient aussi en d'autres choses qui sont contraires Ă  notre Loi, de sorte qu'ils s'Ă©cartent de notre croyance, quand ils croient ce qui lui est opposĂ©. Nous sommes en dĂ©saccord dans les commentaires et les gloses qui sont opposĂ©s et, parce que nous ne pouvons pas nous rejoindre sur des arguments d'autoritĂ©s, nous cherchons des raisons nĂ©cessaires sur lesquelles Ă©tablir notre accord. Les sarrasins ne sont que partiellement en accord avec notre texte et partiellement ils le contestent. Ils disent que c'est nous qui avons changĂ© le texte de la Loi et nous leur disons que c'est leur texte qui s'oppose au quatriĂšme article. De l'avĂšnement du MessieLe juif dit au gentil – Nous croyons en l'avĂšnement du Messie qui viendra dĂ©livrer le peuple de sa captivitĂ©, c'est-Ă -dire les juifs, et il sera le prophĂšte et le messager de Dieu. Donc pour prouver que le Messie doit venir, il convient que nous cueillions des fleurs des arbres comme Grandeur et sagesse– En Dieu il y a une grande sagesse qui a créé et ordonnĂ© tout ce qui est. Et parce que le monde est Ɠuvre de Dieu, il convient que le monde soit bien ordonnĂ©; car, s'il ne l'Ă©tait pas, l'Ɠuvre faite et créée par la grande sagesse de Dieu ne signifierait pas qu'il y a en Dieu une grande sagesse. Car plus l'Ɠuvre est parfaite et mieux elle est ordonnĂ©e, mieux elle signifie le maĂźtre qui l'a avons prouvĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi; or, si la Loi que Dieu a donnĂ©e n'avait pas de sujet en qui elle puisse ĂȘtre et se trouver ordonnĂ©e, la grandeur et la sagesse de Dieu que la Loi a donnĂ©es seraient moins signifiĂ©es. Or, comme nous sommes esclaves de tous, en raison du pĂ©chĂ© de nos premiers pĂšres, Ă  cause de la servitude en laquelle nous sommes, nous ne pouvons pas bien garder ni accomplir la Loi que Dieu nous a donnĂ©e et nous la garderions et l'accomplirions mieux selon l'ordonnance qui convient si nous en disposions librement. Il est donc nĂ©cessaire que Dieu nous envoie le Messie pour nous dĂ©livrer de la servitude et de la captivitĂ© en laquelle nous sommes, et que nous soyons libres, et que nous ayons des rois et des princes, comme nous en avions l'habitude. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la grande sagesse de Dieu serait contraire Ă  la Loi sainte qu'il nous a donnĂ©e, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Ainsi il est manifestĂ© que le Messie doit BontĂ© et charité– La bontĂ© de Dieu et la charitĂ© que nous avons pour Dieu s'accordent; car, si elles ne s'accordent pas, il s'ensuit que la charitĂ© n'est pas une vertu ou qu'en Dieu il n'y a pas de parfaite bontĂ©; et chacune de ces deux propositions est impossible. Par la grande charitĂ© que nous avons pour Dieu, nous supportons et avons longuement supportĂ© une cruelle captivitĂ© en laquelle nous sommes trĂšs honnis et mĂ©prisĂ©s par le peuple des chrĂ©tiens et celui des sarrasins, desquels nous recevons contraintes et souffrances et auxquels il nous faut chaque annĂ©e payer tribut et nous soumettre. Et toute cette souffrance nous aimons la supporter et l'endurer afin d'aimer plus Dieu et de ne pas abandonner la Loi ni la voie sur laquelle il nous a mis. C'est pourquoi il est nĂ©cessaire que la bontĂ© de Dieu, qui est pleine de misĂ©ricorde et de grĂące, se transforme en pitiĂ© et qu'il nous envoie son messager pour nous arracher de la captivitĂ© en laquelle nous sommes et nous amener Ă  l'aimer, l'honorer et le servir. Si la bontĂ© de Dieu ne nous aidait pas et ne nous secourait pas grandement dans nos souffrances et nos misĂšres – car nous pourrions ĂȘtre libres si nous abandonnions notre Loi –, cela signifierait que dans la bontĂ© de Dieu il n'y aurait pas de perfection de grandeur, pouvoir et amour, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© Ă  notre charitĂ© et Ă  notre espĂ©rance que Dieu, par sa grande bontĂ©, doit envoyer le Messie pour nous dĂ©livrer de notre gentil demanda au juif – Cette captivitĂ© en laquelle vous ĂȘtes, il y a longtemps que vous la supportez? Le juif rĂ©pondit – Nous avons dĂ©jĂ  subi deux captivitĂ©s; l'une a durĂ© soixante-dix ans et l'autre quatre-cents ans; mais celle-ci compte plus de mille quatre-cents ans. Des deux premiĂšres captivitĂ©s nous connaissons les raisons; mais de cette actuelle captivitĂ© nous ignorons gentil dit au juif – Est-il possible que vous soyez en un pĂ©chĂ© qui vous oppose Ă  la bontĂ© de Dieu, alors que vous ne dĂ©sirez pas ĂȘtre en ce pĂ©chĂ© et que vous demandez pardon pour lui Ă  la bontĂ© de Dieu qui s'accorde avec la justice? Que par cette justice il veuille vous en dĂ©livrer, puisque vous reconnaissez votre pĂ©chĂ© et que vous en demandez Pouvoir et espĂ©ranceLe juif dit au gentil – Il est certain que l'espĂ©rance est une vertu; car, si ce n'Ă©tait pas le cas, la dĂ©sespĂ©rance ne serait pas un vice. Le pouvoir et l'espĂ©rance s'accordent en nous, puisque nous espĂ©rons que Dieu nous aidera Ă  sortir de la captivitĂ©, et nous ne pourrions pas ĂȘtre en cette espĂ©rance, si nous n'avions pas le pouvoir d'espĂ©rer. Le pouvoir de Dieu est plus grand que le nĂŽtre et, si notre pouvoir, qui est plus petit, s'accorde avec la vertu, combien plus le pouvoir de Dieu, qui est plus grand, s'accorde nĂ©cessairement avec notre espĂ©rance! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il serait signifiĂ© que notre pouvoir et notre espĂ©rance, qui ont confiance en le pouvoir de Dieu, s'accorderaient en plus grande concordance que celle du pouvoir de Dieu avec notre espĂ©rance. Ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, notre pouvoir s'accorderait avec une plus grande perfection que le pouvoir de Dieu. Ainsi il est impossible que le pouvoir de Dieu ne nous envoie pas la dĂ©livrance de notre captivitĂ©, par la grande efficacitĂ© qui est dans le pouvoir de notre seigneur le peuple des juifs espĂšre que par la vertu et le pouvoir d'un homme, qui est le Messie, sera vaincu et soumis tout le pouvoir des hommes de ce monde, qui nous tiennent en servitude. C'est pour signifier que la pouvoir de Dieu est grand, qui donnera Ă  cet homme, le Messie, un si grand pouvoir et a ordonnĂ© que nous espĂ©rions qu'un homme nous fera sortir de notre servitude, que Dieu a ordonnĂ© que nous soyons en captivitĂ© et que nous ne soyons pas dĂ©livrĂ© par le pouvoir de Dieu, mais seulement par le pouvoir d'un homme. Et ainsi peut-on prouver que le Messie doit venir pour nous dĂ©livrer. Il s'ensuit pour nous une plus grande espĂ©rance et une plus grande connaissance du pouvoir de Dieu, ce qui s'accorde avec l'ĂȘtre et avec les conditions des arbres. Et ainsi il est signifiĂ© que le Messie est Ă  venir pour notre dĂ©livrance et pour l'accomplissement de notre Foi et justice– Foi et justice s'accordent dans le peuple des juifs, car nous croyons tous que les souffrances que nous subissons dans notre captivitĂ© sont pour la justice de Dieu. Ainsi notre foi et notre justice s'accordent avec la justice de Dieu qui s'accorde nĂ©cessairement avec notre foi et avec notre justice. Car si ce n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la concordance et la charitĂ© s'accorderaient mieux avec notre foi et notre justice qu'avec la justice et la charitĂ© de Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que Dieu enverra un Messie pour nous dĂ©livrer, sans quoi il ne serait pas signifiĂ© que la justice et la charitĂ© de Dieu s'accordent aussi bien avec les vertus créées que les vertus créées avec les incréées. Et comme la justice et la charitĂ© incréées doivent avoir une plus grande concordance avec les vertus créées que les vertus créées avec les incréées, selon les conditions des arbres, ainsi il est signifiĂ© que le Messie est Ă  venir. Le Messie sera envoyĂ© par la justice et la charitĂ© divines, pour satisfaire Ă  notre foi et Ă  notre nous sommes torturĂ©s et persĂ©cutĂ©s par la captivitĂ© et croyons qu'il est juste qu'il en soit ainsi, moins notre entendement comprend la raison de notre captivitĂ©, plus notre foi est grande et plus notre justice est grande, puisque nous jugeons bon de supporter ces souffrances, alors que nous pourrions les fuir, si nous le voulions. Et parce qu'il est nĂ©cessairement vrai que la foi et la justice s'accordent plus fortement avec la grandeur et avec l'ĂȘtre contre leurs contraires, qui ne s'accordent ni avec la grandeur ni avec l'ĂȘtre, parce qu'ils s'accordent avec la petitesse et avec le non-ĂȘtre, et parce que l'avĂšnement du Messie s'accorde avec la concordance de notre foi, de notre justice et de la grandeur, ainsi il faut nĂ©cessairement que l'ordonnance divine, qui n'est pas contraire Ă  la grandeur de la foi et de la justice, ait ordonnĂ© d'envoyer un Messie pour dĂ©livrer le peuple d' Force et orgueil– Dans la force l'humilitĂ© s'accorde avec la vertu et dans l'orgueil la force s'accorde avec le vice. Et puisque l'orgueil et l'humilitĂ© sont contraires, la force de l'humilitĂ© est diffĂ©rente et contraire Ă  la force de l'orgueil. Mais la vertu appartient Ă  l'ĂȘtre, et le vice au non-ĂȘtre; ainsi la force, qui convient Ă  l'humilitĂ©, vainc et assujettit la force qui convient Ă  l'orgueil. S'il en Ă©tait autrement, il s'ensuivrait que la vertu ne s'accorderait pas avec l'ĂȘtre, ni le vice avec non-ĂȘtre; la force appartiendrait alors au non-ĂȘtre et la fragilitĂ© Ă  l'ĂȘtre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la force de l'humilitĂ© dans le cƓur des juifs, qui l'emporte sur la force de l'orgueil des chrĂ©tiens et des sarrasins, et la domine. Car, malgrĂ© les hontes et les tourments et les captivitĂ©s qu'ils imposent au peuple des juifs, ils n'ont pas le pouvoir de leur faire abandonner et rejeter la sainte Loi que Dieu donna Ă  MoĂŻse. Et puisqu'il en est ainsi et que, selon les conditions de l'arbre oĂč est Ă©crite la fleur du courage et de l'orgueil, il faut que soit vrai ce par quoi le courage s'oppose davantage Ă  l'orgueil des chrĂ©tiens et des sarrasins qui nous maintiennent en captivitĂ©, il convient de penser que Dieu enverra un Messie qui dĂ©truira totalement l'orgueil des peuples chrĂ©tien et sarrasin, et par qui nous serons leurs seigneurs et, eux, nos serfs et captifs.– Comment cela? dit le gentil au juif. Si moi qui suis libre, je me faisais juif, je serais en la servitude en laquelle tu es? Et pour sortir de mon erreur, j'entrerais dans l'Ă©tat de serf Ă  cause du pĂ©chĂ© en lequel tu dis que tu es, puisque tu es en captivitĂ© Ă  cause de ce pĂ©chĂ©? Vraiment, dit le gentil, il ne me semble pas que cela s'accorde selon l'ordonnance qui appartient Ă  la sagesse, bontĂ©, pouvoir et justice de Dieu; car il serait de meilleure ordonnance et il s'accorderait mieux avec les conditions des arbres que l'homme, libre physiquement et captif spirituellement, garde en quittant son erreur sa libertĂ© corporelle, oĂč il pourra mieux observer sa Loi, et qu'il ne passe pas d'une erreur Ă  une autre ni d'une faute et d'un pĂ©chĂ© Ă  un autre et qu'il ne soit pas, sans avoir commis de faute, dans le pĂ©chĂ© Ă  cause duquel il se trouvera en cinquiĂšme article. De la rĂ©surrectionLe juif dit au gentil – En cet article de la rĂ©surrection je ne donnerai pas d'autre dĂ©monstration; car cela a Ă©tĂ© suffisamment dĂ©montrĂ© dans le premier livre. Et je me considĂšre comme satisfait de cette dĂ©monstration. Et bĂ©nis soient les arbres et leurs conditions et leurs fleurs qui ont illuminĂ© mon Ăąme en lui donnant l'espĂ©rance de la rĂ©surrection. Je veux que tu saches que le peuple juif est divisĂ© en trois opinions, touchant l'article de la premiĂšre opinion est la suivante quelques juifs ne croient pas en la rĂ©surrection. Et voici leur argumentation ils disent que le corps Ă©tant corruptible par nature, il ne peut redevenir l'ĂȘtre mĂȘme qu'il Ă©tait avant la mort, qu'il ne pourrait se maintenir sans manger et sans boire, qu'il ne pourrait souffrir les peines de l'enfer et qu'il est dĂ©raisonnable de penser que l'on puisse manger et boire au paradis, qui n'est pas d'ailleurs un lieu pour le corps, le corps ne pouvant ĂȘtre que sur quelque chose qui soutienne sa lourdeur. Et pour ces raisons et pour beaucoup d'autres, ils nient et mĂ©prisent la rĂ©surrection. Mais je ne suis pas de cette secte. Je crois, au contraire, en la rĂ©surrection et suis certain que le pouvoir divin, parfait en toutes choses, peut maintenir les corps dans le ciel, bien que ce ne soit pas lĂ  leur lieu naturel, comme il maintient les Ăąmes ici-bas dans le monde, lieu naturel des choses corporelles. Si Dieu, par sa vertu et son pouvoir, a créé l'Ăąme incorruptible et immortelle, il pourra conserver les corps aprĂšs la mort et leur donner la nature de l'immortalitĂ© sans qu'ils aient Ă  manger et Ă  boire, et dans le lieu qu'il lui plaira, pour manifester son pouvoir et sa justice. Si Dieu n'avait pas ce pouvoir, la perfection ne pourrait pas compter parmi les fleurs du premier arbre, et toutes les conditions des arbres seraient deuxiĂšme opinion est celle de quelques juifs qui croient que la rĂ©surrection aura lieu aprĂšs la fin du monde et qu'aprĂšs cette rĂ©surrection tout l'univers sera en paix et il n'y aura qu'une Loi, celle des juifs; ceux-ci auront femme et enfants, mangeront et boiront et ne pĂ©cheront pas. Et cet Ă©tat durera longtemps. Mais ils disent et croient qu'un jour viendra oĂč ils mourront tous et il n'y aura plus de rĂ©surrection les Ăąmes possĂ©deront la gloire et les corps ne ressusciteront pas. Nombreux sont les juifs qui partagent cette opinion. J'Ă©tais moi-mĂȘme des leurs avant que je ne vienne en ce lieu et ne lise les fleurs des arbres, comme cela est signifiĂ© au premier et c'est la troisiĂšme opinion, croient en la rĂ©surrection et croient que tous ressusciteront aprĂšs la fin du monde. Les bons auront la gloire perpĂ©tuelle et les mĂ©chants souffriront quelque temps. Puis, quand Dieu les aura punis des pĂ©chĂ©s qu'ils auront faits en cette vie prĂ©sente, il les leur pardonnera et leur donnera la gloire Ă©ternelle. Mais quelques hommes demeureront pour toujours en enfer. Ceux-lĂ  sont trĂšs peu nombreux et sont si coupables qu'ils ne seront jamais dignes d'ĂȘtre pardonnĂ©s. Et je suis, moi, de cette opinion, bien que ce soit celle du plus petit nombre des gentil lui dit – Je m'Ă©merveille beaucoup que vous autres, les juifs, vous puissiez ĂȘtre partagĂ©s en diverses opinions sur cette question, qu'il est si nĂ©cessaire de savoir. Et il me semble que cette pluralitĂ© d'opinions pourrait ĂȘtre l'effet d'un manque de savoir, ou d'un mĂ©pris de l'autre vie.– Seigneur, dit le juif, notre dĂ©sir de retrouver notre libertĂ© est si grand, nous dĂ©sirons tant que le Messie vienne nous dĂ©livrer de notre captivitĂ©, que nous ne pouvons pas tourner trop nos regards vers l'autre siĂšcle. Et nous en sommes plus empĂȘchĂ©s encore par les problĂšmes que nous pose notre vie parmi ceux qui nous tiennent en captivitĂ© et Ă  qui nous devons payer tous les ans de trĂšs lourds tributs, sans quoi ils ne nous laisseraient pas vivre parmi eux. Et il faut que vous sachiez encore que nous avons un autre obstacle, Ă  savoir que notre langue est l'hĂ©breu, Ă  prĂ©sent beaucoup moins usitĂ© qu'avant; de sorte que nous n'avons pas autant de livres de science philosophique et d'autres sciences que nous en aurions besoin. Mais il y a parmi nous une science appelĂ©e Talmud1; elle est grande, et ce qu'elle dit est immense et trĂšs subtil. Son immensitĂ© et sa subtilitĂ© sont telles qu'elle constitue pour nous un obstacle Ă  la connaissance de l'autre siĂšcle, surtout parce que, par elle, nous nous inclinons Ă  l'Ă©tude du droit pour participer Ă  la possession des biens de ce sixiĂšme article. Du jour du jugement– Cet article peut ĂȘtre prouvĂ© par les fleurs des cinq arbres; car, si le jour du jugement n'Ă©tait pas, les conditions des arbres ne seraient pas. Et parce qu'elles s'accordent Ă  ĂȘtre nĂ©cessairement, il est manifestĂ© par les fleurs que le jour du jugement arrivera; cueillons six de ces fleurs pour prouver cet article!1. Grandeur et pouvoirLe juif dit au gentil – Le pouvoir de Dieu est si grand et excellent qu'il peut se manifester Ă  tous les hommes dans sa spĂ©cificitĂ© et son universalitĂ©. Et parce que le grand pouvoir de Dieu doit ĂȘtre manifestĂ© universellement Ă  tous, il convient que tous nous soyons rĂ©unis en un seul lieu et qu'ensemble nous voyons le grand pouvoir de Dieu. Lorsque nous serons tous en un mĂȘme lieu et que Dieu jugera les bons et les mauvais, il jugera les bons pour la bĂ©atitude perdurable et les mauvais pour les peines infernales. Et nul homme ne pourra s'excuser ni contredire la juste sentence de Dieu. Si le jour du jugement n'Ă©tait pas, le grand pouvoir de Dieu ne serait pas aussi dĂ©montrable en prĂ©sence et en communautĂ© de tant de gens, et il s'ensuivrait que la bontĂ©, la grandeur, la sagesse, l'amour et la perfection de Dieu seraient contraires Ă  la grandeur du pouvoir de Dieu, et donc Ă  toutes les conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© le jour du jugement est manifestĂ© Ă  l'entendement humain qui sait recevoir cette signification des fleurs des Perfection et sagesse– Comme par l'influence des corps cĂ©lestes vient l'influence de la gĂ©nĂ©ration sur les corps terrestres, selon le cours naturel, ainsi et beaucoup mieux, de façon incomparable, de la parfaite sagesse de notre seigneur Dieu viennent influence et bĂ©nĂ©diction sur la sagesse créée qui est dans les hommes. Quand nous serons tous rĂ©unis le jour du jugement, quand nous connaĂźtrons que Dieu sait tous les biens et tous les maux que chaque homme aura faits et quand il jugera chacun de nous selon nos Ɠuvres, alors nous aurons une plus grande connaissance de Dieu et de sa sagesse par cette maniĂšre que par aucune autre. Et chacun connaĂźtra la sentence qui le concerne et la sentence qui concerne l'autre, ensemble, en un seul lieu et en seul moment. Et par cette connaissance en chacun de nous croĂźtront et se multiplieront la science et la connaissance. Et ceux qui seront sur le chemin du salut auront autant de charitĂ© et de bĂ©atitude qu'ils auront connaissance de la sentence de Dieu. Et ceux qui seront sur le chemin de la damnation, plus ils auront de connaissance de cette sentence, plus ils seront en Ă©tat de tristesse et de malĂ©diction. Puisqu'un tel jugement s'accorde avec la parfaite Ɠuvre de notre seigneur Dieu et avec la sagesse créée, qui doit ĂȘtre dans les hommes et par laquelle ils peuvent avoir une trĂšs grande connaissance de la trĂšs parfaite et grande sagesse de Dieu, ainsi est manifestĂ© le jour du jugement. Sans lui les raisons susdites ne seraient pas aussi rĂ©vĂ©latrices et les conditions des arbres ne seraient pas aussi Grandeur et justice– Sache, gentil, qu'il y a chez nous la coutume et l'habitude, selon laquelle, plus grande est la sentence, plus il faut de tĂ©moins et plus il faut qu'elle soit donnĂ©e par des personnes nobles, justes et bonnes. Or, la plus grande sentence qui puisse ĂȘtre serait la suivante que tous les gens qui ont Ă©tĂ©, qui sont et qui seront fussent rĂ©unis en un lieu et que Dieu les jugeĂąt tous en prĂ©sence les uns des autres et que la sentence portĂąt sur la gloire perdurable et sur le feu de l'enfer. Et si une telle sentence Ă©tait plus grande qu'une autre sentence oĂč nous ne serions pas tous rĂ©unis et oĂč nous ne serions pas jugĂ©s par Dieu ni sur de si grandes choses, et si cette plus petite sentence s'accordait avec l'ĂȘtre et si la plus grande sentence n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait impossibilitĂ© et opposition entre la plus grande justice et la plus grande sentence, et la plus grande justice serait plus manifestĂ©e par la plus grande sentence que par la plus petite. Or, si la volontĂ© de Dieu voulait que la plus petite sentence fĂ»t, et non la plus grande, la volontĂ© de Dieu serait contraire Ă  la grande justice de Dieu, puisque la grande volontĂ© de Dieu n'aimerait pas ce par quoi la grande justice de Dieu serait le mieux manifestĂ©e. Comme il est impossible que la justice et la volontĂ© de Dieu s'opposent, ainsi il est manifestĂ© dans la concordance qu'il y a entre la parfaite justice et l'amour de Dieu que le jour du jugement aura lieu et qu'en ce mĂȘme jour tous ensemble connaĂźtront la grande justice de Dieu. Chacun, en lui-mĂȘme et en l'autre et ensemble, connaĂźtra la grande justice Pouvoir et orgueilLe juif dit au gentil – Aimable fils, tu sais bien que le pouvoir et la justice s'accordent contre l'orgueil et l'injustice. Ainsi les princes sont Ă©tablis sur la terre pour ĂȘtre justes et puissants contre les hommes orgueilleux et injustes. Or, pour manifester que le pouvoir et la justice de Dieu s'accordent contre les hommes pĂ©cheurs qui sont remplis de vanitĂ©, d'orgueil et d'injustice et pour vaincre, soumettre et confondre ces derniers par le pouvoir et la justice de Dieu, Dieu veut qu'il y ait le jour du jugement et que tous les hommes ensemble aient connaissance du grand pouvoir et de la grande justice de Dieu qui viennent juger, confondre et abaisser les hommes orgueilleux et injustes. Si le jour du jugement n'existait pas, le pouvoir et la justice ne seraient pas si manifestĂ©s contre l'orgueil et l'injustice. Et pour que le pouvoir et la justice de Dieu soient plus fortement rĂ©vĂ©lĂ©s Ă  l'entendement humain, il s'ensuit nĂ©cessairement, selon les conditions des arbres, que le jour du jugement Foi et espĂ©rance– Pour que la foi et l'espĂ©rance puissent mieux contempler Dieu, il convient que cela soit ordonnĂ© nĂ©cessairement par la perfection qui est en la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, cela signifierait que la foi et l'espĂ©rance peuvent contempler Dieu plus que Dieu ne l'ordonnerait ni ne le voudrait, ce qui est impossible. Si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que la perfection s'accorderait mieux avec les vertus créées qu'avec les vertus incréées, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© le jour du jugement est manifestĂ©, sans lequel la foi ni l'espĂ©rance ne pourraient aussi bien contempler Dieu, comme elles le font, la foi en croyant et l'espĂ©rance en espĂ©rant la sentence divine de Dieu en prĂ©sence de tout son Force et luxure– Force peut ĂȘtre plus grande contre la luxure en l'absence des gens qu'en leur prĂ©sence. Car la honte mortifie dans le cƓur humain la luxure, quand l'homme est en prĂ©sence de gens devant lesquels il a honte de commettre l'adultĂšre. Ainsi la force ne peut ĂȘtre aussi contraire Ă  la luxure dans le cƓur de l'homme amoureux de la chastetĂ© en public. Comme la force et la luxure sont plus opposĂ©es en l'absence des gens qu'en leur prĂ©sence, comme je l'ai dĂ©jĂ  dit, ainsi il convient que le mĂ©rite de la force soit rĂ©vĂ©lĂ© aux gens et que la faute de l'homme luxurieux leur soit Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ©e. Et si ce n'Ă©tait pas le cas, la perfection et la justice seraient opposĂ©es en Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ© le jour du jugement, en lequel la force et la luxure seront rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  tous, afin que l'homme, pour chaque vertu, soit plus rĂ©compensĂ© par la justice de Dieu, et soit plus puni et couvert de honte en prĂ©sence des gens et de tout le le juif eut prouvĂ© au gentil l'article susdit par les six fleurs susdites, le gentil dit au juif – Comme Dieu est invisible, comment pourra-t-il juger le peuple qui ne pourra pas le voir? La sentence serait meilleure et plus forte si tout le peuple pouvait voir celui qui donnera la sentence. C'est pourquoi il semble que, si, en ce jour, on ne voit pas Dieu, les conditions des arbres ne seront pas remplies.– Il est vrai, dit le juif, que Dieu est invisible. Mais de mĂȘme qu'il s'est montrĂ© sous une forme visible Ă  MoĂŻse quand il lui a donnĂ© la vieille Loi, ainsi, par une forme qu'il prendra au jour du jugement, il se montrera Ă  tout le peuple quand il donnera la gentil rĂ©pondit – Cette forme ne sera pas Dieu; ainsi ce ne sera pas Dieu qui donnera la sentence, pas plus que la forme. Si c'Ă©tait possible, ce serait bien que celui-lĂ  mĂȘme qui jugera fĂ»t Dieu et que tout le peuple vĂźt bien qu'il jugera. Car il est vrai que le juge doit ĂȘtre vu par ceux qu'il septiĂšme article. Du paradis– Par toutes les fleurs des cinq arbres on peut prouver cet article; mais, rapidement, cueillons six fleurs pour prouver que le paradis BontĂ© et grandeur– La bontĂ© de Dieu est infiniment grande en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection; car, s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas de perfection dans la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour; et si cela Ă©tait, Dieu ne serait rien, puisqu'il est vrai qu'en Dieu s'accordent la bontĂ© et la grandeur susdites. Comme il a Ă©tĂ© prouvĂ© dans le premier livre que Dieu est, ainsi il est manifestĂ© que la bontĂ© de Dieu est infiniment grande en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Cette rĂ©vĂ©lation faite Ă  l'intelligence humaine signifie et dĂ©montre que le paradis existe. Car, si le paradis n'existait pas, il n'y aurait pas dans l'Ɠuvre de Dieu perfection de justice, largesse et bontĂ©, et son vouloir s'accorderait avec la mĂ©lancolie, l'envie, l'avarice et l'injustice, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e l'existence du EternitĂ© et amour– L'existence de Dieu est prouvĂ©e. Et ainsi il est prouvĂ© que l'amour divin ne s'accorde pas dans l'Ă©ternitĂ© divine avec le commencement, le milieu et la fin; s'il s'accordait, il y aurait en Dieu une chose, l'Ă©ternitĂ©, qui ne s'accorde pas avec le commencement, le milieu et la fin, et une autre chose, l'amour divin. Or, comme l'Ă©ternitĂ© et l'amour sont une seule essence et une mĂȘme chose, car sinon ils ne seraient pas un seul Dieu et nous avons prouvĂ© que Dieu est unique, ainsi il est prouvĂ© que l'amour divin n'a ni commencement ni milieu ni fin. Et ainsi il sort de l'amour divin une influence Ă  aimer la crĂ©ature raisonnable et Ă  lui donner une gloire Ă©ternelle sans fin et Ă  signifier que l'amour divin a sa perfection dans l'Ă©ternitĂ© et dans le don de la gloire Ă©ternelle Ă  la crĂ©ature. Cette gloire est celle du paradis qui n'aura pas de fin. Si le paradis n'Ă©tait rien, la justice en Dieu n'aurait pas sa perfection et, si le paradis n'Ă©tait pas Ă©ternellement sans fin, l'amour divin n'aurait pas sa perfection dans l'Ă©ternitĂ© et l'amour Ă©ternel de la crĂ©ature raisonnable qui aime Dieu. Et il s'ensuivrait que le pouvoir divin ne pourrait pas, la sagesse divine ne saurait pas, l'amour divin ne voudrait pas aimer la crĂ©ature raisonnable dans une durĂ©e Ă©ternelle. Et s'il en Ă©tait ainsi, l'imperfection d'amour, pouvoir, sagesse, bontĂ© et grandeur serait dans l'Ă©ternelle bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse et amour, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est dĂ©montrĂ©e l'existence du paradis, durable et est certain, gentil, que la crĂ©ature ne peut recevoir l'Ă©ternitĂ© sans commencement. Car si elle le pouvait, elle pourrait ĂȘtre causĂ©e sans commencement ni fin et serait Ă©gale en durĂ©e, tout en recevant l'influence de sa cause, avec la cause premiĂšre. Ainsi il est impossible que l'effet puisse recevoir autant que ce que la cause peut donner. Car si c'Ă©tait le cas, ils auraient entre eux Ă©gale quantitĂ© en don et en rĂ©ception. Or, il convient que la cause prĂ©cĂšde en dignitĂ© de pouvoir son effet, en ayant plus grand pouvoir par sa capacitĂ© de donner que l'effet par sa capacitĂ© de recevoir; ainsi la crĂ©ature ne peut ĂȘtre sans commencement, et la cause premiĂšre aurait le pouvoir de donner l'ĂȘtre sans commencement Ă  la crĂ©ature, si cette derniĂšre avait le pouvoir de le recevoir. Si la gloire du paradis Ă©tait finie et ne durait pas Ă©ternellement et sans fin, il ne serait pas signifiĂ© que Dieu, qui est la cause premiĂšre, pourrait donner une durĂ©e Ă©ternelle sans commencement, si l'effet, c'est-Ă -dire la crĂ©ature, pouvait la recevoir. Selon les conditions des arbres, il convient que soit bien manifestĂ© tout ce par quoi Dieu est le plus dĂ©montrable en sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection; c'est pourquoi la durĂ©e sans fin de la gloire cĂ©leste est gentil dit au juif – Il est sĂ»r qu'en l'Ă©ternitĂ© ne conviennent ni le commencement ni la fin. Si Dieu peut donner l'Ă©ternitĂ© qui n'a pas de fin et si la crĂ©ature peut la recevoir, comme tu le dis, il semble, selon tes paroles, que la crĂ©ature puisse ĂȘtre causĂ©e sans juif rĂ©pondit – Il y a une trĂšs grande diffĂ©rence entre l'influence que la crĂ©ature peut recevoir de Dieu pour ĂȘtre Ă©ternelle et sans fin et celle que la crĂ©ature ne peut recevoir pour ĂȘtre sans commencement. L'influence qu'elle peut recevoir pour ĂȘtre Ă©ternelle et sans fin est due Ă  l'accomplissement de la cause premiĂšre qui a créé cette durabilitĂ© sans fin. La crĂ©ature ne peut pas ĂȘtre sans commencement, car son accomplissement de crĂ©ature est dans la durabilitĂ© sans fin. Si la crĂ©ature n'avait pas de commencement, elle n'aurait pas reçu la crĂ©ation de son accomplissement, par lequel elle est durable et sans fin. Et si elle ne l'avait pas reçu, il s'ensuivrait qu'elle serait Ă©ternelle sans commencement et qu'elle aurait une fin; ce qui est impossible et contraire aux conditions des Perfection et charité– Si l'on suppose que le paradis est, la charitĂ© créée peut ĂȘtre plus parfaite dans l'amour de la perfection divine que si l'on suppose que le paradis n'est pas. Ce par quoi la charitĂ© peut avoir une plus grande perfection dans l'amour de la perfection que Dieu a en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que ce par quoi la charitĂ© ne peut pas autant aimer la perfection que Dieu a dans les vertus susdites. Si Dieu n'aimait pas ce par quoi la charitĂ© est mieux adaptĂ©e Ă  aimer les vertus susdites et qu'il aimait les choses contraires Ă  l'amour de la charitĂ©, il s'ensuivrait que la charitĂ© créée s'accorderait mieux Ă  aimer parfaitement que la perfection de Dieu Ă  crĂ©er la charitĂ©, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, la plus grande inclination de la charitĂ© Ă  aimer serait incréée, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e l'existence du paradis, sans lequel la charitĂ© pourrait mieux aimer que Dieu ne pourrait EternitĂ© et avarice– En Dieu, bĂ©ni soit-il!, s'accordent l'Ă©ternitĂ© et la largesse. Car s'ils ne s'accordaient pas, Dieu aurait d'un autre et non de lui-mĂȘme la largesse qu'il a envers les crĂ©atures et l'Ă©ternitĂ© ne serait pas Dieu; et ces deux propositions sont impossibles. Comme l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accordent en Dieu et parce que la largesse et l'avarice sont opposĂ©es, ainsi il est manifestĂ© que par la largesse l'Ă©ternitĂ© de Dieu et l'avarice sont opposĂ©es. Or, comme selon les conditions des arbres il est reconnu que l'Ă©ternitĂ© et l'avarice sont plus opposĂ©es, ainsi il est reconnu que le paradis existe. Car, s'il existe, l'Ă©ternitĂ© et l'avarice sont plus opposĂ©es que s'il n'existe pas. Si l'Ă©ternitĂ© et l'avarice Ă©taient moins opposĂ©es, l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accorderaient moins en Dieu; et si tel Ă©tait le cas, ce qui est plus noble s'accorderait avec le non-ĂȘtre et ce qui est moins noble s'accorderait avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que le paradis est naturel que le maĂźtre fasse une Ɠuvre durable. Par avarice beaucoup de maĂźtres rendraient moins durable leur Ɠuvre, s'ils n'avaient pas la largesse de donner Ă  l'Ɠuvre ce qu'il lui faut pour durer. Ainsi durĂ©e, sagesse et largesse s'accordent avec l'Ɠuvre qui est faite par un maĂźtre oĂč se trouve la perfection de sagesse et largesse. Comme en Dieu s'accordent sagesse, Ă©ternitĂ©, largesse et perfection, ainsi est signifiĂ© le paradis. Car, si le paradis n'est rien, l'Ɠuvre de Dieu n'est pas si durable, puisque dans cette Ɠuvre il y a dĂ©faut de durabilitĂ© par dĂ©faut de pouvoir ou de sagesse ou d'Ă©ternitĂ© ou de volontĂ© qui s'accorde avec l'avarice; et chacun de ces dĂ©fauts est contraire Ă  la perfection de Dieu. Par cette perfection il est manifestĂ© que l'Ɠuvre de Dieu est durable; cette durabilitĂ© prouve que le paradis Foi et espĂ©rance– Si le paradis existe, la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux que s'il n'existe pas. Si le paradis n'est pas rien, la foi et l'espĂ©rance s'accordent beaucoup mieux avec ce qui est quelque chose qu'avec ce qui n'est rien. Il est donc impossible que ce qui n'est rien puisse ĂȘtre une plus grande occasion de concordance que ce qui est. Car si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que l'occasion, la concordance et la grandeur s'accorderaient avec le non-ĂȘtre et leurs contraires avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est dĂ©montrĂ©e l'existence du paradis dans la grande concordance qu'il y a entre la foi et l'espĂ©rance, la foi croyant en l'existence du paradis et l'espĂ©rance espĂ©rant la gloire Prudence et mĂ©lancolie– Prudence et mĂ©lancolie sont plus opposĂ©es dans les grandes choses que dans les petites choses. Car plus la prudence s'exerce en de grandes choses, plus elle est une grande vertu. Et plus la vertu est grande, plus elle est opposĂ©e aux vices. De la mĂȘme façon, plus l'homme est mĂ©lancolique, plus il s'oppose au plus grand bien et non au moindre. Si le paradis existe, la prudence ne peut pas ĂȘtre plus contraire Ă  la mĂ©lancolie, et la mĂ©lancolie Ă  la prudence, que si le paradis n'est pas. Et parce qu'il faut que la prudence et la mĂ©lancolie soient au plus haut point contraires, selon les conditions des arbres, ainsi le paradis est signifiĂ© dans la plus grande opposition qu'il y a entre la prudence et la gentil dit au juif – Je me considĂšre assez satisfait de la preuve que tes paroles m'ont donnĂ©e de la bĂ©atitude cĂ©leste. Mais je te prie de me dire si, en cette gloire cĂ©leste que tu dis, l'homme aura une femme et engendrera des fils et si l'homme mangera, boira et dormira, et s'il en sera ainsi des autres choses qui appartiennent Ă  cette prĂ©sente juif rĂ©pondit – Le paradis n'est pas le lieu de toutes les choses que tu dis, car en toutes ces choses il y a dĂ©faut et toutes sont donnĂ©es Ă  l'homme en ce monde pour que l'homme puisse vivre et que le monde ne pĂ©risse pas en l'espĂšce humaine. Sache, en vĂ©ritĂ©, que le paradis est un lieu accompli, oĂč il y a accomplissement de tous les biens, grĂące Ă  la vision de Dieu. Par cette vision l'homme reçoit un si grand accomplissement que aucune des choses temporelles ne lui est plus gentil rĂ©pondit – Si en paradis l'homme ne mange ni ne boit, il s'ensuit qu'en enfer il n'a ni faim ni soif. Et si ce n'est pas le cas, comment seront punis les hommes des enfers qui seront coupables envers Dieu de gloutonnerie et d'ivresse?Le juif rĂ©pondit – En enfer il convient que les hommes coupables aient faim et soif, afin de dĂ©montrer la justice de Dieu. Si en paradis il y avait des nourritures pour satisfaire le corps glorifiĂ©, cela signifierait que la prĂ©sente vision que l'homme aurait de Dieu ne suffirait pas Ă  donner gloire au corps humain; et si elle ne suffisait pas, il y aurait dĂ©faut de perfection dans la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, de Dieu. Ce qui est impossible et contraire aux conditions des gentil dit – Je te demande si en paradis l'homme aura souvenir de ce monde et si les hommes auront connaissance les uns des juif rĂ©pondit – Si l'homme n'avait pas souvenir de ce monde en paradis, il n'aurait pas souvenir du mĂ©rite qu'il a pour ses bonnes actions; et s'il ne l'avait pas, il ne connaĂźtrait pas la justice de Dieu. Et si les hommes n'avaient pas connaissance les uns des autres, les uns n'auraient pas la gloire dans la gloire des autres; et s'ils ne l'avaient pas, la volontĂ© divine s'accorderait avec la mĂ©lancolie, l'envie et l'imperfection, ce qui est huitiĂšme article. De l'enferLe juif dit au gentil – De chaque arbre, une fleur nous suffit pour prouver que l'enfer Grandeur et pouvoir– Tout ce que Dieu a créé, il l'a créé pour dĂ©montrer son grand pouvoir qui sera beaucoup mieux dĂ©montrĂ© Ă  son peuple si l'enfer existe que s'il n'existe pas. Dieu par son pouvoir pourra conserver Ă©ternellement dans le feu de l'enfer le corps de l'homme pĂ©cheur, sans que le feu ne puisse le consumer, et les hommes de l'enfer auront trĂšs grandement faim et soif, chaud et froid, sans fin par le pouvoir de Dieu qui se manifestera en eux; ainsi Dieu dĂ©montrera Ă©ternellement sa justice, et la raison pour laquelle Dieu a créé l'homme s'accordera plus fortement avec l'ĂȘtre, si l'enfer existe que si l'enfer n'existe pas. Et pour que la fin s'accorde mieux avec l'occasion par laquelle Dieu a créé l'homme et s'accorde avec l'ĂȘtre, et leurs contraires avec le non-ĂȘtre, ainsi il est signifiĂ© que l'enfer EternitĂ© et justice– L'homme pĂ©cheur, quand il commet un pĂ©chĂ©, pĂšche contre la justice Ă©ternelle qui est en Dieu et il pĂšche contre l'Ă©ternelle bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Ainsi s'accorde avec le pĂ©cheur la pĂ©nitence infinie en durĂ©e. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il y aurait en Dieu dĂ©faut de perfection en grandeur infinie, puisqu'il ne ferait pas Ă©ternellement usage de sa justice. Et parce qu'il est impossible qu'en Dieu fasse dĂ©faut l'usage de la justice, ainsi il convient que l'homme qui pĂšche mortellement ait une pĂ©nitence qui lui vaille de subir une peine Ă©ternelle. Il n'y aurait pas cette peine, si l'enfer n'Ă©tait pas gentil dit au juif – Puisque le pĂ©chĂ© que l'homme pĂ©cheur commet est limitĂ© et fini en durĂ©e de temps, comment est-il possible que, pour ce pĂ©chĂ©, il subisse une peine Ă©ternellement et sans fin?Le juif rĂ©pondit – Selon ce qui a Ă©tĂ© dit et montrĂ© plus haut, il faut qu'il en soit ainsi selon la grande justice de Dieu. Si les peines infernales avaient une fin, il faudrait que les hommes qui sortiraient de l'enfer eussent la gloire. Ils auraient cette gloire sans l'avoir librement voulue et sans avoir choisi d'aimer Dieu et d'aimer la justice, puisqu'il est certain que ceux qui sont morts dans le pĂ©chĂ© n'ont pas, aprĂšs leur mort, la libertĂ© de choisir le bien et d'Ă©viter le mal. Pour la raison que tu dis, de nombreux juifs croient que la peine infernale aura une fin; mais je ne suis pas de leur opinion et je crois au contraire que la peine infernale sera Ă©ternelle. Car s'il n'en Ă©tait pas ainsi, les conditions des arbres seraient dĂ©truites et les hommes qui sont dans la gloire n'auraient pas reçu une si grande grĂące de Dieu, si l'enfer n'Ă©tait pas durable, que celles qu'ils auront, si l'enfer est durable. Et le fait que les hommes sauvĂ©s ont plus de gloire, reçoivent plus de grĂące et ont de Dieu une plus grande charitĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions des arbres; ainsi il est manifestĂ© que l'enfer est Amour et colĂšre– L'amour divin aime Ă©ternellement sans fin ceux qui sont dans la gloire. Et sais-tu pourquoi? Parce que l'amour et la bontĂ© divine s'accordent pour aimer Ă©ternellement sans fin les saints de gloire; car s'ils ne le faisaient pas, il conviendrait que la gloire dont jouissent les saints au paradis ait une fin; et nous avons prouvĂ© que cette gloire durera sans fin. De mĂȘme que l'amour s'accorde avec la bontĂ© divine pour aimer perdurablement les saints glorieux, ainsi il s'accorde avec la justice divine pour ne pas aimer perdurablement les pĂ©cheurs de l'enfer, ce qui ne serait pas le cas, si ces derniers n'Ă©taient pas punis perdurablement par la Prudence et force– Prudence et force sont des vertus qui sont contraires Ă  leurs contraires qui sont l'imprudence et la lĂąchetĂ© de cƓur. Si l'enfer existe, la prudence et la force s'accordent mieux contre leurs contraires; si elles s'accordent mieux contre leurs contraires, l'imprudence et la lĂąchetĂ© de cƓur s'opposent plus fortement Ă  l'ĂȘtre. La grande justice divine serait plus contraire Ă  l'imprudence et Ă  la lĂąchetĂ© de cƓur, si l'enfer existait que s'il n'existait pas. Plus la grande justice de Dieu est manifestĂ©e Ă  l'intelligence humaine, mieux la prudence et la force s'accordent avec l'ĂȘtre. Par l'existence de l'enfer, il s'ensuit que ce qui est dit plus haut est cohĂ©rent, ce qui n'est pas le cas, si l'enfer n'existe pas. Ainsi l'existence de l'enfer est CharitĂ© et mĂ©lancolie– CharitĂ© et mĂ©lancolie sont contraires, car par la charitĂ© l'homme est amoureux du bien et n'aime pas le mal; et par la mĂ©lancolie l'homme est amoureux du mal et n'aime pas le bien. Si l'enfer existe, l'homme est plus amenĂ©, en considĂ©rant les peines infernales, Ă  aimer le bien et Ă  Ă©viter le mal, qu'il ne le serait, s'il considĂ©rait et croyait que le mal de l'enfer n'est rien et que les peines infernales ont une fin. Parce que les peines de l'enfer constituent pour l'homme une occasion d'aimer le bien, de faire de bonnes actions et d'Ă©viter le mal, l'homme est d'autant plus contraire Ă  la mĂ©lancolie. Et parce que, selon les conditions des arbres, la plus forte opposition entre les vertus et les vices s'accorde le plus avec l'ĂȘtre et la moindre opposition s'accorde le moins avec l'ĂȘtre, dans la perspective d'une durabilitĂ© infinie, ainsi l'existence de l'enfer est manifestĂ©e Ă  l'entendement humain qui a une telle le juif eut prouvĂ© les articles susdits, le gentil poussa un soupir trĂšs douloureux et dit – HĂ©las, coupable! En quel pĂ©ril tu es si longuement restĂ©! Et combien tu aurais eu de cruelles peines et de perdurables tourments, si tu Ă©tais mort dans l'erreur et dans les tĂ©nĂšbres oĂč tu te trouvais! Pendant que le gentil prononçait ces paroles, le juif lui demanda s'il Ă©tait content des articles qu'il lui avait prouvĂ©s de sa Loi. Et il rĂ©pondit qu'il en Ă©tait satisfait mais qu'il attendait d'entendre les autres sages. – Mais je te prie de me dire en quel lieu se trouve l'enfer et quelle est la peine que subissent ceux qui sont enfermĂ©s en juif rĂ©pondit – Le peuple des juifs est divisĂ© en plusieurs opinions sur ce que tu me demandes. Car les uns croient que l'enfer est en ce monde oĂč nous sommes; d'autres disent qu'il est dans l'air; d'autres disent qu'il est au milieu de la terre. Et les uns disent que l'enfer n'est pas autre chose que de ne pas voir Dieu et de considĂ©rer qu'on a perdu la gloire et la vision de Dieu; et les autres disent que l'enfer consiste Ă  avoir le corps perdurablement plongĂ© dans le feu, la glace ou la neige, le soufre ou l'eau bouillante, parmi les dĂ©mons, les couleuvres et les serpents qui tourmenteront les hommes sans aucune trĂȘve. Et la peine de l'Ăąme sera supĂ©rieure Ă  celle du corps, puisqu'elle n'aimera pas l'ĂȘtre et saura que cela durera toujours et que ses supplices ne cesseront jamais, et elle saura qu'elle a perdu la gloire qui durera le juif eut dit ces paroles et beaucoup d'autres qui seraient longues Ă  raconter, il dit encore – Nous avons prouvĂ© et dĂ©montrĂ© que le peuple des juifs a la vraie Loi et qu'il est sur le chemin de la vĂ©ritĂ©, puisque nous avons fait concorder nos articles avec les fleurs des arbres et leurs conditions. Si notre Loi n'Ă©tait pas sur le chemin du salut, nous ne pourrions pas avoir fait concorder les fleurs et les conditions des arbres avec les articles que nous croyons. Cette concordance que nous avons dĂ©montrĂ©e est significative, bĂ©ni soit Dieu! Parce que la Loi des chrĂ©tiens et des sarrasins est contraire Ă  la nĂŽtre, ainsi il est manifestĂ© qu'ils sont dans l'erreur. C'est pourquoi, gentil, tu commettras une plus grande faute qu'auparavant, si tu laisses le chemin du salut et si tu prends la route par laquelle les pĂ©cheurs tombent dans le feu Ă©ternel et perdent la gloire qui n'a pas de le troisiĂšme livrequi est celui de la croyance des chrĂ©tiens.[Le troisiĂšme livre contient les questions suivantes celle de l'unicitĂ© de Dieu, dont le chrĂ©tien n'expose pas les preuves, car le paĂŻen accepte celles que lui a donnĂ©es le juif; celle de la TrinitĂ© des personnes, qu'il traite abondamment, afin de dĂ©montrer qu'elles sont une mĂȘme essence et un mĂȘme Dieu; celle de la crĂ©ation, que le juif a dĂ©jĂ  traitĂ©e; celle de la rĂ©demption du genre humain»; celle de la glorification de l'homme»; celle du mystĂšre de l'incarnation; celle de la naissance virginale» du Christ; celle de sa crucifixion; celle de sa visite en enfer aux justes»; celle de sa glorieuse rĂ©surrection» et de son ascension dans le ciel; enfin, celle du jugement dernier.]Lequel de vous deux parlera le premier? dit le gentil. Le juif rĂ©pondit – Selon l'ordre, le chrĂ©tien doit commencer le premier, car sa loi fut avant celle des sarrasins. Alors le gentil pria le chrĂ©tien de commencer Ă  prouver sa loi et les articles en lesquels il croyait. Mais le chrĂ©tien rĂ©pondit en demandant au sarrasin s'il lui plaisait qu'il commençùt, comme le gentil le voulait. Et le sarrasin rĂ©pondit que cela lui chrĂ©tien s'agenouilla et baisa la terre et Ă©leva ses pensĂ©es vers Dieu et ses yeux et ses mains vers le ciel. Devant son visage il fit le signe de la croix en disant ces paroles – Au nom du PĂšre et du Fils et du Saint Esprit, un Dieu en trinitĂ©, et trinitĂ© en le chrĂ©tien eut fait rĂ©vĂ©rence Ă  l'unitĂ© et Ă  la trinitĂ© divine, il fit Ă  nouveau le signe de la croix, et, en l'honneur de l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, il dit ces parolesAdoramus te, Christe, et benedicimus tibi, quia per crucem tuam redemisti le chrĂ©tien eut fait sa priĂšre, il dit que les articles de sa loi Ă©taient quatorze, parmi lesquels sept ressortissent Ă  la nature divine et sept Ă  la nature humaine de JĂ©sus Christ. – Ceux qui ressortissent Ă  la nature divine sont ceux-ci Un seul Dieu, PĂšre, Fils, Saint Esprit, crĂ©ateur, re-crĂ©ateur, glorificateur. Les sept articles qui ressortissent Ă  l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ sont ceux-ci JĂ©sus Christ conçu du Saint Esprit, nĂ© de vierge, crucifiĂ© et mort, est descendu aux enfers, est ressuscitĂ©, est montĂ© aux cieux, viendra juger les bons et les mauvais au jour du de commencer Ă  dĂ©montrer ses articles de foi, le chrĂ©tien dit ces paroles au gentil – Sache, gentil, que les articles de notre foi sont si hauts et si difficiles Ă  croire et Ă  comprendre que tu ne pourras pas les comprendre, si tu ne mets pas toutes les forces de ton entendement et de ton Ăąme Ă  comprendre les raisons par lesquelles j'ai l'intention de dĂ©montrer les articles susdits. Il est souvent arrivĂ© que l'on prouve suffisamment les choses mais que celui Ă  qui on fait la dĂ©monstration ne puisse pas la comprendre, de sorte qu'il semble Ă  ce dernier qu'on ne donne pas la preuve de ce qui est premier article. D'un seul Dieu– Dieu est un et nous croyons en un seul Dieu. Et ce Dieu nous disons qu'il est simple et accompli et l'accomplissement de tous les biens; et en lui sont toutes les fleurs du premier arbre. Or, toute la noblesse que ni les juifs ni les sarrasins ne peuvent attribuer ni confĂ©rer Ă  l'unitĂ© de Dieu, toute cette mĂȘme noblesse les chrĂ©tiens la lui attribuent et la lui confĂšrent, encore bien plus que les juifs ni les sarrasins ne la lui peuvent reconnaĂźtre ni attribuer. Et c'est pourquoi ils ne croient pas en la sainte trinitĂ© de Dieu et en la glorieuse incarnation du Fils de Dieu. En ce qui concerne la preuve qu'un Dieu est, le juif l'a donnĂ©e assez convenablement et, si tu veux que je prouve cela par beaucoup d'autres raisons, je suis disposĂ© Ă  le gentil rĂ©pondit – Je me considĂšre assez satisfait de la dĂ©monstration que le juif a faite de l'unicitĂ© de Dieu; c'est pourquoi tu n'as pas besoin de prouver le premier article, car il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prouvĂ©. Commence donc Ă  prouver les autres articles!Des deuxiĂšme, troisiĂšme et quatriĂšme la trinité– Pour prouver que la trinitĂ© est en Dieu, cueillons premiĂšrement cette fleur de bontĂ© et de grandeur du premier arbre, par laquelle nous prouverons qu'il convient par nĂ©cessitĂ©, selon les conditions des cinq arbres, que Dieu soit en trinitĂ©. En prouvant la trinitĂ©, nous prouverons trois articles, Ă  savoir PĂšre, Fils et Saint Esprit; et nous prouverons comment ces trois articles sont une essence et un BontĂ© et grandeur– La bontĂ© de Dieu ou est finie ou est infinie Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour. Si elle est finie, elle est contraire Ă  la perfection; si elle est infinie, elle s'accorde avec la perfection. Et parce que, selon les conditions des arbres, il est impossible que la bontĂ© et la grandeur de Dieu soient contre la perfection en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, il est donc manifestĂ© que la bontĂ© et la grandeur de Dieu sont infinie Ă©ternitĂ©, infini pouvoir, infinie sagesse, amour et est sĂ»r que plus grand est le bien, plus fortement il s'accorde avec la perfection en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour; et plus petit est le bien, plus il s'approche de l'imperfection qui est la chose la plus contraire Ă  la perfection. Si Dieu, qui est infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, gĂ©nĂšre un bien qui est infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et que du bien gĂ©nĂ©rateur et du bien gĂ©nĂ©rĂ© se trouve un bien infini en bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection, plus grande est en Dieu la fleur de bontĂ© et grandeur, qui ne serait pas s'il n'y avait pas en Dieu ce qui est susdit. Car chacun des trois biens susdits est aussi bon et aussi grand, par toutes les fleurs de l'arbre, que le serait l'unitĂ© de Dieu, non sans que la trinitĂ© fĂ»t en elle. Et parce que, selon les conditions de l'arbre, il convient d'attribuer et reconnaĂźtre Ă  Dieu la plus grande bontĂ©, ainsi la trinitĂ© existe plus manifestement en ce qui est susdit.– Le gentil dit au chrĂ©tien – Selon ce que tu dis, il s'ensuit que l'unitĂ© de Dieu serait de plus grande bontĂ©, si elle comportait quatre ou cinq ou une infinitĂ© de ces biens que tu dis, ce qui n'est pas le cas, puisqu'il n'y en a que trois. Car la grandeur et la bontĂ© s'accordent mieux avec le nombre de quatre qu'avec celui de trois, et avec celui de cinq qu'avec celui de quatre, et avec un nombre infini qu'avec un nombre fini. S'il en est ainsi, selon ce que tu dis, il doit y avoir en Dieu des biens infinis en nombre, gĂ©nĂ©rateurs, gĂ©nĂ©rĂ©s et chrĂ©tien rĂ©pondit – Si en Dieu il devait y avoir plus d'un qui est gĂ©nĂ©rateur, d'un qui est gĂ©nĂ©rĂ© et d'un qui est procĂ©dĂ©, le gĂ©nĂ©rateur ne serait pas un infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, car il ne suffirait pas en lui-mĂȘme Ă  gĂ©nĂ©rer un bien qui suffise Ă  ce que soit gĂ©nĂ©rĂ©e une infinie bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Ni le gĂ©nĂ©rateur unique ni le gĂ©nĂ©rĂ© unique ne suffiraient Ă  donner une infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, Ă  l'unique qui en procĂšde; ni les gĂ©nĂ©rateurs, gĂ©nĂ©rĂ©s et procĂ©dĂ©s qui seraient en nombre infini ne suffiraient Ă  avoir perfection de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera. Car un nombre infini ne peut avoir perfection, puisqu'il est vrai que la multiplication infinie du nombre et la perfection ne s'accordent pas. S'il en est donc ainsi, selon la perfection des fleurs, l'imperfection serait en Dieu et les fleurs seraient opposĂ©es les unes aux autres, si en Dieu il y avait infiniment de gĂ©nĂ©rateurs, de gĂ©nĂ©rĂ©s et de gentil dit – Quatre, cinq ou mille peuvent contenir en eux-mĂȘmes un plus grand bien que trois. S'il y a quatre, cinq ou mille biens en Dieu, la bontĂ© de Dieu sera plus grande que s'il n'y avait que trois chrĂ©tien rĂ©pondit au gentil – Cette question peut se rĂ©soudre de la maniĂšre susdite. Car il ne convient pas qu'en Dieu il y ait plus qu'un seul gĂ©nĂ©rateur, gĂ©nĂ©rĂ© et procĂ©dĂ©, puisque dans chacun de ces trois est accomplie et parfaite la propriĂ©tĂ© en bontĂ©, grandeur et les autres. S'il y en avait plus de trois, aucun des trois n'aurait une propriĂ©tĂ© accomplie ni une accomplie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera. Car, de mĂȘme qu'il ne convient pas qu'il y ait beaucoup de dieux et qu'un seul Dieu suffit Ă  avoir toute la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, que tous se partageraient, ainsi un qui gĂ©nĂšre suffit Ă  avoir toute la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, que deux ou plus ne pourraient avoir; car deux ou plus ne pourraient avoir chacun une infinitĂ© de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir,et cƓtera, et un seulement peut l'avoir. Et cela vaut aussi pour deux ou plus qui seraient gĂ©nĂ©rĂ©s et pour deux ou plus qui gentil dit au chrĂ©tien – Le mĂȘme raisonnement vaut pour l'unitĂ© de Dieu. Car, si l'unitĂ© ne suffit pas en elle-mĂȘme Ă  ĂȘtre infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, sans trois personnes distinctes, il y a dĂ©faut en elle-mĂȘme de bontĂ©, grandeur, et chrĂ©tien rĂ©pondit – Ce n'est pas vrai. Car, si en Dieu il n'y avait pas des propriĂ©tĂ©s personnelles distinctes, il n'y aurait pas Ɠuvre par laquelle a Ă©tĂ© engendrĂ© le bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, d'un bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera ; si en Dieu il ne jaillissait pas un bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, d'un bien infini qui engendre et d'un bien infini qui est engendrĂ©, les fleurs des arbres ne seraient pas d'une utilitĂ© parfaite et il y aurait dĂ©faut de cette Ɠuvre susdite en l'unitĂ© de Dieu. Cette Ɠuvre est infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et cette Ɠuvre et les trois personnes distinctes, ayant chacune sa propriĂ©tĂ© distincte, personnelle, infinie en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, constituent l'unitĂ© divine mĂȘme, qui est une en essence et en trinitĂ© de personnes. Parce que l'ĂȘtre et une Ɠuvre aussi glorieuse que celle que je viens de dĂ©crire s'accordent, le manque de l'Ɠuvre susdite et le non-ĂȘtre s'accordent. Car l'ĂȘtre oĂč il y a une bonne Ɠuvre s'accorde avec une plus grande noblesse que celui oĂč il n'y a pas d'Ɠuvre. Parce qu'il convient de donner et d'attribuer Ă  l'essence de Dieu la plus grande noblesse, ainsi il est signifiĂ© que nĂ©cessairement il s'ensuit qu'en Dieu il y ait Ɠuvre trinitaire. Si ce n'Ă©tait pas le cas, il y aurait opposition entre les fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Pouvoir et sagesse, pouvoir et amour, sagesse et amour– Pour prouver la trinitĂ© il faut que je cueille encore du premier arbre les trois fleurs susdites. Il est certain, gentil, qu'il convient au soleil d'illuminer et au feu de rĂ©chauffer. Et sais-tu pourquoi? Parce que le soleil est lui-mĂȘme sa splendeur et parce que le feu est lui-mĂȘme sa chaleur. Or, s'il ne convenait pas que le soleil illuminĂąt ni que le feu rĂ©chauffĂąt, le soleil et le feu ne s'accorderaient pas avec ce qu'ils sont, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, chacun s'accorderait avec la corruption et avec le manque, Ă  cause de l'impossibilitĂ© de l'utilitĂ© que chacun aurait en lui-mĂȘme, ce qui est impossible et contraire aux rĂšgles de la philosophie, en laquelle tu es appelĂ© bĂ©ni soit-il!, est son pouvoir mĂȘme et sa sagesse mĂȘme et son amour mĂȘme. Et si le soleil et le feu qui sont des crĂ©atures doivent avoir leur usage, comme nous l'avons susdit, combien plus il faut que les fleurs susdites aient leur utilitĂ© dans le fait que Dieu utilise envers les crĂ©atures pouvoir, sagesse et amour! Car s'il n'agissait pas ainsi, il s'ensuivrait que le soleil et le feu s'accorderaient mieux avec la perfection du pouvoir que le pouvoir, la sagesse et l'amour divin, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que, si les chambres susdites, c'est-Ă -dire les fleurs, s'accordent pour l'utilitĂ© des crĂ©atures, combien plus elles s'accordent Ă  ĂȘtre utiles, c'est-Ă -dire Ă  jouir, en elles-mĂȘmes! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que Dieu s'accorderait mieux avec l'Ɠuvre qui serait en dehors de lui-mĂȘme, qu'avec l'Ɠuvre qui serait au dedans de lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il signifiĂ© que le pouvoir de Dieu doit ĂȘtre puissant, la sagesse doit ĂȘtre savante et l'amour doit aimer, et ainsi en infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Cette concordance ne pourrait pas exister sans la distinction des propriĂ©tĂ©s personnelles, distinctes les unes des autres, et qui ensemble sont une essence divine, infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, et cƓtera. Cette essence est constituĂ©e des trois propriĂ©tĂ©s personnelles, distinctes par gĂ©nĂ©ration personnelle, essentielle, gĂ©nĂ©ratrice, par gĂ©nĂ©ration personnelle, essentielle, engendrĂ©e, et par procession personnelle, essentielle, procĂ©dĂ©e. Chacune a toutes les fleurs du premier arbre, et elles sont ensemble une seule fleur oĂč il y a toutes les fleurs de l'arbre. Comme il en est ainsi, par la nĂ©cessitĂ© susdite, la sainte trinitĂ© que nous recherchons est signifiĂ©e et EternitĂ© et perfection– Le pouvoir infini, qui engendre le pouvoir infini et la sagesse infinie et l'amour infini; et la sagesse infinie, qui engendre le pouvoir infini et l'amour infini; et l'amour infini, qui engendre le pouvoir infini et la sagesse infinie; et le pouvoir infini, la sagesse infinie et l'amour infini, qui sortent du gĂ©nĂ©rateur infini susdit et du gĂ©nĂ©rĂ© infini susdit, tous trois s'accordent beaucoup plus fortement avec la fleur d'Ă©ternitĂ© et perfection, que ne le feraient un pouvoir, une sagesse et un amour essentiels oĂč ne seraient pas les trois susdits. Et parce que ce qui s'accorde le mieux avec l'Ă©ternitĂ© et la perfection de Dieu doit ĂȘtre attribuĂ© Ă  Dieu, ainsi il convient que s'accordent avec Dieu toute l'Ă©ternitĂ© et la perfection qui s'accordent le mieux en Dieu; si ce n'Ă©tait pas le cas, cela signifierait que l'entendement humain pourrait plus comprendre et que la considĂ©ration humaine pourrait plus considĂ©rer la majeure noblesse d'Ă©ternitĂ© et de perfection que Dieu lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Car, si c'Ă©tait possible, l'Ă©ternitĂ© et la perfection de Dieu seraient finies et limitĂ©es et les fleurs de l'arbre seraient opposĂ©es Ă  la fleur susdite, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ©, la trinitĂ© est signifiĂ©e et dĂ©montrĂ©e Ă  l'entendement humain, qui comprend, et Ă  la considĂ©ration humaine, qui considĂšre la signification et la dĂ©monstration ci dessus Pouvoir et amour– Si l'homme peut faire et veut faire ce qui lui ressemble, il a un plus grand pouvoir et un plus grand amour en faisant ce qui lui ressemble qu'en faisant une autre chose qui n'est pas de son espĂšce et qui n'est pas aussi noble que l'homme. Si Dieu peut et veut engendrer un Dieu qui ressemble Ă  lui-mĂȘme en son ĂȘtre de Dieu et en son ĂȘtre Ă©ternel et infini en perfection, il a un plus grand pouvoir et un plus grand vouloir que s'il n'avait ni le pouvoir ni le vouloir dĂ©crits ci dessus. Et parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu le plus grand pouvoir et le plus grand vouloir et parce que toutes les choses, selon leur cours naturel, aiment engendrer ce qui ressemble Ă  leur espĂšce, ainsi il est signifiĂ© et rĂ©vĂ©lĂ© que Dieu existe gentil dit – Comment Dieu peut-il ĂȘtre Ă©ternellement ressemblant Ă  lui-mĂȘme, s'il est vrai que toute Ɠuvre doit avoir un commencement?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – La crĂ©ature ne peut ĂȘtre sans commencement, car, sinon, elle ne serait pas crĂ©ature; c'est pourquoi Dieu ne peut faire Ɠuvre de crĂ©ature sans commencement. Mais, parce que Dieu est plus grand que la crĂ©ature, il a en lui-mĂȘme la possibilitĂ© de recevoir et gĂ©nĂ©rer sans commencement; s'il n'avait pas cette possibilitĂ©, il ne serait pas parfaitement plus grand en pouvoir que la Sagesse et perfectionLe chrĂ©tien dit au gentil – La cause finale, c'est-Ă -dire la principale raison pour laquelle Dieu a créé l'homme, c'est pour que l'homme ait connaissance de Dieu et aime Dieu. Et la deuxiĂšme raison pour laquelle Dieu a créé l'homme, c'est pour que l'homme participe Ă  la gloire avec Dieu Ă©ternellement et sans fin. Et si c'Ă©tait le contraire, il s'ensuivrait que la fleur susdite serait contraire aux autres fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est clair que l'homme est principalement créé pour connaĂźtre et aimer Dieu, et ensuite pour glorifier Dieu. Et comme il en est ainsi, la sainte trinitĂ© de Dieu est manifestĂ©e. Car si Dieu est un et est en trinitĂ©, c'est Ă  travers le monde et toutes les parties du monde qu'il est signifiĂ© que Dieu doit ĂȘtre connu et aimĂ©, ce qui ne serait pas le cas s'il Ă©tait un, sans ĂȘtre en trinitĂ©. Car le monde est un et se rĂ©partit seulement en trois choses, ni plus ni moins, c'est-Ă -dire en nature animĂ©e, sensible et intellectuelle. Dans la nature animĂ©e il y a toutes les choses vivantes et douĂ©es de sens, qui sont composĂ©es de corps et d'Ăąme sensitive. Dans la nature sensible il y a toutes les choses qui sont corporelles et n'ont pas de vie. Dans la nature intellectuelle il y a les anges, les Ăąmes et tout ce qui est incorporel. Et ces trois natures constituent le monde et le monde est ces trois natures. Chacune des trois natures comporte, en une nature et en trois, ses individus. Parce qu'il en est ainsi, la trinitĂ© de Dieu et son unitĂ© sont signifiĂ©es par l'unitĂ© et la trinitĂ© qui sont en toutes les crĂ©atures. Si Dieu Ă©tait en unitĂ© et non en trinitĂ©, l'unitĂ© en laquelle sont toutes les crĂ©atures signifierait Ă  l'entendement humain son unitĂ©; et la trinitĂ© qui est dans les crĂ©atures signifierait Ă  tort qu'il y a trinitĂ© en Dieu. Et si les crĂ©atures n'Ă©taient pas trinitairement rĂ©parties et Ă©taient seulement créées en unitĂ©, elles signifieraient mieux Dieu, si Dieu Ă©tait seulement unitĂ©. Et si Dieu n'avait pas créé les crĂ©atures en un Ă©tat oĂč elles fussent le plus capables de le faire connaĂźtre et aimer, il y aurait en Dieu dĂ©faut de sagesse et de perfection. Parce qu'il est impossible qu'il y ait en Dieu un dĂ©faut, il est dĂ©montrĂ© que ce par quoi les crĂ©atures, et en particulier les hommes, dĂ©montrent le mieux Dieu doit ĂȘtre la vĂ©ritĂ©; par cette vĂ©ritĂ©, la trinitĂ© est BontĂ© et charité– Si tu pouvais faire un bien qui fĂ»t infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et si tu avais bonne volontĂ© et parfaite charitĂ©, tu ferais le bien susdit. Puisque Dieu a parfaite charitĂ©, parfaite bontĂ© et parfait pouvoir, il convient qu'il fasse ce que tu ferais, si tu en avais le pouvoir. Et s'il ne faisait pas ainsi, tu pourrais avoir une meilleure volontĂ© que Dieu, si tu avais le pouvoir de Dieu. Et si toi, qui es une crĂ©ature, tu pouvais avoir une meilleure volontĂ© que Dieu, la perfection ne s'accorderait pas en Dieu avec sa charitĂ©. Parce que c'est impossible, il est clair qu'en Dieu son pouvoir fait ce que tu ferais, si tu avais le pouvoir selon la perfection avec laquelle il convient que Dieu ait son pouvoir, sa bontĂ©, son savoir et son vouloir. Parce qu'il en est ainsi, la trinitĂ© est signifiĂ©e, comme la fleur susdite le montre par les paroles susdites.– Plus la plus petite charitĂ© ressemble Ă  la plus grande charitĂ©, plus elle domine en bontĂ© et en vertu la charitĂ© qui ne ressemble pas autant Ă  la plus grande charitĂ© et ne s'accorde pas autant avec elle. Si Dieu est en unitĂ© et en trinitĂ©, l'homme qui est en unitĂ© et en trinitĂ© est plus semblable Ă  Dieu qu'il ne le serait, si Dieu n'Ă©tait pas en unitĂ© et en trinitĂ©. Et plus l'homme ressemble Ă  Dieu, plus il est disposĂ© Ă  ĂȘtre bon et Ă  avoir une plus grande charitĂ© envers Dieu, son prochain et lui-mĂȘme. Comme, selon les conditions du deuxiĂšme arbre, l'homme doit reconnaĂźtre que la charitĂ© et la bontĂ© créée s'accordent mieux avec la charitĂ© et la bontĂ© incréée de Dieu, ainsi, selon ces commencements qui sont les conditions du deuxiĂšme arbre, la trinitĂ© est BontĂ© et charitĂ©, grandeur et charité– Si l'Ɠuvre que l'Ăąme effectue en comprenant et en aimant Dieu est meilleure et de plus grande charitĂ© que celle qu'elle effectue, lorsqu'elle comprend et aime elle-mĂȘme ou une autre crĂ©ature, il faut nĂ©cessairement que Dieu fasse une plus grande charitĂ© en se comprenant et en s'aimant lui-mĂȘme qu'en aimant et comprenant une autre chose. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'Ɠuvre que Dieu effectue en lui-mĂȘme, comprenant et aimant la crĂ©ature, serait Ă©gale Ă  l'Ɠuvre qu'il fait en se comprenant et s'aimant lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, sa bontĂ© serait aussi grande en dehors de lui-mĂȘme qu'en lui-mĂȘme, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© et cette opposition, il est signifiĂ© qu'en Dieu il y a nĂ©cessairement une Ɠuvre, par laquelle est signifiĂ©e la pluralitĂ©; car, sans pluralitĂ©, il est impossible qu'il puisse y avoir Ɠuvre. Et si Dieu n'a pas d'Ɠuvre en lui-mĂȘme, sa grande bontĂ© sera plus grande si elle Ɠuvre en elle-mĂȘme une bontĂ© et une grandeur qui ressemblent Ă  elle-mĂȘme, ce qui ne sera pas le cas, si elle n'a pas d'Ɠuvre en elle-mĂȘme. Parce que la bontĂ©, la grandeur et la charitĂ© s'accordent mieux avec l'ĂȘtre dans lequel il y a Ɠuvre, qu'avec l'ĂȘtre dans lequel il n'y a pas Ɠuvre, ainsi il convient qu'en Dieu la bontĂ©, la grandeur et la charitĂ© s'accordent avec l'Ɠuvre. Sinon, l'ĂȘtre créé qui s'accorde avec l'Ɠuvre en lui-mĂȘme s'accorderait avec une plus grande noblesse que l'ĂȘtre incréé, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© l'Ɠuvre en Dieu est signifiĂ©e, selon les fleurs et les paroles que j'ai dites. Par cette Ɠuvre est signifiĂ©e la pluralitĂ© qui manifeste que la trinitĂ© existe dans l'unitĂ© de BontĂ© et charitĂ©, pouvoir et charité– La charitĂ© créée peut aimer la bontĂ© créée en elle-mĂȘme. Ainsi, par la diffĂ©rence qu'il y a entre la bontĂ©, le pouvoir et la charitĂ© dans la crĂ©ature, la charitĂ© peut ĂȘtre aimante et peut avoir un aimĂ©. Et parce qu'un tel pouvoir peut ĂȘtre plus grand et meilleur dans l'amant et l'aimĂ© que dans l'amant sans aimĂ© ou dans l'aimĂ© sans amant, il convient qu'en Dieu la bontĂ© et la charitĂ© s'accordent avec le pouvoir, par lequel puisse ĂȘtre en Dieu l'amant qui n'est pas l'aimĂ©, selon une propriĂ©tĂ© personnelle, et que l'aimĂ© ne soit pas, selon une autre propriĂ©tĂ© personnelle, l'amant, et que l'amant ait un aimĂ©, et que des deux, amant et aimĂ©, provienne une autre propriĂ©tĂ© personnelle qui soit amante et aimĂ©e, et que les trois personnes, amantes et aimĂ©es, soient une seule essence amante et aimĂ©e en son infinie bontĂ© et en son infini pouvoir. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la bontĂ© et le pouvoir s'accorderaient mieux avec la charitĂ© créée qu'avec la charitĂ© incréée, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© la trinitĂ© est ce monde l'homme aura plus grande bontĂ©, pouvoir et charitĂ©, s'il aime nĂ©cessairement et avec franchise Dieu, que s'il a le libre arbitre d'aimer Dieu. Parce que la charitĂ© de Dieu s'accorde avec une plus grande bontĂ© et un plus grand pouvoir que la charitĂ© créée, il convient que Dieu ait la noblesse que la charitĂ© créée aurait, si elle pouvait l'avoir. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la charitĂ© incréée ne pourrait pas avoir la bontĂ© que la charitĂ© créée ne peut pas avoir, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que la charitĂ© de Dieu a nĂ©cessairement le pouvoir et la libertĂ© d'ĂȘtre aimante et aimĂ©e, afin que sa bontĂ© s'accorde avec son parfait pouvoir. Comme il en est ainsi, la sainte trinitĂ© est dĂ©montrĂ©e par la nĂ©cessitĂ© et par la libertĂ© parfaite et accomplie qui donnent Ă  l'entendement humain l'exemple et la façon de connaĂźtre la sainte trinitĂ© que nous Pouvoir et prudenceLa plus grande impossibilitĂ© consiste en l'inexistence de Dieu. Donc, la plus grande possibilitĂ© qui soit contraire Ă  la gĂ©nĂ©ration est la corruption et la plus grande possibilitĂ© qui soit contraire Ă  la corruption est la gĂ©nĂ©ration, en laquelle il y a la plus grande possibilitĂ© contre la corruption. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la gĂ©nĂ©ration et la corruption ne seraient pas opposĂ©es. Or, comme dans toute gĂ©nĂ©ration créée la corruption et son impossibilitĂ© sont contraires, il convient qu'il y ait en Dieu une gĂ©nĂ©ration, Ă  laquelle la corruption et son impossibilitĂ© ne soient pas contraires. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la prudence ne pourrait pas avoir connaissance de ce que la plus grande possibilitĂ© et le pouvoir de Dieu s'accordent avec l'ĂȘtre; et la plus grande impossibilitĂ© de l'inexistence de Dieu et la possibilitĂ© de l'existence de Dieu s'accordent avec le pouvoir. Et parce que ce par quoi la prudence peut mieux connaĂźtre le pouvoir que Dieu a en son ĂȘtre s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions de cet arbre, ainsi il est signifiĂ© que la gĂ©nĂ©ration qui est en Dieu s'oppose Ă  la corruption qui s'accorde avec le non-ĂȘtre. Par cette gĂ©nĂ©ration et par cette corruption il est signifiĂ© qu'il y a en Dieu paternitĂ© et qui est le plus opposĂ© Ă  l'inĂ©galitĂ© est l'Ă©galitĂ©; ce qui est le plus opposĂ© Ă  la contradiction est la concordance. Si, en Dieu, il y a Ă©galitĂ© et concordance, il s'ensuit nĂ©cessairement que la prudence reconnaĂźt en Dieu le plus grand pouvoir contre l'inĂ©galitĂ© et la contradiction au non-ĂȘtre de Dieu, ce qui ne serait pas le cas, si en Dieu il n'y avait pas Ă©galitĂ© et concordance. Et parce que la plus grande Ɠuvre que la prudence puisse avoir en connaissant le grand pouvoir de Dieu s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions de l'arbre, ainsi il convient nĂ©cessairement qu'il y ait en Dieu Ă©galitĂ© et concordance. Et si en Dieu il y a Ă©galitĂ© et concordance, il convient qu'il y ait pluralitĂ©, car sans pluralitĂ© il ne pourrait y avoir Ă©galitĂ© ni concordance. Et parce qu'en Dieu il y a pluralitĂ©, ainsi par le pouvoir de Dieu la trinitĂ© est signifiĂ©e Ă  la prudence en Ă©galitĂ© et BontĂ© et orgueilLe chrĂ©tien dit au gentil – L'orgueil est contre la bontĂ©, car l'homme orgueilleux aime ce qui est vil, plus que ce qui est noble, et n'aime pas le bien de son prochain. C'est pourquoi l'humilitĂ© qui est son contraire s'accorde avec la bontĂ© qui aime plus le plus noble bien que le moindre bien et qui multiplie le bien le plus grand et le moindre et qui aime Ă©galement le bien qui est entre le plus grand et le en la bontĂ© de Dieu il y a un bien qui se donne lui-mĂȘme infiniment en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection Ă  un bien qui est infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et si le bien susdit fait ce don sans se diminuer lui-mĂȘme et que du bien qui donne et du bien qui est donnĂ© sort un bien infini en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, et qu'il y a Ă©galitĂ© entre le bien qui donne, le bien qui est donnĂ© et le bien issu, si donc il en est ainsi, la bontĂ© de Dieu est plus contraire Ă  l'orgueil, ce qu'elle ne serait pas sans le bien donnĂ© et le bien issu susdits. Car le don ne serait pas donnĂ© si noblement en la bontĂ© de Dieu et ne s'accorderait pas si bien avec l'humilitĂ©, et l'humilitĂ© de Dieu ne serait pas aussi contraire Ă  l'orgueil. Parce que, selon les conditions de cet arbre, il convient de reconnaĂźtre la plus grande opposition qui soit entre la bontĂ© de Dieu et l'orgueil, ainsi il est manifestĂ© qu'en Dieu il y a un bien qui se donne entiĂšrement lui-mĂȘme au bien donnĂ© et que du bien qui donne et du bien donnĂ© est issu le bien qui est donnĂ©. Comme il faut qu'il en soit ainsi, selon les conditions de l'arbre, ainsi la trinitĂ© est Grandeur et orgueil– Si l'orgueil avait un si grand pouvoir en lui-mĂȘme que de lui-mĂȘme il pourrait engendrer un orgueil infini en grandeur et en pouvoir et en Ă©ternitĂ© et que de ces deux orgueils sortirait un orgueil qui serait infiniment grand en pouvoir et en Ă©ternitĂ©, et si ensemble ils faisaient un orgueil infini en pouvoir et en Ă©ternitĂ©, il serait impossible que l'humilitĂ© puisse vaincre l'orgueil susdit ni qu'elle fĂ»t nulle. Et parce que l'orgueil s'accorde avec le plus petit et avec le non-ĂȘtre et parce que l'humilitĂ© s'accorde avec le plus grand et avec l'ĂȘtre, ainsi il convient nĂ©cessairement qu'il y ait une humilitĂ© en Dieu qui soit plus grande qu'aucun orgueil que l'homme puisse Ă©prouver, ni ressentir, ni former en sa considĂ©ration. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la pensĂ©e humaine pourrait juger plus grand l'orgueil que l'humilitĂ© de Dieu. Et l'Ăąme de l'homme qui choisirait l'orgueil serait plus grande que l'humilitĂ© de Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© qu'en Dieu il y a un humble qui engendre entiĂšrement de lui-mĂȘme un autre humble d'une infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et de l'humble gĂ©nĂ©rateur et de l'humble engendrĂ© sort infiniment en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, un autre humble issu, et ces trois humbles ensemble sont une seule essence humble en infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, par laquelle est signifiĂ©e la trinitĂ©, selon la dĂ©monstration gentil dit au chrĂ©tien – Si en Dieu il y a si grande humilitĂ©, comme tu le prĂ©tends, et si l'humilitĂ© et l'orgueil sont contraires, comment ce peut-il que l'humilitĂ© de Dieu n'empĂȘche pas que l'orgueil qui est mal existe?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Si Dieu ne donnait pas Ă  l'homme la libertĂ© de pouvoir ĂȘtre orgueilleux ou humble, la sagesse de Dieu serait contraire Ă  l'humilitĂ© de l'homme, par laquelle l'homme peut mĂ©riter la grĂące de Dieu. Et, parce que les fleurs du deuxiĂšme arbre ne sont pas et ne doivent pas ĂȘtre contraires, selon les conditions de l'arbre, et parce que dans le premier arbre il ne peut y avoir contrariĂ©tĂ© d'une fleur avec une autre, l'humilitĂ© de Dieu laisse exister l'orgueil. Ainsi l'humilitĂ© créée, par l'incréée, peut contraster avec l'orgueil humain, et l'humilitĂ© créée donne honneur Ă  l' Amour et avarice– Dans l'homme amour et avarice sont contraires, car l'homme aimant s'accorde avec la largesse, contraire Ă  l'avarice dans l'aimĂ©. L'avarice prend et ne donne pas et s'accorde avec la dĂ©sespĂ©rance contre l'espĂ©rance qui s'accorde avec l'amour et avec la largesse. Comme il en est ainsi, donc par les vertus et les vices susdits, la sainte trinitĂ©, au sujet de laquelle tu me questionnes, est reprĂ©sentĂ©e par la contrariĂ©tĂ© qui est entre les vertus et les vices. Car, si en Dieu il y a l'amant qui aime en Dieu l'aimĂ© si fort qu'il lui fait don de tout lui-mĂȘme, et si l'amant se donne entiĂšrement Ă  lui et est infini en bontĂ©, grandeur et en toutes les fleurs du premier arbre, il faut nĂ©cessairement qu'en l'amant il y ait une infinie largesse en bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Plus la largesse est grande, plus l'amour divin est contraire Ă  l'avarice. Et parce qu'il faut reconnaĂźtre cette contrariĂ©tĂ© majeure, selon que cela a Ă©tĂ© compris d'abord dans les conditions des arbres, ainsi la trinitĂ© est signifiĂ©e dans la plus grande condition de cet arbre; cette trinitĂ© est dans l'amant et dans l'aimĂ©, et chacun, amant et aimĂ©, est amant et aimĂ©, et de tous les deux sort l'amant et l'aimĂ©, et ils sont ensemble un seul amour cĂ©leste, infini, en amant et aimĂ©, en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et l'avarice avait un pouvoir infini, elle dĂ©truirait toute largesse, puisqu'il est vrai qu'Ă  un pouvoir infini ne peut s'opposer aucun autre pouvoir. Parce qu'en Dieu il y a un infini pouvoir, il convient que Dieu, par sa largesse infinie, soit contraire Ă  l'avarice. Si en Dieu il y a un libĂ©ral infini en largesse, qui donne une largesse infinie, il convient nĂ©cessairement que la largesse qu'il donne il la donne de sa largesse mĂȘme; car s'il donnait une autre largesse, sa largesse ne serait pas infinie. Si en Dieu il y a une largesse infinie et si Dieu ne donnait pas infiniment cette largesse en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, il n'y aurait pas un amour infini qui aimĂąt donner un don aussi noble que l'est le don infini. Et si en Dieu il y avait dĂ©faut d'amour et de don et que le don Ă©tait en Dieu limitĂ©, il y aurait contrariĂ©tĂ© entre l'amour et le don. Comme il est impossible que les fleurs du premier arbre soient contraires, ainsi la trinitĂ© est dĂ©montrĂ©e, conformĂ©ment Ă  mes paroles Foi et espĂ©ranceLe chrĂ©tien dit au gentil – Si la trinitĂ© n'existait pas en Dieu, il n'y aurait pas Ɠuvre en Dieu lui-mĂȘme. La meilleure Ɠuvre serait celle que Dieu aurait accomplie dans les crĂ©atures. Or, comme, selon les conditions des arbres, il convient que l'Ɠuvre qui est en Dieu soit meilleure que celle que Dieu a accomplie dans les crĂ©atures, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, il n'y aurait pas perfection de l'Ɠuvre en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, ainsi il est dĂ©montrĂ© qu'il y a eu et qu'il y a en Dieu une Ɠuvre diffĂ©rente de celle que Dieu a accomplie dans les crĂ©atures. Cette Ɠuvre consiste en ce que le PĂšre engendre le Fils et en ce que le saint Esprit soit issu du PĂšre et du Fils; toutes les trois personnes sont un seul Dieu, et cette Ɠuvre est infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Et s'il en est ainsi, la foi qui croit en une telle Ɠuvre est plus grande et s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que si, moins grande, elle ne croyait pas en la trinitĂ©. Comme il est impossible que la foi puisse ĂȘtre moins grande en ce qui est en Dieu et plus grande en ce qui n'y est pas, ainsi la trinitĂ© est manifestĂ©e. Car aucune foi ne peut ĂȘtre plus grande, en ne croyant pas que la trinitĂ© existe, que celle qui croit qu'en Dieu il y a une personne qui engendre une autre personne infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, et que de ces deux personnes est issue une autre personne infinie en bontĂ©; grandeur, Ă©ternitĂ©, et n'y avait pas eu en Dieu une Ɠuvre avant que le monde ne fĂ»t, l'espĂ©rance ne pourrait ĂȘtre aussi grande en l'homme; l'homme ne pourrait avoir aussi bien confiance en Dieu, si la trinitĂ© n'Ă©tait pas et si Dieu n'accomplissait pas une Ɠuvre en lui-mĂȘme, et il pourrait se dĂ©sespĂ©rer d'ĂȘtre Ă©ternellement, dans la mesure oĂč, si l'Ɠuvre n'existait pas avant que le monde ne fĂ»t, il pourrait venir un temps oĂč plus rien n'existerait et oĂč tout ce qui est aurait une fin. Mais quand l'homme croit que Dieu a Ă©ternellement et infiniment en lui-mĂȘme une Ɠuvre, par l'influence de cette Ɠuvre, si grande et si merveilleuse, il peut avoir l'espĂ©rance que le monde durera Ă©ternellement et sans fin. Comme la raison d'ĂȘtre de l'espĂ©rance de l'homme est plus grande en Dieu et s'accorde mieux avec la foi et avec l'ĂȘtre, selon les conditions du quatriĂšme arbre, et comme l'espĂ©rance peut ĂȘtre plus grande et s'accorder mieux avec la foi, si la trinitĂ© existe, ainsi la trinitĂ© est reprĂ©sentĂ©e et manifestĂ©e aux yeux de la pensĂ©e humaine qui prend en compte ce qui a Ă©tĂ© dit gentil rĂ©pondit – Selon tes paroles, la foi et l'espĂ©rance pourraient ĂȘtre plus grandes s'il y avait en Dieu quatre personnes ou une infinitĂ© de personnes, au lieu de trois chrĂ©tien rĂ©pondit – Si trois personnes ne suffisaient pas en Dieu et s'il en fallait davantage pour que la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, fussent parfaites en lui, l'espĂ©rance ne pourrait ĂȘtre aussi grande ni aussi contraire Ă  la dĂ©sespĂ©rance, et la foi ne croirait pas en une paternitĂ©, une filiation et une procession aussi nobles, s'il fallait deux paternitĂ©s ou plus, deux filiations ou plus, deux processions ou plus, pour que Dieu fĂ»t parfait. Comme il n'y a pas plus de trois personnes en Dieu, ce que nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© dans les autres argumentations, et comme la foi et l'espĂ©rance seraient moindres s'il en Ă©tait autrement, ta question est contraire Ă  la noblesse qui s'accorde Ă  la pluralitĂ© qui doit ĂȘtre en Dieu, et elle est contraire Ă  la supĂ©rioritĂ© et Ă  l'accord qui doivent ĂȘtre dans la foi et dans l' CharitĂ© et justice– CharitĂ© et justice s'accordent contre la mauvaise volontĂ© et l'injustice. Si en Dieu il y a trinitĂ©, beaucoup mieux peuvent s'accorder en l'homme la charitĂ© et la justice que s'il n'y avait pas en Dieu la trinitĂ©. Car, par la trinitĂ©, l'homme comprend qu'en Dieu il y a un gĂ©nĂ©rateur charitable, juste et infini en charitĂ© et justice, et cette infinitĂ© de charitĂ© et de justice est infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et perfection. Ainsi la charitĂ© et la justice créées peuvent ĂȘtre plus grandes grĂące Ă  l'influence de la charitĂ© et de la justice incréées que si elles Ă©taient privĂ©es de la charitĂ© et de la justice de Dieu gĂ©nĂ©rateur, du Fils et de l'Esprit saint. Comme, selon les conditions des arbres, il s'ensuit que la charitĂ© et la justice créées peuvent ĂȘtre plus grandes dans l'homme, si Dieu est en trinitĂ©, ainsi la trinitĂ© est Prudence et force– GrĂące Ă  la trinitĂ© et Ă  l'unitĂ© de Dieu on comprend plus fortement que grĂące Ă  l'unitĂ© seule. S'il y a en Dieu trinitĂ© et unitĂ©, l'entendement humain peut plus savoir sur Dieu que s'il n'y a pas de trinitĂ© en Dieu. Ainsi l'homme peut savoir plus de choses sur l'herbe que sur la pierre, et plus sur l'animal que sur l'herbe, et plus sur l'homme que sur l'animal. Et si la trinitĂ© est en Dieu, l'entendement humain peut en ignorer plus de choses que si la trinitĂ© n'y Ă©tait pas, comme il peut ignorer plus de choses sur l'herbe que sur la pierre, sur l'animal que sur l'herbe, et sur l'homme que sur l'animal; en effet, plus il y a de choses dans une chose, plus l'entendement peut en ignorer. S'il en est ainsi, et parce que la plus grande comprĂ©hension et la plus grande ignorance de Dieu s'accordent avec les conditions du premier arbre et du quatriĂšme arbre et s'accordent donc avec l'ĂȘtre pour dĂ©montrer que l'entendement peut s'ennoblir dans sa comprĂ©hension de grandes choses de Dieu et que ces choses sont trĂšs nobles, dans la mesure oĂč l'entendement ne comprend pas toute leur noblesse, ainsi est signifiĂ©e la trinitĂ©; car l'entendement peut s'ennoblir et s'Ă©lever par son savoir, tout en Ă©tant limitĂ© par son ignorance. Parce que ces deux conditions s'accordent, selon la noblesse de Dieu et la noblesse de l'entendement qui est dans la crĂ©ature, afin que ce dernier connaisse la grande noblesse des fleurs du premier arbre, ainsi il est dĂ©montrĂ© que la trinitĂ© est en fortement l'entendement humain s'efforce de savoir ce qui est en Dieu, mieux il s'accorde avec la force et plus il multiplie quantitativement sa prudence. Plus l'entendement est limitĂ© et ne peut comprendre toute la noblesse de Dieu, plus il invite la foi Ă  croire ce qu'il n'est pas capable de comprendre et plus il fortifie la foi et se mortifie lui-mĂȘme. Il s'ensuit un plus grand accord entre la prudence et la force. Et parce que ce plus grand accord se rĂ©alise grĂące Ă  la divine trinitĂ© et ne pourrait pas avoir lieu sans elle, ainsi est signifiĂ©e et dĂ©montrĂ©e la trinitĂ© en cet accord majeur qui s'accorde avec les conditions de cet CharitĂ© et envieLe chrĂ©tien dit au gentil – CharitĂ© et envie sont contraires. Par la charitĂ© l'homme s'accorde avec la largesse et avec la loyautĂ©, et par l'envie il s'accorde avec la cupiditĂ© et la tromperie. Si l'homme est charitable envers Dieu, il s'oppose plus Ă  l'envie qu'en Ă©tant charitable envers son prochain. La raison en est qu'en Dieu il y a une plus grande largesse et une plus grande charitĂ© que dans la crĂ©ature. Et si l'homme est envieux du bien et de l'honneur de Dieu, son envie est plus opposĂ©e Ă  la charitĂ© que s'il est envieux du bien et de l'honneur de son prochain. Car le bien et l'honneur qui conviennent Ă  Dieu sont plus grands que le bien et l'honneur de la qui est dit ci-dessus signifie que la trinitĂ© est en Dieu, car la fleur ci-dessus le prouve. Si en Dieu il y a une charitĂ© qui engendre d'elle-mĂȘme une charitĂ© Ă©gale Ă  elle-mĂȘme et si de la charitĂ© qui engendre et de la charitĂ© engendrĂ©e sort par leur volontĂ© une charitĂ© Ă©gale Ă  celle qui engendre et Ă  celle qui est engendrĂ©e, l'envie se diffĂ©rencie plus de la charitĂ© de Dieu qu'elle ne le ferait, s'il n'y avait pas de charitĂ© en Dieu, comme il est dit plus haut. Et parce qu'il est avĂ©rĂ© que l'envie est plus diffĂ©rente de Dieu, selon les conditions du premier arbre et du cinquiĂšme arbre, ainsi la trinitĂ© est prouvable par la plus grande contrariĂ©tĂ© qui existe entre la nature divine et l'envie et le Force et colĂšre– L'homme est un sujet oĂč la force et la colĂšre s'opposent. Quand la colĂšre vainc la force dans le cƓur humain, alors la force est vaincue par la lĂąchetĂ© et le manque de courage. Et quand la force vainc la colĂšre, alors la colĂšre est vaincue par la perfection et par la noblesse de cƓur. Plus la force vainc et maĂźtrise la plus grande colĂšre, plus elle est grande en vertu; et plus la colĂšre vainc la plus grande force, plus la colĂšre est grande en vice et en est certain que le semblable se renforce par le semblable, contre son contraire et son dissemblable. Si Dieu est en trinitĂ© et en unitĂ©, plus semblable Ă  Dieu est l'homme qui est en trinitĂ© et en unitĂ©, plus semblable Ă  Dieu est l'homme qui est un en trinitĂ©, c'est-Ă -dire Ăąme et corps et la conjonction des deux, trois qui constituent un homme, ce qui n'est pas si Dieu est un sans trinitĂ© de personnes. Comme l'homme est obligĂ© d'aimer Dieu plus que tout et comme Ă  l'homme ressemblent beaucoup de crĂ©atures en unitĂ© et en trinitĂ©, l'homme serait plus obligĂ© d'aimer davantage son dissemblable que son semblable. Et puisque, pour aimer son semblable, l'homme s'oppose plus Ă  son dissemblable, c'est-Ă -dire Ă  la colĂšre, qui ne s'accorde pas avec l'homme, ainsi l'homme, en aimant Dieu qui lui est semblable en unitĂ© et en trinitĂ©, peut ĂȘtre plus fortement contraire Ă  la colĂšre qu'il ne le serait si, aimant son dissemblable, il combattait contre la colĂšre, car il n'y a rien qui soit plus opposĂ© Ă  la colĂšre que Dieu. Comme il en est ainsi, la trinitĂ© en Dieu est prouvĂ©e par la ressemblance majeure que l'homme doit avoir avec ce qu'il doit le plus aimer; et elle est prouvĂ©e aussi par le fait que plus l'homme est semblable Ă  Dieu, plus il est fort contre la colĂšre. Et parce qu'il est vrai que la force peut ĂȘtre plus forte contre la colĂšre, selon les conditions de cet arbre, ainsi la trinitĂ©, selon ces mĂȘmes conditions, est EspĂ©rance et mĂ©lancolie– Il est certain qu'Ă  la mĂ©lancolie l'espĂ©rance est plus contraire que moins; car l'homme nĂ©glige plus de dĂ©sirer les choses les moins nobles que les choses les plus nobles. Si en Dieu il y a infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, qui engendre une infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©,et cƓtera, et que de ces deux est issu un autre qui est infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, et que tous les trois ensemble sont une essence infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, si l'Ăąme de l'homme juste dĂ©sire savoir en Dieu ces choses et a l'espĂ©rance de leur gloire, elle a une plus grande espĂ©rance de savoir ces choses grandes et merveilleuses en Dieu que de ne pas dĂ©sirer les savoir. Et plus grande peut ĂȘtre l'espĂ©rance de savoir de grandes choses, plus grande peut ĂȘtre son opposition Ă  la mĂ©lancolie. Et parce qu'il est Ă©tabli selon les conditions des arbres que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie sont les plus contraires qui soient, ainsi la trinitĂ© que nous t'expliquons s'accorde avec cette affirmation et ne s'accorde pas avec sa nĂ©gation. Car, si elle s'accordait avec la nĂ©gation et ne s'accordait pas avec l'affirmation, il s'ensuivrait que l'on affirmerait que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie sont les moins contraires et que l'on nierait qu'elles sont les plus contraires. Ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Si c'Ă©tait possible, il s'ensuivrait que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie seraient ensemble une mĂȘme chose, vertu et vice, ce qui est impossible et le chrĂ©tien eut prouvĂ© par les cinq arbres ci-dessus que la trinitĂ© est en Dieu, il dit ces paroles – BĂ©ni soit Dieu, par la vertu duquel nous avons connaissance de sa glorieuse trinitĂ©, grĂące Ă  ce que signifient les fleurs et les conditions des arbres! Donc, si toi, gentil, tu ne te trouves pas satisfait des preuves que je t'ai donnĂ©es de la sainte trinitĂ© de notre seigneur Dieu, je cueillerai davantage de fleurs des arbres, afin que ton entendement puisse recevoir la lumiĂšre divine, par laquelle il s'Ă©lĂšvera Ă  la connaissance de la sainte trinitĂ© de gentil rĂ©pondit – Je ne veux pas que tu cueilles davantage de fleurs pour prouver la trinitĂ©. Mais je te prie de me dire en quelle maniĂšre les trois personnes divines peuvent ĂȘtre une seule essence divine qui ne soit pas composĂ©e de trois chrĂ©tien dit au gentil – Il ne peut y avoir composition que de choses finies et limitĂ©es. Donc, de choses infinies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, il ne peut y avoir composition. Et si les choses infinies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, n'Ă©taient pas simples, les choses que nous appelons finies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, seraient finies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, Or, comme elles sont infinies, en raison de leur infinitĂ© et de leur infini pouvoir, elles peuvent ĂȘtre ensemble une simple essence divine, sans aucune gentil dit au chrĂ©tien – Dis-moi, pourquoi la trinitĂ© divine est-elle paternitĂ©, filiation et procession, et n'est-elle pas autre chose que PĂšre, Fils et Saint Esprit?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Selon les conditions du premier arbre, la plus grande dignitĂ© de l'homme consiste Ă  connaĂźtre Dieu; or, s'il convient que la trinitĂ© soit en Dieu, comme nous l'avons dĂ©jĂ  prouvĂ©, il convient que nous connaissions la trinitĂ© en les vertus et les propriĂ©tĂ©s qui la signifient et la dĂ©montrent Ă  notre entendement selon la plus grande dignitĂ©. Or, comme le gĂ©nĂ©rateur et l'engendrĂ©, et l'aimĂ© et le donnĂ©, c'est-Ă -dire ce qui dĂ©coule d'autrui, sont par nature plus proche l'un de l'autre que de ce oĂč il n'y aurait ni gĂ©nĂ©ration ni production, il faut qu'il en soit ainsi dans l'unicitĂ© et la trinitĂ© de Dieu, parce qu'une personne divine est plus proche de l'autre en vertu et en nature, et en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, puisqu'elle est une essence bonne, grande, Ă©ternelle, puissante, et cƓtera. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la perfection serait contraire Ă  la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© signifie que la trinitĂ© qui est en Dieu est nĂ©cessairement constituĂ©e du PĂšre, du Fils et du Saint gentil dit – Selon le cours de la nature, le pĂšre est antĂ©rieur au fils. C'est pourquoi, si en Dieu il y a PĂšre et Fils, il faut que le PĂšre soit avant le chrĂ©tien rĂ©pondit – Il y a une trĂšs grande diffĂ©rence entre la nature créée et la nature incréée, et cela parce que l'Ă©ternitĂ© et la perfection conviennent Ă  la nature incréée et non Ă  la nature créée. Aussi la gĂ©nĂ©ration et la procession qui sont en Dieu sont-elles diffĂ©rentes de la gĂ©nĂ©ration et de la procession qui sont dans les crĂ©atures. Donc, de mĂȘme qu'une pierre, Ă©tant pierre, ne peut ĂȘtre homme, de mĂȘme le Fils de Dieu et le Saint Esprit, ayant perfection et Ă©ternitĂ©, ne peuvent avoir commencement ni fin. Car, s'il en Ă©tait autrement, ils n'auraient ni perfection ni Ă©ternitĂ©, qui sont sans commencement ni fin. En revanche, comme tu as commencement et fin, Ă©tant d'une nature autre que celle du souverain bien, tu es venu aprĂšs ton pĂšre et avant ton fils.– Dis-moi, chrĂ©tien, dit le gentil, la maniĂšre selon laquelle le PĂšre a engendrĂ© le Fils. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – ConsidĂšre, gentil, comment une herbe provient d'une autre, et considĂšre comment un homme en engendre un autre. Ainsi, de mĂȘme que tu te reprĂ©sentes la diffĂ©rence entre la gĂ©nĂ©ration des herbes et des plantes et celle des ĂȘtres animĂ©s, de mĂȘme tu peux considĂ©rer la diffĂ©rence entre la gĂ©nĂ©ration du Fils de Dieu par le PĂšre et celle des crĂ©atures. Cela s'explique parce que la gĂ©nĂ©ration divine est plus haute et plus noble que celle des crĂ©atures. Aussi, de mĂȘme qu'en considĂ©rant la gĂ©nĂ©ration des crĂ©atures tu peux te reprĂ©senter l'opĂ©ration et les propriĂ©tĂ©s des crĂ©atures, de mĂȘme en considĂ©rant la gĂ©nĂ©ration du Fils de Dieu par le PĂšre tu dois considĂ©rer les fleurs du premier arbre, par lesquelles la gĂ©nĂ©ration est signifiĂ©e. Car, le PĂšre divin qui s'aime et se comprend lui-mĂȘme en sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, engendre un Fils semblable Ă  lui-mĂȘme en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera ; et comprenant et aimant le PĂšre, Ă©gal Ă  lui-mĂȘme en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, est engendrĂ© le Fils qui est Ă©gal au PĂšre en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera. Et si le PĂšre n'avait pas un tel entendement, un tel dĂ©sir et une telle volontĂ©, il serait moindre que les fleurs du premier arbre; or, par ces fleurs, le PĂšre a le savoir, le vouloir et le pouvoir dĂ©jĂ  mentionnĂ©s d'engendrer le gentil demanda au chrĂ©tien par quelle maniĂšre le Saint Esprit procĂšde du PĂšre et du Fils. Le chrĂ©tien rĂ©pondit en disant – Selon la solution de la question prĂ©cĂ©dente, il peut ĂȘtre rĂ©pondu Ă  cette question. Car les fleurs du premier arbre signifient la maniĂšre, et elles signifient que cette maniĂšre est aussi diverse que la gĂ©nĂ©ration des crĂ©atures. Car, selon que la perfection divine s'accorde Ă  la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, le PĂšre se comprenant et s'aimant lui-mĂȘme et le Fils qu'il a engendrĂ©, et le Fils comprenant et aimant le PĂšre et lui-mĂȘme, il convient que des deux procĂšde une autre personne qui leur soit Ă©gale en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©,et cƓtera, et c'est elle le Saint Esprit sur lequel tu m'interroges. Et si de l'entendement et de l'amour du PĂšre et du Fils, et de leur bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir et perfection ne procĂ©dait pas une autre personne Ă©gale au PĂšre et au Fils en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, l'entendement et la volontĂ© du PĂšre et du Fils seraient en dĂ©faut, ce qui est gentil dit – Pourquoi le Saint Esprit ne procĂšde-t-il pas seulement d'une personne, mais de deux Ă  la fois? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Comme le PĂšre et le Fils ont la mĂȘme dignitĂ©, le Saint Esprit serait moins digne s'il ne procĂ©dait pas des deux personnes; aussi, afin que les fleurs de l'arbre s'accordent avec le Saint Esprit, il convient que le Saint Esprit procĂšde du PĂšre et du gentil dit – Pourquoi du Saint Esprit ne procĂšde pas une autre personne qui lui serait Ă©gale en bontĂ©, grandeur,et cƓtera ? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – De mĂȘme que tu te sens achevĂ© en tant qu'ĂȘtre humain et que rien ne manque Ă  ton ĂȘtre d'homme, de mĂȘme, et bien mieux encore de façon incomparable, le PĂšre comprend en lui-mĂȘme, dans le Fils et dans le Saint Esprit, une si grande perfection de bontĂ© et de grandeur qu'il ne dĂ©sire ni ĂȘtre pĂšre d'un autre fils ni qu'un autre saint esprit procĂšde de lui; s'il en Ă©tait autrement, il dĂ©sirerait une superfluitĂ©. Cette mĂȘme perfection, le Fils et le Saint Esprit l'ont aussi. C'est pourquoi elle se conserve dans les fleurs de l'arbre et dans chacune des personnes de la trinitĂ©. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait qu'il n'y aurait aucune perfection de bontĂ©, de grandeur, et cƓtera, ni dans les personnes ni dans les fleurs. C'est pourquoi il convient qu'il n'y ait pas dans la divine essence plus d'une paternitĂ©, d'une filiation et d'une personne du Saint gentil dit – Je te demande de me dire si le PĂšre, aimant et comprenant le Fils, engendre le Saint Esprit; si le Saint Esprit procĂšde du Fils, celui-ci aimant et comprenant le PĂšre; si le PĂšre engendre le Fils, en comprenant et en aimant le Saint Esprit. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Le Fils en totalitĂ© est engendrĂ© par le PĂšre en totalitĂ©, et le Saint Esprit en totalitĂ© procĂšde du PĂšre en totalitĂ© et du Fils en totalitĂ©. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, la totalitĂ© susdite ne s'accorderait pas avec les fleurs des arbres, et la perfection leur serait contraire, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© dĂ©montre, suivant la condition des fleurs, que la totalitĂ© est telle que tu la demandes.– Dis-moi, chrĂ©tien, pourquoi y a-t-il en Dieu une trinitĂ© de personnes? Sans trinitĂ© n'y aurait-il pas perfection de Dieu? Deux personnes ne suffiraient-elles pas pour tout ce Ă  quoi suffisent trois personnes? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Il est manifeste que la trinitĂ© doit ĂȘtre en Dieu, comme nous l'avons dĂ©jĂ  prouvĂ© par les fleurs des arbres; et disons encore que l'ĂȘtre des crĂ©atures s'accorde mieux aux nombres un et trois qu'avec un autre nombre, car toute crĂ©ature est une substance en trois individus dont elle est composĂ©e. Ainsi un corps ne pourrait ĂȘtre un, sans ĂȘtre long, large et profond; de mĂȘme la longueur, la largeur et la profondeur ne pourraient ĂȘtre ensemble sans qu'il y ait un corps. Et puisque les nombres un et trois rĂ©alisent le meilleur accord possible dans les crĂ©atures, il convient que cet accord soit en Dieu, dont l'ĂȘtre est plus parfait que celui des crĂ©atures. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'ĂȘtre et le nombre s'accorderaient mieux en la crĂ©ature qu'en Dieu, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© signifie que Dieu doit ĂȘtre une seule essence en trois personnes, ni plus ni moins. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas concordance entre les fleurs du premier arbre, et les conditions de cet arbre ne pourraient pas ĂȘtre gentil demanda si une personne pouvait ĂȘtre en Dieu plus noble qu'une autre, si en Dieu une personne pouvait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  une autre et si chaque personne en Dieu Ă©tait par elle-mĂȘme. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Si une personne Ă©tait plus noble qu'une autre, l'imperfection serait plus noble en elle; et si en Dieu une personne pouvait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  une autre, l'unicitĂ© de Dieu pourrait ĂȘtre sans trinitĂ©, et nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© que la trinitĂ© doit ĂȘtre en Dieu. Si chaque personne n'Ă©tait pas en Dieu tout en Ă©tant par elle-mĂȘme, il n'y aurait pas de perfection en bontĂ©, grandeur, et cƓtera ; donc chacune est en Dieu tout en Ă©tant par gentil demanda au chrĂ©tien si les sages qui Ă©taient avec lui comprenaient ce qu'il croyait ĂȘtre en Dieu la trinitĂ©. Et le chrĂ©tien rĂ©pondit en disant – Les juifs et les sarrasins ne comprennent pas la trinitĂ© Ă  laquelle nous croyons et croient que nous croyons en une autre trinitĂ© Ă  laquelle nous ne croyons pas et qui n'est pas en Dieu. C'est pourquoi nous ne sommes pas en accord avec eux, ni eux avec nous. Mais s'ils comprenaient la trinitĂ© que nous croyons ĂȘtre en Dieu, la force du raisonnement et la concordance des fleurs du premier arbre et les conditions de celui-ci les amĂšneraient Ă  concevoir la vĂ©ritĂ© de la sainte trinitĂ© de notre seigneur cinquiĂšme article. De la crĂ©ationLe chrĂ©tien regarda les cinq arbres et voulut cueillir des fleurs pour prouver la crĂ©ation au gentil. Mais le gentil dit qu'il Ă©tait inutile de lui prouver la crĂ©ation du monde, car le juif l'avait assez prouvĂ©e. Aussi le chrĂ©tien abandonna-t-il l'idĂ©e de prouver cet article, et il cueillit des fleurs pour prouver l'article suivant, celui de la sixiĂšme article. De la recrĂ©ation1. BontĂ© et charitĂ©Le chrĂ©tien dit au gentil – Dans le non-ĂȘtre, il n'y a nul bien, car s'il y en avait, il s'ensuivrait que ce ne serait rien. Or, si Dieu fait quelque bien Ă  partir du non-ĂȘtre, la grande bontĂ© de Dieu est vue comme Ă©tant plus grande en Ɠuvrant ainsi qu'en faisant d'un bien un autre bien. Mais si Dieu unissait Ă  lui-mĂȘme quelque bien qui fĂ»t issu d'un autre bien et faisait en sorte que ce bien fĂ»t une seule personne avec lui-mĂȘme, il s'ensuivrait que dans le bien qui lui serait identique et dans celui d'oĂč ce bien serait issu rĂ©siderait un bien plus grand que le bien créé Ă  partir du non-ĂȘtre. Cela tient Ă  la noblesse du bien divin, du bien qui s'unit Ă  Dieu et du bien d'oĂč est issu ce bien uni au bien divin. Car le bien qui est créé Ă  partir du non-ĂȘtre est uniquement un en tant que crĂ©ation, alors que le bien de Dieu et le bien uni au bien divin, c'est-Ă -dire l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, et le bien d'oĂč est issue l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, Ă  savoir Notre Dame sainte Marie, sont trois biens; et c'est pourquoi le bien qui est en cette Ɠuvre est plus grand que ne le serait le bien créé Ă  partir du non-ĂȘtre. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, la bontĂ©, la grandeur, l'Ă©ternitĂ© et les autres fleurs de Dieu seraient contre la perfection et la supĂ©rioritĂ©, ce qui est impossible, car, si c'Ă©tait possible, l'infĂ©rioritĂ© et l'imperfection s'accorderaient avec les fleurs du premier arbre, ce qui est as compris, gentil, que, d'aprĂšs les conditions du premier arbre, la plus grande noblesse que l'homme puisse penser et comprendre consiste Ă  connaĂźtre Dieu; car autrement les fleurs de l'arbre, la pensĂ©e et l'entendement humain ne s'accorderaient pas. Or, connaĂźtre que Dieu est crĂ©ateur de tout ce qui est, c'est connaĂźtre la grande bontĂ© de Dieu; et dire et penser et connaĂźtre que Dieu veut ĂȘtre une seule et mĂȘme chose avec quelque bien créé, c'est mieux connaĂźtre et aimer le bien de Dieu et le bien uni Ă  lui; et ainsi est mieux signifiĂ©e la grande bontĂ© de Dieu en infinie grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera. Et parce qu'on peut affirmer, d'aprĂšs les conditions de l'arbre, ce par quoi la grande bontĂ© de Dieu se manifeste le mieux, on peut affirmer la re-crĂ©ation qui a Ă©tĂ© faite avec le bien que Dieu a en lui-mĂȘme et avec le bien qu'il a uni Ă  lui-mĂȘme; ce bien, il le prend Ă  un autre bien créé, c'est-Ă -dire Notre Dame sainte le rien il n'y a ni faute ni pĂ©chĂ©. Car, s'il y en avait, le rien serait quelque chose. Donc, enlever la faute et le pĂ©chĂ© de quelque bien est une plus grande chose que crĂ©er une chose Ă  partir de rien, puisqu'il est vrai que la faute et le pĂ©chĂ© sont opposĂ©s au bien et au mĂ©rite. S'il convient que Dieu connaisse la crĂ©ation, ce qui n'est pas faire un aussi grand bien qu'enlever la faute et le pĂ©chĂ© d'un bien, combien plus il convient que Dieu connaisse qu'il a re-créé du bien lĂ  oĂč Ă©taient la faute et le pĂ©chĂ©! Et puisque le bien est plus grand dans la re-crĂ©ation que dans la crĂ©ation, ainsi il convient qu'il ait un plus grand bien Ă  re-crĂ©er qu'Ă  crĂ©er le bien Ă  partir de rien. Ce plus grand bien est l'union du bien créé avec le bien incréé, de sorte que le bien créé, corrompu par la faute et le pĂ©chĂ©, est re-créé et Ă©levĂ© par l'union avec le bien incréé. Comme une plus grande et meilleure Ɠuvre signifie et dĂ©montre mieux la grande bontĂ© de notre seigneur Dieu que l'Ɠuvre moindre, ainsi pour cette dĂ©monstration majeure de la grande bontĂ© de Dieu la re-crĂ©ation est reprĂ©sentĂ©e Ă  l'entendement humain qui en a alors connaissance; cette re-crĂ©ation est l'union du vertueux fils de notre dame sainte Marie, vierge glorieuse, bĂ©nie soit-elle!, avec le Fils de Dieu. Par cette union et par la passion de l'humaine nature de JĂ©sus Christ, le monde a Ă©tĂ© recréé du pĂ©chĂ© originel dĂ» Ă  notre premier pĂšre, c'est-Ă -dire Adam, qui dĂ©sobĂ©it Ă  Dieu et nous valut Ă  tous d'ĂȘtre mortels, d'avoir faim et soif, chaud et froid, ignorance, et beaucoup d'autres dĂ©fauts, que nous n'aurions pas eus si Adam n'avait pas pĂ©chĂ©. Et si le Fils de Dieu ne s'Ă©tait pas incarnĂ© et n'Ă©tait pas mort comme un homme, nous serions tous perdurablement dans le feu de l'enfer. Mais par la saintetĂ© de l'union du Fils de Dieu et de la nature humaine de JĂ©sus Christ, qui sont seulement une personne, et par la saintetĂ© du sang prĂ©cieux que JĂ©sus Christ a rĂ©pandu sur la croix pour re-crĂ©er le monde, nous sommes dĂ©livrĂ©s, nous tous qui croyons en la re-crĂ©ation, du pouvoir du diable et nous sommes appelĂ©s Ă  la gloire qui n'a pas de Pouvoir et charitĂ©Le chrĂ©tien dit au gentil – Il est certain que Dieu a créé les crĂ©atures et leurs propriĂ©tĂ©s pour signifier son grand pouvoir et sa grande charitĂ©. Ainsi il a donnĂ© au feu la propriĂ©tĂ© de s'Ă©tendre Ă  l'infini en brĂ»lant du bois, Ă  condition que lui soit donnĂ©e une quantitĂ© infinie de bois dans un lieu infini qui s'accorde avec le feu, si le lieu oĂč nous sommes le permet. Mais parce que le feu n'a pas une matiĂšre infinie, il ne brĂ»le pas indĂ©finiment. Or, si un corps comme le feu, qui est une crĂ©ature finie et limitĂ©e, a ce pouvoir et cette propriĂ©tĂ© et s'il ne les a pas de lui-mĂȘme mais de Dieu qui les lui a donnĂ©s, combien plus Dieu a le pouvoir de faire exister dans la crĂ©ature un bien infini, Ă  condition que la crĂ©ature puisse le recevoir! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la volontĂ© de Dieu et son pouvoir seraient contraires et que Dieu aurait donnĂ© un plus grand pouvoir au feu qu'Ă  lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Si Dieu a créé une crĂ©ature et fait que cette crĂ©ature est meilleure que toutes les autres et a un plus grand pouvoir, savoir et vouloir que toutes les autres crĂ©atures, Ă  plus forte raison il crĂ©erait une crĂ©ature infinie en pouvoir, sagesse et charitĂ©, si la crĂ©ature pouvait recevoir ces qualitĂ©s, ce qui ne serait pas le cas si Dieu ne faisait pas une telle crĂ©ature. Et parce que le pouvoir et la charitĂ© de Dieu sont beaucoup mieux dĂ©montrĂ©s lorsqu'il accomplit un bien infini dans la crĂ©ature, Ă  condition que la crĂ©ature puisse le recevoir, pour cette raison Dieu a fait une crĂ©ature plus noble et plus vertueuse que toutes les autres crĂ©atures. Et parce que cette crĂ©ature peut ĂȘtre meilleure que toutes les autres crĂ©atures, elle ne fait qu'un avec la nature de Dieu et elle est plus proche d'ĂȘtre infinie en vertu, si elle en Ă©tait capable, que si elle n'Ă©tait pas jointe ni unie au pouvoir et Ă  la charitĂ© de Dieu. Et afin que Dieu manifeste le mieux son pouvoir et sa charitĂ©, il est clair par cette affirmation qui s'accorde avec l'ĂȘtre contre son contraire, la nĂ©gation, que la re-crĂ©ation que nous cherchons Ă  prouver est le pouvoir créé et la charitĂ© créée sont dans l'homme créé qui est une personne avec la personne incréée, il y a un plus grand accord de pouvoir et d'amour entre l'ĂȘtre incréé et l'ĂȘtre créé que si la personne incréée et la personne créée n'Ă©taient pas une seule personne. Et parce qu'il est Ă©tabli que les vertus incréées et les vertus créées s'accordent le mieux et qu'il est impossible qu'elles s'opposent, ainsi l'union de la personne créée et de la personne incréée est manifestĂ©e; ainsi est dĂ©montrĂ©e et reprĂ©sentĂ©e la Perfection et gourmandise– RecrĂ©er est une plus grande chose que crĂ©er. Car Dieu crĂ©a Adam, mais Adam tomba dans le pĂ©chĂ© de gourmandise en mangeant du fruit et il tomba dans le pĂ©chĂ© d'orgueil en dĂ©sobĂ©issant Ă  Dieu. L'humanitĂ© de JĂ©sus Christ ne put tomber dans aucun pĂ©chĂ©. Or, l'Ɠuvre oĂč ne peut se produire aucun pĂ©chĂ© est plus noble et plus parfaite que celle oĂč il peut s'en produire; et plus l'Ɠuvre est parfaite, plus elle est contraire Ă  la faute et au pĂ©chĂ©. Comme il en est donc ainsi et comme l'homme qui est uni Ă  Dieu peut ĂȘtre plus contraire Ă  la gourmandise et Ă  l'orgueil que celui qui n'est pas uni Ă  Dieu, ainsi l'homme qui est plus contraire au pĂ©chĂ© est d'autant plus parfait. Et plus grande est sa perfection, mieux est signifiĂ©e en elle la perfection de Dieu. Pour que la perfection de Dieu soit dĂ©montrable, il convient qu'il en soit ainsi; ainsi la re-crĂ©ation est dĂ©montrable en cette plus grande manifestation de perfection de Dieu s'accorde mieux Ă  pardonner qu'Ă  crĂ©er. Car il est plus grand de pardonner une faute que de crĂ©er, puisqu'il est Ă©vident que le rien n'est pas contraire Ă  Dieu mais que la faute lui est contraire. Si le pĂ©chĂ© d'Adam est gĂ©nĂ©ral, la faute est plus grande que s'il est particulier. Plus le pĂ©chĂ© provoque une grande blessure, plus la misĂ©ricorde qui pardonne et guĂ©rit un pĂ©chĂ© gĂ©nĂ©ral manifeste une plus grande le pĂ©chĂ© n'Ă©tait pas gĂ©nĂ©ral, la perfection de Dieu s'accorderait avec la bontĂ©, grandeur, pouvoir, et cƓtera, qui crĂ©ent le bien gĂ©nĂ©ral, et elle ne s'accorderait pas avec la misĂ©ricorde qui pardonne une faute gĂ©nĂ©rale. Parce que la perfection de Dieu et la misĂ©ricorde constituent une seule et mĂȘme chose, puisqu'il est vrai que tout ce qui est en Dieu est une seule et mĂȘme chose, ainsi il est signifiĂ© qu'il y a dans le genre humain une faute gĂ©nĂ©rale. Ce qui montre que l'Ɠuvre de misĂ©ricorde guĂ©rit une blessure gĂ©nĂ©rale et ce qui prouve la Foi et espĂ©rance– La foi est la vertu par laquelle l'homme croit en Dieu et en la gloire du paradis. Et l'espĂ©rance est la vertu par laquelle l'homme a confiance en la misĂ©ricorde de Dieu et en sa justice. Or, de mĂȘme que toi, gentil, tu vois avec les yeux de ton corps les choses corporelles, avec la foi et l'espĂ©rance qui sont les yeux spirituels l'homme voit spirituellement les Ɠuvres de Dieu. Et plus grandes sont la foi et l'espĂ©rance, mieux l'homme voit les Ɠuvres de Dieu. Si Dieu a voulu ĂȘtre homme et a souffert la mort pour l'homme et pour re-crĂ©er l'homme, la foi et l'espĂ©rance en sont plus grandes que si Dieu n'avait pas Ă©tĂ© homme et n'Ă©tait pas mort pour l'homme. Car, plus Dieu agit au bĂ©nĂ©fice de l'homme, plus grandes sont la foi et l'espĂ©rance de l'homme contre l'incroyance et la dĂ©sespĂ©rance qui sont des vices, des fautes et des pĂ©chĂ©s. Et parce qu'une plus grande foi et une plus grande espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre qu'une foi et une espĂ©rance moindres, ainsi, selon les conditions des arbres, ce qui est la cause d'une plus grande foi et d'une plus grande espĂ©rance s'accorde avec l'ĂȘtre; ainsi est prouvĂ©e la re-crĂ©ation sur laquelle tu me Justice et colĂšre– Tout le plus grand don que Dieu puisse faire Ă  la crĂ©ature et le plus grand don que la crĂ©ature puisse recevoir, c'est de faire une seule chose avec Dieu lui-mĂȘme et de vouloir, par cette re-crĂ©ation et cette exaltation, souffrir la plus grande passion et la plus grande mort que puisse souffrir une crĂ©ature. Si Dieu est homme pour re-crĂ©er le monde et si cet homme est mort pour la justice afin de rĂ©concilier le lignage humain avec la colĂšre de Dieu que l'homme a mĂ©ritĂ©e par le pĂ©chĂ© du premier pĂšre, la justice en est plus grande et la colĂšre moins forte. Et parce que la plus grande justice et l'ĂȘtre s'accordent et que la moins forte colĂšre s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la plus forte colĂšre, ainsi, en cette supĂ©rioritĂ© et cette infĂ©rioritĂ© susdites, la re-crĂ©ation est signifiĂ©e, selon les conditions des arbres. La justice est plus grande quand c'est un roi qui esCommence le premier livrequi est sur Dieu et la rĂ©surrection.[Les trois sages parlent alors. Ils prouvent, de façon trĂšs cohĂ©rente, l'existence de Dieu par des raisons d'ordre philosophique, thĂ©ologique et Ă©thique. Leur discours ne s'Ă©loigne pas de la mĂ©thode recommandĂ©e par Dame Intelligence. Ils s'accordent sur leur monothĂ©isme commun. Le gentil est philosophe; les trois sages, eux-mĂȘmes philosophes, doivent donc fonder leur dĂ©monstration sur des idĂ©es communes Ă  eux qui connaissent Dieu et au gentil qui l'ignore. Il suffit qu'il y ait entente sur une idĂ©e. Cette idĂ©e, c'est l'argument ontologique, propre Ă  saint Anselme de la fin du xie siĂšcle, selon lequel Dieu est le bien surĂ©minent, tel que rien de plus grand ne se puisse penser. Les sages posent en effet la nĂ©cessitĂ© de l'existence rĂ©elle de l'ĂȘtre par excellence, Ă  la suite de Dame Intelligence qui a Ă©noncĂ© en des termes anselmiens les conditions du premier arbre or, l'agencement de l'arbre des vertus incréées, coessentielles de Dieu, ne conditionne-t-il pas prĂ©cisĂ©ment les autres arbres? Les trois sages montrent que l'ĂȘtre par excellence ne saurait exister sans possĂ©der coessentiellement les vertus du premier arbre considĂ©rĂ©es, elles aussi, absolument. L'Ăąme, dont ils prouvent ensuite l'immortalitĂ©, tend Ă  rĂ©aliser au plus haut degrĂ© de perfection possible les vertus dont elle a l'idĂ©e. Parmi les fleurs du premier arbre, l'amour est l'amour du propre ĂȘtre, Ă©tant et devenant; c'est le penchant opposĂ© Ă  la tendance au nĂ©ant, hĂ©ritage nĂ©cessaire de toute crĂ©ature finie, selon Lulle, qui angoisse le gentil.]Du premier arbre1. BontĂ© et grandeurLe sage dit – C'est une Ă©vidence pour l'entendement humain que le bien et la grandeur s'accordent avec l'ĂȘtre, car plus le bien est grand, mieux il s'accorde avec l'essence ou la vertu, ou avec les deux. Le mal et la petitesse, contraires au bien et Ă  la grandeur, s'accordent avec le non-ĂȘtre, car plus le mal est grand, plus il s'accorde avec le plus petit ĂȘtre. S'il n'en Ă©tait pas ainsi et si le contraire Ă©tait vrai, chacun prĂ©fĂšrerait naturellement le non-ĂȘtre Ă  l'ĂȘtre et le mal au bien, et au plus grand bien chacun prĂ©fĂšrerait le moindre, et le moins grand ĂȘtre au plus grand ĂȘtre, ce qui n'est pas vrai, comme la raison le dĂ©montre Ă  l'entendement humain et comme la vue corporelle le manifeste dans les choses visibles1.– Seigneur, dit le sage au gentil, vous constatez que tout le bien qui est dans les plantes, dans les choses vivantes et dans tous les autres objets de ce monde est limitĂ© et fini. Si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait qu'aucun bien ne s'accorderait avec l'ĂȘtre infini et que tout le bien existant s'accorderait avec l'ĂȘtre fini et limitĂ©; et l'ĂȘtre infini et le non-ĂȘtre s'accorderaient. Or le bien fini s'accorde avec le non-ĂȘtre et le bien infini s'accorde avec le plus grand ĂȘtre, et ceci est vrai parce que l'infinitude et la grandeur s'accordent ainsi il est signifiĂ© et dĂ©montrĂ© que si le bien fini, qui est moindre et qui s'accorde avec le non-ĂȘtre, est en l'ĂȘtre, l'existence d'un ĂȘtre infini, qui est en l'ĂȘtre, est beaucoup plus nĂ©cessaire, de façon incomparable. Et ce bien, bel ami, est notre Seigneur Dieu, qui est souverain bien et tous les biens, sans l'ĂȘtre duquel s'ensuivraient toutes les contradictions Grandeur et Ă©ternité– Si l'Ă©ternitĂ© n'Ă©tait rien, nĂ©cessairement il conviendrait que tout ce qui existe ait un commencement; et si tout ce qui existe avait un commencement, il s'ensuivrait que le commencement serait commencement de lui-mĂȘme; et ainsi, bel ami, dit le sage au gentil, vous voyez que la raison n'accepte pas cela, car il faut que tout ce qui a un commencement prenne son commencement d'une chose qui n'a ni commencement ni fin, qui est le Dieu de gloire, que nous vous dĂ©signons par ces paroles Vous voyez que le ciel est mobile et entoure la terre, jour et nuit; or, il faut que tout ce qui est mobile soit limitĂ© et fini quantitativement; et ainsi vous voyez que la quantitĂ© de ce monde est finie. Or, comme l'Ă©ternitĂ© ne s'accorde ni avec un commencement ni avec une fin, car, si elle avait commencement et fin, elle ne pourrait ĂȘtre Ă©ternitĂ©, pour cette raison il est dĂ©montrĂ© que l'Ă©ternitĂ© s'accorde beaucoup mieux avec la grandeur infinie qu'avec le monde qui est fini et limitĂ© en quantitĂ©. Et ainsi, comme la quantitĂ© du monde s'accorde avec la limitation, elle s'accorde avec le commencement; et elle s'accorderait avec la fin, c'est-Ă -dire avec le non-ĂȘtre, si elle n'Ă©tait pas soutenue par la grandeur Ă©ternelle et infinie qui lui a donnĂ© son commencement. Or, comme il en est ainsi, donc il est dĂ©montrĂ© que l'Ă©ternitĂ©, qui s'accorde mieux avec la grandeur infinie qu'avec la grandeur finie, est le Dieu que nous EternitĂ© et pouvoir– Il est certain que l'Ă©ternitĂ© et le pouvoir s'accordent avec l'ĂȘtre, car, si ce qui est Ă©ternel n'avait pas le pouvoir d'ĂȘtre Ă©ternel, il s'ensuivrait que par dĂ©faut de pouvoir il ne serait pas Ă©ternel. Et si l'Ă©ternitĂ© n'avait pas par son propre pouvoir l'Ă©ternitĂ© de l'ĂȘtre et si elle n'Ă©tait pas soutenue en son ĂȘtre par un pouvoir Ă©ternel, il s'ensuivrait qu'un plus grand pouvoir serait dans les choses qui ont un commencement que dans ce qui est Ă©ternel, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est prouvĂ© l'ĂȘtre de Dieu, qui est Ă©ternel par son propre pouvoir d'oĂč sortent influence et grĂące pour les Ăąmes des hommes et pour les anges d'une durĂ©e gentil rĂ©pondit en disant qu'il Ă©tait possible que le monde fĂ»t Ă©ternel et qu'il eĂ»t de lui-mĂȘme pouvoir d'ĂȘtre Ă©ternel. Mais le sage dĂ©truisit son raisonnement en lui disant que, de mĂȘme que le monde par dĂ©faut de pouvoir manquait d'avoir la quantitĂ© infinie, de mĂȘme par dĂ©faut de pouvoir il Ă©tait Ă©vident que sa quantitĂ© Ă©tait terminĂ©e et finie, Ă  la diffĂ©rence de l'Ă©ternitĂ© qui n'a ni fin ni Pouvoir et sagesseIl est vrai que pouvoir et sagesse s'accordent avec l'ĂȘtre; car, sans pouvoir, la sagesse n'aurait pas le pouvoir d'ĂȘtre. Or, ainsi que le pouvoir et la sagesse s'accordent avec l'ĂȘtre, leurs contraires, c'est-Ă -dire le dĂ©faut de pouvoir et l'ignorance, s'accordent avec le non-ĂȘtre. Car, s'ils s'accordaient avec l'ĂȘtre, il s'ensuivrait que le pouvoir et la sagesse s'accorderaient avec le non-ĂȘtre. Et s'il en Ă©tait ainsi, naturellement les choses qui ont pouvoir et sagesse dĂ©sireraient avoir dĂ©faut de pouvoir et ignorance, afin d'avoir l'ĂȘtre; et cela n'est pas vrai. Donc, si le dĂ©faut de pouvoir et l'ignorance sont dans l'ĂȘtre, ils ne sauraient s'accorder avec le non-ĂȘtre; combien davantage il convient que le pouvoir et la sagesse aient l'ĂȘtre en une chose oĂč il n'y a ni dĂ©faut de pouvoir ni ignorance. Cette chose est Dieu, car en toutes les autres choses il y a dĂ©faut de pouvoir parfait et de parfaite Sagesse et amour– Sagesse et amour s'accordent avec l'ĂȘtre, car, plus la sagesse sait dans l'ĂȘtre, plus l'amour peut aimer cet ĂȘtre. D'une autre maniĂšre, la sagesse et l'amour sont en dĂ©saccord avec l'ĂȘtre, lorsque la sagesse sait l'ĂȘtre que l'amour n'aime pas et lorsque la sagesse sait telle chose que l'amour ne voudrait pas qu'elle sĂ»t et lorsque la sagesse sait que telle chose qui est digne d'ĂȘtre aimĂ©e n'est pas aimĂ©e par l'amour et lorsque la sagesse sait que telle chose qui est indigne d'ĂȘtre aimĂ©e est aimĂ©e par l' autre maniĂšre, la sagesse et l'amour ne s'accordent pas dans l'ĂȘtre, car, ce que la sagesse ne peut savoir, l'amour peut l'aimer par la lumiĂšre de la foi; et la sagesse saura par une volontĂ© mesurĂ©e telle chose qu'elle ne peut savoir par une trop grande ferveur ni par une trop petite volontĂ©. Or, comme la sagesse et l'amour s'accordent avec l'ĂȘtre et se contrarient dans l'ĂȘtre, une telle sagesse et un tel amour doivent ĂȘtre dans l'ĂȘtre humain. Combien plus il convient qu'ils aient l'ĂȘtre dans une chose en laquelle ils s'accordent et ne s'opposent pas! Cette chose est Dieu. Et si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait que la sagesse et l'amour ne s'accorderaient pas mieux avec l'ĂȘtre dans lequel ils ne peuvent s'opposer, qu'avec l'ĂȘtre dans lequel ils peuvent s'opposer. Et comme cela est impossible, cette impossibilitĂ© prouve que Dieu Amour et perfection– L'amour et la perfection s'accordent avec l'ĂȘtre. L'ĂȘtre et la perfection s'accordent; le non-ĂȘtre et le dĂ©faut s'accordent. Si le non-ĂȘtre et le dĂ©faut s'accordent avec l'ĂȘtre et l'accomplissement chez l'homme et les autres crĂ©atures de ce monde, combien plus encore, de façon incomparable, faut-il que l'ĂȘtre et la perfection s'accordent en ce qui Ă©chappe au non-ĂȘtre et au dĂ©faut! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, l'ĂȘtre et la perfection ne pourraient s'accorder en rien sans leurs contraires, Ă  savoir le non-ĂȘtre et le dĂ©faut. Or cela est impossible; et cette impossibilitĂ© dĂ©montre Ă  l'entendement humain que Dieu est celui en qui le non-ĂȘtre et le dĂ©faut ne sont pas et en qui sont l'ĂȘtre et la perfection. Chez l'homme et chez toutes les autres choses il y a du non-ĂȘtre, car il y eut un temps oĂč elles ne furent point, et il y a en elles des dĂ©faillances, car leur achĂšvement n'est pas total. Mais il y a en elles une certaine perfection, parce qu'elles sont dans l'ĂȘtre et, par rapport au non-ĂȘtre, leur ĂȘtre est l'amour et la perfection ne pouvaient s'accorder chez aucun ĂȘtre sans le non-ĂȘtre et le dĂ©faut, il appartiendrait Ă  la nature de l'amour d'aimer autant le dĂ©faut que la perfection, car sans dĂ©faut il ne pourrait avoir ni l'ĂȘtre ni la perfection. Et cela n'est pas vrai. Il vous est donc ainsi signifiĂ© que Dieu est, en qui l'amour, l'ĂȘtre et la perfection s'accordent avec l'ĂȘtre, sans non-ĂȘtre et sans dĂ©faut. Et si l'amour et la perfection s'accordent en l'ĂȘtre affectĂ© de quelque privation, c'est-Ă -dire de non-ĂȘtre et de dĂ©faut, c'est par l'influence, c'est-Ă -dire par l'abondance, de Dieu qui s'accorde avec l'ĂȘtre et la perfection, sans non-ĂȘtre et sans les six fleurs susdites nous avons prouvĂ© et signifiĂ© l'ĂȘtre de Dieu, et, en prouvant l'ĂȘtre de Dieu, nous avons prouvĂ© qu'en lui sont les fleurs susdites, sans lesquelles Dieu ne pourrait avoir l'ĂȘtre. Parce qu'il est Dieu, il s'ensuit par nĂ©cessitĂ© que les fleurs sont ses vertus. Ainsi, de mĂȘme que nous avons prouvĂ© l'ĂȘtre de Dieu par les fleurs susdites, Ă©galement nous pourrions prouver cela par les autres fleurs de l'arbre. Mais, comme nous voulons rendre ce livre le plus court qu'il est possible et comme nous avons Ă  prouver la rĂ©surrection, pour cela il ne convient pas que nous dĂ©veloppions par les autres fleurs de cet arbre des exemples de l'ĂȘtre de Dieu. Et par cinq fleurs de cet arbre nous voulons prouver la rĂ©surrection, laquelle nous pourrions prouver par les autres fleurs qui sont en l'arbre. Mais, en ce qui concerne l'essence de Dieu, nous ne disons pas que les fleurs du premier arbre aient aucune diversitĂ©; mais, en ce qui nous concerne, il est vrai qu'elles se montrent de diverses façons Ă  notre BontĂ© et Ă©ternité– La bontĂ© de Dieu est Ă©ternelle et l'Ă©ternitĂ© de Dieu est la bontĂ© de Dieu. Or, comme l'Ă©ternitĂ© est un beaucoup plus grand bien que ce qui n'est pas Ă©ternel, si Dieu a créé le corps de l'homme pour ĂȘtre perdurable, la plus grande bontĂ© est la fin et c'est pourquoi Dieu a créé le corps de l'homme, et ce ne serait pas le cas si le corps avait une fin qui fĂ»t le non-ĂȘtre et pouvait ne plus ĂȘtre. Or, comme c'est le cas, si le corps de l'homme ressuscite et dure toujours aprĂšs la rĂ©surrection, la bontĂ© de Dieu et son Ă©ternitĂ© seront manifestĂ©es dans la plus grande noblesse et dans la plus grande Ɠuvre qui soient. Et selon les conditions des arbres, il convient que la plus grande noblesse soit reconnue en Dieu, et c'est pourquoi il convient de façon nĂ©cessaire, selon la divine influence Ă©ternelle, qu'il soit ordonnĂ© que par cette influence viennent grĂące et bĂ©nĂ©diction sur le corps humain, par lesquelles il ait rĂ©surrection et soit perdurable pour Grandeur et pouvoir– Dans la nature la grandeur et le pouvoir s'accordent, puisque naturellement un grain de semence redevient l'herbe ou l'arbre de son espĂšce; mais il ne redevient pas cet arbre mĂȘme, mais un autre arbre. La mĂȘme chose se produit dans la gĂ©nĂ©ration des hommes, des animaux et des oiseaux, car naturellement l'homme vient d'un homme et d'une femme par gĂ©nĂ©ration, et un animal d'un autre, mais il ne redevient pas ce mĂȘme homme, qui est mort, mais un autre homme et un autre animal. Si la nature avait un si grand pouvoir que ce mĂȘme homme, ce mĂȘme animal et ce mĂȘme arbre qui sont morts puissent redevenir vivants, elle aurait un plus grand pouvoir que celui qu'elle a effectivement. Si Dieu ne ressuscitait pas ce mĂȘme homme qui est mort, il ne dĂ©montrerait pas que son pouvoir est plus grand que celui de la nature; comme son pouvoir est plus grand que celui de la nature, s'il n'agissait pas pour que son pouvoir fĂ»t jugĂ© comme plus grand que celui de la nature, ce serait contraire Ă  son pouvoir mĂȘme, Ă  son amour, Ă  sa perfection, Ă  sa bontĂ© et Ă  sa sagesse, et aux autres fleurs des arbres, ce qui ne peut convenir. Ainsi est-il manifestĂ© que la rĂ©surrection aura lieu et que ton corps mĂȘme ressuscitera pour manifester que Dieu a un plus grand pouvoir que la le gentil eut entendu ces paroles, il se remĂ©mora les autres dĂ©monstrations susdites; son Ăąme qui Ă©tait tourmentĂ©e commença Ă  s'apaiser et son cƓur commença Ă  se rĂ©jouir. C'est pourquoi il demanda au sage si les bĂȘtes et les oiseaux ressusciteraient. Et le sage rĂ©pondit nĂ©gativement, car les bĂȘtes ni les oiseaux n'ont de raisonnement ni de libre arbitre; s'ils ressuscitaient, Dieu agirait contre sa justice et sa sagesse, et cela est contraire aux conditions des EternitĂ© et sagesse– Selon ce que nous avons dĂ©jĂ  dit, Ă©ternitĂ© et pouvoir s'accordent, et pouvoir et sagesse s'accordent. C'est pourquoi il convient par nĂ©cessitĂ© que l'Ă©ternitĂ© et la sagesse s'accordent, car, si elles se contrariaient en Dieu, il faudrait que l'Ă©ternitĂ© fĂ»t contre le pouvoir qui s'accorde avec la sagesse et que la sagesse fĂ»t contre l'Ă©ternitĂ© qui s'accorde avec le pouvoir, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que l'Ă©ternitĂ© et la sagesse s'accordent; par cet accord se manifeste que Dieu se sait lui-mĂȘme Ă©ternellement sage en justice; car, s'il se savait injuste, il ne pourrait pas se savoir Ă©ternellement sage. Les hommes mauvais sont nombreux et Dieu ne les punit pas en ce monde; les saints hommes sont nombreux en ce monde, par leur amour de Dieu et par leurs Ɠuvres de charitĂ© et de justice, Ă  faire pĂ©nitence et Ă  supporter la faim, la soif, la chaleur, le froid, les persĂ©cutions et la mort et ils ne sont pas rĂ©compensĂ©s en ce monde. Telle est la signification de la rĂ©surrection de mĂȘme que l'homme est ce qu'il fait en ce monde de bien ou de mal, de mĂȘme la justice doit rĂ©compenser ou punir ce qui est de l'homme; l'homme ne serait pas tel sans son corps d'homme et la justice ne serait pas rendue Ă  l'homme si elle ne tenait pas compte du corps de l'homme. Alors la justice ne s'accorderait pas avec les fleurs de cet arbre et les fleurs seraient contraires les unes aux autres, si la rĂ©surrection n'Ă©tait Pouvoir et amour– Seigneur, dit le sage au gentil, autant l'amour qui est en l'homme veut vouloir, autant il peut aimer; mais autant il peut vouloir, autant il ne peut avoir. Ainsi est-il dĂ©montrĂ© que son vouloir peut plus aimer qu'avoir ce qu'il veut aimer. Or, si en l'homme le pouvoir et l'amour s'accordaient, de sorte que tout ce que la volontĂ© pouvait vouloir, elle pouvait l'avoir, il s'ensuivrait qu'un plus grand accord et une plus grande perfection et une plus grande Ă©galitĂ© seraient en l'homme, ce qui ne s'accorde pas avec le fait que le vouloir n'a pas le pouvoir d'avoir tout ce qu'il peut vouloir. Comme le plus grand accord, la plus grande perfection et la plus grande Ă©galitĂ© s'accordent mieux avec l'ĂȘtre que les plus petits accord, perfection et Ă©galitĂ©, il s'ensuit que, si dans l'ĂȘtre il y a plus petit accord, perfection et Ă©galitĂ©, il y a aussi plus grands accord, perfection et Ă©galitĂ©. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait une incompatibilitĂ© entre l'ĂȘtre et le plus grand, la perfection et l'Ă©galitĂ©, et une meilleure compatibilitĂ© entre l'ĂȘtre et le plus petit, le dĂ©faut et l'inĂ©galitĂ©, ce qui est impossible. Car, si cela Ă©tait possible, le plus grand et le non-ĂȘtre s'accorderaient, et le plus petit et l'ĂȘtre s'accorderaient Ă©galement, ce qui ne convient pas. Par cet inconvĂ©nient est signifiĂ© qu'il faut que soit nĂ©cessairement une chose, en laquelle le pouvoir et l'amour s'accordent en Ă©galitĂ© et en laquelle l'amour puisse vouloir et avoir tout ce que le pouvoir peut vouloir; et cette chose il faut bien qu'elle soit seulement Dieu, car aucune des autres choses ne pourrait avoir autant qu'elle peut Sagesse et perfection– Plus parfaite est l'Ɠuvre, plus elle donne une grande signification de la sagesse du maĂźtre qui l'a faite. Si Dieu a créé l'homme dans l'intention qu'il ressuscitĂąt et qu'il durĂąt, Dieu a eu en crĂ©ant l'homme une plus noble intention que s'il l'avait créé dans l'intention qu'il ne fĂ»t pas durable. Et plus noble est l'intention, plus elle dĂ©montre une grande Ɠuvre. Et par la grandeur et la noblesse de l'Ɠuvre est plus fortement signifiĂ©e la plus grande sagesse du maĂźtre. Et comme, selon la condition du premier arbre, on doit donner la plus grande noblesse Ă  Dieu et que par cette plus grande noblesse est signifiĂ©e la rĂ©surrection, pour cela la rĂ©surrection est prouvable et le sage eut prouvĂ© au gentil que Dieu Ă©tait et avait en lui les fleurs du premier arbre et qu'il convenait que la rĂ©surrection fĂ»t, alors un autre sage commença Ă  prouver les mĂȘmes choses par le deuxiĂšme arbre, et il en choisit quelques fleurs pour prouver les mĂȘmes choses que le premier sage avait prouvĂ©es par le premier deuxiĂšme arbre1. BontĂ© et foi– La foi est une chose bonne, car par la foi l'homme croit et aime ce que l'entendement ne peut comprendre; et si la foi n'Ă©tait pas, l'homme n'aimerait pas, puisqu'il ne comprendrait pas. Or, comme l'homme ne peut comprendre toutes choses et comme l'entendement est ordonnĂ© Ă  comprendre par la foi, pour cette raison par la foi l'homme aime ce qu'il ne comprend pas, et, lorsqu'il aime et ne comprend pas quelque chose, il dĂ©sire le comprendre. C'est pourquoi, ce qu'il dĂ©sire comprendre, il le comprend, ce qu'il ne ferait pas s'il ne le dĂ©sirait pas. Ainsi il est Ă©vident que la bontĂ© et la foi s'accordent. Car l'incroyance qui ne croit pas en la vĂ©ritĂ© que l'entendement ne peut comprendre est chose mauvaise, puisqu'elle est contraire Ă  la foi qui est chose bonne; ainsi est signifiĂ© que, si Dieu est, la foi qui croit en lui en est plus grande et meilleure et l'incroyance qui ne croit pas en lui en est plus petite et pire. Et l'opposition entre la foi et l'incroyance est plus grande que celle qui serait, si Dieu n'Ă©tait pas. Comme, selon la condition du cinquiĂšme arbre, la plus grande opposition qui soit entre la vertu et le vice s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la plus petite, pour signifier la plus grande vertu et le plus grand vice, puisque la vertu est plus aimable et le vice plus haĂŻssable, ainsi est signifiĂ© et manifestĂ© que Dieu est; car, si Dieu n'Ă©tait pas, il s'ensuivrait que ce pour quoi la vertu et le vice s'accordent le moins et se diffĂ©rencient, s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre. S'ils ne s'opposaient plus et ne se diffĂ©renciaient plus, la vertu ne serait pas si aimable et le vice ne serait pas si haĂŻssable. Comme ce qui rend la vertu plus aimable et le vice plus haĂŻssable s'accorde avec l'ĂȘtre et le contraire avec le non-ĂȘtre, ainsi Dieu se manifeste Ă  l'entendement humain, pour lequel l'ĂȘtre divin de la foi et le contraire de la foi sont les plus diffĂ©rents et les plus Grandeur et espĂ©rance– Plus grande est l'espĂ©rance de l'homme en Dieu, plus signifiante est l'espĂ©rance qu'en Dieu il y a grandeur de bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour, perfection, misĂ©ricorde, justice et des autres vertus qui conviennent Ă  Dieu. Si en Dieu il n'y avait pas la grandeur qui est en ces vertus susdites, en l'espĂ©rance ne serait pas multipliĂ©e la grandeur d'avoir l'espĂ©rance en les vertus de Dieu, mais il s'ensuivrait que plus grande serait l'espĂ©rance de l'homme en les vertus de Dieu, plus dissemblable et contraire aux vertus de Dieu serait son espĂ©rance. Et il s'ensuivrait Ă©galement un autre inconvĂ©nient, car l'espĂ©rance s'accorderait quantitativement plus grandement avec ce qui n'est pas et plus petitement avec ce qui est, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© qu'en Dieu il y a la grandeur, c'est-Ă -dire infinitĂ© de bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour, perfection, misĂ©ricorde, justice; et par la grandeur est signifiĂ© en Dieu l'ĂȘtre de ces mĂȘmes vertus, car sans elles il ne pourrait y avoir la grandeur EternitĂ© et charité– A l'homme il convient d'avoir la charitĂ©, c'est-Ă -dire l'amour de Dieu, parce que Dieu est Ă©ternel. Si l'homme est ressuscitĂ© et si, par l'influence de l'Ă©ternitĂ© de Dieu, l'homme est Ă©ternellement durable dans la gloire, plus aimable est l'Ă©ternitĂ© de Dieu par la charitĂ© que l'homme a pour Dieu, qui ne serait pas si l'homme n'Ă©tait pas ressuscitable et Ă©tait fini. Car la plus grande concordance qui soit entre l'Ă©ternitĂ© et la charitĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre, selon la condition de cet arbre; et la plus petite concordance, contraire Ă  la plus grande, s'accorde avec le non-ĂȘtre; et ĂȘtre et charitĂ© s'accordent, et s'accordent non-ĂȘtre et faussetĂ©, afin que soit manifestĂ©e la rĂ©surrection, sans laquelle la charitĂ© et l'Ă©ternitĂ© ne signifieraient pas une si grande concordance entre Dieu et la crĂ©ature, comme elles le font, si la rĂ©surrection Pouvoir et justice– Pouvoir et justice s'accordent avec l'Ă©ternitĂ©; ainsi Dieu pourrait juger Ă©ternellement la crĂ©ature, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre sans commencement, comme il pourrait la juger Ă©ternellement, si la crĂ©ature Ă©tait sans fin. Si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, cela signifierait que, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre sans commencement, Dieu ne pourrait user de sa justice sur elle Ă©ternellement. Or, pour signifier que Dieu pourrait user de sa justice Ă©ternellement sans commencement sur la crĂ©ature, si la crĂ©ature pouvait ĂȘtre Ă©ternelle sans commencement, la sagesse, la volontĂ©, la perfection et les autres vertus divines ont ordonnĂ© que la rĂ©surrection soit et que la justice ait le pouvoir de conserver le corps Ă©ternellement, mĂȘme s'il est en proie aux tourments, et qu'il dure, afin que sur lui s'exerce la justice. Car le pouvoir et la justice de Dieu seront bien mieux dĂ©montrables, selon les conditions des arbres, par le fait mĂȘme que la rĂ©surrection est Sagesse et prudence– Prudence est la libertĂ© du cƓur qui sait et veut choisir le bien et Ă©viter le mal, ou choisir le plus grand bien et Ă©viter le plus petit mal. Comme la prudence s'accorde avec la vertu par la propriĂ©tĂ© susdite, combien plus il convient qu'il y ait concordance entre la sagesse et les vertus, sans que la sagesse ait l'occasion d'ĂȘtre sage par le choix du bien et par l'Ă©viction du mal, ou par le choix du plus grand bien et par l'Ă©viction du plus petit mal! Car le choix opposĂ© s'accorde avec le non-ĂȘtre, et le dĂ©faut d'Ă©ternitĂ© avec la prudence. Mais bien que la prudence s'accorde avec le non-ĂȘtre et avec l'imperfection, la prudence est. Or, si la prudence est, combien plus il convient que la sagesse soit, en laquelle il n'y a pas de concordance de non-ĂȘtre ni d'imperfection. Car, si tel n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la sagesse et la perfection ne s'accorderaient pas avec l'ĂȘtre, et que la prudence et l'imperfection s'accorderaient avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible, puisque ce qui est de moindre noblesse s'accorde alors mieux avec l'ĂȘtre que ce qui est de plus grande noblesse, alors que l'ĂȘtre et la majeure noblesse s'accordent et que s'accordent le non-ĂȘtre et la moindre noblesse. Et comme il en est ainsi, il est signifiĂ© que la sagesse est dans l'ĂȘtre, laquelle sagesse est Dieu, car nulle autre sagesse n'est sans l'imperfection qui s'accorde avec le Amour et force– Dans le cƓur de l'homme s'accordent amour et force, car par l'amour le cƓur est anobli, rendu fort contre la mĂ©chancetĂ© et la tromperie que n'aime pas l'amour qui aime la courtoisie et la sincĂ©ritĂ©. Si l'amour rend le cƓur de l'homme si fort et noble contre les vices, alors que l'homme est une crĂ©ature mortelle et a en lui beaucoup de faiblesses, combien plus il convient que soit en Dieu l'amour, par lequel Dieu aime le bien et Ă©vite le mal! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'homme serait plus fort en amour, en haine et en force que Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© Ă  l'entendement humain qu'en Dieu est l' Perfection et tempĂ©rance– TempĂ©rance est au milieu de deux extrĂȘmes; ainsi il est signifiĂ© que la tempĂ©rance peut s'accorder avec l'imperfection, pour autant qu'il est possible que pour l'intempĂ©rance il n'y ait pas de milieu entre les deux extrĂȘmes susdits. Or, si la tempĂ©rance s'accorde avec l'ĂȘtre et avec la perfection, Ă©tant limitĂ©e au milieu de deux extrĂȘmes opposĂ©s entre eux et opposĂ©s Ă  elle, combien plus il convient qu'aucune perfection ne soit sans se situer entre des extrĂȘmes et sans ĂȘtre infinie en bontĂ©, grandeur et en les autres fleurs du premier arbre! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre en Ă©tant entre deux extrĂȘmes qui s'accordent avec l'imperfection et avec le non-ĂȘtre, que la perfection, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e la perfection qui est Dieu, laquelle ne s'accorde Ă  nulle autre chose si ce n'est Ă  corps humain, dans la mesure oĂč il a un commencement et est mortel, se trouve au milieu du commencement et de la fin. Si le corps n'est pas ressuscitĂ©, la tempĂ©rance s'accordera avec la moindre perfection, et elle s'accorderait avec la plus grande perfection, si la rĂ©surrection Ă©tait. Et si la tempĂ©rance Ă©tait avec la plus grande perfection, elle donnerait la plus grande signification de la perfection de Dieu qui l'a créée. Car il faut que la signification qui donne la plus grande dĂ©monstration de la perfection de Dieu puisse ĂȘtre accordĂ©e et aimĂ©e; ainsi il convient que la rĂ©surrection soit chose dĂ©montrable et troisiĂšme arbre1. BontĂ© et gloutonnerieL'autre sage dit – BontĂ© et gloutonnerie s'opposent dans l'ĂȘtre en qui elles se trouvent; car la bontĂ© conserve l'ĂȘtre et la gloutonnerie le corrompt; mais elles se trouvent en un mĂȘme sujet. Si la bontĂ© qui est une vertu et la gloutonnerie qui est un vice s'accordent avec l'ĂȘtre humain, combien plus il convient que la bontĂ© soit en une chose oĂč il n'y ait aucun vice et oĂč ne puisse ĂȘtre aucun vice. Si tel n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait qu'il n'y aurait pas une aussi grande opposition entre le bien et le mal, comme cela est le cas si le bien est dans une chose oĂč le mal n'est pas. Le fait que soit accordĂ©e la plus grande opposition qui soit entre le bien et le mal donne la signification que Dieu est, car, si Dieu n'Ă©tait rien, il y aurait une moindre opposition entre le bien et le mal. Et si l'ĂȘtre s'accorde mieux avec la moindre opposition entre le bien et le mal, il est possible que le bien et le mal puissent ĂȘtre une mĂȘme chose, ce qui est impossible et signifie que Dieu Grandeur et luxure– Plus grande est la luxure, plus grand est le pĂ©chĂ©; et plus grand est le pĂ©chĂ©, plus il est en dĂ©saccord avec l'ĂȘtre. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la chastetĂ© ne s'accorderait pas avec l'ĂȘtre ni la luxure avec le non-ĂȘtre, ce qui ne convient pas. Par cette incompatibilitĂ© est signifiĂ©e que la grandeur est en Dieu; car si la grandeur peut ĂȘtre dans la luxure et dans le pĂ©chĂ©, qui s'accordent avec le non-ĂȘtre, combien plus il convient que la grandeur divine soit en Dieu, qui s'accorde avec l'ĂȘtre!Si en Dieu il n'y avait pas la grandeur de la justice, qui pourrait punir l'homme de sa grande luxure? Si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, en qui serait punie la grande luxure? Et si en l'homme il peut y avoir grande injustice Ă  cause de sa grande luxure, combien plus peut ĂȘtre en Dieu une grande justice Ă  cause de sa grande bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection! Comme il en est ainsi, pour toutes ces raisons susdites, tu sauras, gentil, qu'il est signifiĂ© qu'il y a en Dieu la grandeur et que la rĂ©surrection est Ă  venir. Si tel n'Ă©tait pas le cas, s'ensuivraient toutes les incompatibilitĂ©s EternitĂ© et avarice– Avarice et largesse sont opposĂ©es, et largesse et Ă©ternitĂ© s'accordent; c'est pourquoi avarice et Ă©ternitĂ© sont opposĂ©es. Si la rĂ©surrection est, la justice de Dieu punira corporellement et spirituellement et Ă©ternellement, sans fin, l'homme avare qui est mort en pĂ©chĂ© d'avarice; et si la rĂ©surrection n'est pas, la justice de Dieu ne le punira que spirituellement. La plus grande punition est Ă  la fois corporelle et spirituelle, et non pas seulement spirituelle; aussi, pour que la punition soit plus grande et que l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accordent mieux contre la faute et l'avarice, est signifiĂ©e la n'Ă©tait pas nĂ©cessaire que les vertus de Dieu s'accordent mieux contre les vices qui sont en l'homme, il s'ensuivrait que la concordance entre les vertus de Dieu et les vices qui sont en la crĂ©ature ne serait pas une chose impossible, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que nĂ©cessairement il y a une signification nĂ©cessaire au fait qu'il y a concordance entre les vertus de Dieu contre les vices qui sont en l' Pouvoir et mĂ©lancolie– La mĂ©lancolie n'aime pas le bien commun et le bien particulier; c'est pourquoi la mĂ©lancolie est contraire Ă  la charitĂ© qui aime le bien commun et le bien particulier. Et, parce que pouvoir et charitĂ© s'accordent, il convient que le pouvoir et la mĂ©lancolie ne s'accordent pas; car, si ce n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la charitĂ© ne s'accorderait pas avec le pouvoir ou qu'il ne serait pas en contradiction avec la mĂ©lancolie. Et comme pouvoir et charitĂ© s'accordent et que pouvoir et mĂ©lancolie ne s'accordent pas, si la mĂ©lancolie a le pouvoir de ne pas aimer le bien et a le pouvoir d'aimer le mal, qui est contraire au bien, combien plus il convient Ă  la charitĂ©, elle qui a le plus grand accord avec le pouvoir, qu'elle puisse aimer le bien sans pouvoir aimer le mal! Or, comme une telle charitĂ© et un tel pouvoir ne peuvent ĂȘtre en nulle autre chose si ce n'est en Dieu, pour cela Dieu est dĂ©montrable, puisqu'il convient que soient en lui le pouvoir et la charitĂ©, en qui ils ne pourraient ĂȘtre sans que Dieu ne Sagesse et orgueil– Orgueil et ignorance s'accordent, car l'homme orgueilleux, quand il dĂ©sire ĂȘtre plus honorĂ© et plus noble par orgueil, est alors plus vil et mĂ©prisĂ© par les gens. Et ainsi ignorance et orgueil s'accordent. Parce que l'orgueil s'accorde avec l'ignorance qui est le contraire de la sagesse, il y a opposition entre la sagesse et l'orgueil. Or, comme l'ignorance s'accorde avec la petitesse et avec le non-ĂȘtre et la sagesse avec la grandeur et l'ĂȘtre, il est ainsi signifiĂ© que la sagesse est dans un ĂȘtre en lequel ne puissent ĂȘtre l'orgueil ni l'ignorance; car, si cela n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la sagesse ne s'accorderait pas mieux avec l'ĂȘtre qu'avec l'orgueil et l'ignorance. Or, comme la sagesse ne peut s'accorder avec aucune chose oĂč il y a possibilitĂ© d'ignorance, sinon avec l'ĂȘtre oĂč il y a perfection de bontĂ©, pouvoir et amour, ainsi il est signifiĂ© qu'en Dieu est la Amour et envie– Amour et justice s'accordent et, comme l'envie s'accorde avec l'injustice, qui est contraire Ă  la justice, ainsi il y a incompatibilitĂ© entre l'amour et l'envie. Or, comme l'amour est le bien et l'envie est le mal, il convient de leur reconnaĂźtre la plus grande opposition, puisque le bien et le mal sont les plus grands contraires. ReconnaĂźtre une telle opposition est reconnaĂźtre qu'il y a la plus grande concordance entre l'amour et la justice, contre l'envie et l'injustice. Et c'est reconnaĂźtre que l'homme a un plus grand mĂ©rite en ayant un plus grand amour et justice et une plus grande faute en ayant une plus grande envie et injustice. Or, nier la rĂ©surrection, c'est nier la plus grande concordance de l'amour et de la justice et le plus grand mĂ©rite et la plus grande faute et la plus grande peine. Comme nier ces choses n'est pas conforme aux conditions des arbres, ainsi est manifestĂ©e la rĂ©surrection Ă  l'intelligence Perfection et colĂšre– ColĂšre et charitĂ© sont contraires, et la charitĂ© et la perfection s'accordent. D'oĂč il s'ensuit que la perfection et la colĂšre sont contraires. Car, si elles ne l'Ă©taient pas, il s'ensuivrait que la charitĂ© et la colĂšre s'accorderaient; et si elles s'accordaient, il serait possible que deux contraires fussent une mĂȘme chose, ce qui est impossible. Car, si des choses diffĂ©rentes qui s'accordent ne peuvent pas ĂȘtre une mĂȘme chose, tant elles sont et demeurent diffĂ©rentes, mĂȘme si elles s'accordent et n'ont aucune opposition, combien moins peuvent ĂȘtre une mĂȘme chose des choses diffĂ©rentes, opposĂ©es et qui ne s'accordent pas! Et si la charitĂ© et la colĂšre pouvaient ĂȘtre une mĂȘme chose, parce que la colĂšre ne serait pas contraire Ă  la perfection, il s'ensuivrait qu'il serait possible que la charitĂ© et la colĂšre et que la charitĂ© et la perfection fussent Ă©galement en accord et en dĂ©saccord d'ĂȘtre une mĂȘme chose dans le sujet. Or, comme dans le sujet, la perfection et la charitĂ© créée s'accordent par maniĂšre de conjonction, et que la charitĂ© et la colĂšre se dĂ©saccordent par maniĂšre de disjonction, ainsi il est signifiĂ© que la perfection et la colĂšre signifient la rĂ©surrection. Car, si la rĂ©surrection est, plus la colĂšre s'oppose Ă  la perfection de Dieu, plus la colĂšre, Ă  cause de l'imperfection avec laquelle elle s'accorde, sera punie, ce qui ne serait pas si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et plus grande sera la punition de la colĂšre, parce qu'elle s'accorde avec le contraire de la perfection, plus fortement sera dĂ©montrĂ©e la perfection de Dieu. Or, si Dieu n'agissait pas pour que sa perfection fĂ»t davantage dĂ©montrĂ©e, ce serait contraire Ă  sa perfection mĂȘme, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la le sage eut prouvĂ© et signifiĂ© au gentil les raisons susdites par le troisiĂšme arbre, alors l'autre sage commença Ă  les prouver par le quatriĂšme quatriĂšme arbre1. Foi et espĂ©rance– MatiĂšre et forme et gĂ©nĂ©ration s'accordent en pluralitĂ© et en unitĂ©. En pluralitĂ©, par maniĂšre de diffĂ©rence, laquelle diffĂ©rence est entre matiĂšre et forme; en unitĂ©, elles s'accordent, car elles composent par la gĂ©nĂ©ration un corps et une substance. Mais matiĂšre et forme et corruption s'accordent en pluralitĂ© et en destruction d'unitĂ©. En pluralitĂ© elles s'accordent, en tant que matiĂšre et forme sont diverses; en destruction d'unitĂ© elles s'accordent, en tant que la matiĂšre et la forme se sĂ©parent; par cette sĂ©paration le corps est annihilĂ© et devient non-ĂȘtre. Or, parce qu'il en est ainsi, si Dieu est en l'ĂȘtre, foi et espĂ©rance s'accordent mieux en pluralitĂ© et en unitĂ© en pluralitĂ©, parce qu'en chacune se prouve plus grande et plus noble vertu, si Dieu est, que si Dieu n'est rien; en unitĂ©, parce qu'unies elles s'unissent mieux pour avoir un mĂȘme objet, si Dieu est, que si Dieu n'est pas. Et parce que l'ĂȘtre s'accorde mieux avec ce avec quoi s'accordent mieux l'unitĂ© et la pluralitĂ©, et parce que le non-ĂȘtre ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre et la pluralitĂ©, et parce que le contraire de l'unitĂ© s'accorde avec le non-ĂȘtre contre l'ĂȘtre, ainsi est signifiĂ© qu'il est nĂ©cessaire qu'il en soit ainsi pour que la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre, laquelle chose est Dieu sans l'ĂȘtre de qui elles ne pourraient aussi bien s'accorder qu'elles le font. Et elles s'accorderaient mieux avec le non-ĂȘtre qu'avec l'ĂȘtre, si Dieu Ă©tait nulle chose. Car la foi, en croyant que Dieu est, et l'espĂ©rance, en ayant confiance en Dieu, sont plus grandes qu'elles ne le seraient si la foi ne croyait pas en Dieu et si l'espĂ©rance n'avait pas confiance en Dieu. Si Dieu n'Ă©tait rien, la foi et l'espĂ©rance seraient plus grandes en prenant un objet qui ne serait pas dans l'ĂȘtre qu'en prenant un objet qui est dans l'ĂȘtre. Comme cela est impossible, pour la raison que ce qui n'est rien ne peut pas ĂȘtre une plus noble vertu que ce qui est, ainsi est manifestĂ© que Dieu est. Car s'il n'y avait pas en lui noblesse et multiplication de vertus, il s'accorderait mieux avec ce qui n'est rien qu'avec ce qui est, et cela n'est pas EspĂ©rance et charité– EspĂ©rance espĂšre par charitĂ© et charitĂ© aime par espĂ©rance. LĂ  oĂč l'espĂ©rance est plus grande, il convient que soit plus grande la charitĂ©; plus fortement l'homme aime ce en quoi il a confiance, plus grande est son espĂ©rance. Comme il en est ainsi, il est manifestĂ© que, de mĂȘme que les yeux du corps voient grĂące Ă  la transparence de l'air, de mĂȘme spirituellement l'espĂ©rance use de sa propriĂ©tĂ© grĂące Ă  la charitĂ©, et la charitĂ© grĂące Ă  l'espĂ©rance. Si en l'homme, oĂč peut ĂȘtre le contraire de l'espĂ©rance et de la charitĂ©, il y a l'espĂ©rance avec laquelle il s'accorde et la charitĂ© avec laquelle il s'accorde, combien plus, de façon incomparable, il convient que la charitĂ© de Dieu soit en Dieu avec qui elle s'accorde, c'est-Ă -dire bontĂ©, grandeur et les autres fleurs du premier arbre! Et si en Dieu la charitĂ© s'accorde avec ces fleurs, il s'ensuit qu'elles sont en Dieu et que la charitĂ© y est; et si les fleurs n'Ă©taient pas en Dieu, la charitĂ© serait plus noble en l'homme qu'en Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ© qu'il y a en Dieu des vertus sans lesquelles Dieu ne pourrait pas ĂȘtre plus noble que l' le gentil entendit parler de l'espĂ©rance de cette maniĂšre, alors il demanda au sage si l'espĂ©rance est en Dieu. Et le sage rĂ©pondit en disant que l'espĂ©rance ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre en Dieu, car tout ce qui est en Dieu est Dieu; l'espĂ©rance participe de la foi qui s'accorde avec l'ignorance, c'est pourquoi la foi et l'espĂ©rance ne s'accordent pas avec l'ĂȘtre divin; car, si c'Ă©tait le cas, la perfection ne s'accorderait pas avec la bontĂ©, la grandeur et les autres vertus du premier arbre, ce qui est impossible.– Comment, dit le gentil, Dieu peut-il donner l'espĂ©rance Ă  l'homme, s'il n'a pas l'espĂ©rance? Le sage rĂ©pondit – Dieu peut donner l'espĂ©rance, le corps, l'argent et d'autres choses Ă  l'homme, sans que l'homme soit les choses que Dieu lui donne ni que Dieu soit ce qu'il donne. Dans ce que l'homme donne et peut donner, il donne ce qu'il n'est pas, quand il donne de l'argent ou autres choses qui ne sont pas l'homme; tandis que Dieu peut donner des choses par maniĂšre de crĂ©ation et de possession, l'homme peut donner de l'argent, des chevaux, des chĂąteaux seulement par maniĂšre de possession. Et ainsi Dieu est excellemment au-dessus de la nature qui ne peut donner ce qu'elle n'a CharitĂ© et justice– CharitĂ© et justice s'accordent contre la colĂšre et l'injustice. Si en l'homme, qui est chose finie et en qui peut ĂȘtre le contraire de la charitĂ© et de la justice, s'accordent la charitĂ© et la justice contre la colĂšre et l'injustice, nĂ©cessairement il convient qu'en Dieu, qui est infini et en qui ne peut ĂȘtre cette opposition, la charitĂ© et la justice s'accordent contre la colĂšre et l'injustice. Si la rĂ©surrection est, la charitĂ© et la justice ont la plus grande concordance en Dieu contre la colĂšre et l'injustice du pĂ©cheur, qui est coupable en Ɠuvres corporelles et spirituelles, ce qu'elles n'auraient pas si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu la majeure concordance, selon les conditions des arbres, ainsi est manifestĂ©e la Justice et prudence– Justice et prudence s'accordent avec l'ĂȘtre humain, et l'ĂȘtre humain et l'Ă©ternitĂ© ne s'accordent pas, puisque l'Ă©ternitĂ© n'a ni commencement ni fin et que l'ĂȘtre humain s'accorde avec le commencement et la fin. Si Dieu n'Ă©tait rien, il conviendrait que la justice et la prudence fussent Ă©ternelles, sans l'ĂȘtre humain, ou qu'elles eussent leur commencement en elles-mĂȘmes ou en une autre chose qui aurait son commencement d'une chose qui aurait son commencement en elle-mĂȘme. Car, sans l'ĂȘtre humain, la justice et la prudence ne peuvent ĂȘtre en l'homme, parce que l'homme a un commencement et une fin, dans la mesure oĂč il est engendrĂ© et mortel, et parce qu'aucune chose ne peut avoir un commencement en elle-mĂȘme; ainsi il est manifestĂ© que Dieu est, lui qui donne par crĂ©ation commencement et fin Ă  la justice et Ă  la prudence, auxquelles il donne aussi pour sujet l'ĂȘtre Prudence et force– Si Dieu est, la prudence peut savoir plus que si Dieu n'est rien. Et la force ne peut pas ĂȘtre plus grande que son contraire, si Dieu est, que si Dieu n'est rien. Car, si Dieu est, il est possible de savoir l'infinie bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Et si Dieu n'est rien, il est impossible de savoir l'infinitĂ© des choses susdites, puisque, si Dieu n'Ă©tait rien, aucune chose ne saurait ĂȘtre connue infinie. Et parce que l'ĂȘtre et la plus grande sagesse et la force s'accordent, et que s'accordent le non-ĂȘtre et la plus petite prudence et la force, ainsi est manifestĂ© qu'en Dieu sont sagesse et force, par l'influence desquelles il y a en l'homme prudence et Force et tempĂ©rance– Si la rĂ©surrection est, le noble cƓur ne peut pas ĂȘtre plus renforcĂ© contre le pĂ©chĂ© et la faute que si la rĂ©surrection n'est pas; car il est Ă©vident que l'homme qui espĂšre la rĂ©surrection dĂ©sire le bonheur corporel sans fin dans la gloire cĂ©leste. Et parce que, plus le pĂ©chĂ© et la faute sont grands, plus ils s'accordent avec le non-ĂȘtre et plus ils sont contraires Ă  l'ĂȘtre, pour cela il est manifestĂ© qu'il convient nĂ©cessairement que soit en l'ĂȘtre ce par quoi la faute et le pĂ©chĂ© sont les plus contraires Ă  l'ĂȘtre et s'accordent mieux avec le la rĂ©surrection est, la tempĂ©rance peut ĂȘtre plus fortement au milieu de deux vices, que si la rĂ©surrection n'est pas, car l'homme dĂ©sire le bonheur corporel dans la gloire et craint la peine infernale et corporelle. Car le milieu, qui est plus expressĂ©ment et plus purement entre les deux termes qui sont les vices, est plus Ă©loignĂ© des deux extrĂȘmes que ce qui n'est pas le milieu qui n'a pas si parfaitement l'habit de la tempĂ©rance; c'est pourquoi ce par quoi la tempĂ©rance peut ĂȘtre majeure doit nĂ©cessairement ĂȘtre selon l'influence et l'ordonnance des fleurs du premier arbre et des conditions des arbres. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que le contraire de la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec le plus grand et avec l'ĂȘtre, que la tempĂ©rance, et que la tempĂ©rance s'accorderait mieux avec le plus petit et avec le non-ĂȘtre, que son contraire, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la le sage eut prouvĂ© par le quatriĂšme arbre les choses susdites, alors le gentil dit Ă  l'autre sage de lui prouver par le cinquiĂšme arbre que Dieu est et que la rĂ©surrection est. Mais il dĂ©sirait beaucoup savoir si Dieu est crĂ©ateur du monde ou si le monde est Ă©ternel ou non. Mais le sage lui dit que dans les autres livres lui serait manifestĂ© que Dieu est crĂ©ateur du monde et que le monde a un cinquiĂšme arbre1. Foi et gourmandiseSi Dieu n'est rien, il s'ensuit qu'il y a incompatibilitĂ© entre l'ĂȘtre, la nĂ©cessitĂ© et le hasard. Si Dieu n'est pas rien, le hasard s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la nĂ©cessitĂ©. Or, comme plus souvent les choses sont par nĂ©cessitĂ© que par hasard et parce que la nĂ©cessitĂ© et l'ĂȘtre s'accordent et que s'accordent le hasard et le non-ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que Dieu est, sans l'ĂȘtre de qui il y aurait contradiction entre les choses Dieu n'est rien, la foi croit et ne croit pas au hasard, car il n'y a rien qui la pousse Ă  croire la vĂ©ritĂ© ni qui punisse l'Ăąme pour chacune de ses fautes, de sorte que l'Ăąme, Ă©loignĂ©e de la grĂące et abandonnĂ©e, se trouve dans l'erreur. C'est pourquoi il est manifeste que c'est par la lumiĂšre de la grĂące que l'Ăąme est poussĂ©e Ă  croire en la vĂ©ritĂ© et que c'est par sa faute qu'elle ignore la vĂ©ritĂ©; ainsi il est signifiĂ© que Dieu est, lui qui par la lumiĂšre de la grĂące divine illumine l'Ăąme pour qu'elle croie en la vĂ©ritĂ© et qui Ă  cause des pĂ©chĂ©s que commet l'Ăąme l'abandonne; par cet abandon l'Ăąme est trĂšs souvent dans l'erreur, estimant qu'il s'agit de la en elle-mĂȘme, n'a pas la vertu de pouvoir croire en la vĂ©ritĂ©, car il est vrai que son entendement ne comprend pas par des raisons nĂ©cessaires la vĂ©ritĂ© en laquelle elle croit. Pour que l'Ăąme croit en vĂ©ritĂ© une chose, il convient qu'il y ait une chose plus noble que l'Ăąme, par laquelle elle soit aidĂ©e Ă  croire ce qu'elle ne peut croire par ses seuls pouvoirs; et cette chose est foi est une vertu, et la vertu et la vĂ©ritĂ© s'accordent; et la gourmandise est un vice, et le vice et la faussetĂ© s'accordent. Parce que la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ© sont contraires, ainsi la foi et la gourmandise sont contraires. Si Dieu n'Ă©tait rien, la foi et la gourmandise s'accorderaient Ă©galement avec le hasard; et si elles faisaient cela, Ă©galement s'accorderaient la vĂ©ritĂ© et la faussetĂ©. Parce que la vĂ©ritĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre et la faussetĂ© avec le non-ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que Dieu est. Par l'ĂȘtre de Dieu, la vĂ©ritĂ© et l'ĂȘtre s'accordent, et la faussetĂ© et le non-ĂȘtre. Par cette concordance, la foi s'accorde avec la nĂ©cessitĂ© et la gourmandise avec le hasard, et les conditions des arbres s' EspĂ©rance et luxure– Il est certain que l'espĂ©rance et les choses spirituelles s'accordent, et que la luxure et les choses corporelles s'accordent. Si en Dieu il n'y avait pas la bontĂ©, la grandeur, le pouvoir, la sagesse, l'amour et la perfection qui sont des vertus spirituelles, par l'espĂ©rance qui est une vertu spirituelle l'Ăąme de l'homme aurait plus de noblesse que Dieu. Mais comme cela est impossible, il est signifiĂ© que Dieu est, en ayant les vertus susdites, sans quoi l'homme aurait la plus grande noblesse et Dieu la plus petite, ce qui n'est pas conforme aux conditions des luxure et la chastetĂ© sont contraires. Pour la chastetĂ©, l'espĂ©rance espĂšre sa rĂ©compense pour le mĂ©rite de chastetĂ©; et pour la luxure, la justice donne crainte de la peine et la peine pour la faute. Si la rĂ©surrection n'est pas, le plaisir que l'homme Ă©prouve par la luxure est plus grand que la rĂ©compense que l'homme espĂšre corporelle pour le mĂ©rite de chastetĂ©, laquelle rĂ©compense n'est rien sans la rĂ©surrection. Parce que l'espĂ©rance, qui est une vertu, s'accorde avec l'ĂȘtre, et la luxure, qui est un vice, s'accorde avec le non-ĂȘtre, ainsi il est signifiĂ© que la rĂ©surrection est, en laquelle corporellement l'homme trouvera une utilitĂ© Ă  sa chastetĂ© et trouvera une peine pour sa luxure. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, l'espĂ©rance et la luxure ne seraient pas si contraires. Parce que la plus grande opposition se trouve avec l'ĂȘtre et la plus petite avec le non-ĂȘtre, selon la condition de cet arbre, ainsi la rĂ©surrection est CharitĂ© et avarice– CharitĂ© et largesse s'accordent; et, parce que l'avarice est contre la largesse, pour cette raison la charitĂ© est contre l'avarice et l'avarice contre la charitĂ©. Il est plus contraire que l'avarice soit en l'ĂȘtre oĂč la charitĂ© est, qu'en l'ĂȘtre oĂč la charitĂ© n'est pas. Or, si la charitĂ© est en l'homme dans lequel peut ĂȘtre l'avarice, combien il convient que la charitĂ© soit en une chose en laquelle ne puisse ĂȘtre l'avarice! Et cette chose est Dieu. Et si Dieu n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait que l'ĂȘtre pourrait mieux s'accorder avec son contraire qu'avec ce qui ne lui est pas contraire, ce qui est impossible. Car il est Ă©vident que dans un mĂȘme ĂȘtre un contraire s'accorde avec le non-ĂȘtre et l'autre avec l'ĂȘtre, car sinon ils ne seraient pas charitĂ© et la nature spirituelle s'accordent, et l'Ăąme par sa nature corporelle s'accorde Ă  l'avarice en elle, par ordonnance dĂ©truite de l'action et de la disposition spirituelle. Si Dieu n'Ă©tait rien, la nature corporelle suivrait mieux son corps et s'accorderait mieux avec la vĂ©ritĂ© que la nature spirituelle; et il s'ensuivrait que l'Ăąme s'accorderait avec la plus petite noblesse et le corps avec la plus grande. Car, si Dieu n'Ă©tait rien, plus souvent l'Ăąme se tromperait en pensant Ă  Dieu et Ă  l'autre monde et Ă  ce qui ne serait rien, que le corps usant des choses corporelles avec ses cinq sens corporels. Or, comme l'Ăąme est la forme et l'accomplissement du corps et que le corps est corruptible et mortel, ainsi il est dĂ©montrĂ© que l'Ăąme est plus noble que le corps; par sa plus grande noblesse elle s'accorde avec une plus grande vĂ©ritĂ© que le corps et, par cette plus grande vĂ©ritĂ©, Dieu est manifestĂ©. Sans l'ĂȘtre de Dieu, l'Ăąme ne pourrait pas s'accorder si naturellement avec l'ĂȘtre et avec la Justice et mĂ©lancolie– Le corps humain est le moyen par lequel l'Ăąme raisonnable s'accorde avec le mĂ©rite ou avec la faute; car, sans le corps, l'Ăąme ne pourrait pas avoir de mĂ©rite pour sa justice ni de faute pour sa mĂ©lancolie, puisqu'il est Ă©vident que le corps est l'instrument par lequel l'Ăąme peut user de ses vertus et peut user de ses vices. Si la rĂ©surrection est, et si Dieu rĂ©compense dans la gloire le corps qui a Ă©tĂ© l'instrument de la justice et punit dans l'enfer le corps qui a Ă©tĂ© l'instrument de la mĂ©lancolie, la justice de Dieu s'accorde mieux avec la justice de l'homme juste et la justice de Dieu est plus contraire Ă  l'homme mĂ©lancolique, ce qui ne serait pas le cas, si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas. Et si cette concordance s'accordait mieux avec l'ĂȘtre et n'Ă©tait pas en l'ĂȘtre, cette concordance s'accorderait avec l'ĂȘtre et avec le non-ĂȘtre, et le contraire de cette concordance s'accorderait avec l'ĂȘtre et avec le non-ĂȘtre; et chacune de ces propositions est une contradiction, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que la rĂ©surrection sera et, de cette affirmation, il ne s'ensuit aucune Prudence et orgueil– Il est plus possible que l'orgueil et le contraire de la prudence soient en l'homme, ou que parallĂšlement l'humilitĂ© et la prudence soient en lui, qu'il n'est possible que l'orgueil et la prudence soient en une pierre. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas d'opposition entre les contraires susdits. Mais parce que la pierre est un corps inanimĂ©, pour cette raison il est impossible qu'il puisse y avoir en elle des oppositions de vertus et de vices; car, s'il y en avait, elle serait un corps animĂ©. Or, s'il Ă©tait impossible qu'il y eĂ»t dans l'homme imprudence et orgueil, il serait plus impossible qu'il y eĂ»t imprudence et orgueil dans la pierre. C'est pourquoi il est possible qu'en l'homme il puisse y avoir le contraire de l'imprudence et de l'orgueil. Comme il en est ainsi, et parce que la prudence et l'humilitĂ© s'accordent avec l'ĂȘtre et leur contraire avec le non-ĂȘtre, et parce que leur contraire s'accorde accidentellement avec l'ĂȘtre, de sorte que la prudence et l'humilitĂ© s'accordent avec le non-ĂȘtre par raison de l'accord accidentel de leurs contraires avec l'ĂȘtre, ainsi il est manifestĂ© que, si l'orgueil et l'imprudence et la prudence et l'humilitĂ© ont des sujets en lesquels ils se trouvent, combien plus, de façon incomparable, il faut nĂ©cessairement qu'il y ait une chose en laquelle puissent ĂȘtre la sagesse et l'humilitĂ© et en laquelle ne puissent pas ĂȘtre l'imprudence ni l'orgueil! Et cette chose est Dieu. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la pierre et les corps inanimĂ©s ou animĂ©s d'une Ăąme privĂ©e de raison s'accorderaient avec la majeure noblesse et mieux avec l'ĂȘtre que l'homme, pour autant que l'ĂȘtre humain ne s'accorderait pas avec cette possibilitĂ© de vertus et de vices. Et parce que l'homme est de plus noble nature que les corps inanimĂ©s ou privĂ©s de raison, dans la mesure oĂč il peut ĂȘtre sujet aux vertus, il faut qu'il y ait une essence plus noble que l'homme, qui ait les vertus et ne puisse pas ĂȘtre sujette aux vices; et cette essence est le Dieu que nous Force et envie– La force est une vertu, et l'envie est un vice. Parce que les vertus et les vices sont contraires, ainsi la force et l'envie sont contraires. Si en Dieu il y a bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection, plus semblable Ă  Dieu est la force que si en Dieu il n'y a aucune de ces vertus susdites. Et plus Dieu est semblable Ă  la force, plus dissemblable et plus contraire Ă  lui est l'envie. Si cela n'Ă©tait pas, il s'ensuivrait que la force et l'envie ne seraient pas contraires. Parce qu'elles sont contraires et parce que la force et l'envie sont plus contraires si en Dieu il y a les vertus susdites, et parce que plus la force est semblable Ă  Dieu, plus elle est contraire Ă  l'envie, ainsi il est manifestĂ© qu'en Dieu sont les vertus du premier arbre, sans lesquelles Dieu et l'envie ne seraient pas aussi contraires qu'ils le sont et la force ne serait pas aussi contraire Ă  l'envie qu'elle l'est. Parce que la force est plus semblable Ă  Dieu et est plus contraire Ă  l'envie, et parce que Dieu est plus contraire aux vices et plus semblable aux vertus de l'homme, il est Ă©tabli selon les conditions du premier arbre que sont manifestement en Dieu la bontĂ©, la grandeur, et TempĂ©rance et colĂšre– IntempĂ©rance et colĂšre ne pourraient pas ĂȘtre dans l'Ăąme sans le corps, et l'intempĂ©rance et la colĂšre ne meurent pas dans l'Ăąme du pĂ©cheur qui meurt dans le pĂ©chĂ© en Ă©prouvant intempĂ©rance et colĂšre; car, si elles mouraient par la mort du corps, elles s'accorderaient mieux Ă  ressembler au corps qu'Ă  l'Ăąme. Et comme elles s'accordent mieux Ă  l'Ăąme qu'au corps, selon la nature corporelle et spirituelle, et comme l'Ăąme est immortelle, ainsi demeure dans l'Ăąme la faute d'intempĂ©rance et demeure la colĂšre. Et parce que le corps est la cause nĂ©cessaire de l'Ăąme, il convient que le corps soit ressuscitĂ© et qu'il soit aussi longtemps puni pour intempĂ©rance et colĂšre que l'Ăąme sera durable. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il y aurait dĂ©faut de justice et de perfection en Dieu et il n'y aurait pas une aussi grande opposition entre la tempĂ©rance et l'intempĂ©rance, ni entre la charitĂ© et la colĂšre, et les conditions du premier arbre seraient dĂ©truites. Et parce que toutes ces choses seraient possibles, si la rĂ©surrection n'Ă©tait pas, pour cette raison la rĂ©surrection est dĂ©montrĂ©e et manifestĂ©e Ă  l'intelligence les trois sages eurent prouvĂ© au gentil par les fleurs des arbres que Dieu Ă©tait et qu'il y avait en lui bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et quand ils lui eurent manifestĂ© la rĂ©surrection, alors le gentil se remĂ©mora et comprit les raisons qu'ils avaient dites et il regarda les arbres et les fleurs. AussitĂŽt la splendeur divine illumina son entendement qui demeurait dans les tĂ©nĂšbres et rĂ©conforta son cƓur par le chemin du salut. Et par la vertu de Dieu, le gentil dit ces paroles– Ah, hĂ©las, coupable que tu es! Tu as si longuement reçu les dons divins en cette prĂ©sente vie, du TrĂšs-Haut qui t'a donnĂ© d'ĂȘtre, et tu as mangĂ© et bu ses biens, et il t'a donnĂ© tes vĂȘtements, et il t'a donnĂ© les enfants et les richesses que tu as, et il t'a tenu en vie et t'a honorĂ© longuement parmi les hommes. Et toi, pas un jour ni une heure, tu ne lui as rendu grĂąces et tu n'as pas obĂ©i Ă  ses commandements! Ah, pauvre misĂ©rable! Combien tu t'es ainsi trompĂ© par l'ignorance qui a gardĂ© aveugles les yeux de ton Ăąme, et tu n'as pas connu ce Seigneur si honorable, si glorieux, digne de si grands honneurs!Quand le gentil eut dit ces paroles, il sentit son Ăąme dĂ©livrĂ©e des souffrances et de la tristesse, elle qui avait si longuement et cruellement souffert de son errement et de son incroyance. La joie et l'allĂ©gresse que le gentil Ă©prouva, qui pourrait vous les dĂ©crire? Et la bĂ©nĂ©diction qu'il exprima aux trois sages, qui pourrait vous la dire? Le gentil s'agenouilla Ă  terre et leva ses mains vers le ciel et ses yeux qui avaient Ă©tĂ© remplis de larmes et de pleurs, et d'un cƓur fervent il adora et dit– BĂ©ni soit le Dieu glorieux, pĂšre et seigneur puissant de tout ce qui est! Seigneur, je te rends grĂące de ce qu'il t'a plu te rappeler l'homme pĂ©cheur qui Ă©tait Ă  la porte de l'infinie et infernale malĂ©diction. Je t'adore, Seigneur, je bĂ©nis ton nom et je te demande pardon. En toi je place mon espĂ©rance, de toi j'espĂšre bĂ©nĂ©diction et grĂące, et plaise Ă  toi, Seigneur, que, si l'ignorance m'a fait t'ignorer, la connaissance en laquelle tu m'as mis me fasse t'aimer, t'honorer et te servir. Et dĂ©sormais, que tous les jours de ma vie et toutes mes forces corporelles et spirituelles soient uniquement ordonnĂ©s Ă  t'honorer et te louer et Ă  dĂ©sirer ta gloire et ta bĂ©nĂ©diction, et qu'il n'y ait que toi seulement dans mon cƓur!Cependant que le gentil adorait de cette maniĂšre notre seigneur Dieu, en son Ăąme vint le souvenir de sa terre, de son pĂšre et de sa mĂšre et de l'erreur et de l'infidĂ©litĂ© en lesquelles ils Ă©taient morts. Et il se souvint de tous les gens qui Ă©taient dans cette terre et qui se trouvaient sur le chemin du feu Ă©ternel, chemin qu'ils ignoraient et oĂč ils se trouvaient par dĂ©faut de le gentil se souvint de ces choses, Ă  cause de la pitiĂ© qu'il Ă©prouva pour son pĂšre et sa mĂšre et pour ses parents et tous les gens qui Ă©taient morts en cette terre et avaient perdu la gloire de Dieu, alors il pleura trĂšs intensĂ©ment et dit ces paroles aux trois sages– Ah, seigneurs sages! Vous qui bĂ©nĂ©ficiez si grandement des dons de la grĂące, comment n'avez-vous pas pitiĂ© de tant de gens qui sont dans l'erreur et qui n'ont pas connaissance de Dieu et qui ne remercient pas Dieu du bien qu'ils reçoivent de lui? Vous que Dieu a si grandement honorĂ©s sur les autres gens, pourquoi n'allez-vous pas honorer Dieu parmi les peuples oĂč Dieu est dĂ©shonorĂ©, dans la mesure oĂč ils ne l'aiment pas, ne le connaissent pas, ne lui obĂ©issent pas, ne mettent pas leur espĂ©rance en lui, ne craignent pas sa haute suzerainetĂ©? Par Dieu je vous prie, seigneurs, d'aller dans cette terre et de leur prĂȘcher, et de m'enseigner Ă  moi comment je peux honorer et servir Dieu de tout mon pouvoir. Et qu'il vous plaise de m'instruire tant que, par la grĂące de Dieu et par votre doctrine, je sache et puisse conduire sur le chemin du salut de si nombreuses gens qui se trouvent sur le chemin du feu le gentil eut dit ces paroles, chacun des trois sages lui rĂ©pondit et lui dit de se convertir Ă  sa loi et Ă  sa croyance. – Comment? dit le gentil. Vous n'ĂȘtes pas tous les trois en une seule loi et une seule croyance? – Non, rĂ©pondirent les sages, mais nous sommes diffĂ©rents en croyance et en loi, car l'un de nous est juif, l'autre est chrĂ©tien et l'autre est sarrasin. – Et qui d'entre vous, dit le gentil, a la meilleure loi, si aucune des lois n'est la vraie? Chacun des trois sages rĂ©pondit et parla l'un contre les autres, et chacun loua sa croyance et critiqua la croyance des gentil, qui entendit que les trois sages se querellaient et que chacun disait Ă  l'autre que sa croyance Ă©tait l'erreur par laquelle l'homme perdait le bonheur cĂ©leste et allait dans la peine de l'enfer, eut le cƓur encore plus rempli de colĂšre et de tristesse qu'auparavant, et il dit– Ah, seigneurs, dit-il, vous m'aviez donnĂ© tant de joie et tant d'espoir! Et quelle grande tristesse vous aviez chassĂ© de mon cƓur! Et voici que vous me plongez maintenant dans une colĂšre et une douleur plus grandes car, avant, je ne craignais pas de devoir endurer aprĂšs ma mort des tourments infinis. Et maintenant, je suis sĂ»r qu'une peine est prĂ©parĂ©e pour tourmenter mon Ăąme aprĂšs ma mort, si je ne suis pas sur le vrai chemin! Ah, seigneurs! Quel avantage ai-je Ă  avoir quittĂ© la si grande erreur en laquelle Ă©tait mon Ăąme? Mon Ăąme n'est-elle pas retombĂ©e dans de plus pĂ©nibles douleurs que les prĂ©cĂ©dentes? En disant ces paroles, le gentil ne put se retenir de pleurer, et le dĂ©sespoir en lequel il Ă©tait est le gentil demeura inconsolable et longuement son Ăąme fut torturĂ©e de douloureuses pensĂ©es; mais Ă  la fin il pria les trois sages, le plus humblement et le plus dĂ©votement qu'il put, de discuter devant lui et de lui expliquer chacun sa raison, comme il le pouvait et le savait le mieux, afin qu'il pĂ»t voir lequel d'entre eux se trouvait sur le chemin du les sages rĂ©pondirent en disant qu'ils discuteraient volontiers devant lui et que, avant mĂȘme qu'il fĂ»t venu en ce lieu, dĂ©jĂ  ils voulaient discuter pour chercher et savoir lequel d'entre eux Ă©tait sur le vrai chemin et lequel Ă©tait dans l' des sages dit – De quelle maniĂšre procĂ©derons-nous dans cette discussion dans laquelle nous voulons entrer? Et un autre des sages rĂ©pondit – La meilleure maniĂšre de procĂ©der que nous pouvons avoir et par laquelle nous pouvons mieux qu'auparavant annoncer la vĂ©ritĂ© Ă  ce sage seigneur gentil, qui nous prie avec tant de cƓur de lui dĂ©montrer le chemin du salut, consiste en celle que nous a indiquĂ©e Dame Intelligence. Avec les mĂȘmes fleurs par lesquelles nous avons prouvĂ© au sage que Dieu est et qu'en lui sont les vertus et que la rĂ©surrection est, que chacun de nous s'efforce de prouver les articles de sa foi, grĂące auxquels il espĂšre se trouver sur le vrai chemin. Et celui qui pourra le mieux, selon sa croyance, accorder les articles en lesquels il croit avec les fleurs et les conditions des arbres, celui-lĂ  signifiera et dĂ©montrera qu'il est dans une meilleure croyance que les des sages tint pour bon ce que le sage avait dit. Et parce que chacun d'eux voulait honorer les autres, chacun hĂ©sitait Ă  commencer le premier. Mais le gentil demanda quelle loi Ă©tait d'abord. Et les sages rĂ©pondirent que c'Ă©tait la loi des juifs. Le gentil supplia alors le juif de commencer. Avant de commencer, le juif demanda au gentil et Ă  ses compagnons s'ils interrompraient ses paroles. Et par la volontĂ© du gentil il fut dĂ©cidĂ© entre les sages qu'aucun n'objecterait rien Ă  celui qui raisonnerait, car les oppositions engendrent dans le cƓur humain la malveillance, et la malveillance empĂȘche l'entendement de comprendre. Mais le gentil supplia les sages de lui permettre Ă  lui seul de critiquer leurs raisons, quand cela lui semblerait bon, afin qu'il pĂ»t mieux chercher la vĂ©ritĂ© de la vraie loi, qu'il dĂ©sirait tant comprendre; et chacun des sages le lui le deuxiĂšme livre,qui est sur la croyance des juifs.[Le deuxiĂšme livre se dĂ©roule ainsi Raymond Lulle dĂ©montre l'unicitĂ© de Dieu; il prouve qu'il est le crĂ©ateur du monde; il traite de la Loi de MoĂŻse et de l'avĂšnement du Messie, qui dĂ©livrera le peuple juif de la captivitĂ© et qui sera le prophĂšte et l'envoyĂ© de Dieu; il expose ensuite les trois opinions qui divisent les juifs Ă  propos de la rĂ©surrection des morts; enfin il dĂ©montre l'existence du paradis cĂ©leste et de l'enfer.]Au commencement le juif fit sa priĂšre et dit – Au nom du Dieu unique et puissant, en qui est notre espĂ©rance qu'il nous dĂ©livre de la captivitĂ© en laquelle nous sommes. Et lorsqu'il eut fini sa priĂšre, il dit qu'il croyait en huit articles, Ă  savoir le premier article est de croire en un Dieu seulement; le deuxiĂšme article est de croire que Dieu est crĂ©ateur de tout ce qui est; le troisiĂšme article est de croire que Dieu donna la Loi Ă  MoĂŻse; le quatriĂšme article est de croire que Dieu enverra le Messie qui nous arrachera Ă  la captivitĂ© dans laquelle nous sommes; le cinquiĂšme article concerne la rĂ©surrection; le sixiĂšme concerne le jour du jugement, quand Dieu jugera les bons et les mauvais; le septiĂšme est de croire en la gloire cĂ©leste; le huitiĂšme est de croire que l'enfer existe. Quand le juif eut Ă©numĂ©rĂ© ses articles, alors il commença Ă  expliquer le premier premier article. D'un Dieu uniqueLe juif dit au gentil que beaucoup de raisons manifestes montreraient qu'un seul Dieu Ă©tait seulement; mais parmi d'autres raisons, il voulait prouver cela par quatre raisons, par les fleurs des arbres, de façon brĂšve. De ces quatre raisons, voici la premiĂšre – Il est manifeste que l'homme est ordonnĂ©, comme nous le voyons, Ă  une fin; et la nature fait tout ce qu'elle fait dans la perspective d'une fin. Cette ordonnance et ce cours de la nature signifient et dĂ©montrent qu'il y a un seul Dieu; car s'il y avait beaucoup de dieux, il s'ensuivrait qu'il y aurait beaucoup de fins, et les uns seraient ordonnĂ©s Ă  aimer naturellement un Dieu et les autres seraient ordonnĂ©s Ă  aimer un autre Dieu. La mĂȘme chose se produirait dans les autres crĂ©atures, car chaque crĂ©ature se diffĂ©rencierait de l'autre en signifiant le Dieu qui l'aurait créée. Et si chaque Dieu n'avait pas ainsi ordonnĂ© sa crĂ©ature, sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et volontĂ© seraient imparfaits; et si cela Ă©tait, il serait impossible qu'il fĂ»t Dieu. Car, de mĂȘme qu'il ne convient pas que la crĂ©ature soit son crĂ©ateur, de mĂȘme, et encore moins, il ne convient pas que Dieu ait une imperfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Car Ă  Dieu convient une totale noblesse, selon les conditions des deuxiĂšme raison est la suivante – La grandeur de Dieu est infinie ou non en essence et en bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Or, s'il y a deux ou trois dieux ou plus, il est impossible que la grandeur de Dieu soit infinie en essence et en les vertus susdites. S'il y a un seul Dieu, il est possible que la grandeur de Dieu soit infinie en essence par toutes les vertus susdites. Et comme cette possibilitĂ© et l'ĂȘtre s'accordent, et que s'accordent l'impossibilitĂ© et le non-ĂȘtre, ainsi est manifestĂ© que Dieu est un et que son essence est si grande en bontĂ©, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, que nulle autre essence ni autre chose ne la peut limiter ni comprendre, mais c'est elle qui limite et comprend toutes les choses en elle-mĂȘme, et elle est essentiellement Ă  l'intĂ©rieur et hors de toutes les autres choses, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, elle serait limitĂ©e et gentil dit au juif – Selon l'Ɠuvre naturelle, il est vrai qu'il y a quatre Ă©lĂ©ments mĂ©langĂ©s dans chaque corps et qu'en chaque corps se trouve chaque Ă©lĂ©ment essentiellement, virtuellement et effectivement. Ainsi il est possible qu'il y ait beaucoup de dieux et qu'ils soient mĂȘlĂ©s les uns dans les autres et que la grandeur de chacun soit d'une essence infinie par toutes les vertus et par tous les juif rĂ©pondit et dit – Il est certain que dans le corps composĂ© chaque Ă©lĂ©ment limite l'autre, selon sa propre vertu; car le pouvoir du feu limite le pouvoir de l'eau qui lui est contraire, et le pouvoir de l'eau celui du feu, et il en est de mĂȘme pour l'air et la terre. Et ainsi comme l'un et l'autre se limitent en vertu, ainsi l'opĂ©ration de chacun limite l'opĂ©ration de l'autre, car leurs Ɠuvres sont diffĂ©rentes et opposĂ©es. C'est pourquoi chacun des Ă©lĂ©ments dĂ©sire ĂȘtre simple et par lui-mĂȘme et sans les autres Ă©lĂ©ments; car il s'accorderait mieux avec son ĂȘtre mĂȘme et avec sa vertu mĂȘme, s'il pouvait ĂȘtre sans les autres, ce qu'il ne fait pas, puisqu'il est mĂȘlĂ© aux autres. Et ainsi il est manifestĂ© que s'il y avait beaucoup de dieux, le pouvoir et la bontĂ© et cƓtera, de chacun seraient limitĂ©s et finis en le pouvoir, et cƓtera, de l'autre; et un seul Dieu, qui serait en son essence mĂȘme et en son pouvoir,et cƓtera, serait meilleur que tous ces dieux. Et il s'accorderait mieux avec l'ĂȘtre. Et il serait plus impossible qu'il y ait en lui envie, orgueil et imperfection, que s'il Ă©tait mĂȘlĂ© avec d'autres dieux. Car la plus grande noblesse, pour que Dieu s'accorde avec l'ĂȘtre, doit lui ĂȘtre attribuĂ©, selon la condition du premier arbre. Car la foi, l'espĂ©rance, la charitĂ©, et cƓtera, peuvent mieux s'accorder avec la bontĂ©, la grandeur, et cƓtera, et ne peuvent ĂȘtre plus grands ni plus contraires aux vices. Ainsi est dĂ©montrĂ© par ces conditions qu'un seul Dieu est troisiĂšme raison est la suivante – S'il y avait un dieu qui Ă©tait en un lieu seulement et qu'un autre dieu partageait ce mĂȘme lieu et qu'un autre dieu encore partageait ce mĂȘme lieu, il conviendrait qu'il y eĂ»t un Dieu infini qui limitĂąt et comprĂźt ces dieux, et ce dernier s'accorderait mieux Ă  ĂȘtre Dieu que les autres. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que le dieu le plus grand serait infini et que les autres dieux seraient mineurs, et qu'il y aurait limite et finitude dans les dieux mineurs, selon les six directions qui conviennent Ă  tout ce qui est situĂ©, Ă  savoir le haut et le bas, la droite et la gauche, le devant et le derriĂšre. Et si cela Ă©tait, il conviendrait que ce fĂ»t un corps; et si c'Ă©tait un corps, il serait fini, car tout corps doit ĂȘtre fini, dans la mesure oĂč il s'accorde Ă  avoir forme, superficie et matiĂšre. Or, comme il est contradictoire que Dieu puisse ĂȘtre fini et limitĂ©, car le dieu le plus grand serait limitĂ© par les dieux mineurs et les dieux mineurs auraient part Ă  l'infini, pour cette raison il est manifestĂ© qu'il est impossible qu'il y ait beaucoup de dieux, mais il y a seulement un Dieu, sans l'unitĂ© et la singularitĂ© duquel ne s'accorderait pas avec lui la perfection de bontĂ©, grandeur, et gentil dit – Est-il possible qu'il y ait un dieu dans un lieu et un autre dieu dans un autre lieu, et qu'il y ait ainsi beaucoup de dieux, infinis en Ɠuvres et finis en quantitĂ©?Le juif rĂ©pondit – La perfection de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera, s'accorde avec l'infinitĂ© de l'essence oĂč se trouve la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et elle est en dĂ©saccord avec la fin qui est dans les choses limitĂ©es en un lieu et multipliĂ©es en nombre. Car dans un nombre infini il ne peut y avoir la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, dans aucune des choses qui sont finies en essence; si c'Ă©tait le cas, la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, serait aussi noble dans une chose finie que dans une chose infinie, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que la perfection de bontĂ©, grandeur, et cƓtera, s'accorde Ă  une essence infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et ne s'accorde pas avec beaucoup d'essences finies et juxtaposĂ©es. Car si c'Ă©tait le cas, la perfection serait Ă©galement dans une chose infinie et dans une chose finie, ce qui est quatriĂšme raison est L'espĂ©rance peut devenir plus grande en ayant confiance en un seul Dieu, seigneur de toutes choses; et la charitĂ© peut devenir plus grande en aimant un Dieu infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, qu'elles ne le deviendraient, s'il y avait beaucoup de dieux ou s'il y avait un dieu rĂ©parti en deux ou trois choses qui le composeraient. Et parce que l'espĂ©rance et la charitĂ© s'accordent avec le plus grand, cette concordance s'accorde avec la vĂ©ritĂ© et leur contraire avec la faussetĂ©, selon les conditions des arbres; ainsi il est manifestĂ© qu'il y a seulement un seul Dieu.– Seigneur, dit le gentil, comme la charitĂ© s'accorde mieux avec la perfection, en laquelle elle est et peut devenir plus grande en aimant un Dieu infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, qu'en aimant un ou plusieurs dieux qui seraient finis, ainsi la volontĂ© de l'homme qui n'aime pas un dieu qui est mauvais et a une mĂ©chancetĂ© infinie est plus noble dans ce non-amour que la volontĂ© qui ne peut pas ne pas aimer davantage le mal fini et limitĂ©. Parce que le plus noble non-amour doit lui ĂȘtre attribuĂ©, ainsi il est manifestĂ© qu'il y a un seul dieu mauvais, infini, qui est le commencement de tous les maux, que l'homme peut ne pas juif rĂ©pondit – C'est la vĂ©ritĂ©, seigneur, que, dans la perspective de la charitĂ©, la volontĂ© créée pourra plus noblement ne pas aimer, si elle n'aime pas un Dieu qui est plus un mal infini que fini. Mais parce que le mauvais dieu serait contraire au bon et parce que le dieu bon n'aurait pas bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera, s'il ne dĂ©truisait pas le dieu mauvais, pour cette raison il ne convient pas que tout ceci soit, par quoi la volontĂ© pourrait ne pas aimer le plus grand mal. Car la volontĂ© créée ne s'accorde pas avec une noblesse qui serait opposĂ©e Ă  la noblesse du crĂ©ateur. Et si le dieu bon ne dĂ©truisait pas le dieu mauvais, de sorte que la volontĂ© créée ne puisse ĂȘtre meilleure, il aimerait plus sa crĂ©ature que lui-mĂȘme et il y aurait imperfection en lui. Et si le dieu bon ne pouvait pas dĂ©truire le dieu mauvais, ils seraient Ă©gaux en pouvoir, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, l'ĂȘtre s'accorderait aussi convenablement au mal infini qu'Ă  l'infini bien. Or, comme le bien et l'ĂȘtre s'accordent, et le mal et le non-ĂȘtre, et que la perfection s'accorde avec le bien et avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le mal et avec le non-ĂȘtre, ainsi est manifestĂ© qu'il est impossible que le mal infini soit en l'ĂȘtre. Car si c'Ă©tait le cas, l'ĂȘtre et le non-ĂȘtre s'accorderaient Ă©galement avec l'Ă©ternitĂ© et avec l'infinitĂ©, ce qui est le juif eut prouvĂ© au gentil qu'un seul Dieu Ă©tait seulement, alors il demanda au gentil s'il se considĂ©rait satisfait de la dĂ©monstration qu'il lui avait faite de l'unicitĂ© de Dieu, pour les quatre raisons susdites, ou s'il voulait qu'il cueillĂźt plus de fleurs des arbres et prouvĂąt l'unicitĂ© de Dieu par plus de raisons. Mais le gentil rĂ©pondit qu'il se considĂ©rait bien satisfait de la dĂ©monstration et que ce qu'il lui avait affirmĂ© lui permettait de progresser dans sa recherche de la vĂ©ritĂ©. Mais, plutĂŽt, il le priait de lui dire ce qu'est Dieu et ce qu'il n'est pas en lui-mĂȘme, car il dĂ©sirait beaucoup avoir connaissance de ce que Dieu est. – Seigneur, dit le juif, par la vertu de Dieu et par la lumiĂšre de la grĂące, l'entendement humain arrive en cette prĂ©sente vie Ă  la connaissance de ce que Dieu n'est pas, c'est-Ă -dire que par de vives raisons on sait que Dieu n'est ni pierre, ni homme, ni soleil, ni Ă©toile, ni aucune chose corporelle, ni aucune chose spirituelle qui soit finie ni qui ait un dĂ©faut. Encore nous avons connaissance que Dieu est bon, grand, Ă©ternel, puissant, et cƓtera, selon ce qui a Ă©tĂ© prouvĂ© dans le premier livre. Et il suffit Ă  l'homme de savoir toutes ces choses, pendant qu'il est dans le monde. Mais, savoir ce que Dieu est en lui-mĂȘme, aucun homme ne le peut; car aucun homme ne peut savoir ce que son Ăąme est en elle-mĂȘme, donc, comment saurait-il ce que Dieu est? En ce monde cela n'est pas accessible au savoir, mais en l'autre monde ne le savent pas non plus ceux qui sont dans la gloire; et si nous le savions en ce monde, l'autre monde ne serait pas plus noble que celui-ci. Or, comme il convient que l'autre monde soit plus noble que celui-ci, pour cette raison Dieu a ordonnĂ© que l'homme ne puisse pas savoir en ce monde ce qui convient Ă  l'autre deuxiĂšme article. De la crĂ©ation– Pour prouver que Dieu est le crĂ©ateur de toutes choses, nous cueillons sept fleurs des cinq arbres, parmi d'autres; et par elles il est manifestĂ© Ă  l'entendement humain que Dieu a créé le monde; et par chacune des fleurs il en est donnĂ© une manifeste BontĂ© et Ă©ternité– L'Ă©ternitĂ© est une bonne chose, comme il est vrai que le bien et l'ĂȘtre s'accordent avec l'Ă©ternitĂ©, et l'Ă©ternitĂ© et l'ĂȘtre avec la bontĂ©. Si l'Ă©ternitĂ© Ă©tait une chose mauvaise, le non-ĂȘtre et la bontĂ© s'accorderaient contre l'ĂȘtre et l'Ă©ternitĂ©; et si ce n'Ă©tait pas le cas, naturellement tous les hommes et les plantes et les animaux dĂ©sireraient ne pas ĂȘtre, ce qui est impossible, comme il est vrai que tout ce qui est aime ĂȘtre et n'aime pas ne pas juif dit au gentil – Si le monde n'est pas Ă©ternel et si Dieu ne l'a pas créé, il convient que le monde ait eu un commencement de lui-mĂȘme ou d'un autre. De lui-mĂȘme il ne peut l'avoir eu, car rien ne peut donner commencement Ă  quelque chose, et, si cela Ă©tait, une chose serait rien. Et si le monde avait eu un commencement d'un autre qui ne serait pas Dieu et si cet autre a eu un commencement d'un autre qui a eu un commencement, et ainsi Ă  l'infini, et si Dieu n'est pas le commencement de ces commencements et de ces commencĂ©s, il doit s'ensuivre que la bontĂ© s'accordera mieux avec le commencement commencĂ© qu'avec l'Ă©ternitĂ©, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ© que, si le monde a un commencement, il convient qu'il l'ait de la bontĂ© Ă©ternelle ou d'une chose qui ait son commencement de la bontĂ© Ă©ternelle. Et comme nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© qu'il y a seulement un Dieu, en qui est l'Ă©ternelle bontĂ©, ainsi il est manifestĂ© que, si le monde a un commencement, il convient qu'il l'ait eu de Dieu ou d'une autre chose qui a eu son commencement de le monde est Ă©ternel ou non créé, il est Ă©gal en durĂ©e avec l'Ă©ternitĂ© de Dieu. Or, comme le monde est divisible en parties oĂč il y a dĂ©faut et mal, Ă  savoir en choses qui sont limitĂ©es en quantitĂ© et qui sont corruptibles, mortelles, vouĂ©es Ă  la souffrance et ignorantes, et parce que ces choses sont aussi mauvaises que le bien fait dĂ©faut, ainsi le monde ne s'accorde pas bien avec la bontĂ©, de mĂȘme que la bontĂ©, en laquelle il n'y a ni division ni dĂ©faut ni mal, s'accorde avec l'Ă©ternitĂ©, oĂč il n'y a ni parties ni choses qui ont un commencement ou une fin. Et c'est ainsi qu'il est signifiĂ© que le bien qui est dans le monde a un commencement, car, s'il n'avait pas de commencement, il s'accorderait aussi bien avec l'Ă©ternitĂ© qu'avec la bontĂ© de Dieu. Et si le bien créé a un commencement, combien plus il convient que le mal ait un commencement! Car si le mal Ă©tait Ă©ternel, sans commencement, l'Ă©ternitĂ© ne s'accorderait pas avec la bontĂ©, Ă©tant donnĂ© que le bien s'accorderait avec son contraire, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que le monde est créé et a un gentil demanda au juif si Dieu avait créé le mal. Le juif rĂ©pondit que le mal Ă©tait considĂ©rĂ© de deux maniĂšres le mal de faute et le mal de souffrance. Comme le mal dĂ» Ă  la faute est contraire Ă  la bontĂ©, il ne convient pas qu'il ait Ă©tĂ© créé; parce que le mal dĂ» Ă  la souffrance s'accorde avec la parfaite justice de Dieu pour punir le pĂ©chĂ© et avec la parfaite sagesse de Dieu pour signifier le bien de la grĂące, ainsi il convient que le mal dĂ» Ă  la souffrance soit créé par la souveraine bontĂ© Grandeur et pouvoir– Il est signifiĂ© que le plus grand pouvoir est en Dieu si le monde est créé par le pouvoir de Dieu, ce qui ne serait pas le cas, si le monde Ă©tait Ă©ternel. Car le pouvoir de Dieu est plus grand dans le fait de crĂ©er Ă  partir de rien un monde si grand et si beau que s'il n'avait pas créé le monde. Et afin que la grandeur et le pouvoir de Dieu s'accordent mieux et dĂ©montrent Ă  l'entendement humain qu'il doit les reconnaĂźtre selon la premiĂšre condition du premier arbre, ainsi il est manifestĂ© que le monde est créé Ă  partir de rien et qu'il a eu un le monde Ă©tait Ă©ternel et durable par son pouvoir ou par le pouvoir de Dieu, il serait plus impossible qu'il ait une fin en quantitĂ©, en temps et en durĂ©e, que si le monde a un commencement et si Dieu l'a créé. Et s'il Ă©tait plus impossible que le monde ait une fin et un devenir dans le non-ĂȘtre, moindre serait signifiĂ©e la grandeur d'un pouvoir divin que le monde pourrait dĂ©truire, ce qui n'est pas le cas, si le monde a eu un commencement et est créé; car il est plus proche du non-ĂȘtre puisqu'il est venu de rien, qu'une chose Ă©ternelle qui n'a jamais Ă©tĂ© rien. Et plus il est proche du non-ĂȘtre et plus le soutient le pouvoir de Dieu pour qu'il ne redevienne pas non-ĂȘtre, plus grand est manifestement le pouvoir de Dieu qui le soutient et l'empĂȘche de redevenir rien. Et plus le pouvoir de Dieu est grand, plus grande se manifeste sa est plus Ă©trange, plus impossible et plus contraire aux raisons de considĂ©rer que la bontĂ© et le pouvoir divin, qui sont une mĂȘme chose avec l'Ă©ternitĂ© qui ne peut s'accorder avec le commencement ni la fin, pourraient venir au non-ĂȘtre, que de considĂ©rer que ce qui est créé et venu du non-ĂȘtre pourrait revenir au non-ĂȘtre. En considĂ©rant que le pouvoir de Dieu est si grand qu'il peut dĂ©truire le monde, Ă  supposer qu'il soit Ă©ternel, on est prĂȘt de considĂ©rer que Dieu ne peut pas ĂȘtre, si le monde est bien Ă©ternel. En considĂ©rant que le monde est créé et que Dieu peut lui donner fin, puisqu'il l'a créé Ă  partir de rien, on est loin de considĂ©rer que Dieu puisse ne pas ĂȘtre. Et parce que la considĂ©ration qui s'accorde mieux avec le grand pouvoir divin est plus satisfaisante, ainsi il est manifestĂ© que le monde a reçu sa crĂ©ation par le grand pouvoir Perfection et charité– Perfection et charitĂ© signifient dans les choses de ce monde que le monde est créé; car le feu et les autres Ă©lĂ©ments en cherchant leur perfection engendrent et corrompent les choses en lesquelles ils ne trouvent pas leur perfection. Ainsi le jour et la nuit ne cessent de s'engendrer et se corrompre pour la nĂ©cessitĂ© de la nature qu'ils doivent accomplir. Si le monde Ă©tait Ă©ternel sans commencement, il y aurait Ă©ternellement sans commencement un manque dans le cours de la nĂ©cessitĂ© de la nature, et il y aurait gĂ©nĂ©ration et corruption, et il n'y aurait pas de premier homme ni de premier arbre ni de premier animal ni de premier oiseau. Et s'il n'y avait pas de premier dans les choses susdites, il serait impossible qu'il y ait un dernier. Et si cela n'Ă©tait pas le cas, les Ă©lĂ©ments auraient infiniment leur perfection et dĂ©sireraient la perfection et ne l'auraient jamais. Et cela est incompatible et contraire Ă  l'abondance de la perfection divine qui Ă©galement et Ă©ternellement sera cause de l'imperfection et de la perfection dĂ©sirĂ©e. Le dĂ©sir serait imparfait, si l'on dĂ©sirait Ă©ternellement et si l'on n'obtenait jamais accomplissement du dĂ©sir. Ainsi il y a incompatibilitĂ©, selon la perfection et l'amour divin, et il est manifestĂ© que le monde est créé et que l'imperfection a eu un commencement par lequel est signifiĂ© l' juif dit au gentil – Nous avons signifiĂ© et prouvĂ© par la nature corporelle que le monde est créé. Nous voulons maintenant prouver cela par la nature spirituelle, Ă  savoir par l'Ăąme. Il est manifeste pour l'intelligence humaine que l'Ăąme raisonnable ne peut se sauver en ce monde. Et ainsi que les Ă©lĂ©ments se meuvent corporellement pour chercher leur accomplissement et ne le trouvent pas, comme nous l'avons dit plus haut, ainsi l'Ăąme recherche spirituellement son accomplissement et ne le trouve pas; car, lorsqu'elle a une chose qu'elle a toujours dĂ©sirĂ© avoir, elle en dĂ©sire une autre. Parce que c'est lĂ  l'imperfection de la charitĂ©, il est signifiĂ© que l'Ăąme est créée; car, si elle Ă©tait Ă©ternelle, elle n'aurait pas d'imperfection et, si elle n'en avait pas, la souveraine perfection et amour, Ă  savoir Dieu, serait cause de son Ă©ternelle imperfection, ce qui est impossible et contre les conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© et cette opposition, il est signifiĂ© que l'Ăąme est créée. Et par la crĂ©ation de l'Ăąme il est signifiĂ© que la nature du corps est créée; car si l'Ăąme qui est de plus noble nature que la nature du corps est créée, combien plus il convient que le corps soit crĂ©ature! Car si ce n'Ă©tait pas le cas, le plus noble s'accorderait avec le non-ĂȘtre et le moins noble avec l'ĂȘtre et avec l'Ă©ternitĂ©, ce qui est contraire Ă  la parfaite charitĂ© de notre seigneur Perfection et justice– En Dieu s'accordent la perfection et la justice; et, comme il est prouvĂ© dans le premier livre que la rĂ©surrection est, ainsi il est signifiĂ© par la rĂ©surrection et par la fleur susdite que le monde est créé. Car, si le monde Ă©tait Ă©ternel, il conviendrait que Ă©ternellement Dieu crĂ©e la matiĂšre ordinaire dont serait composĂ© le corps rationnel. Car l'ordinaire matiĂšre de ce monde ne suffirait pas Ă  tant de corps animĂ©s, ressuscitĂ©s, ayant mĂ©rite ou faute, pour quoi il convient qu'ils soient ressuscitĂ©s selon la parfaite justice de Dieu. Parce qu'il ne convient pas de reconnaĂźtre que Dieu augmente infiniment l'ordinaire matiĂšre et l'espace qui lui convient et qu'il n'a pas une parfaite justice, pour cette raison il ne convient pas de nier la crĂ©ation et d'affirmer que le monde est Ă©ternel sans commencement. Cette nĂ©gation, par laquelle l'homme nie que le monde ait une quantitĂ© finie et soit dans un espace fini, implique l'affirmation que Dieu est Ă©ternellement crĂ©ateur d'Ăąmes, de corps et de lieux infinis en nombre, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres et EternitĂ© et orgueil– Si Ă©ternitĂ© et orgueil s'accordaient, il s'ensuivrait que l'Ă©ternitĂ© s'accorderait avec l'orgueil contre l'humilitĂ© qui s'accorde avec la bontĂ©, la grandeur, le pouvoir, la sagesse, l'amour et la perfection, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que l'Ă©ternitĂ© et l'orgueil ne s'accordent pas. Par cette incompatibilitĂ© il est signifiĂ© que la nature qui est sujette Ă  l'orgueil, c'est-Ă -dire la nature de l'homme, ne s'accorde pas avec l'Ă©ternitĂ©; par cette incompatibilitĂ© est donnĂ©e la manifestation que le monde est gentil rĂ©pondit et dit – L'humilitĂ© et l'orgueil sont opposĂ©s, et l'homme est sujet Ă  l'humilitĂ©; donc, si la nature de l'homme s'accorde avec l'Ă©ternitĂ© qui s'accorde avec l'humilitĂ©, l'homme est de nature Ă©ternelle par humilitĂ© et de nature créée par juif rĂ©pondit – Le fait que l'Ă©ternitĂ© divine s'accorde avec l'humilitĂ© contre l'orgueil en l'homme est dĂ» Ă  l'influence du don de grĂące, donnĂ© Ă  l'homme contre la punition de l'orgueil. Ainsi est signifiĂ©e une Ă©ternitĂ© qui est appelĂ©e en latin evum et cette Ă©ternitĂ©, qui a un commencement et non une fin, est créée par la souveraine Ă©ternitĂ©, qui est sans commencement ni fin, en rĂ©compense de l'humilitĂ© de l'homme et en punition de l'orgueil de l'homme, afin que l'homme, Ă©ternellement, sans fin, ait connaissance des fleurs du premier le monde Ă©tait Ă©ternel, l'homme serait de nature Ă©ternelle et serait en un lieu Ă©ternel. Et l'Ă©ternitĂ© de Dieu ne serait pas contraire Ă  l'orgueil ni Ă  l'homme orgueilleux, comme c'est le cas, si le monde est créé. Car l'orgueil, l'homme, sa nature et le lieu oĂč il est, seraient Ă©gaux en durabilitĂ© Ă  l'Ă©ternitĂ© de Dieu. Or plus il convient de reconnaĂźtre que les vertus de Dieu sont contraires aux vices selon les conditions du troisiĂšme arbre, plus les vertus de Dieu manifestent qu'elles sont contraires Ă  l'orgueil, si le monde est créé; ainsi est manifestĂ© que le monde est EspĂ©rance et charité– Si le monde est créé, il y a une plus grande concordance entre l'espĂ©rance et la charitĂ© dans l'amour de Dieu et dans la confiance en Dieu et elles sont plus opposĂ©es Ă  leurs contraires, qui sont les vices, que si le monde n'est pas Ă©ternel. Car Dieu a fait une plus grande grĂące Ă  l'homme, en lui donnant de quoi manger, boire et satisfaire Ă  ses besoins, c'est-Ă -dire l'ĂȘtre qui n'est pas l'ĂȘtre Ă©ternel, que s'il lui avait donnĂ© des besoins et un ĂȘtre Ă©ternels. Et plus grande est la grĂące que Dieu a faite Ă  l'homme, plus grande est la charitĂ© que l'homme peut avoir et doit avoir envers Dieu, plus grande est l'espĂ©rance qu'il peut et doit avoir envers Dieu. Car plus grandes sont l'espĂ©rance et la charitĂ© qui peuvent ĂȘtre et doivent ĂȘtre en l'homme, plus grand est l'amour que Dieu peut et doit avoir pour l'homme. Et de ces propositions il ne s'ensuit aucune incompatibilitĂ© avec le fait que le monde est créé; mais, si le monde est Ă©ternel, il s'ensuit incompatibilitĂ© et opposition, par quoi est signifiĂ© que le monde n'est pas Ă©ternel. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'espĂ©rance et la charitĂ© s'accorderaient avec le non-ĂȘtre et avec le manque et que leurs contraires s'accorderaient avec l'ĂȘtre et avec la perfection; ce qui est impossible et contraire aux conditions du quatriĂšme Prudence et mĂ©lancolie– Prudence et mĂ©lancolie sont contraires, dans la mesure oĂč la prudence est une vertu et la mĂ©lancolie un vice. Or, si le monde est Ă©ternel et si la prudence ne le sait pas, la mĂ©lancolie ne serait pas si contraire Ă  la prudence ni aux vertus qui s'accordent avec la prudence, comme c'est le cas, si le monde est Ă©ternel. Car la mĂ©lancolie qui n'aime pas le bien commun et particulier et rend l'homme nĂ©gligent et paresseux et complaisant au mal, s'accorde avec le non-ĂȘtre, puisqu'elle veut ce qui ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre et puisqu'elle n'aime pas ce qui s'accorde avec l'ĂȘtre. Si la prudence savait que le monde Ă©tait Ă©ternel, elle saurait que, s'il ne l'Ă©tait pas, la mĂ©lancolie s'accorderait mieux avec le non-ĂȘtre qu'avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible Ă  savoir, puisque cela est contradictoire. Car si le monde est Ă©ternel, la mĂ©lancolie, qu'Ă©prouvera un sujet Ă©ternel, s'accordera avec l'ĂȘtre plus fortement que si le sujet qui l'Ă©prouve, c'est-Ă -dire l'homme, n'est pas Ă©ternel. Puisque l'Ɠuvre de la mĂ©lancolie est contraire Ă  l'ĂȘtre et s'accorde avec le non-ĂȘtre, son sujet s'accorde mieux avec le non-ĂȘtre, si le monde est créé que si le monde est Ă©ternel. Parce que, par l'Ă©ternitĂ© du monde, il y aurait contradiction entre ce que saurait la prudence et le fait que la prudence ne serait pas aussi contraire Ă  la mĂ©lancolie, ainsi est signifiĂ© que le monde n'est pas Ă©ternel, puisqu'il est vrai que la contradiction ne peut pas tenir et qu'il faut bien reconnaĂźtre que la prudence et la mĂ©lancolie sont contraires, selon les conditions du cinquiĂšme arbre.– Je me considĂšre assez satisfait, dit le gentil, de l'explication par laquelle tu m'as prouvĂ© que le monde est créé. Mais je te prie de me dire ce que faisait Dieu avant la crĂ©ation du monde. Car Dieu est plus noble s'il est Ă©ternellement et s'il agit Ă©ternellement, que si ce n'est pas le cas et si son Ɠuvre a un juif dit – Les philosophes s'entendent en majoritĂ© pour prouver que le monde est Ă©ternel, c'est-Ă -dire pour donner honneur Ă  la cause premiĂšre, qui est Dieu. Mais en ce qui concerne la connaissance de la cause premiĂšre, les philosophes ont affirmĂ© que, ainsi qu'elle Ă©tait cause et fin de toutes choses et Ă©ternelle, ainsi son effet devait ĂȘtre Ă©ternel, et ils ont dit que cet effet est le monde. Mais nous qui croyons que le monde est créé, nous honorons plus Dieu que les philosophes et lui attribuons un plus grand honneur en disant que Dieu a en lui-mĂȘme son Ɠuvre Ă©ternelle, aimant et comprenant en lui-mĂȘme, et glorieux en lui-mĂȘme, et comprenant toutes choses; et nous disons que cette Ɠuvre est premiĂšre, antĂ©rieure Ă  l'Ɠuvre que Dieu a faite et fait en Ă©tant cause du monde. Les philosophes qui ignorent l'Ɠuvre que Dieu a en lui-mĂȘme ne lui ont pas attribuĂ© l'Ɠuvre qui a Ă©tĂ© Ă  l'intĂ©rieur de lui-mĂȘme, c'est-Ă -dire le monde; et ils ont dit que cette Ɠuvre Ă©tait Ă©gale en Ă©ternitĂ© avec lui. Et parce que, selon la premiĂšre condition du premier arbre, on doit attribuer Ă  Dieu la plus grande noblesse, ainsi il est dĂ©montrĂ© que le monde est créé par Dieu qui est la cause premiĂšre; et l'Ɠuvre qu'il a en lui-mĂȘme fut avant son effet, c'est-Ă -dire le gentil dit au juif – Je ne peux pas comprendre comment Ă  partir de rien peut ĂȘtre créé quelque chose. Le juif dit – Par nature l'entendement humain comprend autrement si la chose est ou n'est pas, et comment la chose se fait, et comment par les possibilitĂ©s ou impossibilitĂ©s susdites il est prouvĂ© que Dieu est crĂ©ateur. Mais la façon dont Dieu Ă  partir de rien fait ĂȘtre quelque chose, cela l'entendement humain ne peut le comprendre dans la chose créée. Et sais-tu pourquoi? Parce que l'entendement, dans le rien, comprend pas quelque chose». Et parce que l'entendement ne peut comprendre comment se fait la chose Ă  partir de ce en quoi il comprend rien», ainsi tu ne peux pas comprendre, puisque tu ne comprends pas le rien». Mais dans la parfaite volontĂ© divine, qui a parfait pouvoir et parfaite sagesse, tu peux comprendre que Dieu peut crĂ©er une chose de la non-chose, puisque sa volontĂ© peut le vouloir, son pouvoir peut le faire et son savoir sait le est manifeste pour ton entendement que tu as une Ăąme et un corps; mais la maniĂšre dont l'Ăąme est jointe au corps, cela tu ne peux le comprendre. Or, si ce qui est en toi-mĂȘme ton entendement manque Ă  le comprendre, combien plus il convient qu'il manque Ă  comprendre ce en quoi tu n'es pas! Il suffit donc que tu comprennes si une chose est ou n'est pas et tu n'as pas besoin en ce monde de savoir comment une chose est ou n'est pas gentil dit au juif – Le firmament, les corps cĂ©lestes et leur mouvement ne sont pas corruptibles, et ainsi il est signifiĂ© qu'ils sont Ă©ternels et sans juif rĂ©pondit – Parce que le firmament et les corps cĂ©lestes sont limitĂ©s en quantitĂ©, ils signifient qu'ils sont créés. Car l'Ă©ternitĂ©, qui ne s'accorde pas avec la durĂ©e qui a un commencement et une fin, ne s'accorde pas Ă©galement avec la quantitĂ© qui est finie, limitĂ©e, circonscrite et mobile. Tel est le firmament qui engendre le temps premier et dernier, avec lequel ne s'accorde pas l'Ă©ternitĂ©. Si le firmament, les corps cĂ©lestes et leur mouvement ne sont pas corruptibles, c'est parce que Dieu les a créés incorruptibles afin de dĂ©montrer son grand pouvoir. Si Dieu n'avait pas créé des choses corruptibles, il ne dĂ©montrerait pas si fortement son grand pouvoir, lui qui peut crĂ©er ou dĂ©truire des choses incorruptibles aussi facilement que des choses corruptibles. Mais parce que les philosophes n'avaient pas une parfaite connaissance du pouvoir de Dieu, de son savoir, de son vouloir ni de sa perfection, et parce qu'ils voyaient que le firmament et les corps cĂ©lestes sont incorruptibles, ils pensaient qu'ils Ă©taient Ă©ternels sans commencement et sans fin, et ainsi ils niaient la troisiĂšme article. De la Loi que Dieu donna Ă  MoĂŻse– Pour prouver que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  MoĂŻse, il convient que nous cueillions des cinq arbres ces fleurs par lesquelles nous puissions prouver cet article; cette dĂ©monstration, faisons-la avec sept fleurs le plus rapidement que nous le BontĂ© et grandeur– Si Dieu a donnĂ© la Loi Ă  son peuple, en laquelle il a ordonnĂ© par commandements ce que l'homme doit pratiquer afin d'honorer Dieu et de lui obĂ©ir et d'obtenir la bĂ©atitude, et ce que l'homme ne doit pas faire afin d'Ă©viter la malĂ©diction divine, une plus grande bontĂ© est signifiĂ©e en Dieu et une plus grande indication est faite de la gloire cĂ©leste et de la peine infernale, que si Dieu n'avait pas donnĂ© de Loi et n'avait pas dit Ă  l'homme ce qu'il devait faire et ne pas bien agir s'accorde avec l'ĂȘtre et le mal agir avec le non-ĂȘtre, le commandement s'accorde avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le non-ĂȘtre. Or, comme le commandement de bien agir et d'Ă©viter le mal s'accorde avec l'ĂȘtre et ne s'accorde pas avec le non-ĂȘtre, et que le mal agir s'accorde avec le non-ĂȘtre et ne s'accorde pas avec l'ĂȘtre, et que l'ĂȘtre et le bien s'accordent, et que l'ĂȘtre et le mal ne s'accordent pas, si Dieu n'avait pas donnĂ© la Loi ou n'avait pas fait le commandement de bien agir et d'Ă©viter le mal, Dieu aurait fait concorder le commandement et le non-ĂȘtre, le bien et le mal, contre le commandement, l'ĂȘtre et le bien, de sorte que le commandement n'aurait pas Ă©tĂ© en accord avec l'ĂȘtre. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait qu'en Dieu il n'y aurait pas grande bontĂ© en pouvoir, sagesse, amour et perfection. Parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu grande bontĂ©, selon les conditions des arbres, ainsi il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  l' grande est la gloire cĂ©leste et si grande est la peine infernale qu'il faut que ce commandement ait Ă©tĂ© fait pour l'homme et qu'il faut que cette ordonnance ait Ă©tĂ© faite par Ɠuvre divine, par laquelle l'homme peut parvenir Ă  la vie perdurable. Si les choses du monde qui sont petites s'accordent avec le commandement temporel, combien plus les choses grandes, cĂ©lestes et infernales qui n'ont pas de fin! Si la Loi et les commandements n'avaient pas Ă©tĂ© donnĂ©s par la bontĂ© de Dieu, il s'ensuivrait que la grande bontĂ© de Dieu s'accorderait mieux avec les choses peu utiles et ne s'accorderait pas avec les choses trĂšs utiles. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que ce qui est la cause matĂ©rielle serait la cause finale et la cause finale serait matĂ©rielle, et ce qui est le moindre bien serait le plus grand bien, et ce qui est le plus grand bien serait le moindre bien. Et s'il en Ă©tait ainsi, il s'ensuivrait que la grande bontĂ© de Dieu serait plus petite qu'aucun autre bien et que ce qui est le plus grand mal serait plus petit qu'aucun autre mal, ce qui est EternitĂ© et pouvoir– Comme l'Ă©ternitĂ© et le pouvoir s'accordent en Dieu, il est impossible qu'ils ne s'accordent pas dans l'Ɠuvre de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi Ă  l'homme et lui a commandĂ© ce qu'il doit faire et comment il doit se comporter, l'homme est plus poussĂ© Ă  faire le bien et Ă  Ă©viter le mal qu'il ne le serait, si aucune Loi ne lui avait Ă©tĂ© donnĂ©e. Et si l'homme fait le bien, le pouvoir divin s'accorde mieux avec l'homme pour lui donner la gloire Ă©ternelle; et si l'homme fait le mal, le pouvoir de Dieu s'accorde mieux avec l'homme pour lui donner une peine infinie. S'il n'y avait pas la Loi, le pouvoir divin ne serait pas en si grand accord avec son Ɠuvre, et l'Ă©ternitĂ© divine et le pouvoir divin ne s'accorderaient pas si bien Ă  juger si l'homme mĂ©rite la gloire Ă©ternelle ou la peine Ă©ternelle. Et parce qu'il est certain que les vertus divines se rĂ©vĂšlent mieux Ă  l'Ɠuvre et Ă  l'usage que celles des crĂ©atures, ainsi il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi pour illuminer l' Sagesse et prudence– En Dieu s'accordent la sagesse et la perfection; par cette concordance la prudence reçoit l'influence qui la fait s'accorder Ă  la sagesse de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi, la prudence s'accorde mieux avec la sagesse de Dieu, de laquelle lui vient l'influence qui la fait s'accorder mieux avec la force contre les vices, et avec la charitĂ© qui amĂšne l'homme Ă  aimer Dieu, son prochain et lui-mĂȘme. Si la Loi n'Ă©tait pas donnĂ©e, tous ceux qui croient que la Loi est donnĂ©e seraient dans la faussetĂ© et dans l'erreur, et il s'ensuivrait que la prudence s'accorderait mieux avec la sagesse de Dieu en ceux qui croiraient faussetĂ© et erreur qu'en ceux qui ne croient pas que la Loi est donnĂ©e, ce qui est impossible. Si cela Ă©tait possible, la faussetĂ©, l'erreur et l'ignorance seraient de bonnes choses et leurs contraires en seraient de mauvaises; et la prudence s'accorderait mieux avec la force et avec la charitĂ© par ignorance que par sagesse, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que Dieu a donnĂ© la Pouvoir et justice– Justice et ignorance s'opposent en l'homme; c'est pourquoi la justice et la sagesse s'accordent en l'homme. Comme l'homme n'a pas le pouvoir de juger de ce qu'il ne sait pas, ainsi il manque de pouvoir dans sa justice. Mais comme l'homme a la sagesse, il sait ce qu'il doit juger et donc il a le pouvoir de sa justice. Puisque en l'homme, qui est crĂ©ature et chose mortelle et finie, il y a concordance entre le pouvoir et la justice, combien plus il convient qu'il y ait concordance entre le pouvoir divin et la justice créée qui est en l'homme! Car, si ce n'Ă©tait pas le cas, la concordance qui est entre une vertu créée et une autre ne viendrait pas de l'influence des vertus incréées, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ© que la justice créée et le pouvoir divin s'accordent pour donner pouvoir et grĂące Ă  la justice, afin que la justice ait pouvoir et grĂące d'ĂȘtre opposĂ©e Ă  l'ignorance et Ă  l'injustice. Si Dieu a donnĂ© la Loi, son pouvoir a illuminĂ© la justice d'une lumiĂšre de sagesse en laquelle elle doit agir, juger et Ă©viter. Et s'il n'a pas donnĂ© la Loi, la justice n'est illuminĂ©e que par une Loi naturelle. Et comme la justice créée a une plus grande force contre l'ignorance et l'injustice par la Loi de grĂące et par la Loi naturelle, que seulement par la Loi naturelle, si Dieu n'utilisait pas son pouvoir pour que la justice créée eĂ»t un plus grand pouvoir contre l'ignorance et l'injustice, il s'ensuivrait que le pouvoir divin s'accorderait avec la mĂ©lancolie et qu'il serait opposĂ© Ă  la perfection et Ă  l'amour de Dieu, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Loi de Foi et espĂ©rance– Par la foi l'homme croit en Dieu et par l'espĂ©rance l'homme espĂšre la grĂące et la bĂ©nĂ©diction de Dieu. Si Dieu a donnĂ© la Loi de grĂące, la foi et l'espĂ©rance s'accordent plus fortement; et si Dieu n'a pas donnĂ© la Loi de grĂące, elles ne s'accordent pas aussi fortement dans la contemplation de Dieu. Si la Loi de grĂące n'Ă©tait pas agrĂ©able Ă  la volontĂ© de Dieu et s'il ne l'avait pas aimĂ©e en la donnant Ă  l'homme, il s'ensuivrait que plus la foi et l'espĂ©rance s'accorderaient dans la contemplation de Dieu et de sa gloire, moins elles seraient aimables Ă  la volontĂ© de Dieu, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que la volontĂ© de Dieu serait contraire Ă  la bontĂ©, la grandeur et la perfection, et qu'elle s'accorderait avec la mĂ©lancolie et l'envie, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi de grĂące, afin que la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre contre leur contraire qui s'accorde avec le TempĂ©rance et gloutonnerie– TempĂ©rance et gloutonnerie sont opposĂ©es; c'est pourquoi la tempĂ©rance s'accorde avec l'obĂ©issance et la gloutonnerie avec la dĂ©sobĂ©issance. Si la Loi de grĂące est donnĂ©e, il s'ensuit que sont donnĂ©s des commandements contre la gloutonnerie qui s'accorde avec le non-ĂȘtre, afin de fortifier la tempĂ©rance qui s'accorde avec l'ĂȘtre. Si la Loi de grĂące n'avait pas Ă©tĂ© donnĂ©e, il s'ensuivrait que la grĂące de Dieu serait contraire Ă  l'ĂȘtre et qu'elle s'accorderait avec le non-ĂȘtre; et si c'Ă©tait le cas, cela signifierait que Dieu et le non-ĂȘtre s'accordent avec la gloutonnerie contre l'ĂȘtre et la tempĂ©rance, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres, et contraire Ă  cet Art. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Loi de juif dit au gentil – Par bien d'autres fleurs, je pourrais te signifier et te manifester encore cette Loi de grĂące, que Dieu donna Ă  MoĂŻse, prophĂšte, sur le mont SinaĂŻ. Cette Loi contient dix commandements qui sont Ă©crits et elle en comporte beaucoup d'autres. Dans cette Loi ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  MoĂŻse la crĂ©ation du monde et les origines des saints pĂšres. Mais les raisons que je t'ai dĂ©jĂ  exposĂ©es suffisent Ă  prouver que Dieu a donnĂ© une Loi de grĂące. Et de peur d'offenser mes compagnons par de nombreuses paroles superflues, je ne te parlerai pas de toutes les fleurs des arbres, par lesquelles on peut prouver la Loi de grĂące.– Je m'estime suffisamment content de ce que tu m'as dit, dit le gentil au juif, mais je te prie de me dire en vĂ©ritĂ© si les chrĂ©tiens et les sarrasins croient en la Loi que tu me juif rĂ©pondit– Il est certain que les chrĂ©tiens et les sarrasins croient que Dieu a donnĂ© la Loi Ă  MoĂŻse, et chacun croit que notre Loi est vraie. Mais ils croient aussi en d'autres choses qui sont contraires Ă  notre Loi, de sorte qu'ils s'Ă©cartent de notre croyance, quand ils croient ce qui lui est opposĂ©. Nous sommes en dĂ©saccord dans les commentaires et les gloses qui sont opposĂ©s et, parce que nous ne pouvons pas nous rejoindre sur des arguments d'autoritĂ©s, nous cherchons des raisons nĂ©cessaires sur lesquelles Ă©tablir notre accord. Les sarrasins ne sont que partiellement en accord avec notre texte et partiellement ils le contestent. Ils disent que c'est nous qui avons changĂ© le texte de la Loi et nous leur disons que c'est leur texte qui s'oppose au quatriĂšme article. De l'avĂšnement du MessieLe juif dit au gentil – Nous croyons en l'avĂšnement du Messie qui viendra dĂ©livrer le peuple de sa captivitĂ©, c'est-Ă -dire les juifs, et il sera le prophĂšte et le messager de Dieu. Donc pour prouver que le Messie doit venir, il convient que nous cueillions des fleurs des arbres comme Grandeur et sagesse– En Dieu il y a une grande sagesse qui a créé et ordonnĂ© tout ce qui est. Et parce que le monde est Ɠuvre de Dieu, il convient que le monde soit bien ordonnĂ©; car, s'il ne l'Ă©tait pas, l'Ɠuvre faite et créée par la grande sagesse de Dieu ne signifierait pas qu'il y a en Dieu une grande sagesse. Car plus l'Ɠuvre est parfaite et mieux elle est ordonnĂ©e, mieux elle signifie le maĂźtre qui l'a avons prouvĂ© que Dieu a donnĂ© la Loi; or, si la Loi que Dieu a donnĂ©e n'avait pas de sujet en qui elle puisse ĂȘtre et se trouver ordonnĂ©e, la grandeur et la sagesse de Dieu que la Loi a donnĂ©es seraient moins signifiĂ©es. Or, comme nous sommes esclaves de tous, en raison du pĂ©chĂ© de nos premiers pĂšres, Ă  cause de la servitude en laquelle nous sommes, nous ne pouvons pas bien garder ni accomplir la Loi que Dieu nous a donnĂ©e et nous la garderions et l'accomplirions mieux selon l'ordonnance qui convient si nous en disposions librement. Il est donc nĂ©cessaire que Dieu nous envoie le Messie pour nous dĂ©livrer de la servitude et de la captivitĂ© en laquelle nous sommes, et que nous soyons libres, et que nous ayons des rois et des princes, comme nous en avions l'habitude. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la grande sagesse de Dieu serait contraire Ă  la Loi sainte qu'il nous a donnĂ©e, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Ainsi il est manifestĂ© que le Messie doit BontĂ© et charité– La bontĂ© de Dieu et la charitĂ© que nous avons pour Dieu s'accordent; car, si elles ne s'accordent pas, il s'ensuit que la charitĂ© n'est pas une vertu ou qu'en Dieu il n'y a pas de parfaite bontĂ©; et chacune de ces deux propositions est impossible. Par la grande charitĂ© que nous avons pour Dieu, nous supportons et avons longuement supportĂ© une cruelle captivitĂ© en laquelle nous sommes trĂšs honnis et mĂ©prisĂ©s par le peuple des chrĂ©tiens et celui des sarrasins, desquels nous recevons contraintes et souffrances et auxquels il nous faut chaque annĂ©e payer tribut et nous soumettre. Et toute cette souffrance nous aimons la supporter et l'endurer afin d'aimer plus Dieu et de ne pas abandonner la Loi ni la voie sur laquelle il nous a mis. C'est pourquoi il est nĂ©cessaire que la bontĂ© de Dieu, qui est pleine de misĂ©ricorde et de grĂące, se transforme en pitiĂ© et qu'il nous envoie son messager pour nous arracher de la captivitĂ© en laquelle nous sommes et nous amener Ă  l'aimer, l'honorer et le servir. Si la bontĂ© de Dieu ne nous aidait pas et ne nous secourait pas grandement dans nos souffrances et nos misĂšres – car nous pourrions ĂȘtre libres si nous abandonnions notre Loi –, cela signifierait que dans la bontĂ© de Dieu il n'y aurait pas de perfection de grandeur, pouvoir et amour, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© Ă  notre charitĂ© et Ă  notre espĂ©rance que Dieu, par sa grande bontĂ©, doit envoyer le Messie pour nous dĂ©livrer de notre gentil demanda au juif – Cette captivitĂ© en laquelle vous ĂȘtes, il y a longtemps que vous la supportez? Le juif rĂ©pondit – Nous avons dĂ©jĂ  subi deux captivitĂ©s; l'une a durĂ© soixante-dix ans et l'autre quatre-cents ans; mais celle-ci compte plus de mille quatre-cents ans. Des deux premiĂšres captivitĂ©s nous connaissons les raisons; mais de cette actuelle captivitĂ© nous ignorons gentil dit au juif – Est-il possible que vous soyez en un pĂ©chĂ© qui vous oppose Ă  la bontĂ© de Dieu, alors que vous ne dĂ©sirez pas ĂȘtre en ce pĂ©chĂ© et que vous demandez pardon pour lui Ă  la bontĂ© de Dieu qui s'accorde avec la justice? Que par cette justice il veuille vous en dĂ©livrer, puisque vous reconnaissez votre pĂ©chĂ© et que vous en demandez Pouvoir et espĂ©ranceLe juif dit au gentil – Il est certain que l'espĂ©rance est une vertu; car, si ce n'Ă©tait pas le cas, la dĂ©sespĂ©rance ne serait pas un vice. Le pouvoir et l'espĂ©rance s'accordent en nous, puisque nous espĂ©rons que Dieu nous aidera Ă  sortir de la captivitĂ©, et nous ne pourrions pas ĂȘtre en cette espĂ©rance, si nous n'avions pas le pouvoir d'espĂ©rer. Le pouvoir de Dieu est plus grand que le nĂŽtre et, si notre pouvoir, qui est plus petit, s'accorde avec la vertu, combien plus le pouvoir de Dieu, qui est plus grand, s'accorde nĂ©cessairement avec notre espĂ©rance! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il serait signifiĂ© que notre pouvoir et notre espĂ©rance, qui ont confiance en le pouvoir de Dieu, s'accorderaient en plus grande concordance que celle du pouvoir de Dieu avec notre espĂ©rance. Ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, notre pouvoir s'accorderait avec une plus grande perfection que le pouvoir de Dieu. Ainsi il est impossible que le pouvoir de Dieu ne nous envoie pas la dĂ©livrance de notre captivitĂ©, par la grande efficacitĂ© qui est dans le pouvoir de notre seigneur le peuple des juifs espĂšre que par la vertu et le pouvoir d'un homme, qui est le Messie, sera vaincu et soumis tout le pouvoir des hommes de ce monde, qui nous tiennent en servitude. C'est pour signifier que la pouvoir de Dieu est grand, qui donnera Ă  cet homme, le Messie, un si grand pouvoir et a ordonnĂ© que nous espĂ©rions qu'un homme nous fera sortir de notre servitude, que Dieu a ordonnĂ© que nous soyons en captivitĂ© et que nous ne soyons pas dĂ©livrĂ© par le pouvoir de Dieu, mais seulement par le pouvoir d'un homme. Et ainsi peut-on prouver que le Messie doit venir pour nous dĂ©livrer. Il s'ensuit pour nous une plus grande espĂ©rance et une plus grande connaissance du pouvoir de Dieu, ce qui s'accorde avec l'ĂȘtre et avec les conditions des arbres. Et ainsi il est signifiĂ© que le Messie est Ă  venir pour notre dĂ©livrance et pour l'accomplissement de notre Foi et justice– Foi et justice s'accordent dans le peuple des juifs, car nous croyons tous que les souffrances que nous subissons dans notre captivitĂ© sont pour la justice de Dieu. Ainsi notre foi et notre justice s'accordent avec la justice de Dieu qui s'accorde nĂ©cessairement avec notre foi et avec notre justice. Car si ce n'Ă©tait pas le cas, il s'ensuivrait que la concordance et la charitĂ© s'accorderaient mieux avec notre foi et notre justice qu'avec la justice et la charitĂ© de Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que Dieu enverra un Messie pour nous dĂ©livrer, sans quoi il ne serait pas signifiĂ© que la justice et la charitĂ© de Dieu s'accordent aussi bien avec les vertus créées que les vertus créées avec les incréées. Et comme la justice et la charitĂ© incréées doivent avoir une plus grande concordance avec les vertus créées que les vertus créées avec les incréées, selon les conditions des arbres, ainsi il est signifiĂ© que le Messie est Ă  venir. Le Messie sera envoyĂ© par la justice et la charitĂ© divines, pour satisfaire Ă  notre foi et Ă  notre nous sommes torturĂ©s et persĂ©cutĂ©s par la captivitĂ© et croyons qu'il est juste qu'il en soit ainsi, moins notre entendement comprend la raison de notre captivitĂ©, plus notre foi est grande et plus notre justice est grande, puisque nous jugeons bon de supporter ces souffrances, alors que nous pourrions les fuir, si nous le voulions. Et parce qu'il est nĂ©cessairement vrai que la foi et la justice s'accordent plus fortement avec la grandeur et avec l'ĂȘtre contre leurs contraires, qui ne s'accordent ni avec la grandeur ni avec l'ĂȘtre, parce qu'ils s'accordent avec la petitesse et avec le non-ĂȘtre, et parce que l'avĂšnement du Messie s'accorde avec la concordance de notre foi, de notre justice et de la grandeur, ainsi il faut nĂ©cessairement que l'ordonnance divine, qui n'est pas contraire Ă  la grandeur de la foi et de la justice, ait ordonnĂ© d'envoyer un Messie pour dĂ©livrer le peuple d' Force et orgueil– Dans la force l'humilitĂ© s'accorde avec la vertu et dans l'orgueil la force s'accorde avec le vice. Et puisque l'orgueil et l'humilitĂ© sont contraires, la force de l'humilitĂ© est diffĂ©rente et contraire Ă  la force de l'orgueil. Mais la vertu appartient Ă  l'ĂȘtre, et le vice au non-ĂȘtre; ainsi la force, qui convient Ă  l'humilitĂ©, vainc et assujettit la force qui convient Ă  l'orgueil. S'il en Ă©tait autrement, il s'ensuivrait que la vertu ne s'accorderait pas avec l'ĂȘtre, ni le vice avec non-ĂȘtre; la force appartiendrait alors au non-ĂȘtre et la fragilitĂ© Ă  l'ĂȘtre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la force de l'humilitĂ© dans le cƓur des juifs, qui l'emporte sur la force de l'orgueil des chrĂ©tiens et des sarrasins, et la domine. Car, malgrĂ© les hontes et les tourments et les captivitĂ©s qu'ils imposent au peuple des juifs, ils n'ont pas le pouvoir de leur faire abandonner et rejeter la sainte Loi que Dieu donna Ă  MoĂŻse. Et puisqu'il en est ainsi et que, selon les conditions de l'arbre oĂč est Ă©crite la fleur du courage et de l'orgueil, il faut que soit vrai ce par quoi le courage s'oppose davantage Ă  l'orgueil des chrĂ©tiens et des sarrasins qui nous maintiennent en captivitĂ©, il convient de penser que Dieu enverra un Messie qui dĂ©truira totalement l'orgueil des peuples chrĂ©tien et sarrasin, et par qui nous serons leurs seigneurs et, eux, nos serfs et captifs.– Comment cela? dit le gentil au juif. Si moi qui suis libre, je me faisais juif, je serais en la servitude en laquelle tu es? Et pour sortir de mon erreur, j'entrerais dans l'Ă©tat de serf Ă  cause du pĂ©chĂ© en lequel tu dis que tu es, puisque tu es en captivitĂ© Ă  cause de ce pĂ©chĂ©? Vraiment, dit le gentil, il ne me semble pas que cela s'accorde selon l'ordonnance qui appartient Ă  la sagesse, bontĂ©, pouvoir et justice de Dieu; car il serait de meilleure ordonnance et il s'accorderait mieux avec les conditions des arbres que l'homme, libre physiquement et captif spirituellement, garde en quittant son erreur sa libertĂ© corporelle, oĂč il pourra mieux observer sa Loi, et qu'il ne passe pas d'une erreur Ă  une autre ni d'une faute et d'un pĂ©chĂ© Ă  un autre et qu'il ne soit pas, sans avoir commis de faute, dans le pĂ©chĂ© Ă  cause duquel il se trouvera en cinquiĂšme article. De la rĂ©surrectionLe juif dit au gentil – En cet article de la rĂ©surrection je ne donnerai pas d'autre dĂ©monstration; car cela a Ă©tĂ© suffisamment dĂ©montrĂ© dans le premier livre. Et je me considĂšre comme satisfait de cette dĂ©monstration. Et bĂ©nis soient les arbres et leurs conditions et leurs fleurs qui ont illuminĂ© mon Ăąme en lui donnant l'espĂ©rance de la rĂ©surrection. Je veux que tu saches que le peuple juif est divisĂ© en trois opinions, touchant l'article de la premiĂšre opinion est la suivante quelques juifs ne croient pas en la rĂ©surrection. Et voici leur argumentation ils disent que le corps Ă©tant corruptible par nature, il ne peut redevenir l'ĂȘtre mĂȘme qu'il Ă©tait avant la mort, qu'il ne pourrait se maintenir sans manger et sans boire, qu'il ne pourrait souffrir les peines de l'enfer et qu'il est dĂ©raisonnable de penser que l'on puisse manger et boire au paradis, qui n'est pas d'ailleurs un lieu pour le corps, le corps ne pouvant ĂȘtre que sur quelque chose qui soutienne sa lourdeur. Et pour ces raisons et pour beaucoup d'autres, ils nient et mĂ©prisent la rĂ©surrection. Mais je ne suis pas de cette secte. Je crois, au contraire, en la rĂ©surrection et suis certain que le pouvoir divin, parfait en toutes choses, peut maintenir les corps dans le ciel, bien que ce ne soit pas lĂ  leur lieu naturel, comme il maintient les Ăąmes ici-bas dans le monde, lieu naturel des choses corporelles. Si Dieu, par sa vertu et son pouvoir, a créé l'Ăąme incorruptible et immortelle, il pourra conserver les corps aprĂšs la mort et leur donner la nature de l'immortalitĂ© sans qu'ils aient Ă  manger et Ă  boire, et dans le lieu qu'il lui plaira, pour manifester son pouvoir et sa justice. Si Dieu n'avait pas ce pouvoir, la perfection ne pourrait pas compter parmi les fleurs du premier arbre, et toutes les conditions des arbres seraient deuxiĂšme opinion est celle de quelques juifs qui croient que la rĂ©surrection aura lieu aprĂšs la fin du monde et qu'aprĂšs cette rĂ©surrection tout l'univers sera en paix et il n'y aura qu'une Loi, celle des juifs; ceux-ci auront femme et enfants, mangeront et boiront et ne pĂ©cheront pas. Et cet Ă©tat durera longtemps. Mais ils disent et croient qu'un jour viendra oĂč ils mourront tous et il n'y aura plus de rĂ©surrection les Ăąmes possĂ©deront la gloire et les corps ne ressusciteront pas. Nombreux sont les juifs qui partagent cette opinion. J'Ă©tais moi-mĂȘme des leurs avant que je ne vienne en ce lieu et ne lise les fleurs des arbres, comme cela est signifiĂ© au premier et c'est la troisiĂšme opinion, croient en la rĂ©surrection et croient que tous ressusciteront aprĂšs la fin du monde. Les bons auront la gloire perpĂ©tuelle et les mĂ©chants souffriront quelque temps. Puis, quand Dieu les aura punis des pĂ©chĂ©s qu'ils auront faits en cette vie prĂ©sente, il les leur pardonnera et leur donnera la gloire Ă©ternelle. Mais quelques hommes demeureront pour toujours en enfer. Ceux-lĂ  sont trĂšs peu nombreux et sont si coupables qu'ils ne seront jamais dignes d'ĂȘtre pardonnĂ©s. Et je suis, moi, de cette opinion, bien que ce soit celle du plus petit nombre des gentil lui dit – Je m'Ă©merveille beaucoup que vous autres, les juifs, vous puissiez ĂȘtre partagĂ©s en diverses opinions sur cette question, qu'il est si nĂ©cessaire de savoir. Et il me semble que cette pluralitĂ© d'opinions pourrait ĂȘtre l'effet d'un manque de savoir, ou d'un mĂ©pris de l'autre vie.– Seigneur, dit le juif, notre dĂ©sir de retrouver notre libertĂ© est si grand, nous dĂ©sirons tant que le Messie vienne nous dĂ©livrer de notre captivitĂ©, que nous ne pouvons pas tourner trop nos regards vers l'autre siĂšcle. Et nous en sommes plus empĂȘchĂ©s encore par les problĂšmes que nous pose notre vie parmi ceux qui nous tiennent en captivitĂ© et Ă  qui nous devons payer tous les ans de trĂšs lourds tributs, sans quoi ils ne nous laisseraient pas vivre parmi eux. Et il faut que vous sachiez encore que nous avons un autre obstacle, Ă  savoir que notre langue est l'hĂ©breu, Ă  prĂ©sent beaucoup moins usitĂ© qu'avant; de sorte que nous n'avons pas autant de livres de science philosophique et d'autres sciences que nous en aurions besoin. Mais il y a parmi nous une science appelĂ©e Talmud1; elle est grande, et ce qu'elle dit est immense et trĂšs subtil. Son immensitĂ© et sa subtilitĂ© sont telles qu'elle constitue pour nous un obstacle Ă  la connaissance de l'autre siĂšcle, surtout parce que, par elle, nous nous inclinons Ă  l'Ă©tude du droit pour participer Ă  la possession des biens de ce sixiĂšme article. Du jour du jugement– Cet article peut ĂȘtre prouvĂ© par les fleurs des cinq arbres; car, si le jour du jugement n'Ă©tait pas, les conditions des arbres ne seraient pas. Et parce qu'elles s'accordent Ă  ĂȘtre nĂ©cessairement, il est manifestĂ© par les fleurs que le jour du jugement arrivera; cueillons six de ces fleurs pour prouver cet article!1. Grandeur et pouvoirLe juif dit au gentil – Le pouvoir de Dieu est si grand et excellent qu'il peut se manifester Ă  tous les hommes dans sa spĂ©cificitĂ© et son universalitĂ©. Et parce que le grand pouvoir de Dieu doit ĂȘtre manifestĂ© universellement Ă  tous, il convient que tous nous soyons rĂ©unis en un seul lieu et qu'ensemble nous voyons le grand pouvoir de Dieu. Lorsque nous serons tous en un mĂȘme lieu et que Dieu jugera les bons et les mauvais, il jugera les bons pour la bĂ©atitude perdurable et les mauvais pour les peines infernales. Et nul homme ne pourra s'excuser ni contredire la juste sentence de Dieu. Si le jour du jugement n'Ă©tait pas, le grand pouvoir de Dieu ne serait pas aussi dĂ©montrable en prĂ©sence et en communautĂ© de tant de gens, et il s'ensuivrait que la bontĂ©, la grandeur, la sagesse, l'amour et la perfection de Dieu seraient contraires Ă  la grandeur du pouvoir de Dieu, et donc Ă  toutes les conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© le jour du jugement est manifestĂ© Ă  l'entendement humain qui sait recevoir cette signification des fleurs des Perfection et sagesse– Comme par l'influence des corps cĂ©lestes vient l'influence de la gĂ©nĂ©ration sur les corps terrestres, selon le cours naturel, ainsi et beaucoup mieux, de façon incomparable, de la parfaite sagesse de notre seigneur Dieu viennent influence et bĂ©nĂ©diction sur la sagesse créée qui est dans les hommes. Quand nous serons tous rĂ©unis le jour du jugement, quand nous connaĂźtrons que Dieu sait tous les biens et tous les maux que chaque homme aura faits et quand il jugera chacun de nous selon nos Ɠuvres, alors nous aurons une plus grande connaissance de Dieu et de sa sagesse par cette maniĂšre que par aucune autre. Et chacun connaĂźtra la sentence qui le concerne et la sentence qui concerne l'autre, ensemble, en un seul lieu et en seul moment. Et par cette connaissance en chacun de nous croĂźtront et se multiplieront la science et la connaissance. Et ceux qui seront sur le chemin du salut auront autant de charitĂ© et de bĂ©atitude qu'ils auront connaissance de la sentence de Dieu. Et ceux qui seront sur le chemin de la damnation, plus ils auront de connaissance de cette sentence, plus ils seront en Ă©tat de tristesse et de malĂ©diction. Puisqu'un tel jugement s'accorde avec la parfaite Ɠuvre de notre seigneur Dieu et avec la sagesse créée, qui doit ĂȘtre dans les hommes et par laquelle ils peuvent avoir une trĂšs grande connaissance de la trĂšs parfaite et grande sagesse de Dieu, ainsi est manifestĂ© le jour du jugement. Sans lui les raisons susdites ne seraient pas aussi rĂ©vĂ©latrices et les conditions des arbres ne seraient pas aussi Grandeur et justice– Sache, gentil, qu'il y a chez nous la coutume et l'habitude, selon laquelle, plus grande est la sentence, plus il faut de tĂ©moins et plus il faut qu'elle soit donnĂ©e par des personnes nobles, justes et bonnes. Or, la plus grande sentence qui puisse ĂȘtre serait la suivante que tous les gens qui ont Ă©tĂ©, qui sont et qui seront fussent rĂ©unis en un lieu et que Dieu les jugeĂąt tous en prĂ©sence les uns des autres et que la sentence portĂąt sur la gloire perdurable et sur le feu de l'enfer. Et si une telle sentence Ă©tait plus grande qu'une autre sentence oĂč nous ne serions pas tous rĂ©unis et oĂč nous ne serions pas jugĂ©s par Dieu ni sur de si grandes choses, et si cette plus petite sentence s'accordait avec l'ĂȘtre et si la plus grande sentence n'Ă©tait rien, il s'ensuivrait impossibilitĂ© et opposition entre la plus grande justice et la plus grande sentence, et la plus grande justice serait plus manifestĂ©e par la plus grande sentence que par la plus petite. Or, si la volontĂ© de Dieu voulait que la plus petite sentence fĂ»t, et non la plus grande, la volontĂ© de Dieu serait contraire Ă  la grande justice de Dieu, puisque la grande volontĂ© de Dieu n'aimerait pas ce par quoi la grande justice de Dieu serait le mieux manifestĂ©e. Comme il est impossible que la justice et la volontĂ© de Dieu s'opposent, ainsi il est manifestĂ© dans la concordance qu'il y a entre la parfaite justice et l'amour de Dieu que le jour du jugement aura lieu et qu'en ce mĂȘme jour tous ensemble connaĂźtront la grande justice de Dieu. Chacun, en lui-mĂȘme et en l'autre et ensemble, connaĂźtra la grande justice Pouvoir et orgueilLe juif dit au gentil – Aimable fils, tu sais bien que le pouvoir et la justice s'accordent contre l'orgueil et l'injustice. Ainsi les princes sont Ă©tablis sur la terre pour ĂȘtre justes et puissants contre les hommes orgueilleux et injustes. Or, pour manifester que le pouvoir et la justice de Dieu s'accordent contre les hommes pĂ©cheurs qui sont remplis de vanitĂ©, d'orgueil et d'injustice et pour vaincre, soumettre et confondre ces derniers par le pouvoir et la justice de Dieu, Dieu veut qu'il y ait le jour du jugement et que tous les hommes ensemble aient connaissance du grand pouvoir et de la grande justice de Dieu qui viennent juger, confondre et abaisser les hommes orgueilleux et injustes. Si le jour du jugement n'existait pas, le pouvoir et la justice ne seraient pas si manifestĂ©s contre l'orgueil et l'injustice. Et pour que le pouvoir et la justice de Dieu soient plus fortement rĂ©vĂ©lĂ©s Ă  l'entendement humain, il s'ensuit nĂ©cessairement, selon les conditions des arbres, que le jour du jugement Foi et espĂ©rance– Pour que la foi et l'espĂ©rance puissent mieux contempler Dieu, il convient que cela soit ordonnĂ© nĂ©cessairement par la perfection qui est en la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, cela signifierait que la foi et l'espĂ©rance peuvent contempler Dieu plus que Dieu ne l'ordonnerait ni ne le voudrait, ce qui est impossible. Si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que la perfection s'accorderait mieux avec les vertus créées qu'avec les vertus incréées, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© le jour du jugement est manifestĂ©, sans lequel la foi ni l'espĂ©rance ne pourraient aussi bien contempler Dieu, comme elles le font, la foi en croyant et l'espĂ©rance en espĂ©rant la sentence divine de Dieu en prĂ©sence de tout son Force et luxure– Force peut ĂȘtre plus grande contre la luxure en l'absence des gens qu'en leur prĂ©sence. Car la honte mortifie dans le cƓur humain la luxure, quand l'homme est en prĂ©sence de gens devant lesquels il a honte de commettre l'adultĂšre. Ainsi la force ne peut ĂȘtre aussi contraire Ă  la luxure dans le cƓur de l'homme amoureux de la chastetĂ© en public. Comme la force et la luxure sont plus opposĂ©es en l'absence des gens qu'en leur prĂ©sence, comme je l'ai dĂ©jĂ  dit, ainsi il convient que le mĂ©rite de la force soit rĂ©vĂ©lĂ© aux gens et que la faute de l'homme luxurieux leur soit Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ©e. Et si ce n'Ă©tait pas le cas, la perfection et la justice seraient opposĂ©es en Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ© le jour du jugement, en lequel la force et la luxure seront rĂ©vĂ©lĂ©es Ă  tous, afin que l'homme, pour chaque vertu, soit plus rĂ©compensĂ© par la justice de Dieu, et soit plus puni et couvert de honte en prĂ©sence des gens et de tout le le juif eut prouvĂ© au gentil l'article susdit par les six fleurs susdites, le gentil dit au juif – Comme Dieu est invisible, comment pourra-t-il juger le peuple qui ne pourra pas le voir? La sentence serait meilleure et plus forte si tout le peuple pouvait voir celui qui donnera la sentence. C'est pourquoi il semble que, si, en ce jour, on ne voit pas Dieu, les conditions des arbres ne seront pas remplies.– Il est vrai, dit le juif, que Dieu est invisible. Mais de mĂȘme qu'il s'est montrĂ© sous une forme visible Ă  MoĂŻse quand il lui a donnĂ© la vieille Loi, ainsi, par une forme qu'il prendra au jour du jugement, il se montrera Ă  tout le peuple quand il donnera la gentil rĂ©pondit – Cette forme ne sera pas Dieu; ainsi ce ne sera pas Dieu qui donnera la sentence, pas plus que la forme. Si c'Ă©tait possible, ce serait bien que celui-lĂ  mĂȘme qui jugera fĂ»t Dieu et que tout le peuple vĂźt bien qu'il jugera. Car il est vrai que le juge doit ĂȘtre vu par ceux qu'il septiĂšme article. Du paradis– Par toutes les fleurs des cinq arbres on peut prouver cet article; mais, rapidement, cueillons six fleurs pour prouver que le paradis BontĂ© et grandeur– La bontĂ© de Dieu est infiniment grande en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection; car, s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas de perfection dans la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour; et si cela Ă©tait, Dieu ne serait rien, puisqu'il est vrai qu'en Dieu s'accordent la bontĂ© et la grandeur susdites. Comme il a Ă©tĂ© prouvĂ© dans le premier livre que Dieu est, ainsi il est manifestĂ© que la bontĂ© de Dieu est infiniment grande en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Cette rĂ©vĂ©lation faite Ă  l'intelligence humaine signifie et dĂ©montre que le paradis existe. Car, si le paradis n'existait pas, il n'y aurait pas dans l'Ɠuvre de Dieu perfection de justice, largesse et bontĂ©, et son vouloir s'accorderait avec la mĂ©lancolie, l'envie, l'avarice et l'injustice, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e l'existence du EternitĂ© et amour– L'existence de Dieu est prouvĂ©e. Et ainsi il est prouvĂ© que l'amour divin ne s'accorde pas dans l'Ă©ternitĂ© divine avec le commencement, le milieu et la fin; s'il s'accordait, il y aurait en Dieu une chose, l'Ă©ternitĂ©, qui ne s'accorde pas avec le commencement, le milieu et la fin, et une autre chose, l'amour divin. Or, comme l'Ă©ternitĂ© et l'amour sont une seule essence et une mĂȘme chose, car sinon ils ne seraient pas un seul Dieu et nous avons prouvĂ© que Dieu est unique, ainsi il est prouvĂ© que l'amour divin n'a ni commencement ni milieu ni fin. Et ainsi il sort de l'amour divin une influence Ă  aimer la crĂ©ature raisonnable et Ă  lui donner une gloire Ă©ternelle sans fin et Ă  signifier que l'amour divin a sa perfection dans l'Ă©ternitĂ© et dans le don de la gloire Ă©ternelle Ă  la crĂ©ature. Cette gloire est celle du paradis qui n'aura pas de fin. Si le paradis n'Ă©tait rien, la justice en Dieu n'aurait pas sa perfection et, si le paradis n'Ă©tait pas Ă©ternellement sans fin, l'amour divin n'aurait pas sa perfection dans l'Ă©ternitĂ© et l'amour Ă©ternel de la crĂ©ature raisonnable qui aime Dieu. Et il s'ensuivrait que le pouvoir divin ne pourrait pas, la sagesse divine ne saurait pas, l'amour divin ne voudrait pas aimer la crĂ©ature raisonnable dans une durĂ©e Ă©ternelle. Et s'il en Ă©tait ainsi, l'imperfection d'amour, pouvoir, sagesse, bontĂ© et grandeur serait dans l'Ă©ternelle bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse et amour, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est dĂ©montrĂ©e l'existence du paradis, durable et est certain, gentil, que la crĂ©ature ne peut recevoir l'Ă©ternitĂ© sans commencement. Car si elle le pouvait, elle pourrait ĂȘtre causĂ©e sans commencement ni fin et serait Ă©gale en durĂ©e, tout en recevant l'influence de sa cause, avec la cause premiĂšre. Ainsi il est impossible que l'effet puisse recevoir autant que ce que la cause peut donner. Car si c'Ă©tait le cas, ils auraient entre eux Ă©gale quantitĂ© en don et en rĂ©ception. Or, il convient que la cause prĂ©cĂšde en dignitĂ© de pouvoir son effet, en ayant plus grand pouvoir par sa capacitĂ© de donner que l'effet par sa capacitĂ© de recevoir; ainsi la crĂ©ature ne peut ĂȘtre sans commencement, et la cause premiĂšre aurait le pouvoir de donner l'ĂȘtre sans commencement Ă  la crĂ©ature, si cette derniĂšre avait le pouvoir de le recevoir. Si la gloire du paradis Ă©tait finie et ne durait pas Ă©ternellement et sans fin, il ne serait pas signifiĂ© que Dieu, qui est la cause premiĂšre, pourrait donner une durĂ©e Ă©ternelle sans commencement, si l'effet, c'est-Ă -dire la crĂ©ature, pouvait la recevoir. Selon les conditions des arbres, il convient que soit bien manifestĂ© tout ce par quoi Dieu est le plus dĂ©montrable en sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection; c'est pourquoi la durĂ©e sans fin de la gloire cĂ©leste est gentil dit au juif – Il est sĂ»r qu'en l'Ă©ternitĂ© ne conviennent ni le commencement ni la fin. Si Dieu peut donner l'Ă©ternitĂ© qui n'a pas de fin et si la crĂ©ature peut la recevoir, comme tu le dis, il semble, selon tes paroles, que la crĂ©ature puisse ĂȘtre causĂ©e sans juif rĂ©pondit – Il y a une trĂšs grande diffĂ©rence entre l'influence que la crĂ©ature peut recevoir de Dieu pour ĂȘtre Ă©ternelle et sans fin et celle que la crĂ©ature ne peut recevoir pour ĂȘtre sans commencement. L'influence qu'elle peut recevoir pour ĂȘtre Ă©ternelle et sans fin est due Ă  l'accomplissement de la cause premiĂšre qui a créé cette durabilitĂ© sans fin. La crĂ©ature ne peut pas ĂȘtre sans commencement, car son accomplissement de crĂ©ature est dans la durabilitĂ© sans fin. Si la crĂ©ature n'avait pas de commencement, elle n'aurait pas reçu la crĂ©ation de son accomplissement, par lequel elle est durable et sans fin. Et si elle ne l'avait pas reçu, il s'ensuivrait qu'elle serait Ă©ternelle sans commencement et qu'elle aurait une fin; ce qui est impossible et contraire aux conditions des Perfection et charité– Si l'on suppose que le paradis est, la charitĂ© créée peut ĂȘtre plus parfaite dans l'amour de la perfection divine que si l'on suppose que le paradis n'est pas. Ce par quoi la charitĂ© peut avoir une plus grande perfection dans l'amour de la perfection que Dieu a en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que ce par quoi la charitĂ© ne peut pas autant aimer la perfection que Dieu a dans les vertus susdites. Si Dieu n'aimait pas ce par quoi la charitĂ© est mieux adaptĂ©e Ă  aimer les vertus susdites et qu'il aimait les choses contraires Ă  l'amour de la charitĂ©, il s'ensuivrait que la charitĂ© créée s'accorderait mieux Ă  aimer parfaitement que la perfection de Dieu Ă  crĂ©er la charitĂ©, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, la plus grande inclination de la charitĂ© Ă  aimer serait incréée, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est signifiĂ©e l'existence du paradis, sans lequel la charitĂ© pourrait mieux aimer que Dieu ne pourrait EternitĂ© et avarice– En Dieu, bĂ©ni soit-il!, s'accordent l'Ă©ternitĂ© et la largesse. Car s'ils ne s'accordaient pas, Dieu aurait d'un autre et non de lui-mĂȘme la largesse qu'il a envers les crĂ©atures et l'Ă©ternitĂ© ne serait pas Dieu; et ces deux propositions sont impossibles. Comme l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accordent en Dieu et parce que la largesse et l'avarice sont opposĂ©es, ainsi il est manifestĂ© que par la largesse l'Ă©ternitĂ© de Dieu et l'avarice sont opposĂ©es. Or, comme selon les conditions des arbres il est reconnu que l'Ă©ternitĂ© et l'avarice sont plus opposĂ©es, ainsi il est reconnu que le paradis existe. Car, s'il existe, l'Ă©ternitĂ© et l'avarice sont plus opposĂ©es que s'il n'existe pas. Si l'Ă©ternitĂ© et l'avarice Ă©taient moins opposĂ©es, l'Ă©ternitĂ© et la largesse s'accorderaient moins en Dieu; et si tel Ă©tait le cas, ce qui est plus noble s'accorderait avec le non-ĂȘtre et ce qui est moins noble s'accorderait avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© il est manifestĂ© que le paradis est naturel que le maĂźtre fasse une Ɠuvre durable. Par avarice beaucoup de maĂźtres rendraient moins durable leur Ɠuvre, s'ils n'avaient pas la largesse de donner Ă  l'Ɠuvre ce qu'il lui faut pour durer. Ainsi durĂ©e, sagesse et largesse s'accordent avec l'Ɠuvre qui est faite par un maĂźtre oĂč se trouve la perfection de sagesse et largesse. Comme en Dieu s'accordent sagesse, Ă©ternitĂ©, largesse et perfection, ainsi est signifiĂ© le paradis. Car, si le paradis n'est rien, l'Ɠuvre de Dieu n'est pas si durable, puisque dans cette Ɠuvre il y a dĂ©faut de durabilitĂ© par dĂ©faut de pouvoir ou de sagesse ou d'Ă©ternitĂ© ou de volontĂ© qui s'accorde avec l'avarice; et chacun de ces dĂ©fauts est contraire Ă  la perfection de Dieu. Par cette perfection il est manifestĂ© que l'Ɠuvre de Dieu est durable; cette durabilitĂ© prouve que le paradis Foi et espĂ©rance– Si le paradis existe, la foi et l'espĂ©rance s'accordent mieux que s'il n'existe pas. Si le paradis n'est pas rien, la foi et l'espĂ©rance s'accordent beaucoup mieux avec ce qui est quelque chose qu'avec ce qui n'est rien. Il est donc impossible que ce qui n'est rien puisse ĂȘtre une plus grande occasion de concordance que ce qui est. Car si cela Ă©tait possible, il s'ensuivrait que l'occasion, la concordance et la grandeur s'accorderaient avec le non-ĂȘtre et leurs contraires avec l'ĂȘtre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est dĂ©montrĂ©e l'existence du paradis dans la grande concordance qu'il y a entre la foi et l'espĂ©rance, la foi croyant en l'existence du paradis et l'espĂ©rance espĂ©rant la gloire Prudence et mĂ©lancolie– Prudence et mĂ©lancolie sont plus opposĂ©es dans les grandes choses que dans les petites choses. Car plus la prudence s'exerce en de grandes choses, plus elle est une grande vertu. Et plus la vertu est grande, plus elle est opposĂ©e aux vices. De la mĂȘme façon, plus l'homme est mĂ©lancolique, plus il s'oppose au plus grand bien et non au moindre. Si le paradis existe, la prudence ne peut pas ĂȘtre plus contraire Ă  la mĂ©lancolie, et la mĂ©lancolie Ă  la prudence, que si le paradis n'est pas. Et parce qu'il faut que la prudence et la mĂ©lancolie soient au plus haut point contraires, selon les conditions des arbres, ainsi le paradis est signifiĂ© dans la plus grande opposition qu'il y a entre la prudence et la gentil dit au juif – Je me considĂšre assez satisfait de la preuve que tes paroles m'ont donnĂ©e de la bĂ©atitude cĂ©leste. Mais je te prie de me dire si, en cette gloire cĂ©leste que tu dis, l'homme aura une femme et engendrera des fils et si l'homme mangera, boira et dormira, et s'il en sera ainsi des autres choses qui appartiennent Ă  cette prĂ©sente juif rĂ©pondit – Le paradis n'est pas le lieu de toutes les choses que tu dis, car en toutes ces choses il y a dĂ©faut et toutes sont donnĂ©es Ă  l'homme en ce monde pour que l'homme puisse vivre et que le monde ne pĂ©risse pas en l'espĂšce humaine. Sache, en vĂ©ritĂ©, que le paradis est un lieu accompli, oĂč il y a accomplissement de tous les biens, grĂące Ă  la vision de Dieu. Par cette vision l'homme reçoit un si grand accomplissement que aucune des choses temporelles ne lui est plus gentil rĂ©pondit – Si en paradis l'homme ne mange ni ne boit, il s'ensuit qu'en enfer il n'a ni faim ni soif. Et si ce n'est pas le cas, comment seront punis les hommes des enfers qui seront coupables envers Dieu de gloutonnerie et d'ivresse?Le juif rĂ©pondit – En enfer il convient que les hommes coupables aient faim et soif, afin de dĂ©montrer la justice de Dieu. Si en paradis il y avait des nourritures pour satisfaire le corps glorifiĂ©, cela signifierait que la prĂ©sente vision que l'homme aurait de Dieu ne suffirait pas Ă  donner gloire au corps humain; et si elle ne suffisait pas, il y aurait dĂ©faut de perfection dans la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, de Dieu. Ce qui est impossible et contraire aux conditions des gentil dit – Je te demande si en paradis l'homme aura souvenir de ce monde et si les hommes auront connaissance les uns des juif rĂ©pondit – Si l'homme n'avait pas souvenir de ce monde en paradis, il n'aurait pas souvenir du mĂ©rite qu'il a pour ses bonnes actions; et s'il ne l'avait pas, il ne connaĂźtrait pas la justice de Dieu. Et si les hommes n'avaient pas connaissance les uns des autres, les uns n'auraient pas la gloire dans la gloire des autres; et s'ils ne l'avaient pas, la volontĂ© divine s'accorderait avec la mĂ©lancolie, l'envie et l'imperfection, ce qui est huitiĂšme article. De l'enferLe juif dit au gentil – De chaque arbre, une fleur nous suffit pour prouver que l'enfer Grandeur et pouvoir– Tout ce que Dieu a créé, il l'a créé pour dĂ©montrer son grand pouvoir qui sera beaucoup mieux dĂ©montrĂ© Ă  son peuple si l'enfer existe que s'il n'existe pas. Dieu par son pouvoir pourra conserver Ă©ternellement dans le feu de l'enfer le corps de l'homme pĂ©cheur, sans que le feu ne puisse le consumer, et les hommes de l'enfer auront trĂšs grandement faim et soif, chaud et froid, sans fin par le pouvoir de Dieu qui se manifestera en eux; ainsi Dieu dĂ©montrera Ă©ternellement sa justice, et la raison pour laquelle Dieu a créé l'homme s'accordera plus fortement avec l'ĂȘtre, si l'enfer existe que si l'enfer n'existe pas. Et pour que la fin s'accorde mieux avec l'occasion par laquelle Dieu a créé l'homme et s'accorde avec l'ĂȘtre, et leurs contraires avec le non-ĂȘtre, ainsi il est signifiĂ© que l'enfer EternitĂ© et justice– L'homme pĂ©cheur, quand il commet un pĂ©chĂ©, pĂšche contre la justice Ă©ternelle qui est en Dieu et il pĂšche contre l'Ă©ternelle bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Ainsi s'accorde avec le pĂ©cheur la pĂ©nitence infinie en durĂ©e. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il y aurait en Dieu dĂ©faut de perfection en grandeur infinie, puisqu'il ne ferait pas Ă©ternellement usage de sa justice. Et parce qu'il est impossible qu'en Dieu fasse dĂ©faut l'usage de la justice, ainsi il convient que l'homme qui pĂšche mortellement ait une pĂ©nitence qui lui vaille de subir une peine Ă©ternelle. Il n'y aurait pas cette peine, si l'enfer n'Ă©tait pas gentil dit au juif – Puisque le pĂ©chĂ© que l'homme pĂ©cheur commet est limitĂ© et fini en durĂ©e de temps, comment est-il possible que, pour ce pĂ©chĂ©, il subisse une peine Ă©ternellement et sans fin?Le juif rĂ©pondit – Selon ce qui a Ă©tĂ© dit et montrĂ© plus haut, il faut qu'il en soit ainsi selon la grande justice de Dieu. Si les peines infernales avaient une fin, il faudrait que les hommes qui sortiraient de l'enfer eussent la gloire. Ils auraient cette gloire sans l'avoir librement voulue et sans avoir choisi d'aimer Dieu et d'aimer la justice, puisqu'il est certain que ceux qui sont morts dans le pĂ©chĂ© n'ont pas, aprĂšs leur mort, la libertĂ© de choisir le bien et d'Ă©viter le mal. Pour la raison que tu dis, de nombreux juifs croient que la peine infernale aura une fin; mais je ne suis pas de leur opinion et je crois au contraire que la peine infernale sera Ă©ternelle. Car s'il n'en Ă©tait pas ainsi, les conditions des arbres seraient dĂ©truites et les hommes qui sont dans la gloire n'auraient pas reçu une si grande grĂące de Dieu, si l'enfer n'Ă©tait pas durable, que celles qu'ils auront, si l'enfer est durable. Et le fait que les hommes sauvĂ©s ont plus de gloire, reçoivent plus de grĂące et ont de Dieu une plus grande charitĂ© s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions des arbres; ainsi il est manifestĂ© que l'enfer est Amour et colĂšre– L'amour divin aime Ă©ternellement sans fin ceux qui sont dans la gloire. Et sais-tu pourquoi? Parce que l'amour et la bontĂ© divine s'accordent pour aimer Ă©ternellement sans fin les saints de gloire; car s'ils ne le faisaient pas, il conviendrait que la gloire dont jouissent les saints au paradis ait une fin; et nous avons prouvĂ© que cette gloire durera sans fin. De mĂȘme que l'amour s'accorde avec la bontĂ© divine pour aimer perdurablement les saints glorieux, ainsi il s'accorde avec la justice divine pour ne pas aimer perdurablement les pĂ©cheurs de l'enfer, ce qui ne serait pas le cas, si ces derniers n'Ă©taient pas punis perdurablement par la Prudence et force– Prudence et force sont des vertus qui sont contraires Ă  leurs contraires qui sont l'imprudence et la lĂąchetĂ© de cƓur. Si l'enfer existe, la prudence et la force s'accordent mieux contre leurs contraires; si elles s'accordent mieux contre leurs contraires, l'imprudence et la lĂąchetĂ© de cƓur s'opposent plus fortement Ă  l'ĂȘtre. La grande justice divine serait plus contraire Ă  l'imprudence et Ă  la lĂąchetĂ© de cƓur, si l'enfer existait que s'il n'existait pas. Plus la grande justice de Dieu est manifestĂ©e Ă  l'intelligence humaine, mieux la prudence et la force s'accordent avec l'ĂȘtre. Par l'existence de l'enfer, il s'ensuit que ce qui est dit plus haut est cohĂ©rent, ce qui n'est pas le cas, si l'enfer n'existe pas. Ainsi l'existence de l'enfer est CharitĂ© et mĂ©lancolie– CharitĂ© et mĂ©lancolie sont contraires, car par la charitĂ© l'homme est amoureux du bien et n'aime pas le mal; et par la mĂ©lancolie l'homme est amoureux du mal et n'aime pas le bien. Si l'enfer existe, l'homme est plus amenĂ©, en considĂ©rant les peines infernales, Ă  aimer le bien et Ă  Ă©viter le mal, qu'il ne le serait, s'il considĂ©rait et croyait que le mal de l'enfer n'est rien et que les peines infernales ont une fin. Parce que les peines de l'enfer constituent pour l'homme une occasion d'aimer le bien, de faire de bonnes actions et d'Ă©viter le mal, l'homme est d'autant plus contraire Ă  la mĂ©lancolie. Et parce que, selon les conditions des arbres, la plus forte opposition entre les vertus et les vices s'accorde le plus avec l'ĂȘtre et la moindre opposition s'accorde le moins avec l'ĂȘtre, dans la perspective d'une durabilitĂ© infinie, ainsi l'existence de l'enfer est manifestĂ©e Ă  l'entendement humain qui a une telle le juif eut prouvĂ© les articles susdits, le gentil poussa un soupir trĂšs douloureux et dit – HĂ©las, coupable! En quel pĂ©ril tu es si longuement restĂ©! Et combien tu aurais eu de cruelles peines et de perdurables tourments, si tu Ă©tais mort dans l'erreur et dans les tĂ©nĂšbres oĂč tu te trouvais! Pendant que le gentil prononçait ces paroles, le juif lui demanda s'il Ă©tait content des articles qu'il lui avait prouvĂ©s de sa Loi. Et il rĂ©pondit qu'il en Ă©tait satisfait mais qu'il attendait d'entendre les autres sages. – Mais je te prie de me dire en quel lieu se trouve l'enfer et quelle est la peine que subissent ceux qui sont enfermĂ©s en juif rĂ©pondit – Le peuple des juifs est divisĂ© en plusieurs opinions sur ce que tu me demandes. Car les uns croient que l'enfer est en ce monde oĂč nous sommes; d'autres disent qu'il est dans l'air; d'autres disent qu'il est au milieu de la terre. Et les uns disent que l'enfer n'est pas autre chose que de ne pas voir Dieu et de considĂ©rer qu'on a perdu la gloire et la vision de Dieu; et les autres disent que l'enfer consiste Ă  avoir le corps perdurablement plongĂ© dans le feu, la glace ou la neige, le soufre ou l'eau bouillante, parmi les dĂ©mons, les couleuvres et les serpents qui tourmenteront les hommes sans aucune trĂȘve. Et la peine de l'Ăąme sera supĂ©rieure Ă  celle du corps, puisqu'elle n'aimera pas l'ĂȘtre et saura que cela durera toujours et que ses supplices ne cesseront jamais, et elle saura qu'elle a perdu la gloire qui durera le juif eut dit ces paroles et beaucoup d'autres qui seraient longues Ă  raconter, il dit encore – Nous avons prouvĂ© et dĂ©montrĂ© que le peuple des juifs a la vraie Loi et qu'il est sur le chemin de la vĂ©ritĂ©, puisque nous avons fait concorder nos articles avec les fleurs des arbres et leurs conditions. Si notre Loi n'Ă©tait pas sur le chemin du salut, nous ne pourrions pas avoir fait concorder les fleurs et les conditions des arbres avec les articles que nous croyons. Cette concordance que nous avons dĂ©montrĂ©e est significative, bĂ©ni soit Dieu! Parce que la Loi des chrĂ©tiens et des sarrasins est contraire Ă  la nĂŽtre, ainsi il est manifestĂ© qu'ils sont dans l'erreur. C'est pourquoi, gentil, tu commettras une plus grande faute qu'auparavant, si tu laisses le chemin du salut et si tu prends la route par laquelle les pĂ©cheurs tombent dans le feu Ă©ternel et perdent la gloire qui n'a pas de le troisiĂšme livrequi est celui de la croyance des chrĂ©tiens.[Le troisiĂšme livre contient les questions suivantes celle de l'unicitĂ© de Dieu, dont le chrĂ©tien n'expose pas les preuves, car le paĂŻen accepte celles que lui a donnĂ©es le juif; celle de la TrinitĂ© des personnes, qu'il traite abondamment, afin de dĂ©montrer qu'elles sont une mĂȘme essence et un mĂȘme Dieu; celle de la crĂ©ation, que le juif a dĂ©jĂ  traitĂ©e; celle de la rĂ©demption du genre humain»; celle de la glorification de l'homme»; celle du mystĂšre de l'incarnation; celle de la naissance virginale» du Christ; celle de sa crucifixion; celle de sa visite en enfer aux justes»; celle de sa glorieuse rĂ©surrection» et de son ascension dans le ciel; enfin, celle du jugement dernier.]Lequel de vous deux parlera le premier? dit le gentil. Le juif rĂ©pondit – Selon l'ordre, le chrĂ©tien doit commencer le premier, car sa loi fut avant celle des sarrasins. Alors le gentil pria le chrĂ©tien de commencer Ă  prouver sa loi et les articles en lesquels il croyait. Mais le chrĂ©tien rĂ©pondit en demandant au sarrasin s'il lui plaisait qu'il commençùt, comme le gentil le voulait. Et le sarrasin rĂ©pondit que cela lui chrĂ©tien s'agenouilla et baisa la terre et Ă©leva ses pensĂ©es vers Dieu et ses yeux et ses mains vers le ciel. Devant son visage il fit le signe de la croix en disant ces paroles – Au nom du PĂšre et du Fils et du Saint Esprit, un Dieu en trinitĂ©, et trinitĂ© en le chrĂ©tien eut fait rĂ©vĂ©rence Ă  l'unitĂ© et Ă  la trinitĂ© divine, il fit Ă  nouveau le signe de la croix, et, en l'honneur de l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, il dit ces parolesAdoramus te, Christe, et benedicimus tibi, quia per crucem tuam redemisti le chrĂ©tien eut fait sa priĂšre, il dit que les articles de sa loi Ă©taient quatorze, parmi lesquels sept ressortissent Ă  la nature divine et sept Ă  la nature humaine de JĂ©sus Christ. – Ceux qui ressortissent Ă  la nature divine sont ceux-ci Un seul Dieu, PĂšre, Fils, Saint Esprit, crĂ©ateur, re-crĂ©ateur, glorificateur. Les sept articles qui ressortissent Ă  l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ sont ceux-ci JĂ©sus Christ conçu du Saint Esprit, nĂ© de vierge, crucifiĂ© et mort, est descendu aux enfers, est ressuscitĂ©, est montĂ© aux cieux, viendra juger les bons et les mauvais au jour du de commencer Ă  dĂ©montrer ses articles de foi, le chrĂ©tien dit ces paroles au gentil – Sache, gentil, que les articles de notre foi sont si hauts et si difficiles Ă  croire et Ă  comprendre que tu ne pourras pas les comprendre, si tu ne mets pas toutes les forces de ton entendement et de ton Ăąme Ă  comprendre les raisons par lesquelles j'ai l'intention de dĂ©montrer les articles susdits. Il est souvent arrivĂ© que l'on prouve suffisamment les choses mais que celui Ă  qui on fait la dĂ©monstration ne puisse pas la comprendre, de sorte qu'il semble Ă  ce dernier qu'on ne donne pas la preuve de ce qui est premier article. D'un seul Dieu– Dieu est un et nous croyons en un seul Dieu. Et ce Dieu nous disons qu'il est simple et accompli et l'accomplissement de tous les biens; et en lui sont toutes les fleurs du premier arbre. Or, toute la noblesse que ni les juifs ni les sarrasins ne peuvent attribuer ni confĂ©rer Ă  l'unitĂ© de Dieu, toute cette mĂȘme noblesse les chrĂ©tiens la lui attribuent et la lui confĂšrent, encore bien plus que les juifs ni les sarrasins ne la lui peuvent reconnaĂźtre ni attribuer. Et c'est pourquoi ils ne croient pas en la sainte trinitĂ© de Dieu et en la glorieuse incarnation du Fils de Dieu. En ce qui concerne la preuve qu'un Dieu est, le juif l'a donnĂ©e assez convenablement et, si tu veux que je prouve cela par beaucoup d'autres raisons, je suis disposĂ© Ă  le gentil rĂ©pondit – Je me considĂšre assez satisfait de la dĂ©monstration que le juif a faite de l'unicitĂ© de Dieu; c'est pourquoi tu n'as pas besoin de prouver le premier article, car il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prouvĂ©. Commence donc Ă  prouver les autres articles!Des deuxiĂšme, troisiĂšme et quatriĂšme la trinité– Pour prouver que la trinitĂ© est en Dieu, cueillons premiĂšrement cette fleur de bontĂ© et de grandeur du premier arbre, par laquelle nous prouverons qu'il convient par nĂ©cessitĂ©, selon les conditions des cinq arbres, que Dieu soit en trinitĂ©. En prouvant la trinitĂ©, nous prouverons trois articles, Ă  savoir PĂšre, Fils et Saint Esprit; et nous prouverons comment ces trois articles sont une essence et un BontĂ© et grandeur– La bontĂ© de Dieu ou est finie ou est infinie Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour. Si elle est finie, elle est contraire Ă  la perfection; si elle est infinie, elle s'accorde avec la perfection. Et parce que, selon les conditions des arbres, il est impossible que la bontĂ© et la grandeur de Dieu soient contre la perfection en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour, il est donc manifestĂ© que la bontĂ© et la grandeur de Dieu sont infinie Ă©ternitĂ©, infini pouvoir, infinie sagesse, amour et est sĂ»r que plus grand est le bien, plus fortement il s'accorde avec la perfection en Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et amour; et plus petit est le bien, plus il s'approche de l'imperfection qui est la chose la plus contraire Ă  la perfection. Si Dieu, qui est infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, gĂ©nĂšre un bien qui est infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et que du bien gĂ©nĂ©rateur et du bien gĂ©nĂ©rĂ© se trouve un bien infini en bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection, plus grande est en Dieu la fleur de bontĂ© et grandeur, qui ne serait pas s'il n'y avait pas en Dieu ce qui est susdit. Car chacun des trois biens susdits est aussi bon et aussi grand, par toutes les fleurs de l'arbre, que le serait l'unitĂ© de Dieu, non sans que la trinitĂ© fĂ»t en elle. Et parce que, selon les conditions de l'arbre, il convient d'attribuer et reconnaĂźtre Ă  Dieu la plus grande bontĂ©, ainsi la trinitĂ© existe plus manifestement en ce qui est susdit.– Le gentil dit au chrĂ©tien – Selon ce que tu dis, il s'ensuit que l'unitĂ© de Dieu serait de plus grande bontĂ©, si elle comportait quatre ou cinq ou une infinitĂ© de ces biens que tu dis, ce qui n'est pas le cas, puisqu'il n'y en a que trois. Car la grandeur et la bontĂ© s'accordent mieux avec le nombre de quatre qu'avec celui de trois, et avec celui de cinq qu'avec celui de quatre, et avec un nombre infini qu'avec un nombre fini. S'il en est ainsi, selon ce que tu dis, il doit y avoir en Dieu des biens infinis en nombre, gĂ©nĂ©rateurs, gĂ©nĂ©rĂ©s et chrĂ©tien rĂ©pondit – Si en Dieu il devait y avoir plus d'un qui est gĂ©nĂ©rateur, d'un qui est gĂ©nĂ©rĂ© et d'un qui est procĂ©dĂ©, le gĂ©nĂ©rateur ne serait pas un infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, car il ne suffirait pas en lui-mĂȘme Ă  gĂ©nĂ©rer un bien qui suffise Ă  ce que soit gĂ©nĂ©rĂ©e une infinie bontĂ©, grandeur, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Ni le gĂ©nĂ©rateur unique ni le gĂ©nĂ©rĂ© unique ne suffiraient Ă  donner une infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, Ă  l'unique qui en procĂšde; ni les gĂ©nĂ©rateurs, gĂ©nĂ©rĂ©s et procĂ©dĂ©s qui seraient en nombre infini ne suffiraient Ă  avoir perfection de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera. Car un nombre infini ne peut avoir perfection, puisqu'il est vrai que la multiplication infinie du nombre et la perfection ne s'accordent pas. S'il en est donc ainsi, selon la perfection des fleurs, l'imperfection serait en Dieu et les fleurs seraient opposĂ©es les unes aux autres, si en Dieu il y avait infiniment de gĂ©nĂ©rateurs, de gĂ©nĂ©rĂ©s et de gentil dit – Quatre, cinq ou mille peuvent contenir en eux-mĂȘmes un plus grand bien que trois. S'il y a quatre, cinq ou mille biens en Dieu, la bontĂ© de Dieu sera plus grande que s'il n'y avait que trois chrĂ©tien rĂ©pondit au gentil – Cette question peut se rĂ©soudre de la maniĂšre susdite. Car il ne convient pas qu'en Dieu il y ait plus qu'un seul gĂ©nĂ©rateur, gĂ©nĂ©rĂ© et procĂ©dĂ©, puisque dans chacun de ces trois est accomplie et parfaite la propriĂ©tĂ© en bontĂ©, grandeur et les autres. S'il y en avait plus de trois, aucun des trois n'aurait une propriĂ©tĂ© accomplie ni une accomplie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera. Car, de mĂȘme qu'il ne convient pas qu'il y ait beaucoup de dieux et qu'un seul Dieu suffit Ă  avoir toute la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, que tous se partageraient, ainsi un qui gĂ©nĂšre suffit Ă  avoir toute la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, que deux ou plus ne pourraient avoir; car deux ou plus ne pourraient avoir chacun une infinitĂ© de bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir,et cƓtera, et un seulement peut l'avoir. Et cela vaut aussi pour deux ou plus qui seraient gĂ©nĂ©rĂ©s et pour deux ou plus qui gentil dit au chrĂ©tien – Le mĂȘme raisonnement vaut pour l'unitĂ© de Dieu. Car, si l'unitĂ© ne suffit pas en elle-mĂȘme Ă  ĂȘtre infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, sans trois personnes distinctes, il y a dĂ©faut en elle-mĂȘme de bontĂ©, grandeur, et chrĂ©tien rĂ©pondit – Ce n'est pas vrai. Car, si en Dieu il n'y avait pas des propriĂ©tĂ©s personnelles distinctes, il n'y aurait pas Ɠuvre par laquelle a Ă©tĂ© engendrĂ© le bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, d'un bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera ; si en Dieu il ne jaillissait pas un bien infini en grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, d'un bien infini qui engendre et d'un bien infini qui est engendrĂ©, les fleurs des arbres ne seraient pas d'une utilitĂ© parfaite et il y aurait dĂ©faut de cette Ɠuvre susdite en l'unitĂ© de Dieu. Cette Ɠuvre est infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et cette Ɠuvre et les trois personnes distinctes, ayant chacune sa propriĂ©tĂ© distincte, personnelle, infinie en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, constituent l'unitĂ© divine mĂȘme, qui est une en essence et en trinitĂ© de personnes. Parce que l'ĂȘtre et une Ɠuvre aussi glorieuse que celle que je viens de dĂ©crire s'accordent, le manque de l'Ɠuvre susdite et le non-ĂȘtre s'accordent. Car l'ĂȘtre oĂč il y a une bonne Ɠuvre s'accorde avec une plus grande noblesse que celui oĂč il n'y a pas d'Ɠuvre. Parce qu'il convient de donner et d'attribuer Ă  l'essence de Dieu la plus grande noblesse, ainsi il est signifiĂ© que nĂ©cessairement il s'ensuit qu'en Dieu il y ait Ɠuvre trinitaire. Si ce n'Ă©tait pas le cas, il y aurait opposition entre les fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© est manifestĂ©e la Pouvoir et sagesse, pouvoir et amour, sagesse et amour– Pour prouver la trinitĂ© il faut que je cueille encore du premier arbre les trois fleurs susdites. Il est certain, gentil, qu'il convient au soleil d'illuminer et au feu de rĂ©chauffer. Et sais-tu pourquoi? Parce que le soleil est lui-mĂȘme sa splendeur et parce que le feu est lui-mĂȘme sa chaleur. Or, s'il ne convenait pas que le soleil illuminĂąt ni que le feu rĂ©chauffĂąt, le soleil et le feu ne s'accorderaient pas avec ce qu'ils sont, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, chacun s'accorderait avec la corruption et avec le manque, Ă  cause de l'impossibilitĂ© de l'utilitĂ© que chacun aurait en lui-mĂȘme, ce qui est impossible et contraire aux rĂšgles de la philosophie, en laquelle tu es appelĂ© bĂ©ni soit-il!, est son pouvoir mĂȘme et sa sagesse mĂȘme et son amour mĂȘme. Et si le soleil et le feu qui sont des crĂ©atures doivent avoir leur usage, comme nous l'avons susdit, combien plus il faut que les fleurs susdites aient leur utilitĂ© dans le fait que Dieu utilise envers les crĂ©atures pouvoir, sagesse et amour! Car s'il n'agissait pas ainsi, il s'ensuivrait que le soleil et le feu s'accorderaient mieux avec la perfection du pouvoir que le pouvoir, la sagesse et l'amour divin, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que, si les chambres susdites, c'est-Ă -dire les fleurs, s'accordent pour l'utilitĂ© des crĂ©atures, combien plus elles s'accordent Ă  ĂȘtre utiles, c'est-Ă -dire Ă  jouir, en elles-mĂȘmes! Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que Dieu s'accorderait mieux avec l'Ɠuvre qui serait en dehors de lui-mĂȘme, qu'avec l'Ɠuvre qui serait au dedans de lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il signifiĂ© que le pouvoir de Dieu doit ĂȘtre puissant, la sagesse doit ĂȘtre savante et l'amour doit aimer, et ainsi en infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection. Cette concordance ne pourrait pas exister sans la distinction des propriĂ©tĂ©s personnelles, distinctes les unes des autres, et qui ensemble sont une essence divine, infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, et cƓtera. Cette essence est constituĂ©e des trois propriĂ©tĂ©s personnelles, distinctes par gĂ©nĂ©ration personnelle, essentielle, gĂ©nĂ©ratrice, par gĂ©nĂ©ration personnelle, essentielle, engendrĂ©e, et par procession personnelle, essentielle, procĂ©dĂ©e. Chacune a toutes les fleurs du premier arbre, et elles sont ensemble une seule fleur oĂč il y a toutes les fleurs de l'arbre. Comme il en est ainsi, par la nĂ©cessitĂ© susdite, la sainte trinitĂ© que nous recherchons est signifiĂ©e et EternitĂ© et perfection– Le pouvoir infini, qui engendre le pouvoir infini et la sagesse infinie et l'amour infini; et la sagesse infinie, qui engendre le pouvoir infini et l'amour infini; et l'amour infini, qui engendre le pouvoir infini et la sagesse infinie; et le pouvoir infini, la sagesse infinie et l'amour infini, qui sortent du gĂ©nĂ©rateur infini susdit et du gĂ©nĂ©rĂ© infini susdit, tous trois s'accordent beaucoup plus fortement avec la fleur d'Ă©ternitĂ© et perfection, que ne le feraient un pouvoir, une sagesse et un amour essentiels oĂč ne seraient pas les trois susdits. Et parce que ce qui s'accorde le mieux avec l'Ă©ternitĂ© et la perfection de Dieu doit ĂȘtre attribuĂ© Ă  Dieu, ainsi il convient que s'accordent avec Dieu toute l'Ă©ternitĂ© et la perfection qui s'accordent le mieux en Dieu; si ce n'Ă©tait pas le cas, cela signifierait que l'entendement humain pourrait plus comprendre et que la considĂ©ration humaine pourrait plus considĂ©rer la majeure noblesse d'Ă©ternitĂ© et de perfection que Dieu lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Car, si c'Ă©tait possible, l'Ă©ternitĂ© et la perfection de Dieu seraient finies et limitĂ©es et les fleurs de l'arbre seraient opposĂ©es Ă  la fleur susdite, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ©, la trinitĂ© est signifiĂ©e et dĂ©montrĂ©e Ă  l'entendement humain, qui comprend, et Ă  la considĂ©ration humaine, qui considĂšre la signification et la dĂ©monstration ci dessus Pouvoir et amour– Si l'homme peut faire et veut faire ce qui lui ressemble, il a un plus grand pouvoir et un plus grand amour en faisant ce qui lui ressemble qu'en faisant une autre chose qui n'est pas de son espĂšce et qui n'est pas aussi noble que l'homme. Si Dieu peut et veut engendrer un Dieu qui ressemble Ă  lui-mĂȘme en son ĂȘtre de Dieu et en son ĂȘtre Ă©ternel et infini en perfection, il a un plus grand pouvoir et un plus grand vouloir que s'il n'avait ni le pouvoir ni le vouloir dĂ©crits ci dessus. Et parce qu'il convient d'attribuer Ă  Dieu le plus grand pouvoir et le plus grand vouloir et parce que toutes les choses, selon leur cours naturel, aiment engendrer ce qui ressemble Ă  leur espĂšce, ainsi il est signifiĂ© et rĂ©vĂ©lĂ© que Dieu existe gentil dit – Comment Dieu peut-il ĂȘtre Ă©ternellement ressemblant Ă  lui-mĂȘme, s'il est vrai que toute Ɠuvre doit avoir un commencement?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – La crĂ©ature ne peut ĂȘtre sans commencement, car, sinon, elle ne serait pas crĂ©ature; c'est pourquoi Dieu ne peut faire Ɠuvre de crĂ©ature sans commencement. Mais, parce que Dieu est plus grand que la crĂ©ature, il a en lui-mĂȘme la possibilitĂ© de recevoir et gĂ©nĂ©rer sans commencement; s'il n'avait pas cette possibilitĂ©, il ne serait pas parfaitement plus grand en pouvoir que la Sagesse et perfectionLe chrĂ©tien dit au gentil – La cause finale, c'est-Ă -dire la principale raison pour laquelle Dieu a créé l'homme, c'est pour que l'homme ait connaissance de Dieu et aime Dieu. Et la deuxiĂšme raison pour laquelle Dieu a créé l'homme, c'est pour que l'homme participe Ă  la gloire avec Dieu Ă©ternellement et sans fin. Et si c'Ă©tait le contraire, il s'ensuivrait que la fleur susdite serait contraire aux autres fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est clair que l'homme est principalement créé pour connaĂźtre et aimer Dieu, et ensuite pour glorifier Dieu. Et comme il en est ainsi, la sainte trinitĂ© de Dieu est manifestĂ©e. Car si Dieu est un et est en trinitĂ©, c'est Ă  travers le monde et toutes les parties du monde qu'il est signifiĂ© que Dieu doit ĂȘtre connu et aimĂ©, ce qui ne serait pas le cas s'il Ă©tait un, sans ĂȘtre en trinitĂ©. Car le monde est un et se rĂ©partit seulement en trois choses, ni plus ni moins, c'est-Ă -dire en nature animĂ©e, sensible et intellectuelle. Dans la nature animĂ©e il y a toutes les choses vivantes et douĂ©es de sens, qui sont composĂ©es de corps et d'Ăąme sensitive. Dans la nature sensible il y a toutes les choses qui sont corporelles et n'ont pas de vie. Dans la nature intellectuelle il y a les anges, les Ăąmes et tout ce qui est incorporel. Et ces trois natures constituent le monde et le monde est ces trois natures. Chacune des trois natures comporte, en une nature et en trois, ses individus. Parce qu'il en est ainsi, la trinitĂ© de Dieu et son unitĂ© sont signifiĂ©es par l'unitĂ© et la trinitĂ© qui sont en toutes les crĂ©atures. Si Dieu Ă©tait en unitĂ© et non en trinitĂ©, l'unitĂ© en laquelle sont toutes les crĂ©atures signifierait Ă  l'entendement humain son unitĂ©; et la trinitĂ© qui est dans les crĂ©atures signifierait Ă  tort qu'il y a trinitĂ© en Dieu. Et si les crĂ©atures n'Ă©taient pas trinitairement rĂ©parties et Ă©taient seulement créées en unitĂ©, elles signifieraient mieux Dieu, si Dieu Ă©tait seulement unitĂ©. Et si Dieu n'avait pas créé les crĂ©atures en un Ă©tat oĂč elles fussent le plus capables de le faire connaĂźtre et aimer, il y aurait en Dieu dĂ©faut de sagesse et de perfection. Parce qu'il est impossible qu'il y ait en Dieu un dĂ©faut, il est dĂ©montrĂ© que ce par quoi les crĂ©atures, et en particulier les hommes, dĂ©montrent le mieux Dieu doit ĂȘtre la vĂ©ritĂ©; par cette vĂ©ritĂ©, la trinitĂ© est BontĂ© et charité– Si tu pouvais faire un bien qui fĂ»t infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection, et si tu avais bonne volontĂ© et parfaite charitĂ©, tu ferais le bien susdit. Puisque Dieu a parfaite charitĂ©, parfaite bontĂ© et parfait pouvoir, il convient qu'il fasse ce que tu ferais, si tu en avais le pouvoir. Et s'il ne faisait pas ainsi, tu pourrais avoir une meilleure volontĂ© que Dieu, si tu avais le pouvoir de Dieu. Et si toi, qui es une crĂ©ature, tu pouvais avoir une meilleure volontĂ© que Dieu, la perfection ne s'accorderait pas en Dieu avec sa charitĂ©. Parce que c'est impossible, il est clair qu'en Dieu son pouvoir fait ce que tu ferais, si tu avais le pouvoir selon la perfection avec laquelle il convient que Dieu ait son pouvoir, sa bontĂ©, son savoir et son vouloir. Parce qu'il en est ainsi, la trinitĂ© est signifiĂ©e, comme la fleur susdite le montre par les paroles susdites.– Plus la plus petite charitĂ© ressemble Ă  la plus grande charitĂ©, plus elle domine en bontĂ© et en vertu la charitĂ© qui ne ressemble pas autant Ă  la plus grande charitĂ© et ne s'accorde pas autant avec elle. Si Dieu est en unitĂ© et en trinitĂ©, l'homme qui est en unitĂ© et en trinitĂ© est plus semblable Ă  Dieu qu'il ne le serait, si Dieu n'Ă©tait pas en unitĂ© et en trinitĂ©. Et plus l'homme ressemble Ă  Dieu, plus il est disposĂ© Ă  ĂȘtre bon et Ă  avoir une plus grande charitĂ© envers Dieu, son prochain et lui-mĂȘme. Comme, selon les conditions du deuxiĂšme arbre, l'homme doit reconnaĂźtre que la charitĂ© et la bontĂ© créée s'accordent mieux avec la charitĂ© et la bontĂ© incréée de Dieu, ainsi, selon ces commencements qui sont les conditions du deuxiĂšme arbre, la trinitĂ© est BontĂ© et charitĂ©, grandeur et charité– Si l'Ɠuvre que l'Ăąme effectue en comprenant et en aimant Dieu est meilleure et de plus grande charitĂ© que celle qu'elle effectue, lorsqu'elle comprend et aime elle-mĂȘme ou une autre crĂ©ature, il faut nĂ©cessairement que Dieu fasse une plus grande charitĂ© en se comprenant et en s'aimant lui-mĂȘme qu'en aimant et comprenant une autre chose. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'Ɠuvre que Dieu effectue en lui-mĂȘme, comprenant et aimant la crĂ©ature, serait Ă©gale Ă  l'Ɠuvre qu'il fait en se comprenant et s'aimant lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Si c'Ă©tait possible, sa bontĂ© serait aussi grande en dehors de lui-mĂȘme qu'en lui-mĂȘme, ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Par cette impossibilitĂ© et cette opposition, il est signifiĂ© qu'en Dieu il y a nĂ©cessairement une Ɠuvre, par laquelle est signifiĂ©e la pluralitĂ©; car, sans pluralitĂ©, il est impossible qu'il puisse y avoir Ɠuvre. Et si Dieu n'a pas d'Ɠuvre en lui-mĂȘme, sa grande bontĂ© sera plus grande si elle Ɠuvre en elle-mĂȘme une bontĂ© et une grandeur qui ressemblent Ă  elle-mĂȘme, ce qui ne sera pas le cas, si elle n'a pas d'Ɠuvre en elle-mĂȘme. Parce que la bontĂ©, la grandeur et la charitĂ© s'accordent mieux avec l'ĂȘtre dans lequel il y a Ɠuvre, qu'avec l'ĂȘtre dans lequel il n'y a pas Ɠuvre, ainsi il convient qu'en Dieu la bontĂ©, la grandeur et la charitĂ© s'accordent avec l'Ɠuvre. Sinon, l'ĂȘtre créé qui s'accorde avec l'Ɠuvre en lui-mĂȘme s'accorderait avec une plus grande noblesse que l'ĂȘtre incréé, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© l'Ɠuvre en Dieu est signifiĂ©e, selon les fleurs et les paroles que j'ai dites. Par cette Ɠuvre est signifiĂ©e la pluralitĂ© qui manifeste que la trinitĂ© existe dans l'unitĂ© de BontĂ© et charitĂ©, pouvoir et charité– La charitĂ© créée peut aimer la bontĂ© créée en elle-mĂȘme. Ainsi, par la diffĂ©rence qu'il y a entre la bontĂ©, le pouvoir et la charitĂ© dans la crĂ©ature, la charitĂ© peut ĂȘtre aimante et peut avoir un aimĂ©. Et parce qu'un tel pouvoir peut ĂȘtre plus grand et meilleur dans l'amant et l'aimĂ© que dans l'amant sans aimĂ© ou dans l'aimĂ© sans amant, il convient qu'en Dieu la bontĂ© et la charitĂ© s'accordent avec le pouvoir, par lequel puisse ĂȘtre en Dieu l'amant qui n'est pas l'aimĂ©, selon une propriĂ©tĂ© personnelle, et que l'aimĂ© ne soit pas, selon une autre propriĂ©tĂ© personnelle, l'amant, et que l'amant ait un aimĂ©, et que des deux, amant et aimĂ©, provienne une autre propriĂ©tĂ© personnelle qui soit amante et aimĂ©e, et que les trois personnes, amantes et aimĂ©es, soient une seule essence amante et aimĂ©e en son infinie bontĂ© et en son infini pouvoir. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la bontĂ© et le pouvoir s'accorderaient mieux avec la charitĂ© créée qu'avec la charitĂ© incréée, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© la trinitĂ© est ce monde l'homme aura plus grande bontĂ©, pouvoir et charitĂ©, s'il aime nĂ©cessairement et avec franchise Dieu, que s'il a le libre arbitre d'aimer Dieu. Parce que la charitĂ© de Dieu s'accorde avec une plus grande bontĂ© et un plus grand pouvoir que la charitĂ© créée, il convient que Dieu ait la noblesse que la charitĂ© créée aurait, si elle pouvait l'avoir. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la charitĂ© incréée ne pourrait pas avoir la bontĂ© que la charitĂ© créée ne peut pas avoir, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© que la charitĂ© de Dieu a nĂ©cessairement le pouvoir et la libertĂ© d'ĂȘtre aimante et aimĂ©e, afin que sa bontĂ© s'accorde avec son parfait pouvoir. Comme il en est ainsi, la sainte trinitĂ© est dĂ©montrĂ©e par la nĂ©cessitĂ© et par la libertĂ© parfaite et accomplie qui donnent Ă  l'entendement humain l'exemple et la façon de connaĂźtre la sainte trinitĂ© que nous Pouvoir et prudenceLa plus grande impossibilitĂ© consiste en l'inexistence de Dieu. Donc, la plus grande possibilitĂ© qui soit contraire Ă  la gĂ©nĂ©ration est la corruption et la plus grande possibilitĂ© qui soit contraire Ă  la corruption est la gĂ©nĂ©ration, en laquelle il y a la plus grande possibilitĂ© contre la corruption. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la gĂ©nĂ©ration et la corruption ne seraient pas opposĂ©es. Or, comme dans toute gĂ©nĂ©ration créée la corruption et son impossibilitĂ© sont contraires, il convient qu'il y ait en Dieu une gĂ©nĂ©ration, Ă  laquelle la corruption et son impossibilitĂ© ne soient pas contraires. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la prudence ne pourrait pas avoir connaissance de ce que la plus grande possibilitĂ© et le pouvoir de Dieu s'accordent avec l'ĂȘtre; et la plus grande impossibilitĂ© de l'inexistence de Dieu et la possibilitĂ© de l'existence de Dieu s'accordent avec le pouvoir. Et parce que ce par quoi la prudence peut mieux connaĂźtre le pouvoir que Dieu a en son ĂȘtre s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions de cet arbre, ainsi il est signifiĂ© que la gĂ©nĂ©ration qui est en Dieu s'oppose Ă  la corruption qui s'accorde avec le non-ĂȘtre. Par cette gĂ©nĂ©ration et par cette corruption il est signifiĂ© qu'il y a en Dieu paternitĂ© et qui est le plus opposĂ© Ă  l'inĂ©galitĂ© est l'Ă©galitĂ©; ce qui est le plus opposĂ© Ă  la contradiction est la concordance. Si, en Dieu, il y a Ă©galitĂ© et concordance, il s'ensuit nĂ©cessairement que la prudence reconnaĂźt en Dieu le plus grand pouvoir contre l'inĂ©galitĂ© et la contradiction au non-ĂȘtre de Dieu, ce qui ne serait pas le cas, si en Dieu il n'y avait pas Ă©galitĂ© et concordance. Et parce que la plus grande Ɠuvre que la prudence puisse avoir en connaissant le grand pouvoir de Dieu s'accorde avec l'ĂȘtre, selon les conditions de l'arbre, ainsi il convient nĂ©cessairement qu'il y ait en Dieu Ă©galitĂ© et concordance. Et si en Dieu il y a Ă©galitĂ© et concordance, il convient qu'il y ait pluralitĂ©, car sans pluralitĂ© il ne pourrait y avoir Ă©galitĂ© ni concordance. Et parce qu'en Dieu il y a pluralitĂ©, ainsi par le pouvoir de Dieu la trinitĂ© est signifiĂ©e Ă  la prudence en Ă©galitĂ© et BontĂ© et orgueilLe chrĂ©tien dit au gentil – L'orgueil est contre la bontĂ©, car l'homme orgueilleux aime ce qui est vil, plus que ce qui est noble, et n'aime pas le bien de son prochain. C'est pourquoi l'humilitĂ© qui est son contraire s'accorde avec la bontĂ© qui aime plus le plus noble bien que le moindre bien et qui multiplie le bien le plus grand et le moindre et qui aime Ă©galement le bien qui est entre le plus grand et le en la bontĂ© de Dieu il y a un bien qui se donne lui-mĂȘme infiniment en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse, amour et perfection Ă  un bien qui est infini en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et si le bien susdit fait ce don sans se diminuer lui-mĂȘme et que du bien qui donne et du bien qui est donnĂ© sort un bien infini en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, et qu'il y a Ă©galitĂ© entre le bien qui donne, le bien qui est donnĂ© et le bien issu, si donc il en est ainsi, la bontĂ© de Dieu est plus contraire Ă  l'orgueil, ce qu'elle ne serait pas sans le bien donnĂ© et le bien issu susdits. Car le don ne serait pas donnĂ© si noblement en la bontĂ© de Dieu et ne s'accorderait pas si bien avec l'humilitĂ©, et l'humilitĂ© de Dieu ne serait pas aussi contraire Ă  l'orgueil. Parce que, selon les conditions de cet arbre, il convient de reconnaĂźtre la plus grande opposition qui soit entre la bontĂ© de Dieu et l'orgueil, ainsi il est manifestĂ© qu'en Dieu il y a un bien qui se donne entiĂšrement lui-mĂȘme au bien donnĂ© et que du bien qui donne et du bien donnĂ© est issu le bien qui est donnĂ©. Comme il faut qu'il en soit ainsi, selon les conditions de l'arbre, ainsi la trinitĂ© est Grandeur et orgueil– Si l'orgueil avait un si grand pouvoir en lui-mĂȘme que de lui-mĂȘme il pourrait engendrer un orgueil infini en grandeur et en pouvoir et en Ă©ternitĂ© et que de ces deux orgueils sortirait un orgueil qui serait infiniment grand en pouvoir et en Ă©ternitĂ©, et si ensemble ils faisaient un orgueil infini en pouvoir et en Ă©ternitĂ©, il serait impossible que l'humilitĂ© puisse vaincre l'orgueil susdit ni qu'elle fĂ»t nulle. Et parce que l'orgueil s'accorde avec le plus petit et avec le non-ĂȘtre et parce que l'humilitĂ© s'accorde avec le plus grand et avec l'ĂȘtre, ainsi il convient nĂ©cessairement qu'il y ait une humilitĂ© en Dieu qui soit plus grande qu'aucun orgueil que l'homme puisse Ă©prouver, ni ressentir, ni former en sa considĂ©ration. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, la pensĂ©e humaine pourrait juger plus grand l'orgueil que l'humilitĂ© de Dieu. Et l'Ăąme de l'homme qui choisirait l'orgueil serait plus grande que l'humilitĂ© de Dieu, ce qui est impossible. Par cette impossibilitĂ© il est signifiĂ© qu'en Dieu il y a un humble qui engendre entiĂšrement de lui-mĂȘme un autre humble d'une infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, et de l'humble gĂ©nĂ©rateur et de l'humble engendrĂ© sort infiniment en bontĂ©, grandeur,et cƓtera, un autre humble issu, et ces trois humbles ensemble sont une seule essence humble en infinie bontĂ©, grandeur, et cƓtera, par laquelle est signifiĂ©e la trinitĂ©, selon la dĂ©monstration gentil dit au chrĂ©tien – Si en Dieu il y a si grande humilitĂ©, comme tu le prĂ©tends, et si l'humilitĂ© et l'orgueil sont contraires, comment ce peut-il que l'humilitĂ© de Dieu n'empĂȘche pas que l'orgueil qui est mal existe?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Si Dieu ne donnait pas Ă  l'homme la libertĂ© de pouvoir ĂȘtre orgueilleux ou humble, la sagesse de Dieu serait contraire Ă  l'humilitĂ© de l'homme, par laquelle l'homme peut mĂ©riter la grĂące de Dieu. Et, parce que les fleurs du deuxiĂšme arbre ne sont pas et ne doivent pas ĂȘtre contraires, selon les conditions de l'arbre, et parce que dans le premier arbre il ne peut y avoir contrariĂ©tĂ© d'une fleur avec une autre, l'humilitĂ© de Dieu laisse exister l'orgueil. Ainsi l'humilitĂ© créée, par l'incréée, peut contraster avec l'orgueil humain, et l'humilitĂ© créée donne honneur Ă  l' Amour et avarice– Dans l'homme amour et avarice sont contraires, car l'homme aimant s'accorde avec la largesse, contraire Ă  l'avarice dans l'aimĂ©. L'avarice prend et ne donne pas et s'accorde avec la dĂ©sespĂ©rance contre l'espĂ©rance qui s'accorde avec l'amour et avec la largesse. Comme il en est ainsi, donc par les vertus et les vices susdits, la sainte trinitĂ©, au sujet de laquelle tu me questionnes, est reprĂ©sentĂ©e par la contrariĂ©tĂ© qui est entre les vertus et les vices. Car, si en Dieu il y a l'amant qui aime en Dieu l'aimĂ© si fort qu'il lui fait don de tout lui-mĂȘme, et si l'amant se donne entiĂšrement Ă  lui et est infini en bontĂ©, grandeur et en toutes les fleurs du premier arbre, il faut nĂ©cessairement qu'en l'amant il y ait une infinie largesse en bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Plus la largesse est grande, plus l'amour divin est contraire Ă  l'avarice. Et parce qu'il faut reconnaĂźtre cette contrariĂ©tĂ© majeure, selon que cela a Ă©tĂ© compris d'abord dans les conditions des arbres, ainsi la trinitĂ© est signifiĂ©e dans la plus grande condition de cet arbre; cette trinitĂ© est dans l'amant et dans l'aimĂ©, et chacun, amant et aimĂ©, est amant et aimĂ©, et de tous les deux sort l'amant et l'aimĂ©, et ils sont ensemble un seul amour cĂ©leste, infini, en amant et aimĂ©, en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et l'avarice avait un pouvoir infini, elle dĂ©truirait toute largesse, puisqu'il est vrai qu'Ă  un pouvoir infini ne peut s'opposer aucun autre pouvoir. Parce qu'en Dieu il y a un infini pouvoir, il convient que Dieu, par sa largesse infinie, soit contraire Ă  l'avarice. Si en Dieu il y a un libĂ©ral infini en largesse, qui donne une largesse infinie, il convient nĂ©cessairement que la largesse qu'il donne il la donne de sa largesse mĂȘme; car s'il donnait une autre largesse, sa largesse ne serait pas infinie. Si en Dieu il y a une largesse infinie et si Dieu ne donnait pas infiniment cette largesse en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, il n'y aurait pas un amour infini qui aimĂąt donner un don aussi noble que l'est le don infini. Et si en Dieu il y avait dĂ©faut d'amour et de don et que le don Ă©tait en Dieu limitĂ©, il y aurait contrariĂ©tĂ© entre l'amour et le don. Comme il est impossible que les fleurs du premier arbre soient contraires, ainsi la trinitĂ© est dĂ©montrĂ©e, conformĂ©ment Ă  mes paroles Foi et espĂ©ranceLe chrĂ©tien dit au gentil – Si la trinitĂ© n'existait pas en Dieu, il n'y aurait pas Ɠuvre en Dieu lui-mĂȘme. La meilleure Ɠuvre serait celle que Dieu aurait accomplie dans les crĂ©atures. Or, comme, selon les conditions des arbres, il convient que l'Ɠuvre qui est en Dieu soit meilleure que celle que Dieu a accomplie dans les crĂ©atures, car, si ce n'Ă©tait pas le cas, il n'y aurait pas perfection de l'Ɠuvre en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, ainsi il est dĂ©montrĂ© qu'il y a eu et qu'il y a en Dieu une Ɠuvre diffĂ©rente de celle que Dieu a accomplie dans les crĂ©atures. Cette Ɠuvre consiste en ce que le PĂšre engendre le Fils et en ce que le saint Esprit soit issu du PĂšre et du Fils; toutes les trois personnes sont un seul Dieu, et cette Ɠuvre est infinie en bontĂ©, grandeur, et cƓtera. Et s'il en est ainsi, la foi qui croit en une telle Ɠuvre est plus grande et s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que si, moins grande, elle ne croyait pas en la trinitĂ©. Comme il est impossible que la foi puisse ĂȘtre moins grande en ce qui est en Dieu et plus grande en ce qui n'y est pas, ainsi la trinitĂ© est manifestĂ©e. Car aucune foi ne peut ĂȘtre plus grande, en ne croyant pas que la trinitĂ© existe, que celle qui croit qu'en Dieu il y a une personne qui engendre une autre personne infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, et que de ces deux personnes est issue une autre personne infinie en bontĂ©; grandeur, Ă©ternitĂ©, et n'y avait pas eu en Dieu une Ɠuvre avant que le monde ne fĂ»t, l'espĂ©rance ne pourrait ĂȘtre aussi grande en l'homme; l'homme ne pourrait avoir aussi bien confiance en Dieu, si la trinitĂ© n'Ă©tait pas et si Dieu n'accomplissait pas une Ɠuvre en lui-mĂȘme, et il pourrait se dĂ©sespĂ©rer d'ĂȘtre Ă©ternellement, dans la mesure oĂč, si l'Ɠuvre n'existait pas avant que le monde ne fĂ»t, il pourrait venir un temps oĂč plus rien n'existerait et oĂč tout ce qui est aurait une fin. Mais quand l'homme croit que Dieu a Ă©ternellement et infiniment en lui-mĂȘme une Ɠuvre, par l'influence de cette Ɠuvre, si grande et si merveilleuse, il peut avoir l'espĂ©rance que le monde durera Ă©ternellement et sans fin. Comme la raison d'ĂȘtre de l'espĂ©rance de l'homme est plus grande en Dieu et s'accorde mieux avec la foi et avec l'ĂȘtre, selon les conditions du quatriĂšme arbre, et comme l'espĂ©rance peut ĂȘtre plus grande et s'accorder mieux avec la foi, si la trinitĂ© existe, ainsi la trinitĂ© est reprĂ©sentĂ©e et manifestĂ©e aux yeux de la pensĂ©e humaine qui prend en compte ce qui a Ă©tĂ© dit gentil rĂ©pondit – Selon tes paroles, la foi et l'espĂ©rance pourraient ĂȘtre plus grandes s'il y avait en Dieu quatre personnes ou une infinitĂ© de personnes, au lieu de trois chrĂ©tien rĂ©pondit – Si trois personnes ne suffisaient pas en Dieu et s'il en fallait davantage pour que la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, fussent parfaites en lui, l'espĂ©rance ne pourrait ĂȘtre aussi grande ni aussi contraire Ă  la dĂ©sespĂ©rance, et la foi ne croirait pas en une paternitĂ©, une filiation et une procession aussi nobles, s'il fallait deux paternitĂ©s ou plus, deux filiations ou plus, deux processions ou plus, pour que Dieu fĂ»t parfait. Comme il n'y a pas plus de trois personnes en Dieu, ce que nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© dans les autres argumentations, et comme la foi et l'espĂ©rance seraient moindres s'il en Ă©tait autrement, ta question est contraire Ă  la noblesse qui s'accorde Ă  la pluralitĂ© qui doit ĂȘtre en Dieu, et elle est contraire Ă  la supĂ©rioritĂ© et Ă  l'accord qui doivent ĂȘtre dans la foi et dans l' CharitĂ© et justice– CharitĂ© et justice s'accordent contre la mauvaise volontĂ© et l'injustice. Si en Dieu il y a trinitĂ©, beaucoup mieux peuvent s'accorder en l'homme la charitĂ© et la justice que s'il n'y avait pas en Dieu la trinitĂ©. Car, par la trinitĂ©, l'homme comprend qu'en Dieu il y a un gĂ©nĂ©rateur charitable, juste et infini en charitĂ© et justice, et cette infinitĂ© de charitĂ© et de justice est infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, sagesse et perfection. Ainsi la charitĂ© et la justice créées peuvent ĂȘtre plus grandes grĂące Ă  l'influence de la charitĂ© et de la justice incréées que si elles Ă©taient privĂ©es de la charitĂ© et de la justice de Dieu gĂ©nĂ©rateur, du Fils et de l'Esprit saint. Comme, selon les conditions des arbres, il s'ensuit que la charitĂ© et la justice créées peuvent ĂȘtre plus grandes dans l'homme, si Dieu est en trinitĂ©, ainsi la trinitĂ© est Prudence et force– GrĂące Ă  la trinitĂ© et Ă  l'unitĂ© de Dieu on comprend plus fortement que grĂące Ă  l'unitĂ© seule. S'il y a en Dieu trinitĂ© et unitĂ©, l'entendement humain peut plus savoir sur Dieu que s'il n'y a pas de trinitĂ© en Dieu. Ainsi l'homme peut savoir plus de choses sur l'herbe que sur la pierre, et plus sur l'animal que sur l'herbe, et plus sur l'homme que sur l'animal. Et si la trinitĂ© est en Dieu, l'entendement humain peut en ignorer plus de choses que si la trinitĂ© n'y Ă©tait pas, comme il peut ignorer plus de choses sur l'herbe que sur la pierre, sur l'animal que sur l'herbe, et sur l'homme que sur l'animal; en effet, plus il y a de choses dans une chose, plus l'entendement peut en ignorer. S'il en est ainsi, et parce que la plus grande comprĂ©hension et la plus grande ignorance de Dieu s'accordent avec les conditions du premier arbre et du quatriĂšme arbre et s'accordent donc avec l'ĂȘtre pour dĂ©montrer que l'entendement peut s'ennoblir dans sa comprĂ©hension de grandes choses de Dieu et que ces choses sont trĂšs nobles, dans la mesure oĂč l'entendement ne comprend pas toute leur noblesse, ainsi est signifiĂ©e la trinitĂ©; car l'entendement peut s'ennoblir et s'Ă©lever par son savoir, tout en Ă©tant limitĂ© par son ignorance. Parce que ces deux conditions s'accordent, selon la noblesse de Dieu et la noblesse de l'entendement qui est dans la crĂ©ature, afin que ce dernier connaisse la grande noblesse des fleurs du premier arbre, ainsi il est dĂ©montrĂ© que la trinitĂ© est en fortement l'entendement humain s'efforce de savoir ce qui est en Dieu, mieux il s'accorde avec la force et plus il multiplie quantitativement sa prudence. Plus l'entendement est limitĂ© et ne peut comprendre toute la noblesse de Dieu, plus il invite la foi Ă  croire ce qu'il n'est pas capable de comprendre et plus il fortifie la foi et se mortifie lui-mĂȘme. Il s'ensuit un plus grand accord entre la prudence et la force. Et parce que ce plus grand accord se rĂ©alise grĂące Ă  la divine trinitĂ© et ne pourrait pas avoir lieu sans elle, ainsi est signifiĂ©e et dĂ©montrĂ©e la trinitĂ© en cet accord majeur qui s'accorde avec les conditions de cet CharitĂ© et envieLe chrĂ©tien dit au gentil – CharitĂ© et envie sont contraires. Par la charitĂ© l'homme s'accorde avec la largesse et avec la loyautĂ©, et par l'envie il s'accorde avec la cupiditĂ© et la tromperie. Si l'homme est charitable envers Dieu, il s'oppose plus Ă  l'envie qu'en Ă©tant charitable envers son prochain. La raison en est qu'en Dieu il y a une plus grande largesse et une plus grande charitĂ© que dans la crĂ©ature. Et si l'homme est envieux du bien et de l'honneur de Dieu, son envie est plus opposĂ©e Ă  la charitĂ© que s'il est envieux du bien et de l'honneur de son prochain. Car le bien et l'honneur qui conviennent Ă  Dieu sont plus grands que le bien et l'honneur de la qui est dit ci-dessus signifie que la trinitĂ© est en Dieu, car la fleur ci-dessus le prouve. Si en Dieu il y a une charitĂ© qui engendre d'elle-mĂȘme une charitĂ© Ă©gale Ă  elle-mĂȘme et si de la charitĂ© qui engendre et de la charitĂ© engendrĂ©e sort par leur volontĂ© une charitĂ© Ă©gale Ă  celle qui engendre et Ă  celle qui est engendrĂ©e, l'envie se diffĂ©rencie plus de la charitĂ© de Dieu qu'elle ne le ferait, s'il n'y avait pas de charitĂ© en Dieu, comme il est dit plus haut. Et parce qu'il est avĂ©rĂ© que l'envie est plus diffĂ©rente de Dieu, selon les conditions du premier arbre et du cinquiĂšme arbre, ainsi la trinitĂ© est prouvable par la plus grande contrariĂ©tĂ© qui existe entre la nature divine et l'envie et le Force et colĂšre– L'homme est un sujet oĂč la force et la colĂšre s'opposent. Quand la colĂšre vainc la force dans le cƓur humain, alors la force est vaincue par la lĂąchetĂ© et le manque de courage. Et quand la force vainc la colĂšre, alors la colĂšre est vaincue par la perfection et par la noblesse de cƓur. Plus la force vainc et maĂźtrise la plus grande colĂšre, plus elle est grande en vertu; et plus la colĂšre vainc la plus grande force, plus la colĂšre est grande en vice et en est certain que le semblable se renforce par le semblable, contre son contraire et son dissemblable. Si Dieu est en trinitĂ© et en unitĂ©, plus semblable Ă  Dieu est l'homme qui est en trinitĂ© et en unitĂ©, plus semblable Ă  Dieu est l'homme qui est un en trinitĂ©, c'est-Ă -dire Ăąme et corps et la conjonction des deux, trois qui constituent un homme, ce qui n'est pas si Dieu est un sans trinitĂ© de personnes. Comme l'homme est obligĂ© d'aimer Dieu plus que tout et comme Ă  l'homme ressemblent beaucoup de crĂ©atures en unitĂ© et en trinitĂ©, l'homme serait plus obligĂ© d'aimer davantage son dissemblable que son semblable. Et puisque, pour aimer son semblable, l'homme s'oppose plus Ă  son dissemblable, c'est-Ă -dire Ă  la colĂšre, qui ne s'accorde pas avec l'homme, ainsi l'homme, en aimant Dieu qui lui est semblable en unitĂ© et en trinitĂ©, peut ĂȘtre plus fortement contraire Ă  la colĂšre qu'il ne le serait si, aimant son dissemblable, il combattait contre la colĂšre, car il n'y a rien qui soit plus opposĂ© Ă  la colĂšre que Dieu. Comme il en est ainsi, la trinitĂ© en Dieu est prouvĂ©e par la ressemblance majeure que l'homme doit avoir avec ce qu'il doit le plus aimer; et elle est prouvĂ©e aussi par le fait que plus l'homme est semblable Ă  Dieu, plus il est fort contre la colĂšre. Et parce qu'il est vrai que la force peut ĂȘtre plus forte contre la colĂšre, selon les conditions de cet arbre, ainsi la trinitĂ©, selon ces mĂȘmes conditions, est EspĂ©rance et mĂ©lancolie– Il est certain qu'Ă  la mĂ©lancolie l'espĂ©rance est plus contraire que moins; car l'homme nĂ©glige plus de dĂ©sirer les choses les moins nobles que les choses les plus nobles. Si en Dieu il y a infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, qui engendre une infinie bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©,et cƓtera, et que de ces deux est issu un autre qui est infini en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, et que tous les trois ensemble sont une essence infinie en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, si l'Ăąme de l'homme juste dĂ©sire savoir en Dieu ces choses et a l'espĂ©rance de leur gloire, elle a une plus grande espĂ©rance de savoir ces choses grandes et merveilleuses en Dieu que de ne pas dĂ©sirer les savoir. Et plus grande peut ĂȘtre l'espĂ©rance de savoir de grandes choses, plus grande peut ĂȘtre son opposition Ă  la mĂ©lancolie. Et parce qu'il est Ă©tabli selon les conditions des arbres que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie sont les plus contraires qui soient, ainsi la trinitĂ© que nous t'expliquons s'accorde avec cette affirmation et ne s'accorde pas avec sa nĂ©gation. Car, si elle s'accordait avec la nĂ©gation et ne s'accordait pas avec l'affirmation, il s'ensuivrait que l'on affirmerait que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie sont les moins contraires et que l'on nierait qu'elles sont les plus contraires. Ce qui est impossible et contraire aux conditions des arbres. Si c'Ă©tait possible, il s'ensuivrait que l'espĂ©rance et la mĂ©lancolie seraient ensemble une mĂȘme chose, vertu et vice, ce qui est impossible et le chrĂ©tien eut prouvĂ© par les cinq arbres ci-dessus que la trinitĂ© est en Dieu, il dit ces paroles – BĂ©ni soit Dieu, par la vertu duquel nous avons connaissance de sa glorieuse trinitĂ©, grĂące Ă  ce que signifient les fleurs et les conditions des arbres! Donc, si toi, gentil, tu ne te trouves pas satisfait des preuves que je t'ai donnĂ©es de la sainte trinitĂ© de notre seigneur Dieu, je cueillerai davantage de fleurs des arbres, afin que ton entendement puisse recevoir la lumiĂšre divine, par laquelle il s'Ă©lĂšvera Ă  la connaissance de la sainte trinitĂ© de gentil rĂ©pondit – Je ne veux pas que tu cueilles davantage de fleurs pour prouver la trinitĂ©. Mais je te prie de me dire en quelle maniĂšre les trois personnes divines peuvent ĂȘtre une seule essence divine qui ne soit pas composĂ©e de trois chrĂ©tien dit au gentil – Il ne peut y avoir composition que de choses finies et limitĂ©es. Donc, de choses infinies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, il ne peut y avoir composition. Et si les choses infinies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, n'Ă©taient pas simples, les choses que nous appelons finies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, seraient finies en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, Or, comme elles sont infinies, en raison de leur infinitĂ© et de leur infini pouvoir, elles peuvent ĂȘtre ensemble une simple essence divine, sans aucune gentil dit au chrĂ©tien – Dis-moi, pourquoi la trinitĂ© divine est-elle paternitĂ©, filiation et procession, et n'est-elle pas autre chose que PĂšre, Fils et Saint Esprit?Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Selon les conditions du premier arbre, la plus grande dignitĂ© de l'homme consiste Ă  connaĂźtre Dieu; or, s'il convient que la trinitĂ© soit en Dieu, comme nous l'avons dĂ©jĂ  prouvĂ©, il convient que nous connaissions la trinitĂ© en les vertus et les propriĂ©tĂ©s qui la signifient et la dĂ©montrent Ă  notre entendement selon la plus grande dignitĂ©. Or, comme le gĂ©nĂ©rateur et l'engendrĂ©, et l'aimĂ© et le donnĂ©, c'est-Ă -dire ce qui dĂ©coule d'autrui, sont par nature plus proche l'un de l'autre que de ce oĂč il n'y aurait ni gĂ©nĂ©ration ni production, il faut qu'il en soit ainsi dans l'unicitĂ© et la trinitĂ© de Dieu, parce qu'une personne divine est plus proche de l'autre en vertu et en nature, et en bontĂ©, grandeur, et cƓtera, puisqu'elle est une essence bonne, grande, Ă©ternelle, puissante, et cƓtera. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la perfection serait contraire Ă  la bontĂ©, grandeur, et cƓtera, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© signifie que la trinitĂ© qui est en Dieu est nĂ©cessairement constituĂ©e du PĂšre, du Fils et du Saint gentil dit – Selon le cours de la nature, le pĂšre est antĂ©rieur au fils. C'est pourquoi, si en Dieu il y a PĂšre et Fils, il faut que le PĂšre soit avant le chrĂ©tien rĂ©pondit – Il y a une trĂšs grande diffĂ©rence entre la nature créée et la nature incréée, et cela parce que l'Ă©ternitĂ© et la perfection conviennent Ă  la nature incréée et non Ă  la nature créée. Aussi la gĂ©nĂ©ration et la procession qui sont en Dieu sont-elles diffĂ©rentes de la gĂ©nĂ©ration et de la procession qui sont dans les crĂ©atures. Donc, de mĂȘme qu'une pierre, Ă©tant pierre, ne peut ĂȘtre homme, de mĂȘme le Fils de Dieu et le Saint Esprit, ayant perfection et Ă©ternitĂ©, ne peuvent avoir commencement ni fin. Car, s'il en Ă©tait autrement, ils n'auraient ni perfection ni Ă©ternitĂ©, qui sont sans commencement ni fin. En revanche, comme tu as commencement et fin, Ă©tant d'une nature autre que celle du souverain bien, tu es venu aprĂšs ton pĂšre et avant ton fils.– Dis-moi, chrĂ©tien, dit le gentil, la maniĂšre selon laquelle le PĂšre a engendrĂ© le Fils. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – ConsidĂšre, gentil, comment une herbe provient d'une autre, et considĂšre comment un homme en engendre un autre. Ainsi, de mĂȘme que tu te reprĂ©sentes la diffĂ©rence entre la gĂ©nĂ©ration des herbes et des plantes et celle des ĂȘtres animĂ©s, de mĂȘme tu peux considĂ©rer la diffĂ©rence entre la gĂ©nĂ©ration du Fils de Dieu par le PĂšre et celle des crĂ©atures. Cela s'explique parce que la gĂ©nĂ©ration divine est plus haute et plus noble que celle des crĂ©atures. Aussi, de mĂȘme qu'en considĂ©rant la gĂ©nĂ©ration des crĂ©atures tu peux te reprĂ©senter l'opĂ©ration et les propriĂ©tĂ©s des crĂ©atures, de mĂȘme en considĂ©rant la gĂ©nĂ©ration du Fils de Dieu par le PĂšre tu dois considĂ©rer les fleurs du premier arbre, par lesquelles la gĂ©nĂ©ration est signifiĂ©e. Car, le PĂšre divin qui s'aime et se comprend lui-mĂȘme en sa bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, engendre un Fils semblable Ă  lui-mĂȘme en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera ; et comprenant et aimant le PĂšre, Ă©gal Ă  lui-mĂȘme en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, est engendrĂ© le Fils qui est Ă©gal au PĂšre en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera. Et si le PĂšre n'avait pas un tel entendement, un tel dĂ©sir et une telle volontĂ©, il serait moindre que les fleurs du premier arbre; or, par ces fleurs, le PĂšre a le savoir, le vouloir et le pouvoir dĂ©jĂ  mentionnĂ©s d'engendrer le gentil demanda au chrĂ©tien par quelle maniĂšre le Saint Esprit procĂšde du PĂšre et du Fils. Le chrĂ©tien rĂ©pondit en disant – Selon la solution de la question prĂ©cĂ©dente, il peut ĂȘtre rĂ©pondu Ă  cette question. Car les fleurs du premier arbre signifient la maniĂšre, et elles signifient que cette maniĂšre est aussi diverse que la gĂ©nĂ©ration des crĂ©atures. Car, selon que la perfection divine s'accorde Ă  la bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, le PĂšre se comprenant et s'aimant lui-mĂȘme et le Fils qu'il a engendrĂ©, et le Fils comprenant et aimant le PĂšre et lui-mĂȘme, il convient que des deux procĂšde une autre personne qui leur soit Ă©gale en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©,et cƓtera, et c'est elle le Saint Esprit sur lequel tu m'interroges. Et si de l'entendement et de l'amour du PĂšre et du Fils, et de leur bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir et perfection ne procĂ©dait pas une autre personne Ă©gale au PĂšre et au Fils en bontĂ©, grandeur, Ă©ternitĂ©, et cƓtera, l'entendement et la volontĂ© du PĂšre et du Fils seraient en dĂ©faut, ce qui est gentil dit – Pourquoi le Saint Esprit ne procĂšde-t-il pas seulement d'une personne, mais de deux Ă  la fois? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Comme le PĂšre et le Fils ont la mĂȘme dignitĂ©, le Saint Esprit serait moins digne s'il ne procĂ©dait pas des deux personnes; aussi, afin que les fleurs de l'arbre s'accordent avec le Saint Esprit, il convient que le Saint Esprit procĂšde du PĂšre et du gentil dit – Pourquoi du Saint Esprit ne procĂšde pas une autre personne qui lui serait Ă©gale en bontĂ©, grandeur,et cƓtera ? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – De mĂȘme que tu te sens achevĂ© en tant qu'ĂȘtre humain et que rien ne manque Ă  ton ĂȘtre d'homme, de mĂȘme, et bien mieux encore de façon incomparable, le PĂšre comprend en lui-mĂȘme, dans le Fils et dans le Saint Esprit, une si grande perfection de bontĂ© et de grandeur qu'il ne dĂ©sire ni ĂȘtre pĂšre d'un autre fils ni qu'un autre saint esprit procĂšde de lui; s'il en Ă©tait autrement, il dĂ©sirerait une superfluitĂ©. Cette mĂȘme perfection, le Fils et le Saint Esprit l'ont aussi. C'est pourquoi elle se conserve dans les fleurs de l'arbre et dans chacune des personnes de la trinitĂ©. Et s'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait qu'il n'y aurait aucune perfection de bontĂ©, de grandeur, et cƓtera, ni dans les personnes ni dans les fleurs. C'est pourquoi il convient qu'il n'y ait pas dans la divine essence plus d'une paternitĂ©, d'une filiation et d'une personne du Saint gentil dit – Je te demande de me dire si le PĂšre, aimant et comprenant le Fils, engendre le Saint Esprit; si le Saint Esprit procĂšde du Fils, celui-ci aimant et comprenant le PĂšre; si le PĂšre engendre le Fils, en comprenant et en aimant le Saint Esprit. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Le Fils en totalitĂ© est engendrĂ© par le PĂšre en totalitĂ©, et le Saint Esprit en totalitĂ© procĂšde du PĂšre en totalitĂ© et du Fils en totalitĂ©. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, la totalitĂ© susdite ne s'accorderait pas avec les fleurs des arbres, et la perfection leur serait contraire, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© dĂ©montre, suivant la condition des fleurs, que la totalitĂ© est telle que tu la demandes.– Dis-moi, chrĂ©tien, pourquoi y a-t-il en Dieu une trinitĂ© de personnes? Sans trinitĂ© n'y aurait-il pas perfection de Dieu? Deux personnes ne suffiraient-elles pas pour tout ce Ă  quoi suffisent trois personnes? Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Il est manifeste que la trinitĂ© doit ĂȘtre en Dieu, comme nous l'avons dĂ©jĂ  prouvĂ© par les fleurs des arbres; et disons encore que l'ĂȘtre des crĂ©atures s'accorde mieux aux nombres un et trois qu'avec un autre nombre, car toute crĂ©ature est une substance en trois individus dont elle est composĂ©e. Ainsi un corps ne pourrait ĂȘtre un, sans ĂȘtre long, large et profond; de mĂȘme la longueur, la largeur et la profondeur ne pourraient ĂȘtre ensemble sans qu'il y ait un corps. Et puisque les nombres un et trois rĂ©alisent le meilleur accord possible dans les crĂ©atures, il convient que cet accord soit en Dieu, dont l'ĂȘtre est plus parfait que celui des crĂ©atures. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que l'ĂȘtre et le nombre s'accorderaient mieux en la crĂ©ature qu'en Dieu, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© signifie que Dieu doit ĂȘtre une seule essence en trois personnes, ni plus ni moins. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il n'y aurait pas concordance entre les fleurs du premier arbre, et les conditions de cet arbre ne pourraient pas ĂȘtre gentil demanda si une personne pouvait ĂȘtre en Dieu plus noble qu'une autre, si en Dieu une personne pouvait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  une autre et si chaque personne en Dieu Ă©tait par elle-mĂȘme. Le chrĂ©tien rĂ©pondit – Si une personne Ă©tait plus noble qu'une autre, l'imperfection serait plus noble en elle; et si en Dieu une personne pouvait ĂȘtre infĂ©rieure Ă  une autre, l'unicitĂ© de Dieu pourrait ĂȘtre sans trinitĂ©, et nous avons dĂ©jĂ  prouvĂ© que la trinitĂ© doit ĂȘtre en Dieu. Si chaque personne n'Ă©tait pas en Dieu tout en Ă©tant par elle-mĂȘme, il n'y aurait pas de perfection en bontĂ©, grandeur, et cƓtera ; donc chacune est en Dieu tout en Ă©tant par gentil demanda au chrĂ©tien si les sages qui Ă©taient avec lui comprenaient ce qu'il croyait ĂȘtre en Dieu la trinitĂ©. Et le chrĂ©tien rĂ©pondit en disant – Les juifs et les sarrasins ne comprennent pas la trinitĂ© Ă  laquelle nous croyons et croient que nous croyons en une autre trinitĂ© Ă  laquelle nous ne croyons pas et qui n'est pas en Dieu. C'est pourquoi nous ne sommes pas en accord avec eux, ni eux avec nous. Mais s'ils comprenaient la trinitĂ© que nous croyons ĂȘtre en Dieu, la force du raisonnement et la concordance des fleurs du premier arbre et les conditions de celui-ci les amĂšneraient Ă  concevoir la vĂ©ritĂ© de la sainte trinitĂ© de notre seigneur cinquiĂšme article. De la crĂ©ationLe chrĂ©tien regarda les cinq arbres et voulut cueillir des fleurs pour prouver la crĂ©ation au gentil. Mais le gentil dit qu'il Ă©tait inutile de lui prouver la crĂ©ation du monde, car le juif l'avait assez prouvĂ©e. Aussi le chrĂ©tien abandonna-t-il l'idĂ©e de prouver cet article, et il cueillit des fleurs pour prouver l'article suivant, celui de la sixiĂšme article. De la recrĂ©ation1. BontĂ© et charitĂ©Le chrĂ©tien dit au gentil – Dans le non-ĂȘtre, il n'y a nul bien, car s'il y en avait, il s'ensuivrait que ce ne serait rien. Or, si Dieu fait quelque bien Ă  partir du non-ĂȘtre, la grande bontĂ© de Dieu est vue comme Ă©tant plus grande en Ɠuvrant ainsi qu'en faisant d'un bien un autre bien. Mais si Dieu unissait Ă  lui-mĂȘme quelque bien qui fĂ»t issu d'un autre bien et faisait en sorte que ce bien fĂ»t une seule personne avec lui-mĂȘme, il s'ensuivrait que dans le bien qui lui serait identique et dans celui d'oĂč ce bien serait issu rĂ©siderait un bien plus grand que le bien créé Ă  partir du non-ĂȘtre. Cela tient Ă  la noblesse du bien divin, du bien qui s'unit Ă  Dieu et du bien d'oĂč est issu ce bien uni au bien divin. Car le bien qui est créé Ă  partir du non-ĂȘtre est uniquement un en tant que crĂ©ation, alors que le bien de Dieu et le bien uni au bien divin, c'est-Ă -dire l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, et le bien d'oĂč est issue l'humanitĂ© de JĂ©sus Christ, Ă  savoir Notre Dame sainte Marie, sont trois biens; et c'est pourquoi le bien qui est en cette Ɠuvre est plus grand que ne le serait le bien créé Ă  partir du non-ĂȘtre. S'il n'en Ă©tait pas ainsi, la bontĂ©, la grandeur, l'Ă©ternitĂ© et les autres fleurs de Dieu seraient contre la perfection et la supĂ©rioritĂ©, ce qui est impossible, car, si c'Ă©tait possible, l'infĂ©rioritĂ© et l'imperfection s'accorderaient avec les fleurs du premier arbre, ce qui est as compris, gentil, que, d'aprĂšs les conditions du premier arbre, la plus grande noblesse que l'homme puisse penser et comprendre consiste Ă  connaĂźtre Dieu; car autrement les fleurs de l'arbre, la pensĂ©e et l'entendement humain ne s'accorderaient pas. Or, connaĂźtre que Dieu est crĂ©ateur de tout ce qui est, c'est connaĂźtre la grande bontĂ© de Dieu; et dire et penser et connaĂźtre que Dieu veut ĂȘtre une seule et mĂȘme chose avec quelque bien créé, c'est mieux connaĂźtre et aimer le bien de Dieu et le bien uni Ă  lui; et ainsi est mieux signifiĂ©e la grande bontĂ© de Dieu en infinie grandeur, Ă©ternitĂ©, pouvoir, et cƓtera. Et parce qu'on peut affirmer, d'aprĂšs les conditions de l'arbre, ce par quoi la grande bontĂ© de Dieu se manifeste le mieux, on peut affirmer la re-crĂ©ation qui a Ă©tĂ© faite avec le bien que Dieu a en lui-mĂȘme et avec le bien qu'il a uni Ă  lui-mĂȘme; ce bien, il le prend Ă  un autre bien créé, c'est-Ă -dire Notre Dame sainte le rien il n'y a ni faute ni pĂ©chĂ©. Car, s'il y en avait, le rien serait quelque chose. Donc, enlever la faute et le pĂ©chĂ© de quelque bien est une plus grande chose que crĂ©er une chose Ă  partir de rien, puisqu'il est vrai que la faute et le pĂ©chĂ© sont opposĂ©s au bien et au mĂ©rite. S'il convient que Dieu connaisse la crĂ©ation, ce qui n'est pas faire un aussi grand bien qu'enlever la faute et le pĂ©chĂ© d'un bien, combien plus il convient que Dieu connaisse qu'il a re-créé du bien lĂ  oĂč Ă©taient la faute et le pĂ©chĂ©! Et puisque le bien est plus grand dans la re-crĂ©ation que dans la crĂ©ation, ainsi il convient qu'il ait un plus grand bien Ă  re-crĂ©er qu'Ă  crĂ©er le bien Ă  partir de rien. Ce plus grand bien est l'union du bien créé avec le bien incréé, de sorte que le bien créé, corrompu par la faute et le pĂ©chĂ©, est re-créé et Ă©levĂ© par l'union avec le bien incréé. Comme une plus grande et meilleure Ɠuvre signifie et dĂ©montre mieux la grande bontĂ© de notre seigneur Dieu que l'Ɠuvre moindre, ainsi pour cette dĂ©monstration majeure de la grande bontĂ© de Dieu la re-crĂ©ation est reprĂ©sentĂ©e Ă  l'entendement humain qui en a alors connaissance; cette re-crĂ©ation est l'union du vertueux fils de notre dame sainte Marie, vierge glorieuse, bĂ©nie soit-elle!, avec le Fils de Dieu. Par cette union et par la passion de l'humaine nature de JĂ©sus Christ, le monde a Ă©tĂ© recréé du pĂ©chĂ© originel dĂ» Ă  notre premier pĂšre, c'est-Ă -dire Adam, qui dĂ©sobĂ©it Ă  Dieu et nous valut Ă  tous d'ĂȘtre mortels, d'avoir faim et soif, chaud et froid, ignorance, et beaucoup d'autres dĂ©fauts, que nous n'aurions pas eus si Adam n'avait pas pĂ©chĂ©. Et si le Fils de Dieu ne s'Ă©tait pas incarnĂ© et n'Ă©tait pas mort comme un homme, nous serions tous perdurablement dans le feu de l'enfer. Mais par la saintetĂ© de l'union du Fils de Dieu et de la nature humaine de JĂ©sus Christ, qui sont seulement une personne, et par la saintetĂ© du sang prĂ©cieux que JĂ©sus Christ a rĂ©pandu sur la croix pour re-crĂ©er le monde, nous sommes dĂ©livrĂ©s, nous tous qui croyons en la re-crĂ©ation, du pouvoir du diable et nous sommes appelĂ©s Ă  la gloire qui n'a pas de Pouvoir et charitĂ©Le chrĂ©tien dit au gentil – Il est certain que Dieu a créé les crĂ©atures et leurs propriĂ©tĂ©s pour signifier son grand pouvoir et sa grande charitĂ©. Ainsi il a donnĂ© au feu la propriĂ©tĂ© de s'Ă©tendre Ă  l'infini en brĂ»lant du bois, Ă  condition que lui soit donnĂ©e une quantitĂ© infinie de bois dans un lieu infini qui s'accorde avec le feu, si le lieu oĂč nous sommes le permet. Mais parce que le feu n'a pas une matiĂšre infinie, il ne brĂ»le pas indĂ©finiment. Or, si un corps comme le feu, qui est une crĂ©ature finie et limitĂ©e, a ce pouvoir et cette propriĂ©tĂ© et s'il ne les a pas de lui-mĂȘme mais de Dieu qui les lui a donnĂ©s, combien plus Dieu a le pouvoir de faire exister dans la crĂ©ature un bien infini, Ă  condition que la crĂ©ature puisse le recevoir! S'il n'en Ă©tait pas ainsi, il s'ensuivrait que la volontĂ© de Dieu et son pouvoir seraient contraires et que Dieu aurait donnĂ© un plus grand pouvoir au feu qu'Ă  lui-mĂȘme, ce qui est impossible. Si Dieu a créé une crĂ©ature et fait que cette crĂ©ature est meilleure que toutes les autres et a un plus grand pouvoir, savoir et vouloir que toutes les autres crĂ©atures, Ă  plus forte raison il crĂ©erait une crĂ©ature infinie en pouvoir, sagesse et charitĂ©, si la crĂ©ature pouvait recevoir ces qualitĂ©s, ce qui ne serait pas le cas si Dieu ne faisait pas une telle crĂ©ature. Et parce que le pouvoir et la charitĂ© de Dieu sont beaucoup mieux dĂ©montrĂ©s lorsqu'il accomplit un bien infini dans la crĂ©ature, Ă  condition que la crĂ©ature puisse le recevoir, pour cette raison Dieu a fait une crĂ©ature plus noble et plus vertueuse que toutes les autres crĂ©atures. Et parce que cette crĂ©ature peut ĂȘtre meilleure que toutes les autres crĂ©atures, elle ne fait qu'un avec la nature de Dieu et elle est plus proche d'ĂȘtre infinie en vertu, si elle en Ă©tait capable, que si elle n'Ă©tait pas jointe ni unie au pouvoir et Ă  la charitĂ© de Dieu. Et afin que Dieu manifeste le mieux son pouvoir et sa charitĂ©, il est clair par cette affirmation qui s'accorde avec l'ĂȘtre contre son contraire, la nĂ©gation, que la re-crĂ©ation que nous cherchons Ă  prouver est le pouvoir créé et la charitĂ© créée sont dans l'homme créé qui est une personne avec la personne incréée, il y a un plus grand accord de pouvoir et d'amour entre l'ĂȘtre incréé et l'ĂȘtre créé que si la personne incréée et la personne créée n'Ă©taient pas une seule personne. Et parce qu'il est Ă©tabli que les vertus incréées et les vertus créées s'accordent le mieux et qu'il est impossible qu'elles s'opposent, ainsi l'union de la personne créée et de la personne incréée est manifestĂ©e; ainsi est dĂ©montrĂ©e et reprĂ©sentĂ©e la Perfection et gourmandise– RecrĂ©er est une plus grande chose que crĂ©er. Car Dieu crĂ©a Adam, mais Adam tomba dans le pĂ©chĂ© de gourmandise en mangeant du fruit et il tomba dans le pĂ©chĂ© d'orgueil en dĂ©sobĂ©issant Ă  Dieu. L'humanitĂ© de JĂ©sus Christ ne put tomber dans aucun pĂ©chĂ©. Or, l'Ɠuvre oĂč ne peut se produire aucun pĂ©chĂ© est plus noble et plus parfaite que celle oĂč il peut s'en produire; et plus l'Ɠuvre est parfaite, plus elle est contraire Ă  la faute et au pĂ©chĂ©. Comme il en est donc ainsi et comme l'homme qui est uni Ă  Dieu peut ĂȘtre plus contraire Ă  la gourmandise et Ă  l'orgueil que celui qui n'est pas uni Ă  Dieu, ainsi l'homme qui est plus contraire au pĂ©chĂ© est d'autant plus parfait. Et plus grande est sa perfection, mieux est signifiĂ©e en elle la perfection de Dieu. Pour que la perfection de Dieu soit dĂ©montrable, il convient qu'il en soit ainsi; ainsi la re-crĂ©ation est dĂ©montrable en cette plus grande manifestation de perfection de Dieu s'accorde mieux Ă  pardonner qu'Ă  crĂ©er. Car il est plus grand de pardonner une faute que de crĂ©er, puisqu'il est Ă©vident que le rien n'est pas contraire Ă  Dieu mais que la faute lui est contraire. Si le pĂ©chĂ© d'Adam est gĂ©nĂ©ral, la faute est plus grande que s'il est particulier. Plus le pĂ©chĂ© provoque une grande blessure, plus la misĂ©ricorde qui pardonne et guĂ©rit un pĂ©chĂ© gĂ©nĂ©ral manifeste une plus grande le pĂ©chĂ© n'Ă©tait pas gĂ©nĂ©ral, la perfection de Dieu s'accorderait avec la bontĂ©, grandeur, pouvoir, et cƓtera, qui crĂ©ent le bien gĂ©nĂ©ral, et elle ne s'accorderait pas avec la misĂ©ricorde qui pardonne une faute gĂ©nĂ©rale. Parce que la perfection de Dieu et la misĂ©ricorde constituent une seule et mĂȘme chose, puisqu'il est vrai que tout ce qui est en Dieu est une seule et mĂȘme chose, ainsi il est signifiĂ© qu'il y a dans le genre humain une faute gĂ©nĂ©rale. Ce qui montre que l'Ɠuvre de misĂ©ricorde guĂ©rit une blessure gĂ©nĂ©rale et ce qui prouve la Foi et espĂ©rance– La foi est la vertu par laquelle l'homme croit en Dieu et en la gloire du paradis. Et l'espĂ©rance est la vertu par laquelle l'homme a confiance en la misĂ©ricorde de Dieu et en sa justice. Or, de mĂȘme que toi, gentil, tu vois avec les yeux de ton corps les choses corporelles, avec la foi et l'espĂ©rance qui sont les yeux spirituels l'homme voit spirituellement les Ɠuvres de Dieu. Et plus grandes sont la foi et l'espĂ©rance, mieux l'homme voit les Ɠuvres de Dieu. Si Dieu a voulu ĂȘtre homme et a souffert la mort pour l'homme et pour re-crĂ©er l'homme, la foi et l'espĂ©rance en sont plus grandes que si Dieu n'avait pas Ă©tĂ© homme et n'Ă©tait pas mort pour l'homme. Car, plus Dieu agit au bĂ©nĂ©fice de l'homme, plus grandes sont la foi et l'espĂ©rance de l'homme contre l'incroyance et la dĂ©sespĂ©rance qui sont des vices, des fautes et des pĂ©chĂ©s. Et parce qu'une plus grande foi et une plus grande espĂ©rance s'accordent mieux avec l'ĂȘtre qu'une foi et une espĂ©rance moindres, ainsi, selon les conditions des arbres, ce qui est la cause d'une plus grande foi et d'une plus grande espĂ©rance s'accorde avec l'ĂȘtre; ainsi est prouvĂ©e la re-crĂ©ation sur laquelle tu me Justice et colĂšre– Tout le plus grand don que Dieu puisse faire Ă  la crĂ©ature et le plus grand don que la crĂ©ature puisse recevoir, c'est de faire une seule chose avec Dieu lui-mĂȘme et de vouloir, par cette re-crĂ©ation et cette exaltation, souffrir la plus grande passion et la plus grande mort que puisse souffrir une crĂ©ature. Si Dieu est homme pour re-crĂ©er le monde et si cet homme est mort pour la justice afin de rĂ©concilier le lignage humain avec la colĂšre de Dieu que l'homme a mĂ©ritĂ©e par le pĂ©chĂ© du premier pĂšre, la justice en est plus grande et la colĂšre moins forte. Et parce que la plus grande justice et l'ĂȘtre s'accordent et que la moins forte colĂšre s'accorde mieux avec l'ĂȘtre que la plus forte colĂšre, ainsi, en cette supĂ©rioritĂ© et cette infĂ©rioritĂ© susdites, la re-crĂ©ation est signifiĂ©e, selon les conditions des arbres. La justice est plus grande quand c'est un roi qui est puni de mort et non un paysan; et il y a plus de justice et de misĂ©ricorde dans un homme innocent qui veut porter la faute de l'homme coupable que dans l'homme coupable qui subit la mĂȘme justice. La plus grande justice que Dieu puisse donc rĂ©aliser en la crĂ©ature et qui s'accorde le mieux avec la misĂ©ricorde consiste Ă  vouloir ĂȘtre un homme innocent et puni pour la faute de tout le lignage humain. Et si ce n'Ă©tait pas lĂ  la plus grande justice, il s'ensuivrait que la supĂ©rioritĂ© serait contraire aux fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© prouve la le Fils de Dieu a pris la nature humaine et est mort pour sauver le peuple de Dieu, la justice de Dieu et la colĂšre des pĂ©cheurs vouĂ©s Ă  l'enfer et en colĂšre parce qu'ils sont damnĂ©s ne seront plus contraires. Et si l'homme, qui se rappelle en sa prĂ©sente vie que le Fils de Dieu a pris la nature humaine et est mort pour le racheter du pouvoir du diable, est provoquĂ© Ă  la colĂšre, il pourra mortifier sa colĂšre par le souvenir susdit plus fortement que ne le ferait celui qui ne croirait pas que le Fils de Dieu s'est incarnĂ© et qu'il a, en tant qu'homme, souffert la mort pour sauver l'homme. Et si le chrĂ©tien, qui est plus provoquĂ© Ă  mortifier sa colĂšre en raison de ce qu'il croit, ne la mortifie pas, la justice de Dieu doit s'abattre sur lui avec plus de force que sur un homme d'une autre croyance. Comme il en est ainsi, par le raisonnement susdit, il est signifiĂ© Ă  l'entendement humain que la re-crĂ©ation sur laquelle tu me questionnes s'accorde avec l'ĂȘtre et avec toutes les conditions des puni de mort et non un paysan; et il y a plus de justice et de misĂ©ricorde dans un homme innocent qui veut porter la faute de l'homme coupable que dans l'homme coupable qui subit la mĂȘme justice. La plus grande justice que Dieu puisse donc rĂ©aliser en la crĂ©ature et qui s'accorde le mieux avec la misĂ©ricorde consiste Ă  vouloir ĂȘtre un homme innocent et puni pour la faute de tout le lignage humain. Et si ce n'Ă©tait pas lĂ  la plus grande justice, il s'ensuivrait que la supĂ©rioritĂ© serait contraire aux fleurs du premier arbre, ce qui est impossible. Cette impossibilitĂ© prouve la le Fils de Dieu a pris la nature humaine et est mort pour sauver le peuple de Dieu, la justice de Dieu et la colĂšre des pĂ©cheurs vouĂ©s Ă  l'enfer et en colĂšre parce qu'ils sont damnĂ©s ne seront plus contraires. Et si l'homme, qui se rappelle en sa prĂ©sente vie que le Fils de Dieu a pris la nature humaine et est mort pour le racheter du pouvoir du diable, est provoquĂ© Ă  la colĂšre, il pourra mortifier sa colĂšre par le souvenir susdit plus fortement que ne le ferait celui qui ne croirait pas que le Fils de Dieu s'est incarnĂ© et qu'il a, en tant qu'homme, souffert la mort pour sauver l'homme. Et si le chrĂ©tien, qui est plus provoquĂ© Ă  mortifier sa colĂšre en raison de ce qu'il croit, ne la mortifie pas, la justice de Dieu doit s'abattre sur lui avec plus de force que sur un homme d'une autre croyance. Comme il en est ainsi, par le raisonnement susdit, il est signifiĂ© Ă  l'entendement humain que la re-crĂ©ation sur laquelle tu me questionnes s'accorde avec l'ĂȘtre et avec toutes les conditions des arbres.
Cest surtout que la thĂ©orie de l'existence de dieu et les thĂ©ories religieuses ne tiennent clairement pas un seul instant. Ce n'est pas parce qu'on ne savait pas oĂč qu'on ne sait pas expliquer une chose, comme l'origine de l'humanitĂ©, qu'on ne saura pas l'expliquer un jour. Tout a une explication rationnelle. 1. Citer.
RĂ©sumĂ© de Le hasard n’existe pas de Schmidt PREMIER DEGRE ACQUIERS L’ATTITUDE JUSTE ! 1 Un message de joie La vie montre toujours Ă  l’homme le visage que l’homme montre Ă  la vie. Quelle est donc ta mission dans la vie si ce n’est celle de croĂźtre, de devenir plus grand, plus fort, de connaĂźtre plus de succĂšs, plus de bonheur, et de devenir un ĂȘtre supĂ©rieur ? Ta tĂąche, c’est d’ĂȘtre aujourd’hui plus riche et plus puissant qu’hier, et demain plus parfait et plus heureux qu’aujourd’hui. Cette mission te semble difficile ? Non, elle est facile Ă  accomplir. Il te suffit de prendre le bon dĂ©part. Tout ce que tu as Ă  faire, c’est de changer ton attitude envers la vie et de devenir celui qui, d’une maniĂšre absolue, affirme son bonheur et son succĂšs, sa force intĂ©rieure et sa supĂ©rioritĂ©, son pouvoir crĂ©ateur et sa facultĂ© de se faire du destin un alliĂ©. Plus ton affirmation sera parfaite, plus ta vie s’éclairera et deviendra facile. Ce n’est pas moi qui suis ton rĂ©el instructeur et guide vers le bonheur, mais ton Auxiliaire intĂ©rieur. Mes paroles ne sont lĂ  que pour dĂ©clencher ta propre connaissance de la vĂ©ritĂ©, que pour t’initier Ă  tes propres forces et possibilitĂ©s crĂ©atrices. Ce n’est pas moi qui donne – mais ton propre Auxiliaire intĂ©rieur. Donc reconnais et affirme ces paroles comme provenant de ton ĂȘtre propre ; ainsi t’ouvriront-elles d’autant plus parfaitement les yeux et t’aideront-elles Ă  rendre ta vie claire et facile. 2 Les dix degrĂ©s du bonheur Presque innombrable est l’armĂ©e des mĂ©contents, de ceux qui ont une attitude fausse envers la vie. L’origine des plaintes et des accusations de tous ceux qui parlent de la duretĂ© de la vie »et restent emprisonnĂ©s dans la banalitĂ© du quotidien, rĂ©side dans le fait qu’ils ont pris et prennent une position nĂ©gative face Ă  la vie. C’est la raison pour laquelle leur part Ă  sa plĂ©nitude Ă©tait et est encore mĂ©diocre. Ils ne voient pas que celui qui se plaint de la vie, souffre en vĂ©ritĂ© de son attitude fausse Ă  l’égard de celle-ci. Une attitude juste est, en fait, le premier des dix Ă©chelons qui, du trĂ©fonds du mĂ©contentement envers la vie, conduisent vers les hauteurs de la vie heureuse. Acquiers l’attitude justeUtilise tes forces mentalesMaĂźtrise la vie par l’affirmationMĂ©tamorphose l’inquiĂ©tude en sĂ©curitĂ©Aie le courage d’ĂȘtre heureuxRĂ©alise hardiment tes dĂ©sirsApprends Ă  attacher le succĂšs Ă  tes pasEveille ton pouvoir crĂ©ateur latentPuise avec foi dans la plĂ©nitude de la vieVis en alliance avec le destin 3 Le premier degrĂ© Celui qui se laisse influencer et dĂ©terminer par les circonstances ne doit s’en prendre qu’à lui-mĂȘme lorsque le cours des choses le conduit lĂ  ou il ne voulait pas aller. Celui qui lutte contre les circonstances extĂ©rieures commet l’erreur de croire que les choses qui le troublent dĂ©pendent de l’extĂ©rieur, alors qu’en vĂ©ritĂ© elles sont conditionnĂ©es par son ĂȘtre intĂ©rieur. Tout ce qui se passe autour de toi a ses causes ultimes et les plus profondes dans ton ĂȘtre intĂ©rieur. Et ce n’est pas l’évĂ©nement comme tel qui dĂ©cide de ta voie future, mais ta maniĂšre de vivre ; elle ne dĂ©pend pas des circonstances, mais de ton attitude. La clĂ© de ta libĂ©ration est ta nouvelle attitude intĂ©rieure. Adopter une attitude intĂ©rieure juste veut dire rejeter tout doute quand au succĂšs, toute inquiĂ©tude quant Ă  l’avenir, toute crainte devant les choses, les ĂȘtres et la destinĂ©e, et voir la vie telle qu’elle est en rĂ©alitĂ©, la voir comme quelqu’un qui a Ă  cƓur ta prospĂ©ritĂ©, ton bonheur. Combien la masse est Ă©tonnĂ©e lorsque l’un des siens s’élĂšve et marque des millions de gens de l’empreinte de sa personnalitĂ©, de son esprit, de sa volontĂ© ! Elle le considĂšre comme un envoyĂ© de Dieu, au lieu d’un homme qui s’est Ă©veillĂ© Ă  la conscience de sa rĂ©elle grandeur, de sa force et de sa capacitĂ© de rĂ©alisation et qui a eu le courage de maĂźtriser la vie pas son oui » plein de foi ! Comme les grands hommes de tous les temps, tu dois, toi aussi, t’accoutumer Ă  ne cĂ©der qu’aux pensĂ©es positives. De mĂȘme qu’ils opposaient Ă  chaque impossible » un courageux Et pourtant ça ira ! C’est possible ! J’y parviendrai », tu apprendras Ă  faire refluer tes forces au travers des rĂ©sistances, jusqu’à ce qu’elles s’élancent, mugissantes, au-delĂ  de tous les obstacles, avec la violence d’un torrent dĂ©chainĂ©. Tu es plus fort que tout obstacle il suffit de t’en rendre compte et d’en fournir la preuve par une attaque audacieuse ! 4 La vie nouvelle Le visage que te montre la vie n’entre pas en ligne de compte, ce qui importe, c’est uniquement le visage que toi tu montres Ă  la vie, car de cela, et de cela seulement, dĂ©pend la façon dont se forme ton avenir. Si tu accueilles la vie en grognant et de mauvaise grĂące, tu auras bientĂŽt une raison de t’en plaindre encore davantage. Par contre, si tu oses rencontrer la vie, Ă  chaque aube nouvelle, par un regard amical, alors tu verras comme la vie et le monde qui t’entoure s’empresseront vers toi et t’appuieront toujours plus dans ton ascension. Affirme donc tout d’abord que, dĂšs aujourd’hui, commence pour toi une nouvelle vie, plus lumineuse, pleine de sens, plus et plus facile. A partir d’aujourd’hui vois poindre chaque nouveau jour, non pas avec inquiĂ©tude et dĂ©plaisir, mais avec la conscience que tu es entrĂ© maintenant dans une vie nouvelle » et que, de nouveau, se lĂšve un jour des plus heureux, qui apportera joies et progrĂšs inattendus, qui Ă©largira ton horizon spirituel et te fera toujours plus profondĂ©ment pĂ©nĂ©trer les secrets de la vie et du succĂšs. Ce ne sont pas les choses extĂ©rieures et les circonstances qu’il faut changer en premier lieu, mais ton attitude intĂ©rieure. Lorsque la transformation intĂ©rieure est accomplie, la transformation extĂ©rieure suit d’elle-mĂȘme. De l’attitude juste naĂźt le juste comportement. Si tu as foi en ta victoire, tes pieds se mettront automatiquement en marche vers la victoire. Ton affirmation dĂ©clenchera l’instinct du succĂšs dans ton ĂȘtre intĂ©rieur, qui dirigera le vaisseau de ta vie vers les rivages oĂč le bonheur t’attend. Car, de mĂȘme que le juste comportement – gouvernail inconscient du succĂšs – naĂźt de l’attitude juste, les circonstances meilleures prennent leur source dans cette attitude. Il faut tout d’abord penser diffĂ©remment et crĂ©er un nouvel esprit la forme nouvelle suit alors d’elle-mĂȘme, car l’extĂ©rieur se conforme toujours Ă  l’intĂ©rieur. C’est l’un des faits les plus importants qu’il faut connaĂźtre pour diriger sa vie vers le succĂšs. 5 Conscience du but Tu ne deviendras pas un artiste de la vie en restant inactif devant les devoirs de la vie, lesquels concourent Ă  ta perfection progressive, de conserve avec ta vocation, mais seulement en reconnaissant ces devoirs comme tels, en les envisageant positivement et en les maĂźtrisant, confiant en toi-mĂȘme. Plus tu vaincras ainsi d’obstacles, plus tu deviendras fort, capable, plus tu auras de succĂšs et plus les Ă©vĂ©nements heureux jalonneront ta route. Donc d’abord et avant tout, dis oui aux tĂąches de la vie et reconnais que le monde est plein de forces et de puissances secourables qui te servent aussi longtemps que tu affirmes avec foi leur assistance et que tu accueilles avec bienveillance la richesse de la vie. Tu peux te fier sans rĂ©serve Ă  ces puissances secourables et, ce qui est merveilleux, c’est que dĂšs que tu le fais, ta vie entiĂšre se transforme visiblement ; dĂšs cet instant, tout va constamment mieux pour toi. 6 DĂ©livrance de l’emprise du pessimisme En rĂ©alitĂ©, seules une force de rĂ©gression tes pensĂ©es nĂ©gatives – et une force de progrĂšs qui est en toi et Ă  laquelle rien ne s’oppose – existent dans ta vie. Modifie tes pensĂ©es et aie confiance en ta force intĂ©rieure alors, ta vie s’illuminera. Une force incommensurable sommeille en toi et attend que tu la manifestes comme elle doit l’ĂȘtre, une force qui, du dedans, dirige ton destin et qui t’apporte un appui dĂ©passant de loin toutes les possibilitĂ©s humaines, celles que tu qualifies de hasard. Il n’y a aucune sorcellerie dans le fait qu’une vie d’indigence soit transformĂ©e en un temps Ă©tonnamment court en une vie d’abondance ; le monde extĂ©rieur et les circonstances sont en rĂ©alitĂ© ce que l’homme en fait. S’il dĂ©couvre les lois qui les dĂ©terminent, il en est le maĂźtre ; ne les connaĂźt-il pas, il reste alors, le plus souvent, leur esclave. 7 La force intĂ©rieure du bonheur Celui qui ne peut rien garder pour soi n’est guĂšre capable d’établir fermement son bonheur. Il y a loin entre discourir sur tes intentions et tes succĂšs et atteindre ton but, jusqu’à ce que tes actes tĂ©moignent en ta faveur. Apprends donc Ă  garder le silence. 8 Gagne au jeu de la Vie ! Le jeu de la vie est le plus intĂ©ressant, le plus excitant qui soit, celui qui procure le plus de bonheur, parce que le plus Ă©quitable de tous les jeux, lorsqu’on en possĂšde les rĂšgles. Il est temps d’apprendre Ă  voir les choses comme elles sont et Ă  reconnaĂźtre que tout ce qui t’arrive est gain. Dans la trame de notre existence, continuait Schiller, hasard et dessein jouent un rĂŽle Ă©galement grand. Dans le premier, le plan reste encore cachĂ© aux yeux de celui qui ne le reconnaĂźt pas, dans le second, le sens est dĂ©voilĂ©. Mais celui qui ne reconnaĂźt pas le hasard comme une bonne fortune amie, sera renversĂ© par lui, comme si la vie voulait lui dire Tu es si aveugle qu’il faut bien te mettre le nez de force sur ton bonheur, qu’il faut bien te faire tomber dessus ! Hebbel pressentait la vĂ©ritĂ© lorsqu’il disait Ce que me semble ĂȘtre le hasard ? Un problĂšme que pose le destin Si tu le rĂ©sous, ĂŽ homme, tu auras trouvĂ© ton bonheur ! 9 Le hasard, antichambre du destin Tous ceux qui rĂ©ussissent, dit Emerson Sont d’accord sur un point ils croient Ă  une loi de cause Ă  effet ; ils ont cru que les choses n’obĂ©issaient pas au hasard, mais Ă  une loi. En fait, il n’y a rien qui arrive par hasard » dans le sens de sans cause, sans signification, sans loi. Tout ce qui arrive est causal et final tout Ă  la fois ce ne sont que l’origine et le but qui Ă©chappent Ă  la connaissance superficielle. Ceci est valable Ă©galement pour le hasard lui-mĂȘme ; si la cause en paraĂźt inexplicable, il n’en a pas moins un sens et n’échoit qu’à celui qui l’a mĂ©ritĂ©. Pourquoi, d’autre part, un malheur vient-il rarement seul ? Parce que celui qui est atteint pas un premier malheur, attire d’autres infortunes par sa maniĂšre de penser nĂ©gative, ne parvient plus Ă  trouver la force de rĂ©sistance nĂ©cessaire pour les transformer en occasions favorables, parce qu’il se dĂ©courage, rate de ce fait mĂȘme et de plus en plus sa chance. En fin de compte, derriĂšre tout hasard se tient la vie, qui Ă©tablit les lois du bonheur et suscite ce dernier, la vie secourable, la vie amie ! Mais elle rĂ©clame de toi une vigilance attentive, une affirmation courageuse, un abandon confiant, et aussi que tu saisisses calmement et avec foi sa main secourable pour que le hasard puisse se manifester comme une bĂ©nĂ©diction. Vu de cette façon le hasard perd son caractĂšre singulier 
 incomprĂ©hensible. Les Ă©vĂ©nements fortuits deviennent les indicateurs de forces amies qui se tiennent Ă  tes cĂŽtĂ©s et des appuis sĂ»rs qu’elles te procureront. Mais encore une fois, il dĂ©pend de ton attitude qu’un hasard devienne pour toi destin. C’est que pensait Novalis, lorsqu’il disait Tous les hasards de notre vie sont des matĂ©riaux, desquels nous pouvons faire tout ce que nous voulons ; celui qui a beaucoup de spiritualitĂ© tire beaucoup de sa vie. Pour qui est Ă©veillĂ©, les hasards favorables se manifestent de maniĂšre presque ininterrompue. Devenir vigilant envers le hasard signifie ĂȘtre vigilant envers le destin. Cela veut aussi dire, devenir vigilant envers la vie et reconnaĂźtre finalement que tout, dans la vie, est la manifestation d’un prodigieux plan intĂ©rieur, qui te laisse toute libertĂ© de t’épanouir et ne te prend comme dans un Ă©tau que lorsque tu abandonnes la voie de ton progrĂšs personnel le plus Ă©levĂ© et que tu deviens infidĂšle Ă  ton ĂȘtre intĂ©rieur. 10 La vie amie Faire passer Ă  l’état d’habitude l’attitude juste et voir en cette derniĂšre ton alliĂ©e secrĂšte, voilĂ  ce qui importe. DĂšs le moment oĂč cette habitude est formĂ©e et est devenue indĂ©racinable, tu peux compter sur un flot d’évĂšnements heureux. La collaboration consciente avec le bonheur, issue de la connaissance que la vie n’est pas ton ennemie, mais, bien au contraire, ta meilleure amie, te libĂ©rera peu Ă  peu de tout fardeau et de toute misĂšres. DEUXIEME DEGRE UTILISE TES FORCES MENTALES 1 La grande puissance invisible L’une des forces les plus puissantes de l’Univers est la gravitation, la force d’attraction des corps cĂ©lestes. Dans la vie, l’une des forces les plus formidables est la force d’attraction des pensĂ©es, qui, avec une puissance irrĂ©sistible, crĂ©e toutes les choses et tous les Ă©vĂšnements auxquels nous accordons en pensĂ©e la prĂ©dominance, aussi bien par nos craintes que par nos dĂ©sirs ardents. Toute idĂ©e que tu nourris en ton cƓur, tend Ă  se rĂ©aliser d’autant plus Ă©nergiquement qu’elle est accompagnĂ©e de sentiments et qu’elle est nourrie avec persĂ©vĂ©rance. Toute pensĂ©e se rĂ©alise dans le cadre des possibilitĂ©s – tu ne pourras jamais concevoir ce cadre avec suffisamment d’ampleur – et cela est valable aussi bien pour les pensĂ©es nĂ©gatives que pour les positives. L’idĂ©e crĂ©e la rĂ©alitĂ©, c’est le deuxiĂšme fait dont tu dois prendre conscience. La pensĂ©e est l’une des forces crĂ©atrices les plus importantes, l’aimant du destin, et il s’agit de l’utiliser de la bonne maniĂšre. L’Esprit est tout ; ce que tu penses, tu le deviens !Bouddha 2 PensĂ©e et caractĂšre Ce que tu penses constamment devient partie intĂ©grante de ton ĂȘtre, de ton caractĂšre et finalement de ta vie. Ainsi, dĂ©faite et victoire dans la vie dĂ©pendent en premier lieu de la maniĂšre de penser. Dans tout conflit, dans toute lutte, la victoire finale est assurĂ©e Ă  celui qui possĂšde la plus grande confiance en lui-mĂȘme et la plus vigoureuse foi en la victoire, Ă  celui qui a un excĂ©dent de pensĂ©es positives et non Ă  celui qui dĂ©tient les moyens les plus puissants ou les armes les meilleurs. La pensĂ©e de victoire dĂ©clenche des hasards insignifiants qui se rĂ©vĂšlent, par la suite et contre toute attente, ĂȘtre des facteurs dĂ©cisifs de la victoire finale. 3 PensĂ©e et corps Tes pensĂ©es n’agissent pas seulement d’une maniĂšre dĂ©terminante sur tes dispositions, ton ĂȘtre, ton caractĂšre et avec eux, sur ta capacitĂ© de tirer le meilleur parti de la vie, mas encore sur ton Ă©tat de santĂ© physique. Des pensĂ©es joyeuses dĂ©versent dans le corps des flots de sĂšve et de forces ; des pensĂ©es sombres ont une influence paralysante et dĂ©clenchent avec le temps de sĂ©rieuses perturbations et stases dans l’organisme. De mĂȘme que la maladie et la mort peuvent ĂȘtre causĂ©es par la soumission passive Ă  des idĂ©es nĂ©gatives dĂ©terminĂ©es, la santĂ© et la force peuvent ĂȘtre obtenues en s’abandonnant avec confiance aux pensĂ©es positives correspondantes. Il est possible dans tous les cas d’obtenir la guĂ©rison ou tout au moins une amĂ©lioration, mĂȘme pour les maladies organiques, en s’abandonnant Ă  l’absolue certitude qu’on recouvrera la santĂ© et en affirmant sans relĂąche sa foi en la 4 PensĂ©e et monde ambiant Tu dois devenir conscient de cette puissance illimitĂ©e, afin de passer peu Ă  peu de l’état de rĂȘve Ă  celui de l’éveil aux rĂ©alitĂ©s de la vie, afin d’ĂȘtre celui qui sait que la vie d’un homme est Ă  l’image de ses pensĂ©es, ici et dans tout autre monde. De tes pensĂ©es naĂźt tout ce qui passe autour de toi, aussi loin que tu regardes. Toutes les choses et les Ă©vĂšnements du monde extĂ©rieur sont la matĂ©rialisation des pensĂ©es qui prĂ©dominent dans ton monde intĂ©rieur. PerpĂ©tuellement, ton ĂȘtre intĂ©rieur se projette dans ta vie extĂ©rieure prĂ©sente. Tout comme les objets qui ornent ta demeure ont d’abord Ă©tĂ© dĂ©sirĂ©s en pensĂ©e, les choses prĂ©sentes dans ta sphĂšre de vie, ta vie quotidienne, ta profession, ont Ă©tĂ© appelĂ©s par ta pensĂ©e. Si l’ambiance dans laquelle tu vis ne te plaĂźt pas, cherches-en le responsable en toi. Les choses qui t’entourent ne sont aucunement responsables de tes dĂ©convenues ; seules tes pensĂ©es sont comptables de ton existence. Si tu veux une autre ambiance, il te faut d’abord semer d’autres pensĂ©es, et cela aussi longtemps qu’il le faudra, pour que les circonstances soient devenues un miroir de ta ligne de conduite nouvelle. Modifie ton comportement et les circonstances se comporteront autrement ! Affirme le succĂšs et tu feras de toute circonstance une aide Ă  ton succĂšs ; crains l’insuccĂšs et tu transformeras les mĂȘmes circonstances en obstacles Ă  ton succĂšs ! 5 PensĂ©e et destin Les recherches modernes en matiĂšre psychique ont rĂ©vĂ©lĂ© que, dans son essence, le destin n’est rien d’autre que l’expression de notre inconscient et des pensĂ©es qui prĂ©dominent en lui. Mais c’est nous qui dĂ©terminons le genre et la direction de nos pensĂ©es. Donc, notre destinĂ©e future dĂ©pend des pensĂ©es auxquelles nous donnerons libre cours. D’une maniĂšre identique, nous nous heurtons toujours, derriĂšre chaque Ă©vĂšnement, Ă  la pensĂ©e causale et dĂ©couvrons partout que le destin n’a pas sa source Ă  l’extĂ©rieur, mais dans les profondeurs de l’ĂȘtre, donc comme nous venons de l’établir, qu’il est l’expression de son propre ĂȘtre intĂ©rieur et de ses pensĂ©es prĂ©dominantes. Tout comme ton Ă©tat d’esprit le matin a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© par tes derniĂšres pensĂ©es du soir prĂ©cĂ©dent, le cours de ta vie, ton destin futur dĂ©couleront des pensĂ©es que tu auras entretenues dans le passĂ© et le prĂ©sent. Ce que tu irradies sous forme de pensĂ©es et sentiments positifs ou nĂ©gatifs, te reviendra tĂŽt ou tard sous forme d’évĂšnements du destin. Reconnais que l’habitude de penser et de te comporter nĂ©gativement n’a pas seulement pour effet de te placer hors du circuit des faveurs de la vie, mais encore de perturber le contact sympathique avec les ĂȘtres qui t’entourent, de sorte que tu deviens de plus en plus isolĂ© et privĂ© de toute amitiĂ©. Reconnais tout cela et transforme-toi de fond en comble, en substituant Ă  toute conception nĂ©gative des pensĂ©es et des impulsions positives, dans lesquelles tu mets toute ton Ăąme. Maintiens-les fermement jusqu’à ce qu’aux lieux et place des anciennes habitudes nĂ©gatives, s’installent d’autres habitudes, positives celles-lĂ . Alors tu auras gagnĂ© la partie, car les brĂšches, par oĂč tes forces s’échappaient Ă  ton grand dam, seront comblĂ©es, tandis que, par ailleurs, les Ă©cluses qui fermaient le canal de la plĂ©nitude, de l’abondance du Bien s’ouvriront, laissant de nouveau le fleuve du bonheur couler dans ton existence. C’est ainsi qu’une juste auto-dĂ©termination conduit Ă  un destin de succĂšs et la transformation mentale Ă  la transformation de la vie. 6 Tes pensĂ©es sont le capital de ta vie Quand tu auras expĂ©rimentĂ© une seule fois, comme l’ont fait les grands hommes et les maĂźtres du succĂšs de tous les temps, comment les penses se transforment en rĂ©alitĂ© et l’acharnement qu’elles mettent Ă  parvenir Ă  leurs fins, tu feras un usage toujours plus judicieux de la force d’attraction de tes pensĂ©es et tu sauras accroĂźtre constamment tes capacitĂ©s rĂ©alisatrices et ton pouvoir de rĂ©ussir. En fait, toute la question est lĂ  apprendre Ă  utiliser cette force – que tu maniais si souvent jusqu’ici, sans le savoir, contre tes intĂ©rĂȘts – consciemment, Ă  ton avantage, dĂšs maintenant, non pas en faisant main basse, sans Ă©gard pour autrui, sur les richesses de la vie, mais en la mettant au service du bonheur de tous. La pensĂ©e a créé tout ce qui existe dans le monde. La pensĂ©e crĂ©e Ă©galement le monde meilleur que ton cƓur souhaite ardemment. Mais tu dois d’abord construire et affirmer ce monde meilleur en pensĂ©e, avant qu’il puisse devenir une rĂ©alitĂ© matĂ©rielle. Qui pense peut ! Et rien ne peut l’empĂȘcher de faire ce qu’il veut ! 7 Le secret du cƓur Le destin te trahit, il dĂ©voile les pensĂ©es les plus secrĂštes de ton cƓur. Le cƓur est le lieu de naissance des rĂ©alitĂ©s nouvelles. De lĂ  se rĂ©pand un torrent ininterrompu de vie et de force dans toutes les parties du corps, comme du plus grand corps » de la vie. Il est le centre de toutes les forces et de tous les pouvoirs mentaux. LĂ , dans le cƓur, prennent naissance tous les Ă©lĂ©ments de l’ñme et toutes les conditions de vie ; lĂ  ont leur source les pensĂ©es qui Ă©difieront le destin, les sentiments et dĂ©sirs, les plans et visĂ©es de la volontĂ© et les rĂ©alisations de la vie extĂ©rieure qui s’y rapportent. Selon ce que l’homme pense en son cƓur, telle sera sa vie. Ce qui se passe Ă  l’extĂ©rieur est comme ce qui est au-dedans de lui. Si tu n’exerces aucun contrĂŽle sur les hĂŽtes-pensĂ©es de ton cƓur, ta vie se dĂ©roule de façon dĂ©sordonnĂ©e, inharmonieuse, et tu ne peux plus en influencer le cours. Tu as en mains tout ce qu’il faut pour dĂ©cider du genre de pensĂ©es qui pourront entrer dans ton cƓur et y trouver asile. Tu ne peux pas stopper le torrent des hĂŽtes-pensĂ©es vers ton cƓur, mais bien le rĂ©gulariser. Tu peux fixer l’espĂšce et la direction des pensĂ©es et, par lĂ  la ligne directrice de ton destin futur. 8 La guerre des pensĂ©es Selon ta façon de voir les choses, tu te sens environnĂ© d’imperfection ou de perfection en devenir. Et, selon le cas, tu fais naĂźtre l’une ou l’autre. Ce pouvoir de transformer les dispositions de l’ñme et de la vie n’est naturellement pas le fait d’une quelque pensĂ©e fugitive, mais bien celui de la rĂ©pĂ©tition continuelle de certaines pensĂ©es dĂ©terminĂ©es, qui peu Ă  peu, font mĂ»rir des tendances, puis des penchant cultivĂ©s, et finalement deviennent des habitudes de penser et d’agir, qui Ă  leur tour, dĂ©clencheront les Ă©vĂšnements corrĂ©latifs. Peux-tu contempler deux images en mĂȘme temps ? Te reprĂ©senter dans le mĂȘme instant deux choses opposĂ©s ? Non, c’est impossible. Une seule pensĂ©e Ă  la fois peut se maintenir dans le champ de la conscience et se charger de la force de rĂ©alisation correspondant Ă  la longueur de son passage. A quelle pensĂ©e sera rĂ©servĂ© cet honneur ? Cela dĂ©pend de toi. DorĂ©navant, pour chaque pensĂ©e qui s’éveille en toi et manifeste le dĂ©sir de briller dans le champ visuel de ta conscience, tu devras observer attentivement si elle est bien positive et remplacer immĂ©diatement toute pensĂ©e qui s’avĂ©rerait nĂ©gative par une autre de nature positive. Cette mĂ©thode simple d’auto-Ă©ducation doit ĂȘtre poursuivie aussi longtemps qu’il est nĂ©cessaire pour qu’elle passe Ă  l’état d’habitude et agisse d’elle-mĂȘme. J’appelle cela surmonter indirectement le nĂ©gatif par le positif. Il suffĂźt que tu t’habitues Ă  penser positivement. Il ne sert de rien de te dĂ©couvrir des tas de dĂ©fauts et de t’épuiser Ă  les Ă©liminer, mais il y a lieu d’acquĂ©rir une juste attitude envers la vie. Affirmer le positif avec foi voilĂ  le moyen le plus simple et le plus sĂ»r de rĂ©duire Ă  nĂ©ant tous les Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs. Plus tu le feras avec persistance, plus elles se logeront solidement dans ta conscience et plus leur aspiration Ă  se manifester dans le monde extĂ©rieur, Ă  se rĂ©aliser, sera couronnĂ©e de succĂšs. 9 Fixer ton nouveau but La conquĂȘte du succĂšs commence en cultivant des habitudes mentales positives, en remplaçant consciemment tout complexe nĂ©gatif par un positif. Tu touches ici au secret de l’Amour, une maniĂšre positive de fixer sa pensĂ©e sur un but. Ce que tu cultives en ton cƓur avec constance, tu l’attires, tu le rĂ©alises, tu deviens semblable Ă  lui, tu te convertis en lui. Ce qui importe donc, Ă  ce degrĂ© de la maĂźtrise de la vie, c’est d’utiliser correctement tes pensĂ©es et d’affirmer celles qui sont positives jusqu’à ce qu’elles deviennent une habitude. DĂšs le moment oĂč cette habitude est devenue indĂ©racinable, tu peux compter sur un flot croissant d’heureux hasards. 10 Le moi gĂ©nĂ©rateur de Victoire Selon Kemmerich, la terre appartient aux forts, aux forts en corps, en esprit et en volontĂ©, aux forts par la pensĂ©e et par l’imagination, bref la terre appartient Ă  ceux qui possĂšdent la plus grande Ă©nergie. Personne ne pouvant dominer les autres sans ĂȘtre capable de se tenir soi mĂȘme en bride, une des vertus les plus importantes est donc la maĂźtrise de soi. Quiconque veut rĂ©ussir dans la vie ne peut se permettre de nĂ©gliger ce facteur lors d’une question importante, car une seule action inconsidĂ©rĂ©e pourra peut-ĂȘtre jeter Ă  bas l’édifice dont la construction a exigĂ© des annĂ©es. Comment parvenir Ă  la maĂźtrise de toi-mĂȘme ? Par la maĂźtrise de tes pensĂ©es, par l’habitude de penser et de te comporter positivement. Utilise donc le pouvoir de la pensĂ©e, les forces crĂ©atrices de ton Ăąme. Eveille-toi ! Connais-toi toi-mĂȘme ! Quand tu dis Je suis », tes pensĂ©es sont toutes oreilles. Car tout je suis » est un appel Ă  la rĂ©alisation. Toute pensĂ©e qui se trouve liĂ©e Ă  un Je suis » manifeste une tendance croissante Ă  se rĂ©aliser et mobilise des forces de progrĂšs ou de pĂ©nurie, d’insuccĂšs ou de bonheur. Afin que le Bien seul se manifeste dans ta vie, prends soin que tout phrase commençant par Je suis » soit dirigĂ©e vers des buts positifs. Je suis » tel est le nom du Divin en toi. Chaque fois que tu l’exprimes consciemment, tu parles comme Dieu, disant Que cela soit ! » Ă  tout ce que tu affirmes. TROISIEME DEGRE MAITRISE LA VIE PAR L’AFFIRMATION 1 Les trois attitudes fondamentales Toute tentative de rĂ©soudre un problĂšme de l’extĂ©rieur se rĂ©vĂšle, tĂŽt ou tard, vaine. Le succĂšs durable n’échoit qu’à celui qui va au fond des choses, qui ne prend pas pour base le matĂ©riel, mais le spirituel, et qu’à celui qui dirige tout de l’intĂ©rieur, du royaume des pensĂ©es. En toi rĂ©side la cause de tout ce qui t’arrive dans la vie. » Ce n’est que grĂące aux pensĂ©es vivifiĂ©es par l’affirmation que tu peux changer ta vie. Pour rĂ©ussir, il faut penser affirmativement, comme l’ont fait tous ceux qui rĂ©ussirent ; leurs pensĂ©es affirmatives les rendirent capables de dĂ©couvrir des occasions de succĂšs et de les saisir lĂ  oĂč des milliers d’autres avant eux n’y prĂȘtĂšrent aucune attention. La pensĂ©e affirmative est une source inĂ©puisable de force pour le corps. Elle constitue le support de ta santĂ© psychique et physique. Elle agit comme stimulant de toutes les fonctions organiques, conduit vers un bien-ĂȘtre croissant, et par lĂ , vers l’élĂ©vation de tes possibilitĂ©s rĂ©alisatrices. Elle n’amĂ©liore pas seulement ton Ă©tat, ton sang, tes humeurs, ta complexion physique, mais aussi ta complexion sociale, ta position dans le monde. Penser positivement, c’est amplifier puissamment la confiance en toi et ta force de rĂ©alisation et t’éduquer en vue de la rĂ©ussite. Mais penser positivement signifie Ă©galement et toujours agir positivement. L’un dĂ©coule de l’autre et le re rĂ©sultat est dans tous les cas, une vie pour toi continuellement plus lumineuse et plus facile. Si tu jettes maintenant un regard sur les hommes qui t’entourent et sur leur attitude prĂ©dominante en face de la vie tu reconnaĂźtras trois types d’attitudes fondamentales l’attitude fataliste-pessimiste, l’attitude pseudo-idĂ©aliste et l’attitude active-optimiste. 2 L’attitude fataliste-pessimiste L’attitude propre Ă  la plupart des hommes ordinaires est faite de peur de vivre et d’inquiĂ©tude obsĂ©dante elle est essentiellement fataliste et nĂ©gative. Celui qui en est affligĂ© se considĂšre comme la victime de circonstances contraires, ce qui a pour consĂ©quence que ces difficultĂ©s et malheurs ne prennent jamais fin. 3 L’attitude pseudo-idĂ©aliste Une spiritualitĂ© » faite du refus de s’incorporer Ă  notre monde et la tendance Ă  fuir la vie. Ceux qui ont cette conception se donnent volontiers des allures philosophiques et cherchent Ă  Ă©viter le contact avec les nĂ©cessitĂ©s et obligations quotidiennes ou Ă  ignorer les rĂ©alitĂ©s extĂ©rieures au nom de la supĂ©rioritĂ© de l’Esprit, au lieu de chercher Ă  s’en rendre maĂźtres par l’Esprit. Cette attitude est en rĂ©alitĂ© une duperie envers soi-mĂȘme, un moyen d’éviter les dĂ©cisions, une contrefaçon de la vĂ©ritable spiritualitĂ©, qui n’a aucune raison d’ĂȘtre puisque l’on s’efforce visiblement de maĂźtriser, sinon le monde, tout au moins son propre Moi par l’ascĂšse et le renoncement Ă  toute joie de vivre. C’est une maniĂšre passive de laisser aller les choses, de s’évader dans des rĂȘveries sur un monde idĂ©al qui ne se rĂ©alisera jamais, car l’on n’entreprend rien pour qu’il le soit. 4 L’attitude active-optimiste Est particuliĂšre Ă  celui qui s’est Ă©veillĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© et Ă  la divinitĂ© de la Vie. Celui qui affirme la vie n’attend pas que les occasions se prĂ©sentent pour aller de l’avant, mais il les crĂ©e. Il suit en cela le conseil de Lichtenberg tirer le meilleur parti de chaque instant de la vie, quelle que soit la main que donne le destin, la bonne ou la mauvaise ; lĂ  rĂ©side le secret de l’art de vivre et le privilĂšge le plus certain de l’ĂȘtre douĂ© de raison. 5 Constante affirmation du meilleur Un des moyens parmi les plus accessibles et les plus Ă©prouvĂ©s pour maĂźtriser la vie est l’affirmation constante. Chaque affirmation augmente ton pouvoir et ta confiance en toi-mĂȘme, dissout les tensions et inhibitions intĂ©rieures et te rend ouvert et rĂ©ceptif aux occasions de bonheur et de succĂšs de l’existence. Celui qui fait usage de l’affirmation porte volontairement son regard vers le bien et ne fait pas que l’épier, mais s’en saisit facilement. RĂ©pĂ©ter une affirmation avec persĂ©vĂ©rance signifie agir de maniĂšre qu’elle pĂ©nĂštre dans les profondeurs de l’inconscient et qu’elle devienne peu Ă  peu une disposition spontanĂ©e, une habitude. C’est alors qu’elle commence Ă  se rĂ©aliser extĂ©rieurement, car dĂ©sormais ton contact toujours renouvelĂ© avec le courant de plĂ©nitude de la vie est assurĂ©. Affirmer quelque chose, ce n’est pas dĂ©peindre quelque chose qui n’existe pas ou pas encore, mais prendre conscience de la rĂ©alitĂ©, de la vĂ©ritĂ© et admettre celle-ci avec joie. L’admettre signifie Ă©galement l’appeler Ă  se manifester dans ton existence. C’est parce que le Bien rĂ©git le monde que l’affirmation du Bien, en tant que rĂ©alitĂ© agit avec tant de force sur ta vie. 6 L’optimiste, ce vainqueur dans la vie Le monde est toujours tel que tu le vois. Car tel tu le penses, tel tu le formes et le vis. Tes pensĂ©es Ă  son Ă©gard ne seront donc jamais trop optimistes, puisque la vie apporte Ă  chacun ce qu’il attend de l’existence. Les optimistes sont les hommes du soleil ; ils affirment le cĂŽtĂ© lumineux, ensoleillĂ© de la vie, et c’est pourquoi la vie Ă©panouie et le progrĂšs sont la note dominante de leur existence. Contre le mur de leur attitude positive viennent se briser les vagues des Ă©vĂšnements contraires. Ils sont les vĂ©ritables mandataires du progrĂšs vers la perfection ; ils le crĂ©ent parce qu’ils y croient. Un homme doit avoir connu la tristesse et le besoin et les avoir surmontĂ©s, avant de pouvoir se donner le nom d’optimiste et s’attendre Ă  ce que les autres reconnaissent son attitude mentale comme justifiĂ©e et correcte. Avoir connu les vicissitudes de la vie et s’ĂȘtre montrĂ© supĂ©rieur Ă  elles, voilĂ  la raison pour laquelle l’optimiste, oĂč qu’il aille et sans qu’il le veuille, rĂ©colte partout l’amitiĂ© et les appuis. 7 Le secret du contentement Le contentement est un Ă©tat intĂ©rieur de joie Ă  la vue de ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, et la certitude que de plus grands succĂšs viendront encore. Illumine ton ĂȘtre et tout ce qui t’entoure par le rayonnement d’un cƓur content, serein, rĂ©pands sa lumiĂšre sur le monde, tout comme le Soleil qui poursuit son chemin envers et contre tout. Par le seul effet d’un cƓur paisible, content, le monde prend une apparence de jeunesse perpĂ©tuelle et jamais son soleil ne se couche. Vois les Ă©vĂšnements avec recul. Puisque tu peux sourire d’eux huit semaines ou une annĂ©e aprĂšs qu’ils se sont produits, il serait peu sage de n’en pas sourire dĂšs maintenant ! En en souriant, tu te montres supĂ©rieur Ă  Celui qui est parvenu Ă  la sĂ©rĂ©nitĂ© sait qu’il se trouve sous la protection de puissances supĂ©rieures qui veillent Ă  ce que rien de l’extĂ©rieur ne vienne troubler la paix de son Ăąme, s’il ne le peut pas lui-mĂȘme. Sa sĂ©rĂ©nitĂ© ne dĂ©pend pas des choses et des circonstances extĂ©rieures, mais naĂźt dans son ĂȘtre intĂ©rieur propre, ainsi que l’enseigne un dicton populaire ; Un cƓur content, paisible et une Ăąme joyeuse viennent du ciel et la bontĂ© de Dieu », de l’Eternel en toi. Pourquoi te montrer mĂ©content, anxieux, agitĂ© ou impatient, ou mĂȘme envieux et jaloux, alors que ta vie est, depuis toujours destinĂ©e au succĂšs et au bonheur et que l’attente confiante du bien le fait Ă  coup sĂ»r se manifester ? Telle est la vĂ©ritable sĂ©rĂ©nitĂ© une absolue confiance en la rĂ©alisation, qui provoque irrĂ©sistiblement l’avĂšnement de circonstances de toute Ă©vidence conformes Ă  tes dĂ©sirs. 8 Le pouvoir crĂ©ateur de la joie L’ĂȘtre serein montre Ă  la Vie un visage amical et, par lĂ  mĂȘme, incite celle-ci Ă  se montrer elle-mĂȘme, en retour des plus amicales Ă  son Ă©gard. SĂ©rĂ©nitĂ© et bienveillance, gaietĂ© et joie sont les meilleurs auxiliaires du succĂšs ; ils te tiennent Ă©loignĂ© des abĂźmes dans lesquels tombe par mĂ©garde l’insatisfait et celui qui est de mauvaise humeur. 9 MagnĂ©tisme de la confiance en soi Il existe une toute-puissance humaine, grĂące Ă  laquelle on triomphe de soi-mĂȘme et du monde la foi en Dieu et la foi en Chacun rĂ©colte ce qu’il a semĂ© en pensĂ©e. Faire confiance aux autres signifie faire appel Ă  leur bonne volontĂ© et Ă  leurs meilleures forces latentes et avoir le courage de le prouver par des faits. Ne sais-tu pas toi-mĂȘme quel bien te fait la confiance que les autres mettent en toi ? Il en est exactement de mĂȘme pour eux. Et comme il est facile de leur communiquer ce bien-ĂȘtre et de pousser leurs bons cĂŽtĂ©s Ă  se manifester ! Un regard amical, une parole de reconnaissance, une poignĂ©e de mains chaleureuse, un mot d’encouragement, et voilĂ  des forces mobilisĂ©es qui, jusqu’alors Ă©taient assoupies ! La confiance que tu tĂ©moignes Ă  tes forces intĂ©rieures produit le mĂȘme effet ; elle active leur croissance, les fortifie et les pousse Ă  se montrer dignes de ta confiance et Ă  te rendre capable d’embrasser des tĂąches toujours plus grandes. N’attends en aucun cas que les autres viennent au-devant de toi ; mais affirme-toi et fais confiance Ă  tes forces, Ă  ton savoir et Ă  ton pouvoir. Chaque jour, rĂ©pĂšte Je peux et je veux ! ». Par-lĂ , tu affirmes et confirmes ta supĂ©rioritĂ© Ă  l’égard de tout ce qui t’advient. Il ne peut rien m’arriver, qui ne me soit destinĂ© par Dieu et qui ne me soit utile ! ». Car lĂ  oĂč rĂšgne la confiance, rĂšgne la sĂ©curitĂ©. Tu peux et dois t’en remettre, pour tout ce qui te cause du souci, Ă  cet autre toi-mĂȘme, Ă  ton Auxiliaire intĂ©rieur » et faire confiance Ă  sa facultĂ© de voir plus loin que toi et de savoir mieux que toi ce qui te convient, et qui te fournira tout ce dont tu as besoin. La force protectrice de ton Auxiliaire intĂ©rieur » se manifeste dĂšs que tu lui permets de se rĂ©vĂ©ler, grĂące Ă  ta confiance en Lui, et de produire ses effets par la vertu de ta confiance en toi-mĂȘme, d’une maniĂšre double ; elle Ă©loigne de toi tout ce qui pourrait te porter prĂ©judice et attire tout ce qui t’est favorable et bĂ©nĂ©fique. 10 La vie sourit aux audacieux Le Ciel ne t’abandonnera jamais, si tu as confiance en toi-mĂȘme ! ». Il en est bien ainsi, car par essence tu es destinĂ© Ă  exercer ta maĂźtrise sur la vie. Si tu n’y es pas encore parvenu, ce n’est pas la faute de la vie mais la tienne celle de ton manque de confiance et de courage de vivre. La vie attend de toi que tu la domines. Et elle fait tout pour t’y dĂ©terminer, pour que tu connaisses ta royautĂ© cachĂ©e et que tu te mettes Ă  exercer ta souverainetĂ© sur les choses et les circonstances. La vie elle-mĂȘme met tous les moyens nĂ©cessaires Ă  ta disposition. Tu le remarqueras aussitĂŽt que tu auras affirmĂ© la vie, que tu te reconnaĂźtras ĂȘtre un enfant de l’Eternel et que tu admettras que l’Eternel est la source de la plĂ©nitude et de la force qui coulent vers toi, et qui coulaient dĂ©jĂ  bien avant que ne fasses appel Ă  elles, car la vie savait dĂ©jĂ  depuis longtemps, avant que tu ne le saches toi-mĂȘme, ce dont tu as besoin. Ce qui apparait dĂ©cisif Ă  ce degrĂ©, c’est que l’affirmation de la vie, avec tout ce qu’elle apporte, devienne une habitude naturelle pour toi. DĂšs le moment oĂč cette habitude est formĂ©e et est devenue indĂ©racinable, tu peux compter sur un flot grandissant, ininterrompu et permanent de coups de chance et de succĂšs surprenants ! QUATRIEME DEGRE METAMORPHOSE L’INQUIETUDE EN SECURITE 1 Le boomerang de l’inquiĂ©tude Les circonstances difficiles dans lesquelles nous vivons et l’incertitude de l’avenir poussent plus d’un homme Ă  se laisser emporter par le courant des Ă©vĂšnements, l’existence n’étant pour lui qu’un jeu dominĂ© par le hasard, jeu auquel il convient de ravir le plus de bonnes choses possibles, si l’on ne veut pas ĂȘtre rapidement ruinĂ© ou surpassĂ© par plus chanceux que soi. Par suite, son compagnon de route permanent devient l’inquiĂ©tude, l’inquiĂ©tude au sujet de ce que font les autres, du lendemain avec ce qu’il apportera 
 En se faisant ainsi du souci, il fait naĂźtre chaque jour dans son existence de nouveaux et plus grands Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs, lesquels Ă  leur tour justifient sa tendance Ă  l’inquiĂ©tude et rendent ainsi sa vie plus difficile. Ainsi l’inquiĂ©tude ne fausse pas seulement sa maniĂšre de juger les Ă©vĂšnements, mais Ă©galement ses chances de maĂźtriser le destin, et elle augmente par un cercle vicieux son insĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure. Comment l’inquiĂ©tude a-t-elle pu naĂźtre dans ta vie et s’y faire une place ? Elle naquit parce que tu as adoptĂ© une fausse attitude vis-Ă -vis d’une certaine chose, parce qu’une certaine fois, tu n’as pas remarquĂ© que tu Ă©tais le maĂźtre de tes pensĂ©es et de ta vie et le possesseur de toutes les richesses de la vie, parce que tu as commis l’erreur de croire que les choses extĂ©rieures pouvaient dĂ©terminer ton ĂȘtre intĂ©rieur ou ton destin. Mais plus tu te fais du souci, plus tu reçois de motifs de t’inquiĂ©ter. Car toute pensĂ©e d’inquiĂ©tude est un aimant qui attire ce qu’on craint. Mais cet Ă©tat d’esclavage prend fin lorsque l’homme rĂ©alise qu’il s’est lui-mĂȘme forgĂ© des chaĂźnes qui le lient, et que personne d’autre que lui-mĂȘme ne peut briser les liens de l’inquiĂ©tude et du besoin. 2 Extirpation de la tendance Ă  l’inquiĂ©tude Ton insatisfaction, concernant tes conditions d’existence, est le signe encourageant que ton Moi supĂ©rieur sait que tu pourrais obtenir quelque chose de mieux et que tu t’enchaĂźnes toi-mĂȘme et te tourmentes, alors qu’une dĂ©pense de force minime de permettrait de puiser le bonheur et le succĂšs au rĂ©servoir d’abondance de la vie. Si au contraire, tu reconnais que ces obstacles sont ton Ɠuvre personnelle et qu’ils ont un bon cĂŽtĂ©, car ils font entrer en scĂšne les forces qui sommeillent en toi et les contraignent Ă  agir ; si tu affirmes avec foi la supĂ©rioritĂ© de celles-ci, tu verras alors les entraves se changer peu Ă  peu en faveurs, et prĂ©cisĂ©ment lĂ  oĂč tu jugeais les difficultĂ©s insurmontables, les circonstances faire volte-face et ouvrir la voie Ă  des succĂšs insoupçonnĂ©s. Le succĂšs doit lui aussi, ĂȘtre affirmĂ© sans arriĂšre-pensĂ©e, si tu veux jouir de ses faveurs. Cette malade qu’est l’inquiĂ©tude est le signe extĂ©rieur d’une peur terrĂ©e dans les profondeurs de l’inconscient, peur de la rĂ©ussite, du bonheur, d’une peur de rendre les dieux jaloux ». Mais si cette fausse attitude est dĂ©masquĂ©e un jour, si la tension intĂ©rieure et la peur du succĂšs sont percĂ©es Ă  jour et abandonnĂ©es en tant que rĂ©sidus d’une tendance erronĂ©e acquise durant l’enfance, la disposition maladive Ă  l’inquiĂ©tude se mue souvent, d’un jour Ă  l’autre, en un sentiment de force et de sĂ©curitĂ© croissant, lequel attendait impatiemment depuis longtemps, au sein de l’inconscient, le moment de sa rĂ©surrection, et dont l’ampleur peut se mesurer prĂ©cisĂ©ment Ă  la grandeur de l’inquiĂ©tude ressentie jusqu’alors. Car plus grande est l’inquiĂ©tude, plus puissantes sont aussi les forces psychiques destinĂ©es Ă  la surmonter. Il faut seulement les pousser Ă  s’exprimer par l’affirmation pleine de foi et les manifester courageusement. Toi, l’homme efficient, tu te tiens au-delĂ  de toute limitation et rien ne peut venir diminuer ta suprĂ©matie. Ton Moi extĂ©rieur Ă©galement n’est arrĂȘtĂ© que par les frontiĂšres que tu as créées toi-mĂȘme, par ignorance et fausse attitude mentale, et que tu peux toi-mĂȘme supprimer. De la maniĂšre la plus simple par l’affirmation pleine de foi du bien de l’action confiante, comme si les conditions en Ă©taient dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©es. Cette attitude a pour effet que tes forces intĂ©rieures, jusqu’ici mal conduites, s’emploient avec empressement Ă  leur nouvelle tĂąche et font passer ce que tu affirmes de l’état de virtualitĂ© intĂ©rieure Ă  celui de rĂ©alitĂ© extĂ©rieure. 3 Le conscient dĂ©livrĂ© de l’inquiĂ©tude Tu peux ĂȘtre sans inquiĂ©tude, car ce n’est pas ton Moi extĂ©rieur, mais bien ton Moi divin, ton Auxiliaire intĂ©rieur » qui sait exactement ce que l’avenir t’apportera et qui collabore activement Ă  l’élaboration des Ă©vĂšnements. Tu le peux, car en tout ce qu’il entreprend, il a toujours en vue ce qui est le meilleur pour toi et t’aide Ă  manifester, avec toujours plus de succĂšs, la perfection Ă  laquelle tu es destinĂ©. Lorsqu’une inquiĂ©tude surprend ton cƓur, ne te creuse pas la tĂȘte Ă  son sujet, mais va de l’avant en toute confiance et affirme l’aide de l’ĂȘtre intĂ©rieur, jusqu’à ce que la force intĂ©rieure et la certitude de la victoire Ă©mergent en toi. Affirme toi libre de toute inquiĂ©tude et ta vie redeviendra plus claire et plus facile, plus heureuse et plus sĂ»re. 4 L’affirmation libĂ©ratrice GrĂące Ă  l’affirmation persĂ©vĂ©rante du bien, toutes les circonstances et conditions de ton existence peuvent ĂȘtre transformĂ©es en bĂ©nĂ©dictions. Il est vrai que parfois, il t’apparaĂźt impossible d’adopter une attitude affirmative en prĂ©sence d’une nĂ©cessitĂ© pesante. Souviens-toi alors qu’il ne faut pas chercher la sĂ©curitĂ© en dehors de toi, mais en toi. C’est en toi que rĂ©side en fait le pouvoir de surmonter toutes les difficultĂ©s et de faire de toute force contraire un appui. Tu n’as rien d’autre Ă  faire que d’avoir confiance en ton Aide intĂ©rieur » et de garder exclusivement les yeux fixĂ©s sur ton objectif, au lien de les maintenir rivĂ©s sur les choses dont tu aimerais bien ĂȘtre dĂ©barrassĂ©. Affirme Je suis certain de ma force, de ma supĂ©rioritĂ© et de l’avenir ; je suis constamment en sĂ©curitĂ© et toujours le plus fort ; j’y parviens, car je suis destinĂ© Ă  m’élever toujours plus haut et Ă  remporter finalement la victoire ! » Affronte le danger avec la conscience sereine d’ĂȘtre hautement protĂ©gĂ© par la plus grande force qui soit au monde, en ayant conscience que tu es sous la haute protection de l’Esprit de vie. Et tu verras qu’il ne t’arrivera aucun mal. Tu ne vois plus alors, dans ce qui t’arrive, des nĂ©cessitĂ©s dĂ©sagrĂ©ables, mais des indications donnĂ©es par un destin bienveillant en vue de ton progrĂšs. 5 La victoire sur l’état de stagnation Quand les tĂ©nĂšbres t’environnent, cela ne provient pas du fait que le soleil ne brille plus, il luit sans relĂąche, mais que la partie de la Terre oĂč se situe ta partie se trouve hors de sa portĂ©e pour quelques heures. S’il fait nuit en toi, cela ne signifie pas que le soleil intĂ©rieur du bonheur ait cessĂ© de briller, il jette ses rayons perpĂ©tuellement, mais que la partie de ton ĂȘtre que tu nommes conscience s’en trouve Ă©loignĂ©e pour un certain temps. Change ton attitude mentale et l’obscuritĂ© deviendra lumiĂšre, l’inquiĂ©tude se changera en sĂ©curitĂ©, la douleur en bien-ĂȘtre et la pĂ©nurie en abondance. Rien ne se perd dans le Tout de la vie ; simplement, tout change de forme et fait place Ă  mieux. Au fond tout Ă  un sens, est utile et bon et concourt au meilleur. DĂšs maintenant, contemple en esprit l’image de ton ĂȘtre et de ta vie tels que tu voudrais qu’ils soient, et affirme sans cesse cette image de tout ton cƓur, jusqu’à ce que les caractĂ©ristiques s’en rĂ©vĂšlent au dehors et que l’homme nouveau se substitue Ă  l’ancien. ReprĂ©sente-toi un homme qui corresponde Ă  l’idĂ©al de perfectionnement qui est le tien ; imagine la maniĂšre dont il penserait, dont il vivrait, dont il se comporterait en toute situation et rĂ©agirait envers le monde qui l’entoure. Et ensuite, reconnais et affirme que tu es cet homme idĂ©al. Pense, sens, crois et agis comme si tu l’étais dĂ©jĂ  et tu verras ton ĂȘtre, intĂ©rieurement et extĂ©rieurement, commencer Ă  se transformer et devenir toujours plus semblable Ă  l’idĂ©al affirmĂ©. Et finalement, fonds en un seul bloc cette image idĂ©ale avec ton caractĂšre et ton ĂȘtre te voici devenu tel. 6 La mĂ©tamorphose de l’insuccĂšs Rien n’est dĂ©favorable ou dĂ©sagrĂ©able en soi ; le ton et la couleur des Ă©vĂ©nements leur sont d’abord confĂ©rĂ©s par l’attitude mentale que tu adoptes Ă  leur Ă©gard. Tu t’attires des dĂ©convenues en adoptant une attitude nĂ©gative Ă  l’égard des Ă©lĂ©ments et conditions de ton existence et en nĂ©gligeant d’affirmer le bien. Durant des semaines, tu t’es efforcĂ© d’atteindre un but dĂ©terminĂ©. Ton entreprise semble vouĂ©e Ă  l’échec. Si malgrĂ© cela, tu continues Ă  penser et agir positivement, tu parviendras, par la mĂȘme voie ou par une autre, Ă  un succĂšs encore plus considĂ©rable que celui qui semblait t’échapper. Comment donc vaincre les limitations et insuccĂšs de toute espĂšce ? En te rendant compte que l’unique cause de ta dĂ©faite rĂ©side dans ton attitude nĂ©gative, et que l’unique remĂšde Ă  cela, c’est de modifier cette attitude et de t’élancer vers le succĂšs correctement dĂšs le dĂ©part. Ne gaspille pas ton temps et tes forces Ă  combattre les insuccĂšs et les difficultĂ©s depuis l’extĂ©rieur, mais devant les obstacles, tourne-toi vers l’intĂ©rieur, adopte une attitude juste envers la vie, affirme ta supĂ©rioritĂ© et l’abondance du bien et marche courageusement vers ton but ; tous les obstacles seront alors rĂ©duits Ă  nĂ©ant, comme les tĂ©nĂšbres lorsque la lumiĂšre se met Ă  luire. ConsidĂšre la difficultĂ© comme un moyen d’exercer tes forces, aie pleine confiance en elles et elles vaincront. 7 La fin de la dĂ©veine Pour chacun tout se passe, tout arrive selon ce qu’il croit si Ă  quelqu’un tout paraĂźt noir, c’est d’abord et avant tout parce qu’il voit noir, parce que les lunettes de sa pensĂ©e sont noires et qu’elles absorbent toute la lumiĂšre. Si tu as reconnu que dans tout ce qui t’arrive, le divin est Ă  l’Ɠuvre, il ne t’est plus possible de te lamenter et de te faire du souci – car alors tu sais que tout ce qui se produit concourt Ă  ton bien et que le bonheur qui coule vers toi profite en mĂȘme temps aux autres. Alors la mauvaise humeur et les ennuis dĂ©croissent, tandis que croissent les bonnes dispositions et les circonstances heureuses. 8 Sur le chemin de la sĂ©curitĂ© Je suis avec vous tous les jours » nous dit constamment l’Esprit de la vie. DĂšs que tu affirmes ardemment sa prĂ©sence secourable, tu transformes les derniers vestiges de ton besoin maladif de te prĂ©munir contre tout risque en certitude de sĂ©curitĂ©. As-tu le dĂ©sir de voir disparaĂźtre tes soucis ? Alors, abandonne-les en toute confiance Ă  ton Aide intĂ©rieur divin. Il en connaĂźt la solution et te dĂ©livrera des tĂ©nĂšbres de l’incertitude. Affirme le bien en tout et tu rendras ta vie plus claire et plus facile. Avant tout, sois positif envers les hommes qui t’entourent ; dĂ©pouille-toi de toute mĂ©fiance et de toute rĂ©ticence Ă  l’égard d’autrui, qu’il s’agisse d’ennemis ou d’amis. Accorde une place dans ta vie au monde qui t’entoure. Celui qui dispense la joie autour de lui se verra toujours gratifiĂ© des faveurs du sort. DĂ©cide, dĂšs Ă  prĂ©sent, de procurer du bonheur chaque jour Ă  un homme au moins. Tu dĂ©couvriras bien vite combien cela augmenta ta sĂ©curitĂ© et ta facultĂ© de rĂ©ussir et accroĂźt tes possibilitĂ©s de bonheur. Souhaite le bonheur des autres et donne-leur des preuves de ta sincĂ©ritĂ© ; tu trouveras ainsi toujours davantage de raisons de te rĂ©jouir de l’appui que te donne ton entourage. Car on rĂ©colte toujours ce que l’on a semĂ©. Si tu vois et affirmes toujours et encore le bien, la toute-puissance du bien se manifestera toujours plus dans ta vie. 9 Du besoin de sĂ»retĂ© a la conscience d’ĂȘtre en sĂ©curitĂ© Celui qui veut l’abondance pour l’avenir, mais ne la remarque pas dans le prĂ©sent, court le danger de ne pas la voir et de la manquer, quand l’avenir souhaitĂ© sera devenu du prĂ©sent, parce qu’il a nĂ©gligĂ© de s’accoutumer Ă  ĂȘtre conscient de sa sĂ©curitĂ© maintenant dĂ©jĂ . Le sage procĂšde autrement il se soucie d’acquĂ©rir aujourd’hui la maĂźtrise de la vie et sait que, de cette maniĂšre, le lendemain est assurĂ©. Ce qui importe Ă  ce degrĂ©, c’est que la nouvelle tendance Ă  t’affranchir de toute inquiĂ©tude et Ă  te laisser gagner par la certitude d’une sĂ©curitĂ© et d’une sauvegarde absolues, devienne une habitude. DĂšs le moment oĂč cette habitude est formĂ©e et est devenue indĂ©racinable, tu peux compter sur un torrent, qui va sans cesse s’enflant, de circonstances heureuses, de succĂšs et de bĂ©nĂ©dictions de toutes espĂšces. 10 Le bonheur appartient Ă  ceux qui donnent Ce n’est pas celui qui accapare et qui veut conserver qui devient toujours plus riche, mais celui qui donne, d’abord intĂ©rieurement puis, finalement, extĂ©rieurement. Ne peut recevoir facilement que celui qui aime donner. L’un distribue et obtient toujours davantage, l’autre Ă©pargne et ne s’accorde rien et devient cependant toujours plus pauvre. Il y a plus de plaisir Ă  donner qu’à recevoir. Sois semblable Ă  la source qui donne continuellement tout ce qu’elle contient, et c’est bien pour cela qu’elle est alimentĂ©e des profondeurs. Donner en tout temps de bon cƓur aux autres, sans avoir peur de la pĂ©nurie possible, pleinement confiant en la source du bonheur et de l’abondance qui jamais ne tarit, voilĂ  le secret d’une vie riche et de la fin de toute indigence. Ceux qui tirent le plus grand profit de l’Ɠuvre de leur vie sont ceux qui, dans leurs actions, pensent le moins Ă  eux-mĂȘmes. Plus tu aides les autres Ă  dĂ©couvrir leur force intĂ©rieure, Ă  devenir heureux et joyeux, Ă  atteindre l’objet de leurs dĂ©sirs, Ă  rĂ©ussir et Ă  maĂźtriser la vie, plus grande sera l’abondance des lumiĂšres qui jaillira de l’intĂ©rieur et plus prĂ©cieux les trĂ©sors que tu pourras distribuer Ă  nouveau. Aimer donner, signifie-t-il autre chose que exprimer la conscience de la sĂ©curitĂ© et de l’abondance ? Un tel acte constitue la preuve dĂ©cisive, sanctionnĂ©e par les faits, que tu as mĂ©tamorphosĂ© toute inquiĂ©tude en certitude de sĂ©curitĂ©. Les consĂ©quences bienfaisantes de cette maniĂšre d’agir ne tardent pas Ă  se rĂ©vĂ©ler. Toutes les richesses de la vie sont tiennes. Elles veulent te servir, et avec ton appui, apporter aux autres aussi du bonheur. Si tu deviens conscient de cette vĂ©ritĂ©, si tu deviens un bienfaiteur pour ton entourage, si tu te considĂšres comme le gĂ©rant de l’abondance de la vie, dont la tĂąche est de rĂ©partir Ă©quitablement les richesses du Bien, tu puiseras alors Ă  la source d’abondance qui ne tarit jamais. CINQUIEME DEGRE AIE LE COURAGE D’ETRE HEUREUX 1 Si tu n’es pas encore heureux Le bonheur est partout prĂ©sent. S’il te paraĂźt bien loin, c’est parce que tu traverses la vie en aveugle, sans le voir, parce que ton attitude Ă  son Ă©gard est fausse, parce que tu n’as pas le courage d’affirmer ton bonheur prĂ©sent ! Affirmer courageusement que tu es heureux a pour consĂ©quence que ce que tu souhaitas ardemment un jour, viendra de lui-mĂȘme Ă  toi. Ce n’est pas la faute du bonheur, mais la tienne, si tu as rencontrĂ© jusqu’ici peu de bonheur sur ton chemin. Ce n’est pas le bonheur qui t’a fui, c’est toi qui n’as pas su faire attention aux innombrables possibilitĂ©s de bonheur, que tu aurais reconnus et saisies en adoptant l’attitude convenable. La chance ce n’est pas l’évĂšnement extĂ©rieur qui vous rend subitement riche ou vous confĂšre tout Ă  coup le succĂšs, mais c’est cette attitude intĂ©rieure qui te permet de voir le bien, le bon en tout et tirer de tout le meilleur. 2 La vie veut ton bonheur Regarde en toi-mĂȘme et tu connaĂźtras, que la cause principale de tes hĂ©sitations et, par suite, de ton retard Ă  saisir le bonheur est la peur de demander trop. Survivance d’une fausse Ă©ducation, d’un comportement infantile et d’une crainte d’éveiller la jalousie des dieux » ou d’élĂ©ments analogues masquant en rĂ©alitĂ© la peur de vivre. La vie veut que tu sois heureux ! Et elle fait tout pour que tu y parviennes et te maintiennes dans cet Ă©tat. C’est toi-mĂȘme qui te rends malheureux. 3 MagnĂ©tisme de la foi en le bonheur Le bonheur est le rĂ©sultat de l’affirmation du bien. Affirmer ton bonheur, c’est attirer le bien avec une force redoublĂ©e et le tirer hors de l’existence intĂ©rieure, pour qu’il devienne un phĂ©nomĂšne extĂ©rieur. LĂšve-toi joyeux, prends conscience de tes forces croissantes, crois que tu as devant une nouvelle journĂ©e de grand succĂšs et attends-toi Ă  exercer supĂ©rieurement ta maĂźtrise sur la vie. 4 Sois le forgeron de ton bonheur Ton courage est la preuve la plus certaine de ta foi en la vie. Et cette confiance sera toujours justifiĂ©e. Regarde la vie en face et elle te prouvera combien elle aime et soutient celui qui ose. Avoir le courage de vivre signifie avoir plus de chance dans la vie. Un homme qui aime est toujours un homme courageux, courageux dans ce sens qu’il s’attend toujours, inĂ©branlablement, au meilleur, donne le meilleur de lui-mĂȘme et tire le meilleur de tout. Aimer, se donner Ă  un idĂ©al Ă©levĂ©, chercher courageusement Ă  l’atteindre, si inutile que cela paraisse, tout cela fait que l’idĂ©al se rĂ©alise contre toute attente, subitement. C’est le courage qui surmonte toutes les difficultĂ©s, par une irrĂ©ductible confiance en soi-mĂȘme. Tu comprends toujours plus clairement que ce ne sont pas les circonstances qui te dĂ©terminent ; seul est dĂ©cisif en regard de ton destin le courage que tu mets Ă  affirmer ta condition d’homme heureux et en sĂ©curitĂ©, ce courage de vivre qui Ă©tend constamment ton pouvoir d’attirer ls Ă©vĂšnements heureux de l’existence. 5 Le bonheur, c’est toi ! Le bonheur est toujours la consĂ©quence de causes que tu portes en toi. Il est le fruit mĂ»r de ta conscience sereine en toi-mĂȘme et en la vie, qui rend inopĂ©rant le poison de l’inquiĂ©tude et du doute, et qui mĂ©tamorphose l’indigence en abondance. Je suis moi-mĂȘme le bonheur ! » 6 Tout est bien Sourire Ă  la vie, conscient du bonheur, veut dire rendre son existence plus lumineuse et plus facile. Être joyeux veut dire exprimer avec Ă©clat ton accord avec ce qui est Ă©ternel, source de tout le bien, et confesser que tu attends de la vie le meilleur. Voila comment tu peux obliger la vie Ă  ne t’apporter que des Ă©lĂ©ments profitables. J’attends et affirme le bien comme quelque chose qui est conforme Ă  mon essence propre et, par consĂ©quent, vient Ă  moi en abondance ! » Je salue et affirme la vie comme Ă©tant le foyer de tout le bien et j’accueille le bonheur avec bienveillance, d’oĂč qu’il vienne et sous quelque forme qu’il se prĂ©sente ! » 7 Être un soleil de bonheur ! DĂšs maintenant, il ne s’agira plus seulement d’ensoleiller ton ĂȘtre intĂ©rieur avec ta certitude de bonheur et de sĂ©curitĂ©, mais par elle, d’illuminer ton existence et d’accroĂźtre ton bonheur en le partageant. Le moyen le plus simple de multiplier ton bonheur est de permettre aux autres d’y prendre part. Si tu es seul Ă  jouir de ton succĂšs, il n’existe qu’une fois. Trois autres personnes y prennent-elles part, le voilĂ  qui quadruple, et ton aptitude Ă  recevoir d’autres opportunitĂ©s heureuses a quadruplĂ© elle aussi. Ton bonheur ne sera pas accru grĂące Ă  la quantitĂ© de biens que tu pourras ĂȘtre amenĂ© Ă  possĂ©der, mais par le nombre des ĂȘtres qui se rĂ©jouiront en mĂȘme temps que toi du rĂ©sultat atteint. Comment se fait-il que ce soit justement la reconnaissance qui puisse dĂ©clencher tant d’effets prodigieux ? Parce que la reconnaissance est une avant forme de l’affirmation du bonheur, qui te rend spĂ©cialement rĂ©ceptif Ă  de nouvelles bĂ©nĂ©dictions. La vie est d’une admirable gĂ©nĂ©rositĂ© dĂšs que tu montres de la gratitude au sujet d’un fait heureux minime, elle te conduit vers un plus grand, car elle aime les ĂȘtres joyeux. La reconnaissance te rend clairvoyant quand aux opportunitĂ©s qui cherchent Ă  se faire capturer par toi. C’est pourquoi, Ă  chaque affirmation de ton bonheur, joint un sentiment de joyeuse reconnaissance envers ce que tu as reçu jusqu’ici. Tu te rendras compte ainsi d’autant plus rapidement que la vie veut ton bonheur, qu’elle attend seulement que tu montres un cƓur joyeux Ă  la tĂąche et que tu affirmes ton bonheur avec gratitude. Plus tu donneras aux autres de ce que tu possĂšdes, plus tu recevras et plus tu saisiras clairement le sens profond des mots qui prĂ©cĂšdent Il sera donnĂ© Ă  celui qui donne ! » 8 Le courage d’ĂȘtre heureux NapolĂ©on qui, maintes fois, soupçonna le pouvoir des pensĂ©es et des dĂ©sirs, a remarquĂ© un jour, avec justesse, que le bonheur est proprement une qualitĂ©, par quoi il voulait dire qu’un bonheur Ă©choit plus sĂ»rement Ă  celui qui observe une attitude juste, qui possĂšde le courage d’ĂȘtre heureux, Ă  celui qui, aprĂšs chaque succĂšs comme aprĂšs chaque dĂ©faite, reste maĂźtre de lui-mĂȘme et affirme imperturbablement son progrĂšs futur. Affirme ton bonheur ! Cela veut donc dire crois Ă  ton pouvoir discrĂ©tionnaire sur le bonheur, encourage-toi Ă  ĂȘtre heureux, et la vie justifiera ta foi hardie ! Le courage accroĂźt ma puissance, mon pouvoir sur les circonstances, mon pouvoir de saisir le bonheur, de le maintenir et de l’accroitre ! Il fait que ma route s’élĂšve, que toutes les choses qui m’entourent deviennent toujours plus lumineuses et plus joyeuses, que les cƓurs se tournent vers moi et que toujours plus de bonheur m’échoit. 9 La vie un bilan de joie Si tu as fait tienne cette vĂ©ritĂ© fondamentale de l’art de vivre avec un bilan favorable », Ă  savoir que l’actif de ton bilan de vie croĂźt avec l’actif de ton courage, alors je n’ai plus rien Ă  te dire, car tu connais toi-mĂȘme le secret du bonheur. Tu souris Ă  la vie et, en retour, la vie te sourit. Le vĂ©ritable artiste de la vie n’est pas celui qui est heureux parce que tout va bien, mais que tout va bien parce qu’il est heureux, parce qu’il connaĂźt son pouvoir d’ĂȘtre heureux ! Plus sa conscience du bonheur s’étend, plus les Ă©vĂšnements se multiplient dans sa vie. 10 Affirme-toi ĂȘtre un favori du sort Et quel fut le secret d’un tel succĂšs ? La confiance que j’éveillais. Mais n’inspire confiance que celui qui a confiance en lui-mĂȘme, celui qui affirme son bonheur. Je suis un enfant du bonheur, l’abondance de la vie est mon bien ! Je suis un avec toutes les forces du bien ! Jai part Ă  la plĂ©nitude, Ă  la joie et Ă  la perfection universelles ! L’Esprit de plĂ©nitude, l’esprit du bonheur infini est en moi et avec moi ; pour cette raison, toutes les bonnes choses de l’existence viennent Ă  moi. Je les accueille plein de reconnaissance et de joie et prends soin de les partager avec les autres qui m’entourent ! Ce qui importe Ă  ce degrĂ© est de faire passer Ă  l’état d’habitude, d’instinct, le courage d’ĂȘtre heureux, l’affirmation de ta qualitĂ© de favori du sort. DĂšs le moment oĂč cette nouvelle habitude est formĂ©e et est devenue indĂ©racinable, tu peux compter sur un torrent ininterrompu de succĂšs et d’évĂšnements heureux. En faisant du courage d’ĂȘtre heureux la note fondamentale de ton ĂȘtre et de ta vie, ta vie est devenue rĂ©ellement plus facile et tu es capable de gravir un Ă©chelon plus Ă©levĂ© de la maĂźtrise victorieuse de la vie. SIXIEME DEGRE REALISE HARDIMENT TES DESIRS 1 Tu en as le droit L’un des obstacles les plus constants sur la voie vers la plĂ©nitude de la vie est la croyance que telle ou telle chose ne nous est pas destinĂ©e, que de trop grands dĂ©sirs constituent un pĂ©chĂ© et qu’il faut laisser le destin choisir pour nous. Tout dĂ©sir peut ĂȘtre accompli par la foi Quel que soit votre dĂ©sir, croyez que vous l’obtiendrez et vous l’obtiendrez. » Le dĂ©sir est le propre de l’homme, comme une chose naturelle, voulue par la vie. La puissance du dĂ©sir est un des plus grands pouvoirs de progrĂšs et un des dons les plus prĂ©cieux de l’Esprit de vie. Ta puissance de dĂ©sir n’a nul besoin d’ĂȘtre accrue ; il faut seulement la libĂ©rer des entraves dont ta pensĂ©e dĂ©fiante et craintive l’a liĂ©e. Ce qui veut dire Tous tes dĂ©sirs peuvent se rĂ©aliser, Ă  condition que ta foi soit grande. Car la vie elle-mĂȘme appuie tes dĂ©sirs et assure leur accomplissement. Ton dĂ©sir d’une vie plus heureuse et plus large est justifiĂ© ; la vie elle-mĂȘme a mis cette aspiration dans ton cƓur. Tu ne fais donc qu’agir en accord avec ton ĂȘtre profond et la volontĂ© de la vie en t’efforçant de rĂ©aliser tes dĂ©sirs. Et tu peux t’attendre avec confiance Ă  l’accomplissement de chacun de tes dĂ©sirs conformes Ă  la raison. Tu ne saurais, en vĂ©ritĂ©, trop dĂ©sirer et trop affirmer la possibilitĂ© de rĂ©aliser tes dĂ©sirs. A ton cĂŽtĂ© se trouvent bien plus de puissances, de moyens et de possibilitĂ©s que tu ne l’imagines. Tire les consĂ©quences de cette connaissance et crois dĂ©sormais avec force en l’accomplissement de tes dĂ©sirs voulus par la vie elle-mĂȘme. Reconnais que le propre de l’homme est la volontĂ© de s’accroĂźtre ! 2 Tes dĂ©sirs sont les hĂ©rauts de ton avenir Tant que tes dĂ©sirs ne sont pas pour toi quelque chose d’une importance telle que leur non-rĂ©alisation soit un sacrifice Ă  tes yeux, il apparaĂźt que tu n’as pas une foi puissante dans leur force de crĂ©ation et dans la volontĂ© de la vie de servir leur accomplissement. Tant que tu penses de la sorte, tu dĂ©truis toi-mĂȘme une grande partie de ce que tu pourrais rĂ©aliser. Mais, dĂšs que tu auras reconnu que la naissance mĂȘme d’un dĂ©sir, dans ton cƓur, est la preuve et l’indication la plus sĂ»re que ce que tu dĂ©sires t’est dĂ©jĂ  donnĂ© et s’achemine vers toi du rĂšgne de la plĂ©nitude- ce dĂ©sir Ă©tant prĂ©cisĂ©ment l’annonciateur de l’accomplissement futur qui a fait s’éveiller dans ton cƓur la certitude du bonheur Ă  venir – tu respecteras tout autrement tes dĂ©sirs, tu les affirmeras avec foi et accĂ©lĂ©reras par lĂ  leur accomplissement. RĂ©flĂ©chis Ă  la signification de tout ce qui vient d’ĂȘtre dit. Ton dĂ©sir est une reconnaissance intĂ©rieure de ce qui est dĂ©jĂ  en route vers toi, t’apportant le bonheur qui t’est destinĂ©, aussitĂŽt que tu l’affirmes avec foi. Mais, dĂšs que tu considĂšres ce dĂ©sir comme irrĂ©alisable et impossible, l’effet de cette pensĂ©e interrompt aussitĂŽt le flux du fleuve de la plĂ©nitude, et l’accomplissement du dĂ©sir se meut en Ă©chec. Reconnais que l’Esprit de vie ne veut pas te voir renoncer Ă  tes dĂ©sirs, mais qu’au contraire, il attend de toi que tu accueilles avec joie, hardiesse et confiance ce qui vient Ă  toi, se manifestant Ă  ta conscience sous forme de dĂ©sir. Tout souhait qui naĂźt en toi est l’indication d’un destin heureux tendant Ă  se manifester dans ta vie et n’attendant pour cela que ton accueil fervent. Jusqu’ici, je n’ai pas Ă©tĂ© assez loin dans ce que j’attendais de la vie et je ne souhaitais pas assez fort la rĂ©alisation de mes propres dĂ©sirs. Mais, Ă  prĂ©sent, il en sera autrement. DĂ©sormais, j’aurai foi en la possibilitĂ© d’accomplir mes dĂ©sirs et je travaillerai rĂ©solument Ă  leur rĂ©alisation. » Que jamais ne s’éteigne en toi la volontĂ©De t’élever du mieux au c’est ta soif incessante de progrĂšs,Ta volontĂ© insatiable de perfectionQui fait la vie. Seuls vivent ceux qui crĂ©ent ! 3 Les puissances crĂ©atrices de l’ñme La oĂč sont tes dĂ©sirs, lĂ  est ton avenir, lĂ  sont tes facultĂ©s et tes dons innĂ©s. Prends donc bien garde Ă  tes dĂ©sirs. Ils t’indiquent l’emplacement de trĂ©sors enfouis et de possibilitĂ©s inexplorĂ©es encore. Reconnais tes dĂ©sirs en leur qualitĂ© d’annonciateurs de ce que tu es en mesure d’accomplir. Affirme la totalitĂ© de tes dĂ©sirs en tant qu’expression vivante de ce que tu es destinĂ© Ă  ĂȘtre et Ă  obtenir. Des dĂ©sirs intenses Ă©veillent des forces puissantes. Ils te font rechercher inconsciemment des possibilitĂ©s de rĂ©alisation et t’amĂšnent Ă  les dĂ©couvrir lĂ  oĂč tu ne les aurais pas trouvĂ©es, si tu n’avais pas Ă©tĂ© guidĂ© par l’instinct dirigĂ© par ton dĂ©sir. 4 Un idĂ©alisme rĂ©aliste Si tu te reconnais en tant que porteur de toutes les bonnes forces de la vie, en enfant du Cosmos, en tant que dieu en devenir, rien ni personne ne saurait alors t’empĂȘcher de faire et d’atteindre ce que tu dĂ©sires ; alors, toute l’inĂ©puisable plĂ©nitude de la vie est Ă  toi, et attend seulement que tu en prennes hardiment possession. Le monde spirituel n’est pas lĂ  pour lui-mĂȘme, mais veut devenir pour toi un moyen de maĂźtriser le monde matĂ©riel. Un premier danger est de considĂ©rer le monde des idĂ©es et le monde de la rĂ©alitĂ© comme deux mondes sĂ©parĂ©s. Ces mondes ne sont qu’un. Tout idĂ©al est le germe d’une rĂ©alitĂ© Ă  venir, et toutes les rĂ©alitĂ©s extĂ©rieures sont des idĂ©es matĂ©rialisĂ©es, des pensĂ©es incarnĂ©es. Un idĂ©aliste rĂ©aliste n’est donc pas un idĂ©ologue impuissant, mais un homme d’action plein d’énergie rĂ©alisatrice. Pour lui, la valeur des idĂ©es n’est que dans leur rĂ©alisation. 5 La double joie de la puissance du dĂ©sir Si tu es conscient, dans l’affirmation de ton dĂ©sir, qu’il sera pourvu Ă  tous tes besoins, que tu es en mesure de puiser dans une inĂ©puisable plĂ©nitude, tu travailleras alors avec bien plus de confiance et d’énergie Ă  la rĂ©alisation de tes dĂ©sirs et d’un cƓur ouvert Ă  toutes les bĂ©nĂ©dictions et bonheurs que la vie fera affluer. L’accomplissement de ton dĂ©sir doit te rendre rĂ©ellement plus heureux et accroĂźtre la conscience de ta sĂ©curitĂ©. Tu sais, Ă  prĂ©sent – et cette certitude t’inspire un sentiment de sĂ©curitĂ© absolue – que c’est l’Esprit de vie qui t’a insufflĂ© ton dĂ©sir, et que tous les dĂ©sirs qui naissent brusquement en ton cƓur et ne te laissent plus en repos, s’inscrivent sur la ligne de ton Ă©volution, de sorte que tu agis bien et accomplis ta destination divine en affirmant leur possibilitĂ© de rĂ©alisation et en travaillant activement dans ce sens. 6 IntensitĂ© du dĂ©sir et concentration en vue du but L’accomplissement de ce dĂ©sir est-il rĂ©ellement souhaitable, raisonnable et favorable Ă  mon dĂ©veloppement, me rendra-t-il meilleur et plus heureux, plus productif et plus en possession de mes forces crĂ©atrices ?L’accomplissement de mon dĂ©sir me conduira-t-il plus prĂšs de la rĂ©alisation de mon but de perfectionnement ? Ce dĂ©sir s’inscrit-il sur la ligne de mon Ă©volution gĂ©nĂ©rale ?Ce dĂ©sir mĂ©rite-t-il par consĂ©quent que je concentre, en vue de sa rĂ©alisation, tout le pouvoir de ma pensĂ©e et de mon action ? Ce dĂ©sir est-il digne de moi, est-il crĂ©ateur et apporte-il aussi quelque chose Ă  la communautĂ© dont je fais partie ? La vie elle-mĂȘme veut que mon dĂ©sir devienne rĂ©alitĂ© ! » 7 Ne limite pas toi-mĂȘme la plĂ©nitude de la vie DĂ©sormais, ne refoule aucun de tes dĂ©sirs, mais cultive chacun d’eux, afin de le rĂ©aliser en l’affirmant, et que ton conscient devienne disponible pour l’accomplissement de dĂ©sirs sans cesse plus Ă©levĂ©. Affirmes-en les grandes lignes et fais confiance pour le reste Ă  ton Auxiliaire intĂ©rieur, – affirme le but et laisse le choix de la voie, affirme le bonheur souhaitĂ© et ne te prĂ©occupe pas du choix des canaux par lesquels passera la rĂ©alisation. Prends garde, en outre, de ne jamais formuler que des buts principaux et non des dĂ©sirs secondaires. Confie entiĂšrement Ă  ton Auxiliaire intĂ©rieur le choix de la voie conduisant Ă  la rĂ©alisation de cet idĂ©al et des occasions qui te seront offertes, et qu’il te faudra alors percevoir d’un esprit vigilant et utiliser hardiment. 8 Puissance de la foi en la rĂ©alisation Quoi que tu dĂ©sires, crois que tu l’obtiendras et que cela viendra Ă  toi. Quoi que tu dĂ©sires, affirmes-en l’accomplissement, de toute ta ferveur, aie confiance que ton Auxiliaire intĂ©rieur t’apportera son invisible appui dans la rĂ©alisation de ce que tu dĂ©sires, et qu’il agit dĂ©jĂ  de maniĂšre Ă  te faire parvenir Ă  ce que tu souhaites. ReprĂ©sente-toi en pensĂ©e, sans cesse Ă  nouveau, sous forme d’une image concrĂšte, que tu as dĂ©jĂ  obtenu ce que tu souhaites et que tu en exprimes toute ta reconnaissance ; et tu verras s’accomplir ce que tu souhaites ! 9 Affirmation persĂ©vĂ©rante du dĂ©sir Sans cesse ta vie et ton ambiance changent conformĂ©ment Ă  l’orientation de tes dĂ©sirs. Certes, il ne suffit pas de souhaiter superficiellement quelque chose et d’y penser Ă  l’occasion. Les choses que tu dĂ©sires doivent sans cesse ĂȘtre projetĂ©es en vivante rĂ©alitĂ© devant ton regard intĂ©rieur, et leur accomplissement dans le monde extĂ©rieur doit ĂȘtre certain pour toi ; il te faut sans cesse l’affirmer et y travailler en mĂȘme temps, infatigablement. Si ton dĂ©sir est devenu la puissance dominante de ton cƓur et si ta confiance dans l’appui qui te sera accordĂ© est inĂ©branlable et infinie, tu verras comment, dans les circonstances en apparence les plus contraires, tout finira par s’arranger le mieux possible pour toi. Laisse-toi donc inspirer et encourager par cette certitude J’accomplirai mon dĂ©sir ! Il est dĂ©jĂ  accompli ! » Et fais courageusement tout ce qui dĂ©pendra de toi pour frayer la voie, Ă  l’extĂ©rieur Ă©galement, Ă  cette rĂ©alitĂ© intĂ©rieure. 10 Accomplissement intĂ©rieur du dĂ©sir ImprĂšgne-toi de l’image de ce que tu dĂ©sires, par une affirmation constante, et attends-en l’accomplissement, avec confiance, en abandonnant le choix des moyens Ă  ton Auxiliaire intĂ©rieur qui voit plus loin que toi et qui crĂ©era les occasions favorables. Ce dont il s’agit, en dĂ©finitive, Ă  ce degrĂ© d’évolution, c’est que tu prennes l’habitude d’affirmer avec confiance tes dĂ©sirs et de travailler hardiment Ă  leur rĂ©alisation. Depuis le moment oĂč cette nouvelle habitude aura Ă©tĂ© formĂ©e et se sera enracinĂ©e en toi, tu pourras compter sur un flux ininterrompu et croissant de rĂ©alisation de tes dĂ©sirs et d’évĂ©nements heureux. En te reposant sur l’aide que t’apporte ton Auxiliaire intĂ©rieur, tu ressembles au jardinier qui confie Ă  la terre la semence et qui attend avec confiance qu’elle germe et pousse, s’épanouisse, parvienne Ă  maturitĂ© et porte fruit. Ton attitude n’a plus que le but de te rendre prĂȘt Ă  accueillir ce que tu affirmes, en sachant reconnaĂźtre, au moment dĂ©cisif, ton dĂ©sir accompli, le saisir et le garder fermement. En voulant hĂąter le processus de rĂ©alisation, tu risquerais de l’entraver. Un dernier et sĂ»r moyen d’accroĂźtre ta capacitĂ© de perception des occasions favorables s’olĂźrant Ă  toi est d’ĂȘtre vigilant aussi Ă  l’égard de ce que d’autres souhaitent, avec la volontĂ© de les aider dans la poursuite de leur but. Plus tu contribues Ă  accomplir les dĂ©sirs d’autrui, plus ton sens intĂ©rieur de bonheur s’affine, plus tu deviens clairvoyant Ă  l’égard de toute chose et de toute possibilitĂ© pouvant te conduire Ă  ton propre but, et plus toute ton attitude rĂ©vĂšle nettement en toi un maĂźtre de l’art de la vie. SEPTIEME DEGRE APPRENDS A ATTACHER LE SUCCES A TES PAS 1 Ne te limite pas toi-mĂȘme Trop d’ĂȘtres perdent courage Ă  la suite d’un Ă©chec, et ne sont plus capables de recommencer. Ils ne font plus que se plaindre de leur destin et traĂźnent une vie infortunĂ©e, alors qu’ils auraient pu rĂ©aliser bien des choses, s’ils avaient utilisĂ© leurs Ă©nergies avec rĂ©solution et hardiesse. Tant qu’un homme croit ne pouvoir amĂ©liorer sa situation que par un changement des conditions extĂ©rieures, et non par lui-mĂȘme, il restera esclave de ces conditions, auxquelles il pourrait, au contraire, commander, s’il avait confiance en lui-mĂȘme. L’essentiel est la foi en ses propres possibilitĂ©s. Ce ne sont donc pas les circonstances qui dĂ©terminent notre sort, mais notre propre attitude Ă  l’égard de la vie. Si tu crois en ton pouvoir de rĂ©ussir et agis conformĂ©ment Ă  cette fois, tu verras que des circonstances prĂ©sentant apparemment des obstacles insurmontables se modifieront et prendront un aspect favorable. Eveille-toi Ă  la certitude que celui qui pense qu’il peut accomplir quelque chose y est apte. 2 Echec et succĂšs incompris LĂ  oĂč apparaissent des Ă©checs en sĂ©rie, ils indiquent que tu persistes dans une attitude erronĂ©e et qu’il te faut modifier ton attitude intĂ©rieure, afin que ta malchance se mue en bonheur. Un malchanceux n’est donc pas un ĂȘtre poursuivi par le sort, mais un ĂȘtre qui persiste dans une attitude fausse. Les Ă©checs et les succĂšs sont d’égale importance ce sont des occasions d’éprouver ton caractĂšre, ta confiance dans la vie, ta constance et ta maĂźtrise intĂ©rieure, et de grandir par lĂ . Les Ă©checs ne sont pas des signaux d’arrĂȘt, mais des signes indiquant qu’il te faut prendre une autre direction, recourir Ă  d’autres moyens et affirmer plus parfaitement ta foi en ton succĂšs. La vie aide toujours l’audacieux. 3 Le succĂšs dans la vie Au lieu de rĂ©agir Ă  un Ă©chec en t’écriant Quelle malchance ! » tu diras, maintenant avec la certitude de vaincre Des difficultĂ©s ? Fort bien ! Je rĂ©ussirai tout de mĂȘme, et malgrĂ© tout. La victoire n’en sera que plus grande et plus rĂ©jouissante. Et elle sera Ă  moi ! » Une pensĂ©e juste est le fait de celui qui ne se laisse pas hypnotiser par des difficultĂ©s qu’il s’agit de maĂźtriser, mais qui fixe son regard sur ses propres forces, plus grandes que toute rĂ©sistance, et sur son idĂ©al, qui lui annonce dĂ©jĂ  la victoire. Fais seulement confiance Ă  tes possibilitĂ©s de succĂšs en poursuivant sans cesse ton but, et le succĂšs viendra finalement couronner tes efforts, en balayant tous les Ă©checs. 4 Le succĂšs en tant que destin Le premier pas dans la voie du succĂšs est la rĂ©solution de rĂ©ussir. LĂšve-toi chaque matin avec cette rĂ©solution et affirme-la chaque soir avant de t’endormir. Si tu maintiens ton esprit dans cette attitude positive, en t’accoutumant Ă  voir en toute chose le bien et Ă  faire en toute circonstance pour le mieux, tu mettras en action des puissances invisibles qui rendront ton travail et ta vie de plus en plus heureux, et les circonstances viendront servir ton effort. Tu ne saurais que rĂ©ussir si tu es persuadĂ© que ta vocation mĂȘme est le succĂšs dans toutes tes entreprises. Tout doit te servir, mĂȘme ton pire adversaire. Car les forces ennemies, elles aussi, ne sont qu’une partie de la puissance qui n’agit, en dĂ©finitive, qu’en vue du bien. DĂšs que tu auras compris cette vĂ©ritĂ© et que tu te seras habituĂ© Ă  accueillir comme une force positive tout ce qui t’arrivera, tu auras fait un grand pas sur la voie vers la plĂ©nitude de la vie. 5 Le succĂšs par l’affirmation Sans cesse des hommes s’affirment Ă  partir des conditions les moins brillantes et deviennent des maĂźtres de la vie. Pourquoi ? Parce qu’ils ont eu le courage de prendre leurs responsabilitĂ©s, parce qu’ils ont osĂ© affirmer hardiment le succĂšs et l’attacher Ă  leur destin, parce qu’ils ont cru en leur possibilitĂ© de s’affirmer. Ils sont devenus ce qu’ils sont, non seulement par la faveur des circonstances ou grĂące Ă  l’appui de leur entourage, mais par leur propre force et souvent, malgrĂ© l’opposition du monde. DĂšs que la volontĂ© du succĂšs et la foi en la victoire naissent en toi, tu as toutes les possibilitĂ©s de t’élever d’un degrĂ© Ă  l’autre, du bien-ĂȘtre Ă  la fortune. Si tu es persuadĂ© d’en avoir le pouvoir, tu rĂ©ussiras. Car le monde extĂ©rieur se moule toujours sur ton monde intĂ©rieur. Que ta nouvelle attitude en face du succĂšs dans la vie soit la suivante Partout oĂč je vais, le succĂšs m’accompagne. De partout, me viennent des appuis. Toutes les bonnes puissances de la vie tendent Ă  assurer mon succĂšs. Sur toutes mes voies, le succĂšs m’attend ; Ă  tout instant, je suis largement ouvert Ă  l’influx de la force et de la plĂ©nitude de la vie, et tout ce qui arrive sert mon ascension. Rien ne peut empĂȘcher la plĂ©nitude de la vie de se manifester toujours plus Ă  travers moi. Personne ne saurait retenir les forces crĂ©atrices de la vie qui dirigent mes pas vers des succĂšs toujours plus grands. Je marche avec joie sur le chemin que Dieu me prescrit, vers mon perfectionnement, et c’est pourquoi j’avance de succĂšs en succĂšs. L’Esprit de vie m’emplir de sa force invincible, et parce que je suis uni Ă  lui, le bonheur et l’abondance m’accompagnent partout oĂč je vais. Je suis branchĂ© sur le courant divin de la sagesse et de la plĂ©nitude, de la puissance et de la richesse, oĂč je puise sans cesse. Je suis heureux et reconnaissant de cette union avec toutes les puissances bienveillantes de la vie, qui m’assurent le succĂšs et la plĂ©nitude en toutes choses. Je veux toujours davantage devenir une vivante expression de cette plĂ©nitude, non seulement dans mes pensĂ©es, mais aussi dans toute ma conduite, en souhaitant Ă  autrui Ă©galement la mĂȘme plĂ©nitude et en l’aidant Ă  l’atteindre. Je veux devenir toujours plus un canal Ă  travers lequel affluent les richesses de la vie, le bonheur et le succĂšs pour tout ceux qui ont besoin d’aide. » RĂ©pĂšte-les souvent, en t’emplissant avec gratitude de leur rĂ©alitĂ© et efficacitĂ©, jusqu’à ce que cette nouvelle attitude te soit devenue familiĂšre. Et mĂ©dite ces vĂ©ritĂ©s surtout quand ton cƓur s’empli de soucis, et que les choses ne semblent pas suivre le cours que tu dĂ©sires. Oppose-leur aussitĂŽt cette affirmation de la certitude du succĂšs, jusqu’à ce que les pensĂ©es nĂ©gatives s’effacent de ta conscience et soient remplacĂ©es par des pensĂ©es positives. Affirme ton destin d’ĂȘtre heureux. ConsidĂšre ta vie entiĂšre comme une chaĂźne ininterrompue de succĂšs et de bonheurs sans cesse croissants, et tu verras que ton chemin montera de plus en plus haut. 6 Le triomphe de la foi Le jour oĂč ta foi en ta rĂ©ussite sera devenue aussi puissante et ardente que ton dĂ©sir de succĂšs, rien ni personne au monde ne pourra plus te contester la victoire. Comment parvenir au succĂšs ? Par une confiance illimitĂ©e en la vie, par une foi ferme, inĂ©branlable. La foi doit devenir notre guide dans la vie, conformĂ©ment Ă  la parole La foi est de croire en ce que l’on espĂšre et ne pas douter de ce que l’on ne voit pas. » Toutes les Ă©poques de l’histoire qui furent pĂ©nĂ©trĂ©es de foi, sous quelque forme que ce fĂ»t, ont Ă©tĂ© brillantes, stimulantes et fĂ©condes pour les hommes de ce temps et pour la postĂ©ritĂ©. En vivant dans la conviction que toute chose travaille pour mon bien, je dirige par lĂ  mĂȘme toute chose et toute force de l’existence dans ce sens ; car la pensĂ©e concentrĂ©e crĂ©e tout ce que nous dĂ©sirons et affirmons. Nous ne devons jamais nous abandonner Ă  la crainte ou aux soucis, qui ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ  la perte de tant d’hommes. Le secret du succĂšs est donc d’accroĂźtre la puissance de la pĂ©nĂ©trai graduellement ces connaissances nouvelles, jusqu’au moment oĂč je compris que l’on devait reconnaitre que toute priĂšre, toute pensĂ©e positive, pour autant qu’elle se situe dans les rĂ©gions de ce qui est raisonnablement possible, devint rĂ©alitĂ© dans l’esprit au moment mĂȘme oĂč je l’affirme avec foi et en excluant tout doute. La consĂ©quence en est que l’harmonie et l’abondance s’instaurent au lieu de la disharmonie et de la pĂ©nurie. Je rĂ©ussis parce que je l’ai d’abord imaginĂ© et affirmĂ© dans ma pensĂ©e. Il te sera donnĂ© selon ta foi » me disais-je, et il en est de mĂȘme pour chacun. Le monde est bon ou mauvais, selon ce que nous croyons. Il est bon pour nous, si nous l’affirmons tel. Il faut sans cesse maintenir l’idĂ©e du succĂšs dans sa pensĂ©e et ne jamais douter de la victoire. Crois en ton succĂšs et attache-toi Ă  cette foi, quoi qu’il puisse arriver. Alors, tu t’assureras le succĂšs, comme je l’ai fait 7 Sois ton propre Ă©talon de mesure Deviens donc ton propre Ă©talon de mesure et ne te laisse pas Ă©garer par l’opinion d’autrui. Car tu n’es ce que pensent de toi les autres que si tu partages leur opinion. Mais tu es tout autre et bien plus grand dĂšs que tu te diriges d’aprĂšs toi-mĂȘme, d’aprĂšs ton ĂȘtre divin, pĂ©nĂ©trĂ© d’une foi inĂ©branlable en ta rĂ©ussite sur ta voie propre, marchant rĂ©solument dans le sens de la victoire. Sois convaincu de ta vocation du succĂšs et conduis-toi en toute circonstance conformĂ©ment Ă  cette certitude ; dans toute ton attitude, dans tout ce que tu feras, sois celui qui accomplit ce qu’il entreprend. 8 Sois attentif au succĂšs A prĂ©sent tu sais que l’essentiel n’est pas ce que l’on acquiert dans la vie, mais ce que l’on apprend. Aujourd’hui tu te rĂ©jouis lorsqu’on te rend attentif, que ce soit de maniĂšre aimable ou non, Ă  la possibilitĂ© d’amĂ©liorer ton mode de travail et, par-lĂ , tes perspectives de succĂšs. Aujourd’hui tu es attentif au succĂšs et ouvert Ă  de nouvelles idĂ©es, possibilitĂ©s et occasions, et tu rĂ©agis Ă  toute incitation de maniĂšre positive ; l’obstacle mĂȘme, tu l’évalues comme un signe du destin et tu en fais lĂ  prĂ©cisĂ©ment l’occasion d’un progrĂšs. 9 Se brancher sur l’onde du succĂšs Parfois, il me demande si je peux expliquer la maniĂšre dont notre destin s’est si profondĂ©ment modifiĂ© en l’espace de quelques annĂ©es. Je le peux c’est la consĂ©quence de l’attitude juste que nous nous sommes appropriĂ©s. Tout ce qui est Ă  nous aujourd’hui est le produit de pensĂ©es positives, d’une ferme foi en le succĂšs, excluant tout doute, et c’est ainsi que nous pĂ»mes rĂ©aliser nos dĂ©sirs. » 10 Agir en pleine conscience du succĂšs Il te faut non seulement prendre une attitude positive, c’est-Ă -dire avoir le courage d’affirmer le bonheur, de rĂ©aliser tes dĂ©sirs et d’attacher le succĂšs Ă  ton destin, mais il te faut, en outre, te conduire en conformitĂ© avec tout cela, c’est-Ă -dire agir de maniĂšre positive, conscient de ton but et certain de la victoire. Ne laisse pas passer un jour sans donner une preuve active de ta confiance et de ta certitude. Ce dont il s’agit Ă  ce degrĂ©, c’est de t’habituer Ă  attacher le succĂšs Ă  tes pas, par une affirmation fervente et une action sĂ»re de la victoire. Cela doit devenir ta nature profonde. DĂšs l’instant oĂč l’habitude d’une telle attitude active se sera formĂ©e en toi de maniĂšre indĂ©racinable, tu pourras compter sur un flux ininterrompu et sans cette grandissant de bonheur, de progrĂšs et de succĂšs surprenants. Celui qui est conscient de sa marche au succĂšs, ne fait pas que rĂȘver du succĂšs, mais le crĂ©e lui-mĂȘme, en l’affirmant et en prenant en mĂȘme temps les mesures le rapprochant de son but. Son attitude positive et sa conduite affirmative font que les choses, les circonstances et les forces positives deviennent des facteurs dĂ©cisifs dans sa vie et que tout ce qui est nĂ©gatif s’amoindrit et devient insignifiant. HUITIEME DEGRE EVEILLE TON POUVOIR CREATEUR LATENT 1 L’inĂ©galitĂ© des hommes Les hommes et leurs facultĂ©s sont entiĂšrement diffĂ©rents ; comme, par consĂ©quent, chacun possĂšde des forces et des possibilitĂ©s particuliĂšres, chacun est en mesure d’accomplir, dans son propre domaine, quelque chose de personnel, d’original et de devenir par lĂ , Ă  sa maniĂšre, un maĂźtre de la vie. Nous sommes arrivĂ©s Ă  la connaissance Ă  laquelle tu dois t’éveiller pleinement, une fois parvenu Ă  ce degrĂ© de dĂ©veloppement Ă  savoir que tes forces crĂ©atrices sont uniques dans leur nature, et qu’il te faut les utiliser en vue de ton propre progrĂšs et bien-ĂȘtre, ainsi que celui de la communautĂ© dont tu fais partie. 2 Les forces encore non dĂ©couvertes en toi Tu ne connais encore que la plus petite partie de l’immense royaume de ton Ăąme. Tu ignores les nombreuses forces et facultĂ©s non dĂ©livrĂ©es qui attendent en toi que tu les appelles Ă  la vie, en les libĂ©rant et les dĂ©veloppant. Et tu reconnais aussi que tout dĂ©pend de toi-mĂȘme ; il te faut devenir conscient de la prĂ©sence de ce trĂ©sor de forces crĂ©atrices, en prendre possession, par l’affirmation de sa prĂ©sence, et le transformer hardiment en des valeurs riches de sa vie. Crois en ton pouvoir crĂ©ateur, voulu par Dieu. Reconnais que tu peux tout ce en quoi tu crois. Les forces crĂ©atrices de ton Ăąme rĂ©compensent la confiance mise en elles en t’inspirant toujours plus d’idĂ©es et de conceptions nouvelles, qui t’ouvriront des possibilitĂ©s surprenantes de succĂšs. Des Ă©nergies inconnues jailliront en toi, qui t’aideront Ă  faire de toi tout ce que tu voudras et Ă  atteindre tout ce que tu dĂ©sire dans tes rĂȘves les plus hardis, mais tu as crus irrĂ©alisables jusqu’ici. Au fond, les forces Ă©veillĂ©es de ton Ăąme veulent ce que je t’indique ici t’ouvrir les yeux Ă  de nouvelles et magnifiques possibilitĂ©s de maĂźtrise de la vie et te donner le courage de libĂ©rer en toi ton propre gĂ©nie, en l’amenant Ă  agir. Crois en le noyau divin de ton ĂȘtre et en ton destin crĂ©ateur. Ce n’est pas la naissance mais l’attitude dans la vie qui indique la classe d’énergie, le degrĂ© d’ñme et de maturitĂ© spirituelle auxquels un homme s’est Ă©levĂ© dans la vie. 3 Le monde appartient Ă  l’audacieux Seul triomphe celui qui ose entreprendre l’impossible mĂȘme, avec foi dans la rĂ©ussite. Ne dis donc plus jamais Je voudrais bien atteindre tel ou tel but, mais je n’en ai pas la force. » Car c’est ce doute prĂ©cisĂ©ment qui entrave ton pouvoir intĂ©rieur de te rendre capable d’atteindre ce que tu dĂ©sires. Et ne te laisse pas dĂ©courager par des difficultĂ©s et des Ă©checs, mais considĂšre-les comme de simples Ă©preuves et rĂ©pĂ©titions gĂ©nĂ©rales de ton assurance intĂ©rieure, de ta fermetĂ© et de ton pouvoir de rĂ©alisation, de ta constance et de ta maĂźtrise. Souviens-toi toujours que le monde appartient Ă  l’audacieux. En d’autres termes quand une difficultĂ© t’approche, accrois ta concentration et ta confiance en toi-mĂȘme et dans ta victoire. Il n’y a rien qui puisse t’empĂȘcher de rĂ©ussir, si tu as confiance en tes forces. Il n’est pas de champ d’action qui t’attire oĂč tu ne pourrais produire quelque chose d’exceptionnel. Ce sont tes dĂ©sirs prĂ©cisĂ©ment qui te rĂ©vĂšlent nettement ce que tu es en mesure de rĂ©aliser. LĂ  oĂč il y a Ă©lan vers quelque chose, il y a aussi le pouvoir de l’accomplir. Laisse-toi donc guider par tes dĂ©sirs. Ecoute ta voix intĂ©rieure et marche avec confiance dans le sens de ton impulsion ! 4 Le moi et le cela » Le bond qu’il te faut faire pour t’élever du degrĂ© de crĂ©ateur Ă  celui de gĂ©nie n’est pas rĂ©servĂ© Ă  quelques-uns seulement, mais peut et doit ĂȘtre osĂ© par toi Ă©galement. Car ton ĂȘtre, exactement comme celui du gĂ©nie, est alimentĂ© sans cesse par des sources inĂ©puisables. Tu remarqueras alors toujours plus que ta crĂ©ation ne se diffĂ©rencie pas de celle du gĂ©nie par l’essence, mais seulement par le degrĂ© de perfection atteint dans la coopĂ©ration entre le conscient et l’inconscient, le moi et le cela ». Dans toute activitĂ©, des Ă©nergies conscientes et inconscientes collaborent, – d’autant plus harmonieusement que tu te laisses diriger par elles. Toute crĂ©ation monte des profondeurs de l’inconscient et se sert de la conscience en tant que moyen d’accession. Plus tu te rendras compte du rĂŽle de simple intermĂ©diaire jouĂ© par le conscient, plus vastes deviendront les activitĂ©s de tes forces profondes. Autrement dit la raison et l’intuition, -la logique du conscient et la mĂ©talogique du subconscient et du surconscient, – ne s’excluent nullement, mais peuvent fort bien coopĂ©rer. Plus cette coopĂ©ration sera parfaite, plus ton succĂšs sera sĂ»r et d’autant plus grande sera la plĂ©nitude qui se manifestera en toi et dans ta vie. C’est ce que nous prouvent les incalculables dĂ©couvertes qui, dĂ©clenchĂ©es par des processus conscients de la pensĂ©e, montent en solutions libĂ©ratrices du crĂ©puscule de l’inconscient, – et cela, aux moments oĂč le conscient est dĂ©tendu, passif et par lĂ  ; ouvert aux Ă©missions venant de l’intĂ©rieur. 5 La nature du gĂ©nie La nature du gĂ©nie est donc dans la coopĂ©ration parfaite entre le conscient et l’inconscient. Il n’existe pas d’homme, toi y compris, qui ne pourrait devenir un homme de gĂ©nie dans son domaine particulier. Le grand homme, dit Carlyle, apparaĂźt toujours comme un Ă©clair du ciel ; les autres hommes l’attendent comme un feu sacrĂ© et s’enflamment Ă  son contact. » Toi aussi, tu peux dĂ©livrer ce qui est cachĂ© dans le cƓur de ton prochain et en faire jaillir une flamme, si tu descends dans tes propres profondeurs et si tu exprimes hardiment ce que celles-ci te rĂ©vĂšlent. Je vais te dire maintenant comment tu dois procĂ©der. 6 Toi et ton gĂ©nie Tu es appelĂ© Ă  une destinĂ©e non moindre que celle de l’homme de gĂ©nie, dont il a Ă©tĂ© dit DĂšs que l’esprit du temps travaille Ă  la crĂ©ation d’un grand homme, il crĂ©e en mĂȘme temps l’ambiance nĂ©cessaire Ă  la vie et Ă  la manifestation de celui-ci. » Jette un regard autour de toi et reconnais que, toi aussi, tu vis dans un milieu comportant tous les matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă  la manifestation de tes forces latentes. Les caractĂ©ristiques distinguant l’homme de gĂ©nie de la masse paresseuse, sommeillent en toi Ă©galement. Regarde seulement en toi-mĂȘme, d’un esprit rĂ©flĂ©chi, et tu les dĂ©couvriras. Il y a tout d’abord la vivante attention intĂ©rieure de l’homme crĂ©ateur et sa rĂ©ceptivitĂ©, Ă  toutes les impressions positives de l’ambiance, qu’il a aussitĂŽt le don de formuler dans des expressions appropriĂ©es. Il y a ensuite l’admirable mĂ©moire de l’homme de gĂ©nie, qui n’est pas autre chose que l’expression et la consĂ©quence d’un intĂ©rĂȘt vivant pour toute chose se produisant en lui-mĂȘme et autour de lui. Il y a encore la vive imagination de l’homme de gĂ©nie, la chambre aux trĂ©sors oĂč il puise sans cesse. Cette richesse imagĂ©e de l’inconscient est aussi ta propriĂ©tĂ© indestructible, et sa production est intensifiĂ©e par ta vivante participation Ă  la vie sous toutes les formes de sa manifestation. Il y a l’inapaisable besoin de connaĂźtre de l’homme crĂ©ateur, liĂ© au don de tirer des moindres incitations une richesse infinie de pensĂ©es. Il y a le goĂ»t sĂ»r de l’homme de gĂ©nie, dont le jugement rĂ©flĂ©chi est sans cesse affinĂ© par une constante observation de soi et de la vie, et qui la marque de celui qui comprend toute chose. Enfin, il y a la conception intuitive d’idĂ©es Ă  demi conscientes, qui se pressent dans le royaume de la vie vers leur formation et rĂ©alisation. En les cultivant, tu Ă©veilleras le gĂ©nie qui sommeille en toi et qui sera mis en action par ta foi invincible en ta vocation. Le gĂ©nie en toi, c’est l’inconscient devenu conscient, le cela dĂ©terminant, le crĂ©ateur en toi, ton Auxiliaire intĂ©rieur ». Les traits de gĂ©nie ne sont pas quelque chose d’en dehors de la vie, mais bien plutĂŽt l’expression mĂȘme de la vie, l’union directe avec ses courants profonds. DĂšs que tu te plongeras dans ces flots, dont la rumeur emplir les profondeurs de ton Ăąme, en t’oubliant toi-mĂȘme et en faisant confiance Ă  ton gĂ©nie, tu verras se manifester en toi les forces crĂ©atrices de ton ĂȘtre sous forme d’idĂ©es et de calculs nouveaux. Cette incessante concentration sur le but Ă  atteindre fera que, toujours plus, tu choisiras instinctivement, de tout ce qui affluera Ă  toi, ce qui servira ton progrĂšs dans le sens de la rĂ©alisation de ton but, et tu constateras en mĂȘme temps l’accroissement considĂ©rable sur ta voie des occasions de succĂšs et de bonheur. 7 Intuition et inspiration Ton Ɠuvre crĂ©atrice est le fruit d’une activitĂ© consciente et inconsciente, et c’est cette derniĂšre qui est gĂ©nĂ©ralement l’élĂ©ment dĂ©terminant dans chaque domaine oĂč il s’agit de rĂ©soudre des problĂšmes et de trouver des possibilitĂ©s nouvelles d’atteindre le but dĂ©sirĂ©. Il dĂ©pend de toi de dĂ©terminer dans quelle mesure tu te livres Ă  ton propre gĂ©nie et, prĂȘt Ă  suivre ses inspirations, dans quelle mesure tu deviens un actif tĂ©lĂ©phone de l’infini », le crĂ©ateur de nouvelles conceptions et un canal Ă  travers lequel affluera la plĂ©nitude de la vie. 8 Les conditions de la crĂ©ation de gĂ©nie Quelles sont les meilleures conditions pour capter ces idĂ©es crĂ©atrices ? Des rapports font ressortir la nĂ©cessitĂ© de la dĂ©tente en montrant qu’il est indispensable de se trouver plongĂ© dans une ambiance intĂ©rieure de calme, de paix, de mĂ©ditation, pour que puisse se produire cette subite inspiration. Toute rĂ©alisation devrait ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ©e d’un intervalle d’abandon. Car la puissance plastique du fond immobile de l’ñme s’accroĂźt dans l’attente silencieuse et dans le vide du conscient. » Autrement dit La dĂ©tente du conscient, l’abandon volontaire de la rĂ©flexion Ă  propos d’un problĂšme, est le meilleur moyen de conduire Ă  l’intĂ©riorisation de la solution recherchĂ©e, comme si on en transmettait et confiait l’élaboration au subconscient, Ă  l’Auxiliaire intĂ©rieur. Chacun doit dĂ©couvrir lui-mĂȘme les moyens de dĂ©tente qui l’aident le mieux. Deux choses cependant faciliteront toujours l’afflux d’inspirations crĂ©atrices la solitude et le calme. 9 La science, source de force Tous les immortels ont eu besoin de silence et de solitude pour s’épanouir et parvenir Ă  maturitĂ©. Une Ăąme plongĂ©e sans cesse dans le bruit de la vie quotidienne, avec ses mille impressions banales, ne saurait que difficilement dĂ©ployer ses richesses intĂ©rieures. Tant que tu ne te crĂ©es pas la possibilitĂ© d’ĂȘtre seul avec toi-mĂȘme, de temps Ă  autre, tant que tu te laisses submerger par les petites affaires de l’existence quotidienne en oubliant de te retirer en toi-mĂȘme, une fois dans la journĂ©e au moins, tu ne saurais parvenir aux sources de ta force et dĂ©gager ce que ton ĂȘtre a de particulier, d’unique et de prĂ©cieux. Ce n’est donc que dans le silence que tu parviens jusqu’à ces profondeurs divines de ton Ăąme dont jaillissent sans cesse des forces nouvelles. Ce n’est que dans l’isolement et le silence que tu pourras percevoir le flux incessant d’idĂ©es nouvelles. PrĂ©cisĂ©ment du fait que le silence libĂšre d’immenses quantitĂ©s d’énergies, tous les hommes crĂ©ateurs ont Ă©tĂ© et sont des amis de la solitude, cette gĂ©nĂ©ratrice de tout ce qui est grand. 10 L’alliance avec la force crĂ©atrice universelle Un autre moyen important d’activer tes forces crĂ©atrices latentes est le joyeux accomplissement de tes tĂąches quotidiennes. Plus tu mettras d’amour et de joie dans ce que tu fais, plus ton travail deviendra aisĂ© et plus grande sera ta production. Reconnais que nous devons sans cesse Ă©tudier tant que nous sommes sur terre. Ne permets pas qu’un sentiment de vide s’installe en toi aprĂšs l’achĂšvement d’une Ɠuvre, mais fixe aussitĂŽt ton regard et ta volontĂ© sur le but suivant, plus grand encore, afin que le flux des forces crĂ©atrices en mouvement continue de couler dans des canaux nouveaux. Ce qui est dĂ©terminant, ce n’est pas ce que les autres penses de toi, mais que la voix intĂ©rieure de la conscience approuve tes dĂ©cisions. Celui qui veut affirmer, accomplir quelque chose de particulier et rĂ©ussir, ne doit pas prĂȘter l’oreille aux opinions d’autrui, mais se diriger d’aprĂšs lui-mĂȘme et imposer son point de vue. Affirme-toi dans la noblesse de ton ĂȘtre, de ta volontĂ© et de ton action, afin que tu sois inscrit au Livre de la Vie comme un noble de l’esprit, de la volontĂ© et de l’ñme. N’aie de sens de responsabilitĂ© qu’à l’égard de ton gĂ©nie et crois en lui, en son pouvoir, plus qu’à tout autre chose dans le monde. Affirme-toi toi-mĂȘme et tes facultĂ©s en tant que forces divines destinĂ©es Ă  se rĂ©aliser. Si ta confiance en ton gĂ©nie est illimitĂ©e, tes facultĂ©s de rĂ©alisation le seront aussi. Ce dont il s’agit surtout Ă  ce degrĂ©, c’est que tu t’accoutumes Ă  affirmer avec foi le pouvoir crĂ©ateur de ton gĂ©nie et l’éveil de forces et d’aptitudes toujours nouvelles en toi. DĂšs l’instant oĂč cette habitude aura pris forme en toi et sera devenue indĂ©racinable, tu pourras compter sur un flux ininterrompu de fĂ©licitĂ©s et sur un Ă©veil de forces et de facultĂ©s sans cesse plus grand. NEUVIEME DEGRE PUISE AVEC FOI DANS LA PLENITUDE DE LA VIE 1 Toute pĂ©nurie est le produit d’un manque de confiance Si tu as manquĂ© de quoi que ce soit jusqu’ici, c’est que tu ne t’es pas affirmĂ© car tu n’avais pas encore une confiance illimitĂ©e en l’Esprit infini du bien qui agit selon la mesure de ta foi et veille Ă  ce que tu reçoives tout ce dont tu as besoin. Ta conscience Ă©tait encore pleine d’images de restrictions, qui te coupaient du courant de la plĂ©nitude. Comment les puissances de la vie pourraient-elles t’apporter autre chose que la graduelle rĂ©alisation de tes propres pensĂ©es si, dans le champ de vision de ton conscient et de ton subconscient, il n’y a rien d’autre que des images nĂ©gatives du passĂ©, du prĂ©sent et de l’avenir ? Tu as eu jusqu’ici des conceptions encore beaucoup trop limitĂ©es en ce qui concerne la plĂ©nitude de la vie ; toi aussi tu n’osais peut-ĂȘtre pas jusqu’ici affirmer comme Ă©tant ta propriĂ©tĂ© ce que tu dĂ©sirais avec ardeur, car tu le croyais inaccessible ; toi aussi tu ne t’affirmais pas encore, avec cette foi illimitĂ©e et fervente qui annonce la victoire, en ta qualitĂ© de maĂźtre de ton existence. 2 Qu’est-ce que la plĂ©nitude Il existe une loi de la plĂ©nitude, et celle-ci se manifeste dans la vie de tout ĂȘtre qui vit dans un esprit de fervente affirmation. DĂšs que ton regard intĂ©rieur se sera ouvert et que tu percevras partout la prĂ©sence de la plĂ©nitude, celle-ci se dĂ©versera toujours plus largement en toi. Tu reconnaĂźtras qu’en rĂ©alitĂ© tout sert ton bonheur et ton perfectionnement, en comprenant que tous les biens du monde attendaient depuis longtemps pour affluer vers toi, que tu sois prĂȘt Ă  les accueillir. N’hĂ©site donc plus ! Affirme ce qui est Ă  toi depuis longtemps. CrĂ©e-le par ta confiance. 3 Le royaume de la plĂ©nitude est en toi C’est en toi-mĂȘme que coule le fleuve de l’abondance, dans les profondeurs de ton ĂȘtre, au-delĂ  de tout souci et de toute lutte pour la vie. Pour puiser dans ce fleuve, retire-toi dans le silence, abandonne toute prĂ©occupation extĂ©rieure, en l’expulsant de ton conscient. DĂ©tends-toi, concentre tes pensĂ©es et affirme avec foi et gratitude comme ton patrimoine, cette plĂ©nitude Ă  laquelle tu aspires. 4 Affirmation de la plĂ©nitude La richesse vient avec l’affirmation, car elle est toujours d’abord quelque chose de mental. Seul devient et reste riche, sur le plan extĂ©rieur Ă©galement, celui qui l’a Ă©tĂ© et l’est demeurĂ© sur le plan intĂ©rieur. Tu ne peux devenir riche et heureux que dans la mesure oĂč tu te le reprĂ©sentes dĂ©jĂ  dans ta pensĂ©e. C’est donc ton attitude qui est, lĂ  encore, l’élĂ©ment dĂ©terminant. Il faut d’abord que tu t’ouvres intĂ©rieurement aux richesses dĂ©sirĂ©es et les rĂ©aliser dans ta pensĂ©e, avant que les conditions extĂ©rieures puissent se modeler sur les vivantes images de plĂ©nitude formĂ©es dans ton esprit. Imagine-toi tel que tu veux ĂȘtre, tel que tu es en rĂ©alitĂ©, en ta qualitĂ© de dĂ©tenteur de la plĂ©nitude divine. Le matin en t’éveillant, le soir en t’endormant, et chaque fois que des pensĂ©es de faiblesse et de limitation se glissent dans ton cƓur, concentre-toi sur la certitude que tous les obstacles tomberont, grĂące Ă  ta mĂ©ditation, et que les richesses infinies de la vie afflueront de toutes parts vers toi, en un courant ininterrompu. Par cette affirmation, tu accĂ©lĂšres le cours du fleuve de l’abondance. 5 La voie du succĂšs Nous avons manquĂ© de foi ! Comment pourrions-nous conquĂ©rir la plĂ©nitude, nous qui l’affirmons si peu ! » Je me mis Ă  concentrer sur mes pensĂ©es dans le sens du succĂšs et de l’abondance. Sans cesse, je rĂ©pĂ©tais Les richesses de la vie affluent dans notre demeure. Tous les biens du monde sont Ă  nous. De partout, il nous vient du secours. Et tout cela, c’est Ă  toi que je le dois, mon Auxiliaire intĂ©rieur, toi qui dispenses en tous lieux le bonheur et l’abondance ! Je te remercie pour tout le bonheur que tu nous accordes ! » Un calme profond se rĂ©pandit peu Ă  peu en moi, et se communiqua Ă  mon mari Ă©galement. Nous regardĂąmes dĂ©sormais avec confiance vers l’avenir, certains du secours d’en haut. Et ce secours vint. Il en est ainsi l’homme qui met sa confiance en la plĂ©nitude peut ĂȘtre sur que tout ce dont il a besoin ne saurait lui manquer – car telle est la volontĂ© de l’Esprit infini du bien – et qu’il se sera pas déçu dans son attente ; il verra s’écarter devant lui tous les obstacles et les puissances bienveillantes, de la vie viendront Ă  son secours. 6 La conscience de la plĂ©nitude Tout homme en arrive un jour Ă  se demander Vais-je continuer Ă  lutter comme jusqu’ici, ou m’en remettre avec confiance Ă  la loi de plĂ©nitude, en rejetant tout souci ? » Si, Ă  cet instant important, te trouvant au carrefour de la vie, tu choisis juste, tu t’engageras sur une voie qui te conduira loin de la vie ancienne d’insĂ©curitĂ© et de pĂ©nurie, toujours plus profondĂ©ment dans le royaume de l’abondance. Reconnais en l’Esprit de vie l’unique source de plĂ©nitude et sache qu’il veut ton bonheur. Comprends aussi qu’il n’est pas de situation sans issue pour l’Esprit infini du bien. A l’instant mĂȘme oĂč tu affirmes la plĂ©nitude, il crĂ©e dĂ©jĂ  les canaux par lesquels celle-ci affluera dans ta vie. Peu importe donc que ta situation te paraisse prĂ©caire et difficile. Ta confiance fait que les circonstances se transforment soudain, comme par miracle. Ta foi ouvre des voies lĂ  oĂč il n’y en avait pas jusqu’ici. Ton oui » courageux met en mouvement toutes choses et Ă©carte des obstacles qui paraissaient insurmontables. MĂȘme quand tout paraĂźt perdu, crois indĂ©fectiblement au secours de l’Eternel et Ă  l’action de la loi de la plĂ©nitude, et tu recevras plus que ce que tu as perdu et, selon la mesure de ta foi, tu seras conduit au-delĂ  de toutes les limitations et dĂ©faites, jusqu’au succĂšs. Tu apercevras dans une soudaine lueur, une possibilitĂ© nouvelle te permettant de sortir de l’impasse. Ton courage s’enflammera, et d’invincibles auxiliaires te tendront la main et te conduiront Ă  la plĂ©nitude. Tu ne saurais donc rien faire de mieux que te concentrer, chaque jour Ă  nouveau, sur la conscience de la plĂ©nitude, exprimer sans cesse ta confiance absolue dans le secours venant de l’intĂ©rieur, fixer ton regard sur le dĂ©roulement de ta vie Ă  la lumiĂšre de la protection divine reposant sur toi. Renouvelle souvent cette affirmation de la plĂ©nitude, dans tes propres termes, jusqu’à ce que ton conscient et ton inconscient en soient pĂ©nĂ©trĂ©s profondĂ©ment, et qu’elle constitue la note dominante de ton attitude Ă  l’égard de la vie. 7 Sois le maĂźtre des circonstances N’est rĂ©ellement riche que celui qui prend conscience de la plĂ©nitude et de la sĂ©curitĂ© de sa vie. Pour que cette conscience devienne vivante en toi, il faut qu’en affirmant la plĂ©nitude, tu penses toujours en premier lieu Ă  ta richesse intĂ©rieure et Ă  ton union avec le royaume de l’abondance, certain qu’alors tout ce dont tu as besoin sur le plan extĂ©rieur te sera donnĂ© Ă©galement. Seul est prĂ©cieux ce que tu considĂšres comme tel. Affirme toujours plus toutes les choses qui t’arrivent, les sombres comme les claires, en tant que multiplicateurs de ton bonheur et de ta croissance spirituelle. ConsidĂšre-les comme des fruits de l’esprit, tĂ©moigne ta gratitude Ă  l’Esprit infini du bien. Affirme toutes choses et circonstances en tant que possibilitĂ©s de t’enrichir, de grandir et rendre autrui plus heureux, et utilise-les comme telles. C’est par lĂ  que tu deviendras un maĂźtre des circonstances, au lieu d’en ĂȘtre l’esclave. Tu sais Ă  prĂ©sent que c’est toi qui les as appelĂ©s Ă  la vie, et qu’elles te serviront tant que tu demeureras conscient de ta souverainetĂ© sur elles. La loi de la plĂ©nitude n’abandonne jamais celui qui a mis sa confiance en elle. Cela ne signifie nullement qu’il te faut dĂ©sormais laisser les choses suivre leur cours sans intervenir. Il faut au contraire qu’en pleine conscience de ta vocation de plĂ©nitude, tu fasses pour le mieux dans ton travail et Ă  tout instant de ta vie quotidienne, et que tu agisses sans cesse en vue du bien de tous, en demeurant conscient que l’afflux de la plĂ©nitude dans ta vie ne tarira jamais. Si ton unique prĂ©occupation est de faire partout et toujours pour le mieux, l’Esprit de vie agira de mĂȘme Ă  ton Ă©gard. Et cela doit devenir pour toi une vivante certitude. 8 Richesse intĂ©rieure et richesse extĂ©rieure N’attends pas de possĂ©der le premier million pour te sentir riche et te comporter en consĂ©quence ; mais pense et agis dĂšs aujourd’hui conformĂ©ment Ă  ta richesse intĂ©rieure. Conçois que l’argent n’est qu’un simple moyen, entre mille autres, dont la vie se sert en vue de ton bonheur. La richesse matĂ©rielle n’est donc qu’une expression de ton attitude juste Ă  l’égard de la vie. 9 La loi du don Pour le courant Ă©lectrique que tu utilises, il te faut payer une taxe, afin d’éviter que la fourniture ne soit coupĂ©e. Pour la part te revenant des richesses de la vie, il te faut verser Ă©galement, – afin que soit maintenu l’afflux ininterrompu de la plĂ©nitude, – une petite redevance » ; celle-ci consiste Ă  remettre Ă  autrui une part en rapport avec ce que tu reçois. Plus large sera cette part que tu feras Ă  autrui sur les richesses de la vie attendues et reçues par toi, plus sera grand le nombre de ceux que tu rendras heureux, – d’une maniĂšre ou d’une autre, – plus sera considĂ©rable aussi ta propre part aux richesses de la vie, plus sera fĂ©condant l’afflux de la plĂ©nitude dans ton existence. Un sĂ»r moyen d’évaluer la justesse d’une attitude intĂ©rieure est d’observer la maniĂšre dont quelqu’un utilise ce qu’il reçoit des richesses de la vie ; s’il le retient avidement, en avare dĂ©fiant et peureux, il le verra reprendre, tĂŽt ou tard, tout ce qu’il possĂšde. S’il fait au contraire bĂ©nĂ©ficier autrui de ses richesses, donnant largement, il assurera sa fortune et l’accroissement de celle-ci. La vraie richesse donne, et c’est pourquoi elle est durable et fĂ©conde. Celui qui ne veut que recevoir sera toujours déçu. Mais celui qui se comporte en homme gĂ©nĂ©reux et fait participer autre Ă  ses propres richesses, jamais la vie ne le dĂ©cevra. Puiser dans l’abondance, c’est donner Ă  pleines mains. Ce qui ne veut pas dire nĂ©cessairement donner de l’argent ou quelque chose dont tu aies besoin toi-mĂȘme ; mais cela signifie que tu t’efforces d’associer autrui Ă  ta joie, que tu es attentif et heureux de toute occasion de le faire. En dĂ©finitive, ta richesse dĂ©pend donc de la mesure d’amour que tu dispenses autour de toi. Ce que tu donnes avec joie revient Ă  toi multipliĂ©. Donner et recevoir sont les deux aspects d’une seule et mĂȘme force, et l’étendue de ton aptitude Ă  recevoir s’accroĂźt au carrĂ© de ta facultĂ© de donner. Je considĂšre comme un devoir religieux de croire en la richesse et de devenir aussi riche que possible, Ă  condition de faire largement bĂ©nĂ©ficier autrui de ces richesses. Rockfeller C’est ce cĂŽtĂ© de son ĂȘtre prĂ©cisĂ©ment que nĂ©gligent la plupart de ceux qui l’imitent dans la poursuite de l’argent. Plus tu rĂ©pandras le bonheur autour de toi, plus tu en rĂ©colteras toi-mĂȘme. En donnant, tu deviens plus semblable Ă  l’Esprit de vie, qui sans cesse donne en puisant dans la plĂ©nitude. 10 La vie de la plĂ©nitude Les vĂ©ritĂ©s suivantes, tu devrais les affirmer dans ta silencieuse mĂ©diation, jusqu’à ce qu’elles deviennent une Ă©vidence pour toi Toutes les richesses du monde sont Ă  Dieu ; ces richesses de Dieu sont en moi ; elles sont donc mes propres richesses. Ces richesses se manifestent dans mon existence de maniĂšre d’autant plus perceptible que je m’affirme moi en tant que canal de la plĂ©nitude, Ă  travers lequel se dĂ©versent les trĂ©sors de la vie afin de faire toujours plus d’heureux autour de moi. Je suis un soleil de la vie qui rĂ©pand en tous lieux l’abondance du bien. De mĂȘme que le soleil diffuse sa lumiĂšre sans s’épuiser jamais, ma richesse elle aussi est sans fin, car elle a sa source dans la plĂ©nitude de l’Eternel. Je te remercie, Esprit infini du bien, qui habite mon cƓur, de tout ce que tu m’accordes, de l’accroissement de mon bonheur, des richesses de la vie et de la perfection grandissante Ă  laquelle je travaille ! Permets que ta plĂ©nitude se manifeste toujours plus largement Ă  travers moi ! » RĂ©pĂšte cette affirmation le matin Ă  ton rĂ©veil, le soir en t’endormant, et toujours quand quelque pensĂ©e de faiblesse, quelque souci surgit en toi. Pour rĂ©aliser cette vie de la plĂ©nitude, il faut seulement que soient respectĂ©es les 5 exigences suivantes I – Reconnais l’Esprit de vie dans la source jaillissante de la plĂ©nitude en toi, et affirme-toi en tant qu’associĂ© et dĂ©tenteur de cette plĂ©nitude II – Attends de la vie ce qu’elle a de meilleur et accueille avec ferveur tout ce dont tu as besoin, comme Ă©tant dĂ©jĂ  en route vers toi. III – En tout temps et Ă  toute occasion, fais de ton mieux, puise dans la plĂ©nitude et sois pĂ©nĂ©trĂ© d’une joyeuse reconnaissance pour tout le secours et tout le bonheur qui t’ont Ă©tĂ© accordĂ©s. IV- Affirme comme une bĂ©nĂ©diction tout ce qui t’arrive, associe autrui Ă  tes richesses et vis selon la parole du poĂšte De l’au-delĂ , les voix des esprits, les voix des maĂźtres nous lancent leur appel Ne manquez pas d’exercer les forces du bien. Dans le silence Ă©ternel de ce lieu, des couronnes sont tressĂ©s ; leur gloire reposera sur le front de ceux qui ont agi ! » V- A ce degrĂ© de notre Ă©tude de l’art de la vie, il faut que la nouvelle habitude d’affirmer ta richesse et de vivre avec foi la plĂ©nitude, devienne instinctive en toi. DĂšs l’instant oĂč elle sera devenue indĂ©racinable, tu pourras compter sur un afflux ininterrompu et sans cesse croissant de fĂ©licitĂ©s et de rĂ©alisation de toutes sortes ; et la plĂ©nitude et la richesse deviendront tes compagnons fidĂšles sur toutes les routes de la vie. DIXIEME DEGRE VIVRE EN ALLIANCE AVEC LE DESTIN 1 Qu’est-ce que le destin La conception bien plus justifiĂ©e est que le destin de chaque ĂȘtre, de mĂȘme que celui de la vie et du Cosmos entiers, suit le dĂ©roulement d’un plan tendant au perfectionnement graduel de l’individu comme de l’ensemble humain, et qui paraĂźt se rĂ©vĂ©ler peu Ă  peu, par mille dĂ©tails, Ă  l’esprit chercheur de l’homme. Ce qui est dĂ©terminant pour ton destin, c’est d’abord et surtout ta propre attitude, ta conception Ă  son Ă©gard. Car c’est de cela que dĂ©pend le don qu’il te fera et ce que tu en feras. Tant que tu crains le destin et tu t’opposes Ă  lui, tu es son esclave. Mais dĂšs que tu t’éveilles Ă  la conscience que c’est toi-mĂȘme qui dĂ©termine ton destin, – en rĂ©alisant une union harmonieuse entre sa face intĂ©rieure et sa face extĂ©rieure, – tu deviens le maĂźtre de ton destin, un libre crĂ©ateur et l’alliĂ© de la vie. 2 Le destin, crĂ©ateur de l’ñme Si tu affirmes le destin en tant que Puissance intĂ©rieure bienveillante, en tant qu’alliĂ© secret et Esprit infini du bien, dĂ©versant sur toi les richesses de la vie, parce qu’il veut ton bonheur, tu reconnaĂźtras, par l’afflux de fĂ©licitĂ©s sans cesse nouvelles et imprĂ©vues, ton Ă©tat de parfaite sĂ©curitĂ© et la protection qui veille sur toi. Alors tu te reconnaĂźtras aussi, dĂšs ici-bas et dĂšs Ă  prĂ©sent, en ta qualitĂ© de citoyen du Ciel, qui n’est pas un lieu diffĂ©rent mais un Ă©tat diffĂ©rent de l’ĂȘtre, le fruit d’une attitude nouvelle, telle qu’elle est enseignĂ©e ici. Toujours plus, tu comprendras que le destin est la propre crĂ©ation de ton Ăąme, dont tu ne saurais pĂ©nĂ©trer l’essence par la voie du raisonnement, mais uniquement par celle d’une fervente affirmation. 3 Ton destin et toi L’homme est plus grand que son destin ; il doit et peut devenir plus parfait, en maĂźtrisant les circonstances ; il est appelĂ© Ă  grandir par son destin et en a le pouvoir. Il dĂ©pend de lui que cette tĂąche soit accomplie ou non, et dans quelle mesure. Ton destin n’est pas une chose rĂ©solue d’avance ; il est ce que tu en fais. Seules ta pensĂ©e et ton action impriment Ă  ton destin son caractĂšre individuel et sa signification historique. Le destin n’est donc pas une chose imposĂ©e du dehors, – que tu ne saurais influencer ou modifier. Tu es, au contraire, le libre sculpteur de ton destin, par ta pensĂ©e et ton action. Mais, mĂȘme les causes profondes de l’épreuve qui t’atteint, en vue de te rendre plus parfait, sont le fruit de ta propre pensĂ©e. Car toujours, les faits de la vie extĂ©rieure sont le reflet matĂ©riel de l’image spirituelle que tu te fais de la vie. Tout Ă©vĂšnement se produisant dans ta vie est donc une accession, quelque chose que tu as crĂ©e et atteint par ta pensĂ©e et ton action. Et tout hasard » favorable est quelque chose qui t’est arrivĂ© nĂ©cessairement, en vertu de la force d’attraction de ta pensĂ©e, conformĂ©ment Ă  la loi de la gravitation spirituelle. Toujours et partout, tu es entourĂ© des puissances du destin auxquelles tu as donnĂ© accĂšs dans ta pensĂ©e, – puissances hostiles, si tu crains et nies la vie, puissances favorables, si tu aimes ton destin et affirme la vie. 4 Affirme hardiment ton destin, allie-toi Ă  lui, et il te bĂ©nira En accomplissant cette derniĂšre tĂąche, tu auras achevĂ© pour l’instant le cycle entier de la rĂ©novation de ton cƓur, de ton attitude Ă  l’égard de la vie, et tu auras atteint un degrĂ© Ă  partir duquel ton existence deviendra claire et aisĂ©e. Tu auras dĂ©finitivement pris ton destin entre tes mains et tu auras commencĂ© Ă  le forger selon ta volontĂ©. Tu considĂ©reras dĂ©sormais chaque jour nouveau de ta vie comme un don divin et comme une occasion de manifester ton Ă©tat d’absolue sĂ©curitĂ©. LE DESTIN EST TON SALUT DĂšs que tu auras compris que le destin est ton Auxiliaire secret, tu reconnaitras en tout ce qui t’arrivera, un moyen de salut. Le crĂ©ateur de ce salut, c’est toi-mĂȘme, ton ĂȘtre divin. Ton moi profond crĂ©e et affirme toute chose qui t’advient. Tout ce qui arrive est bien, tout est heureux, car tout est lĂ  en vue de ton dĂ©veloppement. 5 La vie bienveillante Si tu as pris l’attitude juste, comme tu le dĂ©sirais dĂšs le premier degrĂ© de notre Ă©tude, il ne me reste plus grand-chose Ă  te dire. Tout le reste est affaire de pratique. Tu n’as plus Ă  l’égard de la vie une attitude d’incomprĂ©hension et d’hostilitĂ© ; tu as Ă©tabli des relations harmonieuses avec ton destin et tu es dĂ©sormais maĂźtre de ton existence. Ta volontĂ© et ton destin sont unis. Cette certitude met en action dans ton Ăąme l’organe de perception du destin, et tu comprends alors que tu es intĂ©rieurement guidĂ© vers des buts sans cesse plus Ă©levĂ©s et que tu es l’alliĂ© de toutes les Puissances bienveillantes de la vie. Des bonheurs sans cesse plus nombreux se manifestent alors dans ton existence. 6 AutodĂ©termination du destin Jusqu’ici tu as souvent mal compris ta place dans la vie, et tu t’es ainsi toi-mĂȘme exclu de la plĂ©nitude qu’elle t’offrait et de ton droit de participation Ă  la puissance Ă©ternelle dĂ©terminant ton destin. Mais Ă  prĂ©sent, tu es devenu conscient de la tĂąche qui t’incombe dans la vie Par une attitude juste, une affirmation hardie de la vie, une participation fervente aux richesses Ă©ternelles, et par l’alliance avec le destin, ton but est de devenir parfait, comme Dieu est parfait, en montant d’un degrĂ© Ă  l’autre, dans une graduelle rĂ©alisation de soi sur des plans toujours plus Ă©levĂ©s. Ton destin, c’est toi-mĂȘme ton ĂȘtre rĂ©el, ton double, ton autre moi ». Les puissances dĂ©terminantes du destin qui interviennent dans ta vie, en te guidant et en t’encourageant, en te guĂ©rissant et en te secourant, montent des profondeurs extrĂȘmes de ton propre ĂȘtre. Tout ce qui arrive dans ta vie est ainsi la manifestation de ta propre essence. C’est prĂ©cisĂ©ment parce qu’il en est le crĂ©ateur et le sculpteur, que ton ĂȘtre intĂ©rieur, divin, accepte ce destin. Si tu as appris Ă  faire de mĂȘme, et si cette joyeuse affirmation est dĂ©sormais devenue instinctive pour toi, tu connaĂźtras chaque jour Ă  nouveau la joie de crĂ©er toi-mĂȘme ton destin. Toi et ton destin, vous formez en rĂ©alitĂ© un tout indissoluble. Plus l’accord avec ton destin est parfait dans ta pensĂ©e et ton action, plus tu connaĂźtras de rĂ©alisations et de succĂšs, plus tout ce qui t’arrivera servira ton perfectionnement. L’instance du destin en toi Tu peux, en tout temps, reconnaĂźtre la prĂ©sence et l’action de cet Auxiliaire intĂ©rieur ». Tu dois tant de bienfaits dĂ©jĂ  Ă  son intervention ! GrĂące Ă  lui, rien ne saurait t’arriver qui ne soit Ă  ton avantage. Reconnais avec gratitude dans ton Auxiliaire intĂ©rieur le garant de ton association avec le destin et de ta sĂ©curitĂ©, et tu te trouveras sur un sol que rien ne saurait Ă©branler. Tu te sais alors l’alliĂ© d’une Puissance qui t’accordera son appui en toute occasion et qui mĂšnera Ă  bonne fin tout ce que tu entreprendras sous ce signe. Affirme ton Auxiliaire intĂ©rieur en tant qu’instance dĂ©cisive du destin en toi, dont la direction t’évite des souffrances inutiles. DĂ©sormais, porte la responsabilitĂ© de ta vie en commun avec cette Puissance divine ; reconnais en elle la source de ta force et de tes richesses, qui fait affluer vers toi tout ce dont tu as besoin. L’éveil Ă  la certitude de ton alliance intĂ©rieure avec le destin produit une immense extension de tes facultĂ©s conscientes et de ton savoir, t’élevant graduellement au degrĂ© de perception directe du destin. Et plus tu deviens lucide Ă  cet Ă©gard, mieux tu reconnais la voie devant ĂȘtre suivie en vue d’une activitĂ©, d’une rĂ©alisation de soi et d’une maĂźtrise de la vie accrus ; ton pouvoir grandit alors et ton existence devient sans cesse plus heureuse. Comporte-toi donc, en toute occasion, comme si tu Ă©tais accompagnĂ© d’une armĂ©e invisible d’ĂȘtres secourables, veillant sans cesse sur toi. Jusque-lĂ , la voix intĂ©rieure de ta conscience, qui connaĂźt ton avenir, – les choses qui sont dĂ©jĂ  en route vers toi, – saura se faire entendre et te donner des instructions et des indications, des inspirations et des illuminations toujours plus prĂ©cieuses ; en les suivant, tu comprendras mieux encore que le destin est ton alliĂ© secret et ton Auxiliaire intĂ©rieur, et qu’il ne t’envoie rien qui ne serve ton bien. Le destin, ton associĂ© Ta vie ne peut ĂȘtre dĂ©sormais que claire et heureuse, lumineuse et lĂ©gĂšre. L’esprit de lourdeur, nĂ© de l’incomprĂ©hension et de l’aveuglement au sens du destin, a brusquement disparu de ta vie. Cela ne veut pas dire que tu peux, Ă  prĂ©sent, t’abandonner Ă  l’oisivetĂ© ; au contraire, maintenant que le succĂšs est certain, ton activitĂ© sera dĂ©cuplĂ©e et s’exercera dans la joie. Conscient de ton association avec le destin, tu te reconnais en ta qualitĂ© de crĂ©ateur responsable du bonheur de ta vie. Toute affirmation consciente de cette alliance avec le destin double l’énergie et la fĂ©conditĂ© des forces positives de l’ñme. Cette conscience du destin est profondĂ©ment libĂ©ratrice. Maintiens-la fermement et fais-en, partout oĂč tu seras, l’idĂ©e maĂźtresse de ta vie. Tu es devenu un organe exĂ©cutif du destin, un collaborateur actif de la volontĂ© divine qui te conduit dĂ©sormais, de maniĂšre toujours plus perceptible, vers des degrĂ©s sans cesse plus Ă©levĂ©s de perfection. L’alliance avec le destin Deviens, de ton cĂŽtĂ©, un destin heureux pour d’autres ĂȘtres ; souhaite-leur le bonheur et aide-les Ă  l’atteindre. Montre-toi digne de ton invisible associĂ© ; sois, comme lui, un messager secret du bien, afin que son action en ta faveur se dĂ©verse Ă  travers toi en une bĂ©nĂ©diction pour tous. RĂ©pĂšte sans cesse l’affirmation de ton alliance avec le destin, jusqu’à ce que cette certitude ait pĂ©nĂ©trĂ© les profondeurs de ton Ăąme et que ton accord intĂ©rieur avec la volontĂ© universelle soit devenu un Ă©tat permanent. C’est comme si, brusquement, les choses heureuses du monde aspiraient Ă  entrer en relation avec toi et Ă  se manifester dans le cercle de ton existence. A ce dernier degrĂ© de l’art victorieux de la vie, veille surtout Ă  ce que cette nouvelle habitude de voir dans ton destin ton associĂ© et ton Auxiliaire secret et de vivre en alliance avec lui, devienne indĂ©racinable en toi. DĂšs l’instant oĂč il en sera ainsi, tu pourras compter sur un flux ininterrompu de fĂ©licitĂ©s, ta vie deviendra plus lumineuse et plus facile, et les choses et les faits tourneront toujours plus nettement Ă  ton avantage. Par l’union harmonieuse avec le destin Ă  la maitrise de la vie Tu sais dĂ©sormais que tu te trouves au centre de la vie, centre du destin et du bonheur. A prĂ©sent, le rĂ©cepteur du destin dans ton Ăąme est parfaitement accordĂ© aux ondes de richesses de la vie ; dĂ©sormais, tu recevras de toutes parts, de maniĂšre ininterrompue, tout ce que la vie a de fĂ©licitĂ© et de beautĂ©. Tu sais maintenant que tout est plein de sens et de bonheur, et que tout est lĂ  en vue de ton bien. Tu as acquis l’attitude juste Ă  l’égard de la vie, et par lĂ , la maĂźtrise. Tu as appris Ă  utiliser tes forces mentales et Ă  faire affluer, grĂące Ă  elles, toujours plus de plĂ©nitudes dans ta vie. Tu sais Ă  prĂ©sent que ce qu’il y a de plus haut ne peut s’exprimer, mais sera vĂ©cu et perçu par celui qui marchera rĂ©solument sur cette voie menant vers les sommets. Une fois encore, de la clartĂ© qui t’environne maintenant, jette un regard sur le passĂ© demeurĂ© loin derriĂšre toi, tel un rĂȘve. Puis tourne-toi avec joie vers l’avenir, qui s’élance en une route lumineuse et sans fin, par laquelle tu accĂ©deras aux plus hautes perfections. Toi qui es l’alliĂ© du destin, le souverain de la vie.

65citations sur la chance. Nul vainqueur ne croit au hasard. ~ Friedrich Nietzsche (Le Gai Savoir) La chance aide parfois, le travail toujours. ~ Proverbe brahman. Le hasard est curieux, il provoque les choses. ~ Charles Aznavour. La chance ne donne pas, elle ne fait que prĂȘter. ~ Proverbe scandinave.

Rien de plus assommant que le dĂ©terminisme, mais le hasard sauve la mise. Une vidĂ©o sur la philosophie de Spinoza, dĂ©couverte par hasard sur nous dĂ©cide enfin Ă  parler du dĂ©terminisme, fondement de la science et concept absolument clef de l’Ɠuvre spinozienne ». Les dix-neuf premiĂšres minutes ne prĂ©sentent rien de neuf, on y dĂ©couvre le dĂ©terminisme pour classe de philo, mais elles se terminent sur une jolie citation Ne pas railler, ne pas dĂ©plorer, ne pas maudire mais comprendre ». Le Spinoza original et mal connu arrive immĂ©diatement aprĂšs, quand le professeur aborde les affects. Le philosophe apparaĂźt alors comme un prĂ©curseur de la mĂ©decine et de la psychanalyse pour soulager la souffrance, dit-il, il faut comprendre ses causes. Le dĂ©terminisme est logique parce qu’il exclut la concurrence si les choses adviennent comme il le dit, il ne peut pas en aller autrement. Selon lui la nature est une, elle ne peut pas ĂȘtre dĂ©terministe comme bon lui chante soit elle l’est toujours et partout, soit elle ne l’est jamais et nulle part. Or, comme tout advient de et dans la nature, y compris nos pensĂ©es qui dĂ©pendent de la biologie, alors rien n’échappe au dĂ©terminisme, tout est dĂ©terminĂ© conformĂ©ment Ă  la ridicule ! thĂ©orie de l’univers bloc » qui parachĂšve l’édifice. Son dĂ©faut congĂ©nital est d’exclure le hasard parce qu’il ne produit aucun effet. Quand une boule est tirĂ©e par une machine dans une loterie, elle n’est pas sĂ©lectionnĂ©e par hasard puisque sa trajectoire est dĂ©terminĂ©e par des lois. Mais c’est bien un hasard si telle boule, tirĂ©e tel jour Ă  telle heure, porte un certain numĂ©ro et pas un autre l’information a Ă©tĂ© prise au hasard. Cela vient du fait qu’un tirage organise la rencontre de deux chaĂźnes de causalitĂ© indĂ©pendantes l’une Ă  laquelle la boule doit de porter tel numĂ©ro, l’autre Ă  laquelle elle doit d’avoir Ă©tĂ© tirĂ©e. Et ce n’est pas qu’un cas d’école. Si l’on numĂ©rotait les milliards d’astĂ©roĂŻdes qui gravitent loin du soleil, le fait de voir tomber sur Terre celui qui porte le numĂ©ro X ne serait dĂ» qu’au hasard, en dĂ©pit du fait que sa trajectoire serait entiĂšrement dĂ©terminĂ©e par la gravitation. Au demeurant, la rĂ©partition des cratĂšres Ă  la surface lunaire ne prĂ©sente aucun ordre, elle est alĂ©atoire. Ce seul exemple suffit Ă  montrer que les dĂ©terminismes Ă  l’Ɠuvre dans la nature produisent du hasard. Mais les fanatiques du dĂ©terminisme, campĂ©s depuis trois siĂšcles sur leurs positions, ne l’entendent pas de cette oreille. Selon eux, le hasard n’existe que comme lacune de nos connaissances, pas dans la rĂ©alitĂ©. Dans le cas des loteries, ils disent que si l’on connaissait tous les paramĂštres de chaque boule Ă  leur introduction dans la machine, alors on pourrait calculer leurs rebonds et leurs trajectoires, de sorte que l’on pourrait prĂ©dire les numĂ©ros sortants. C’est difficile de leur donner tort, car l’on peut fort bien imaginer une camĂ©ra filmant la scĂšne et un ordinateur assez puissant pour faire les calculs. Et en appliquant le mĂȘme raisonnement Ă  toutes choses, ils sont conduits Ă  penser que l’Univers est un immense ordinateur » mĂȘme si nous sommes incapables de faire les calculs que cela suppose, la rĂ©alitĂ© s’en charge Ă  notre place, l’article le dit explicitement Pour la plupart des gens, les ordinateurs sont des machines spĂ©cialisĂ©es mais, pour un physicien, tous les systĂšmes physiques peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des ordinateurs. Les pierres, les bombes atomiques ou les galaxies contiennent de l’information et la transforment. » Mais cela nous choque de constater qu’ainsi le hasard et le dĂ©terminisme se retrouvent sĂ©parĂ©s comme l’huile au-dessus de l’eau, le premier comme pure lacune de nos connaissances, le second comme pure rĂ©alitĂ© indĂ©pendante d’icelles conformĂ©ment au principe du rĂ©alisme philosophique. C’est Ă  croire que le hasard n’existe pas dans la nature, alors mĂȘme que les scientifiques sont bien obligĂ©s de reconnaĂźtre son existence un peu partout dans le mouvement brownien, la thermodynamique, l’évolution darwinienne, la gĂ©nĂ©tique, la physique quantique, ainsi que dans les phĂ©nomĂšnes complexes oĂč des lois n’émergent qu’au niveau statistique. De plus, si on observe la nature Ă  l’échelle atomique, on constate que les atomes, produits pour la plupart il y a des milliards d’annĂ©es dans les Ă©toiles, sont restĂ©s inchangĂ©s depuis leur naissance, et se sont fait brasser comme dans une lessiveuse avant de se retrouver lĂ  oĂč ils sont provisoirement. *** Le hasard donc, existe bel et bien, mais ce qui nous intĂ©resse est ailleurs c’est de constater que le dĂ©terminisme domine les mentalitĂ©s en tant que maniĂšre de voir le monde, alors que l’on pourrait aussi bien dire que tout advient au hasard, le dĂ©terminisme n’intervenant que pour limiter les possibilitĂ©s d’évolution et d’interaction. Il est indĂ©niable en effet que la trajectoire » de tout individu est dĂ©terminĂ©e » par les lois de la nature, mais elle l’est en fonction des circonstances qui ne se trouvent rĂ©unies, de son point de vue, qu’au hasard. C’est pourquoi la grande question n’est pas tant de savoir si tout est dĂ©terminĂ© » ou si tout advient au hasard », si l’univers est un ordinateur ou une lessiveuse, la grande question est existe-t-il une bonne maniĂšre de parler du monde ? Le discours scientifique est-il le plus pertinent ? Le seul Ă  ĂȘtre pertinent ? De toute Ă©vidence il faut rĂ©pondre non parler c’est dessiner, c’est se reprĂ©senter le monde, il y a une infinitĂ© de maniĂšres de faire, et c’est sans doute pourquoi les humains ont inventĂ© les sciences, les religions, l’art et la philosophie. Le mode scientifique ne s’impose que pour trancher les questions qui agitent la vie humaine, et ce au nom de la justice et autres valeurs morales, mais nul ne peut ĂȘtre tenu de croire que tout est dĂ©terminĂ© » ou que tout advient au hasard ». Ces positions extrĂȘmes ramĂšnent la pensĂ©e dans le giron d’un dieu unique et infini. Qu’il ne joue pas aux dĂ©s ou au contraire qu’il ne fasse que ça, dans les deux cas on colore le monde en monochrome, et l’on sait ce qu’en a dit Wittgenstein Dans un monde oĂč tout est bleu, le bleu n’existe pas. » Il faut cependant reconnaĂźtre que tout est dĂ©terminĂ© », car sinon il faudrait admettre que des choses peuvent surgir ex nihilo, sans histoire derriĂšre elles. Mais d’une part il est rarement possible de savoir comment jouent tous les dĂ©terminismes en prĂ©sence, ce qui oblige d’introduire l’incertitude, une variante du hasard, d’autre part ce dĂ©terminisme ne prĂ©sente d’intĂ©rĂȘt que pour expliquer les choses dans une perspective pragmatique. Il n’interdit nullement de se reprĂ©senter le monde autrement et librement. Non que nous serions rĂ©ellement libres », c’est seulement que l’on peut toujours affirmer l’ĂȘtre, mĂȘme si cela ne se vĂ©rifie jamais dans la rĂ©alitĂ©. Disons que la philosophie autorise Ă  ĂȘtre ou se dire libre » mĂȘme quand on a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  finir ses jours en prison, parce qu’il est toujours possible de nier la rĂ©alitĂ©, ou d’inventer ce dont on parle, c’est-Ă -dire de faire surgir en parole une rĂ©alitĂ© qui n’existe pas. Le dilemme entre dĂ©terminisme et libre-arbitre ne prĂ©sente donc aucun intĂ©rĂȘt, car le second peut toujours ĂȘtre affirmĂ© en dĂ©pit du premier. Au demeurant, le libre-arbitre » peut ĂȘtre vu comme la simple nĂ©gation du dĂ©terminisme, c’est-Ă -dire l’affirmation du non-dĂ©terminisme. On le doit Ă  l’extraordinaire pouvoir de nĂ©gation du langage, un phĂ©nomĂšne trop complexe et subtil pour ĂȘtre abordĂ© ici, mais dont on peut dire qu’il est d’une grande banalitĂ©. Il ne concerne pas seulement la poĂ©sie ou la fiction, mais la science au premier chef, ce qui est plutĂŽt cocasse, car l’a priori consiste Ă  croire qu’elle ne parle que de la rĂ©alitĂ©. En fait non, la science parle avant tout de ce qui n’existe pas, car la rĂ©alitĂ© qui l’intĂ©resse est d’abord hypothĂ©tique. C’est le cas avec la matiĂšre noire et l’énergie noire qui font actuellement couler beaucoup d’encre, mais hĂ©liocentrisme, atomes, anti-matiĂšre, particules, trous noirs, microbes, dĂ©rive des continents et j’en passe, rien de tout cela n’existait aux yeux des hommes. MoralitĂ© mĂȘme les discours les plus loufoques sont aussi dignes d’existence que ceux de la TrĂšs Officielle Science, mais cela ne veut pas dire qu’ils soient aussi dignes d’intĂ©rĂȘt, c’est une autre question. Paris, le 31 janvier 2021 On peut relire Le chat de Schrödinger » qui Ă©voque aussi les tirages alĂ©atoires. Illustration Talva Design Projet de hasard dirigĂ© » Plus de publications sur Facebook Onfoncedanslemur Permalien
Effectivement les mystiques en gĂ©nĂ©ral ont l’habitude de dire que le hasard n’existe pas. Cela dit, cette expression “traditionnelle” mĂ©rite d’ĂȘtre explicitĂ©e. En fait, elle ne veut pas dire que l’homme est responsable de tout ce qui lui arrive dans son existence, que ce soit d’ailleurs en positif ou en nĂ©gatif. Elle signifie plutĂŽt que tout Ă©vĂ©nement a une cause
Comment accepter un Ă©vĂ©nement qui paraĂźt sans cause? Le hasard existe-t-il, ou, sinon, faut-il croire au destin? L’alternative effraie on voudrait tergiverser, considĂ©rer qu’une action peut parfois n’ĂȘtre due qu’au hasard, et parfois n’ĂȘtre que dĂ©terminĂ©e. C’est dĂ©jĂ  considĂ©rer que les lois de la nature sont capricieuses. Mais comment les considĂ©rer sinon ? Comment prĂ©tendre Ă  la fois que les Ă©vĂ©nements rĂ©sultent de concours de circonstances imprĂ©visibles, et que l’on puisse pourtant agir en vue d’un rĂ©sultat dĂ©terminable ? Le hasard, s’il existe, est imprĂ©vu, voire imprĂ©visible. Or nous savons dans une certaine mesure de quoi l’avenir sera fait le soleil se lĂšvera trĂšs probablement demain.... Puisque l’on peut prĂ©voir certains Ă©vĂ©nements, il y a un principe actif qui organise l’ensemble des choses existantes c’est la connaissance de ce principe qui nous permet de dĂ©terminer la suite des Ă©vĂ©nements. Je peux par exemple comprendre qu’un objet tombe si je connais la loi de la pesanteur. Si tout Ă©vĂ©nement, avec les sĂ©ries de causes et de consĂ©quences qui le dĂ©terminent, est aprĂ©hensible parce que dĂ©terminĂ©, on peut dire qu’une pomme tombe d’un arbre parce qu’il Ă©tait â€œĂ©crit” qu’elle devait tomber prĂ©cisĂ©ment au moment oĂč elle est tombĂ©e et comme elle est tombĂ©e. Il y a une “raison” dans le monde, consultable comme un livre ouvert dĂšs qu’on sait le lire un Ă©vĂ©nement survient parce que “c’est Ă©crit”... dans le grand livre du monde. On voudrait pourtant que le monde rĂ©ponde Ă  nos attentes, et parfois sans mĂȘme savoir si elles sont rĂ©alistes on voudrait que le monde dĂ©lire avec nous... et il paraĂźt le faire on vante les atouts du rĂȘve, de l’utopie l’enthousiaste aurait plus de chances, au point qu’il peut paraĂźtre efficace de rĂ©clamer l’impossible. On constate ce genre d’irrĂ©alisme chez les personnes les plus “dĂ©terminĂ©es”, qui prĂ©tendent que devant la force de leur volontĂ© les obstacles s’évanouissent comme par magie ils semblent ĂȘtre Ă©cartĂ©s par un destin favorable. “La fortune sourit aux audacieux”. Par exemple, une rééducatrice qui parvient Ă  des rĂ©sultats Ă©tonnants en rĂ©habilitant des “cas sociaux” devant lesquels tous baissaient les bras n’explique son succĂšs que par le fait qu’elle s’y attend. Tout simplement. Il y a comme une connivence entre l’auteur d’une action et l’univers dans lequel il agit certains paraissent avoir un ange gardien ; on dit qu’il ont de la chance ; d’autres voient les circonstances concourir Ă  leur perte on dit qu’ils s’opposent Ă  un hasard malencontreux. Dans tous ces cas, il semble que les lois de l’univers sont dĂ©terminables par une volontĂ©, comme s’il existait une entitĂ© pouvant dĂ©cider du cours des choses selon un dessein arrĂȘtĂ©. À ce stade, comment ne pas croire en la magie, ou devenir superstitieux, ou croire qu’un dieu exauce ou pas nos priĂšres? Libres donc autonomes auto-nomia qui se donne ses propres lois, nous ne devons ĂȘtre soumis ni au hasard ni au destin. Pour Ă©chapper Ă  un ordre des choses totalement dĂ©terminĂ©, il nous faut donc avoir en nous mĂȘmes un principe d’action qui nous soit propre et que rien ne commande impĂ©rativement une Ăąme, un esprit... LĂ  est le problĂšme quand nous agissons, il y a “quelque chose” en nous qui nous fait croire que notre action aura les rĂ©sultat que nous espĂ©rons. Or nous ne connaissons pas assez l’ordre des causes et des effets pour savoir prĂ©cisĂ©ment quel sera le rĂ©sultat de notre action une cause est suivie d’un effet, qui lui-mĂȘme est une cause, suivie d’un effet, qui lui-mĂȘme est cause.... et ainsi de suite Ă  l’infini ! comment s’y retrouver quand, de surcroĂźt, une infinitĂ© de causes se conjuguent ensemble et interagissent les unes sur les autres! nous agissons comme en aveugles,et nous prĂ©tendons pourtant responsables de nos actes. Il faut donc que nous connaissions assez le futur pour nous y prĂ©parer -et puisque la connaissance de la causalitĂ© s’avĂšre insuffisante, il faut que cette connaissance soit intuitive. D’oĂč des rituels qui parfois peuvent paraĂźtre dĂ©nuĂ©s de sens, mais qui ont leurs effets, aussi incroyable que cela paraisse. Un participant nous a expliquĂ© qu’enfant il avait de grosses verrues aux genoux sa grand-mĂšre lui dit que depuis toujours on se dĂ©barrassait des verrues en jetant des haricots dans la mare. Ce qu’il fit effectivement, ses verrues disparurent rapidement. Il ne renouvellerait pas l’expĂ©rience, Ă  prĂ©sent qu’il est adulte, mais il en conserve un doute persistant et si, pour une raison qui nous Ă©chappe, le fait qu’il ait jetĂ© des haricots dans une mare avait effectivement Ă©tĂ© pour quelque chose dans la disparition de ces verrues ? Rien ne le prouve, mais rien ne l’empĂȘche absolument. La premiĂšre fois que j'ai animĂ© un dĂ©bat sur ce thĂšme, c'Ă©tait au CafĂ© de Rouen, le 15 avril 1997. Au sortir de ce dĂ©bat, j'ai longuement admirĂ© le vol d'un canard, en me demandant si son vol Ă©tait une cause insignifiante pouvant avoir des effets incontrĂŽlables. J'appris, en rentrant Ă  Paris, que le PrĂ©sident Jacques Chirac avait dĂ©cidĂ© de dissoudre l'assemblĂ©e nationale. Comme par hasard ! François Housset Ă  ce propos “Quand je trouve un mĂ©canisme lĂ  oĂč j’aurais cherchĂ©, lĂ  oĂč j’aurai du rencontrer, semble-t-il, une intention, c’est ce que j’exprime en parlant de hasard” Bergson, L’évolution crĂ©atrice DĂ©finition du hasard “le concours de deux ou trois Ă©vĂ©nements contingents, chacun desquels a ses causes, en sorte que leur concours n’en a aucune que l’on connaisse” Jean de La Placette, TraitĂ© des jeux de hasard “La hasard, en dĂ©finitive, c’est Dieu.” Anatole France, Le Jardin d’Épicure. “... Il n’y a point de hasard tout est Ă©preuve, ou punition, ou rĂ©compense, ou prĂ©voyance.” Voltaire, Zadig ou la destinĂ©e, l’ermite. “Ne parlons plus de hasard ni de fortune, ou parlons-en seulement comme d’un nom dont nous couvrons notre ignorance.” Bossuet Discours sur l’Histoire universelle, 3Ăš partie, 8Ăš chapitre. “Le hasard est le plus grand romancier du monde pour ĂȘtre fĂ©cond, il n’y a qu’à l’étudier.” HonorĂ© de Balzac, La ComĂ©die humaine, Avant-propos “L’idĂ©e de hasard est l’idĂ©e de rencontre entre des faits rationnellement indĂ©pendants les uns des autres, rencontre qui n’est elle-mĂȘme qu’un pur fait, auquel on ne peut assigner de loi ni de raison.”Cournot, TraitĂ© de l’enchaĂźnement des idĂ©es fondamentales dans les sciences et dans l’histoire. “Un hasard n’est rien pour une Ăąme froide ou distraite; il est un signe divin pour une Ăąme obsĂ©dĂ©e.” Ernest Renan, Vie de JĂ©sus, prĂ©face de la treiziĂšme Ă©dition “Il n’y a pas de hasard, parce que le hasard est la Providence des imbĂ©ciles, et la Justice veut que les imbĂ©ciles soient sans Providence.” LĂ©on Bloy, Le Mendiant ingrat, prĂ©face. Spinoza l’idĂ©e de hasard rĂ©sulte du fait que notre connaissance est imparfaite “l’ordre des causes nous Ă©chappe” au point qu’une chose peut paraĂźtre n’ĂȘtre ni nĂ©cessaire ni impossible. Éthique I, proposition 33, scolie 1.
Quest ce que votre MOI SUPÉRIEUR ? Votre Moi supĂ©rieur est votre VOUS spirituel..Prenons l’exemple d’un jeu vidĂ©o.Le vous incarnĂ© serait le personnage du jeu et votre MOI SUPERIEUR le joueur influençant et guidant le personnage Ă  travers le jeu de la vie.VOTRE MOI SUPERIEUR c’est comme une extension de vous-mĂȘme qui n’est pas incarnĂ©e et qui est reliĂ©e Ă  la
La raison tĂ©moigne de Dieu Le design intelligent Conception et intelligence En ce moment mĂȘme , vous ĂȘtes assis devant votre ordinateur , lisant des articles sur le site , vous savez d'avance que ce site a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par un auteur pour des raisons spĂ©cifiques , jamais il ne vous viendrait Ă  l'esprit que ce site pourrait s'ĂȘtre produit par "hasard" et introduit par une simple "coĂŻncidence" sur le web . Si un jour, quelqu'un prĂ©tendait que piĂšces d'acier s’étaient unies accidentellement pour former ce qui s'appelle aujourd'hui la tour Eiffel; ne serait-il pas considĂ©rĂ© avec raison comme Ă©tant fou? De la mĂȘme maniĂšre , lorsque vous regardez votre ordinateur , vous ne pouvez douter qu'il a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© par des ingĂ©nieurs dotĂ©s de la plus haute technologie . Ceci ne s’applique pas exclusivement aux ordinateurs. Nous savons que les quelques briques empilĂ©es ici et lĂ , l’une sur l’autre ont Ă©tĂ© apportĂ©es par quelqu'un suivant un certain plan. Par consĂ©quent, partout oĂč il y a un ordre -important ou faible- il doit exister un fondateur et un protecteur de cet ordre. La soudaine crĂ©ation d'une structure complexe d'une forme complĂšte montre qu'elle est l'Ɠuvre d'un individu intelligent. L'exemple de l'ordinateur est aussi valable pour les crĂ©atures vivantes. En fait, la conception de la vie est trop Ă©laborĂ©e et complexe pour ĂȘtre comparĂ©e Ă  celle d'un vulgaire ordinateur. La cellule, l'unitĂ© de base de la vie, est bien plus compliquĂ©e que n'importe quel produit technologique issu de l'homme. H. Thorpre, un scientifique Ă©volutionniste reconnaĂźt que "la cellule la plus Ă©lĂ©mentaire constitue un 'mĂ©canisme' plus complexe que n'importe quelle machine imaginĂ©e Ă  ce jour, sans parler de celles conçues par l'homme"W. R. Bird, The Origin of Species Revisited., Nashville Thomas Nelson Co., 1991, pp. 298-99. De plus, cet organisme irrĂ©ductiblement complexe a du Ă©merger subitement et ce, complÂĂ©tement abouti. Pour cela, il est bien clair que toutes les crĂ©atures vivantes sont le travail d'une " conception " supĂ©rieure. Celui que l'on appelle tantĂŽt " Grand Constructeur " tantĂŽt " conception supĂ©rieure " n'est autre que Dieu qui a crĂ©a toutes les crĂ©atures "Dieu est le CrĂ©ateur de toute chose, et de toute chose Il est Garant. Il dĂ©tient les clefs des cieux et de la terre; et ceux qui ne croient pas aux versets de Dieu, ce sont ceux-lĂ  les perdants. Dis Me commanderez-vous d'adorer autre que Dieu, Ô ignorants ? »"Coran 39 Sourate AZ-ZUMAR LES GROUPES versets 62-64 Dans son livre "La boĂźte noire de Darwin", le cĂ©lĂšbre biochimiste Michael Behe affirme l'Ă©vidence de cette conclusion " Ils ont Ă©tĂ© conçus non pas par les lois de la nature, ni par le hasard ou la nĂ©cessitĂ© ; mais ils ont plutĂŽt Ă©tĂ© planifiĂ©s. Le Concepteur savait Ă  quoi ressembleraient les systĂšmes quand ils seraient terminĂ©s, puis Il les a crĂ©es. La vie sur terre Ă  son niveau le plus fondamental, dans ses composants les plus critiques, est le produit d'une activitĂ© intelligente. La conclusion d'un dessein intelligent dĂ©coule naturellement des donnĂ©es elles-mĂȘmes... DĂ©duire que les systĂšmes biochimiques ont Ă©tĂ© conçus par un agent intelligent est un processus banal qui ne requiert aucun nouveau principe de logique et de science. Cela dĂ©coule simplement du travail important que la biochimie a effectuĂ© ces quarante derniĂšres annĂ©es, et la considĂ©ration de la maniĂšre dont nous atteignons des conclusions de conception tous les jours." Michael J. Behe, Darwin's Black Box, New York Free Press, 1996, Michel Behe explique aussi comment les derniĂšres dĂ©couvertes sur la cellule vivante ont Ă©tĂ© accueillies dans le milieu athĂ©e Michel Behe DĂ©duire que les systĂšmes biochimiques ont Ă©tĂ© conçus par un agent intelligent est un processus banal qui ne requiert aucun nouveau principe de logique et de science. " Ces quatre derniĂšres dĂ©cennies, la biochimie moderne a rĂ©vĂ©lĂ© les secrets de la cellule. Les progrĂšs ont Ă©tĂ© difficiles Ă  atteindre. Cela a nĂ©cessitĂ© que des dizaines de milliers de personnes dĂ©dient les meilleurs moments de leur vie au travail fatigant du laboratoire
 Le rĂ©sultat de ces efforts cumulĂ©s pour Ă©tudier la cellule– pour Ă©tudier la vie au niveau molĂ©culaire – est un cri fort, clair et perçant de "conception" ! Le rĂ©sultat est tellement sans ambiguĂŻtĂ© et tellement signifiant qu'il doit ĂȘtre classĂ© comme le plus grand accomplissement de l'histoire de la science. Ce triomphe de la science doit Ă©voquer des cris de "EurĂȘka" provenant de dizaines de milliers de bouches. Mais aucune bouteille n'a Ă©tĂ© dĂ©bouchĂ©e, aucun applaudissement ne s’est fait entendre. A la place, un silence curieux, embarrassĂ©, entoure la complexitĂ© absolue de la cellule. Quand le sujet est abordĂ© en public, les pieds commencent Ă  remuer, la respiration se fait plus laborieuse. En privĂ©, les gens sont un peu plus dĂ©tendus ; beaucoup admettent explicitement l'Ă©vidence mais baissent ensuite les yeux, hochent la tĂȘte, et ne vont pas plus loin. Pourquoi la communautĂ© scientifique n'embrasse-telle pas avidement cette dĂ©couverte ? Pourquoi l'observation d'une conception est-elle maniĂ©e avec des gants intellectuels ? Car accepter la conception intelligente, revient Ă  accepter l’existence de Dieu." Michael Darwin's Black Box, New York Free Press, 1996, pp. 231-232 En bref, quand nous examinons ce systĂšme magnifique qui compose l'Univers, nous voyons que l'existence de l'Univers et ses fonctionnements reposent sur des mesures extrĂȘmement prĂ©cises et sur un ordre tellement complexe qu'ils ne peuvent pas ĂȘtre expliquĂ©s par de simples coĂŻncidences. Il n’est pas possible que ces ordres et ces Ă©quilibres minutieux se soient formĂ©s d’eux-mĂȘmes et qu’ils soient issus de pures coĂŻncidences faisant suite Ă  une grande explosion. Ceci ne peut ĂȘtre expliquĂ© qu'en reconnaissant une crĂ©ation surnaturelle Un professeur d'astronomie amĂ©ricain, George Greenstein, reconnait dans son livre The Symbiotic Universe "En survolant les diffĂ©rentes preuves, il nous vient immĂ©diatement Ă  l’esprit qu’une sorte d'organisation -ou plutĂŽt d'Organisation surnaturelle doit ĂȘtre impliquĂ©e." Hugh Ross, The Fingerprint of God, 2Ăšme Ă©d., Orange, CA Promise Publishing Co. - 1991, pp. 114-115 Ces plans et cette harmonie incomparables de l'Univers prouvent certainement l'existence d'un CrĂ©ateur qui a la Connaissance, la Puissance et la Sagesse infinies. Un CrĂ©ateur qui a créé la matiĂšre Ă  partir du nĂ©ant et qui la contrĂŽle et la domine sans interruption. Ce CrĂ©ateur est Dieu, Seigneur des cieux, de la terre et de tout ce qui se trouve entre les deux "L'homme ne voit-il pas que Nous l'avons créé d'une goutte de sperme ?Et le voilĂ  [devenu] un adversaire dĂ©clarĂ© ! . Il cite pour Nous un exemple, tandis qu'il oublie sa propre crĂ©ation; il dit Qui va redonner la vie Ă  des ossements une fois rĂ©duits en poussiĂšre ? ». Dis Celui qui les a créés une premiĂšre fois, leur redonnera la vie. Il Se connaĂźt parfaitement Ă  toute crĂ©ation; . c'est Lui qui, de l'arbre vert, a fait pour vous du feu, et voilĂ  que de cela vous allumez. . Celui qui a créé les cieux et la terre ne sera-t-Il pas capable de crĂ©er leur pareil ? Oh que si ! et Il est le grand CrĂ©ateur, l'Omniscient. . Quand Il veut une chose, Son commandement consiste Ă  dire Sois», et c'est. . Louange donc, Ă  Celui qui dĂ©tient en sa main la royautĂ© sur toute chose ! Et c'est vers Lui que vous serez ramenĂ©s." Coran 36 sourate Ya sin versets 77-83.La thĂšse du hasard Face Ă  l'Ă©vidence de la crĂ©ation , les athĂ©es ont recours Ă  un seul concept " le hasard ", En croyant que le pur hasard puisse produire de parfaites conceptions, les athĂ©es dĂ©passent les limites de la raison et de la science, il semble mĂȘme qu'il entrent dans une sorte de dogmatisme vĂ©nĂ©rant le hasard "Le hasard devient une sorte de providence, qui, sous le couvert de l'athĂ©isme, n'est pas nommĂ©, mais est secrĂ©Âtement vĂ©nĂ©rĂ©." Pierre-P GrassĂ©, ancien prĂ©sident de l'AcadĂ©mie Francaise des Sciences, Evolution of Living Organisms, p. 107 Toutefois, l'invaliditĂ© de leur allĂ©gation se comprend aisĂ©ment compte tenu de simples observations ainsi que des nouvelles dĂ©couvertes et avancĂ©es scientifiques , la formation ne serait ce que d'une minuscule protĂ©ine ne peut en aucun cas aboutir par hasard , Le professeur Ali Demirsoy, un des fervents dĂ©fenseurs de la thĂ©orie de l'Ă©volution en Turquie avoue que " la formation alĂ©atoire du cyt H. Thorpre "la cellule la plus Ă©lĂ©mentaire constitue un 'mĂ©canisme' plus complexe que n'importe quelle machine imaginĂ©e Ă  ce jour, sans parler de celles conçues par l'homme" ochrome-C, une protĂ©ine essentielle Ă  la survie, est aussi improbable que la rĂ©daction sans erreurs d'un livre sur l'histoire de l'humanitĂ© par un singe grĂące Ă  une machine Ă  Ă©crire".Ali Demirsoy, Kalitim ve Evrim HĂ©rĂ©ditĂ© et Evolution, Ankara Meteksan Yayinlari, 1984, p. 64 De son cotĂ© Le fameux Fred Hoyle, mathĂ©maticien et astronome britannique, dĂ©clare "La possibilitĂ© que la plus haute forme de vie pourrait avoir EmergĂ© de cette faon est comparable la possibilitĂ© qu'une tornade qui balaye sur son passage un dĂ©pĂŽt de ferrailleur pourrait assembler un Boeing 747 partir des matĂ©riaux qui s'y trouvent." Hoyle and Evolution, Nature, vol. 294, 12 novembre 1981, p. 105 Le hasard qui ne peut mĂȘme pas justifier l'apparition d'une minuscule protĂ©ine , ne pourra pas justifier non plus la complexitĂ© Ă©poustouflante des organes vivants, ni la haute sagesse dans les mĂ©canismes de l'Ɠil et du cerveau, ni l'ordre incroyable qui rĂ©git notre univers , ni l'existence de millions de crĂ©atures diversifiĂ©es, chaque crĂ©ature en elle mĂȘme un phĂ©nomĂšne impressionnant dans la conception..... les raisons de cet acharnement Ă  donner au hasard le pouvoir absolu et la sagesse infinie dĂ©coulent comme le soutient Hoyle de raisons autres que scientifiques " En effet, une thĂ©orie pareille que la vie Était assemblĂ©e par une intelligence est si Évidente que l'on se demande pourquoi ce n'est pas largement acceptĂ© comme Étant une Evidence en soi. Les raisons sont psychologiques plutĂŽt que scientifiques."Fred Hoyle, Chandra Wickramasinghe, Evolution from Space, New York, Simon & Schuster, 1984, p. 130Et le temps .... Un autre canular souvent utilisĂ© par les athĂ©es est celui du temps, en se refugiant dans des affirmations vagues tel que " durant une longue pĂ©riode, tout devient possible" ou "pendant des milliards et des milliards d'annĂ©es..." , ils essaient ainsi d'induire les gens Ă  l'erreur en leur faisant croire que le temps aurait un effet magique qui sortira leurs thĂ©ories de toutes leurs impasses , l'un d'entre eux affirme par exemple "Donnez moi du temps et de l'eau , et je vais vous crĂ©er la vie..." , en avançant cette assertion complĂštement illogique, il sait bien que personne ne serait la aprĂšs des millions d'annĂ©es pour vĂ©rifier la rĂ©ussite de son expĂ©rience , il n'Ă©claircit nullement l'apparition de la vie basĂ©e sur un mĂ©canisme hasardeux, il essaie seulement de s'Ă©vader du problĂšme en le menant dans une impasse , En se contentant de prĂ©senter le temps comme un facteur magique qui va tout rendre possible . un simple examen de cette allĂ©gation sous diffĂ©rents angles permettra de discerner le bluff qu'elle essaie d'introduire dans les esprits - D'une part la complexitĂ© dont il est question dans l'univers dĂ©passe ce que le temps pourrait apporter comme changements, mĂȘme avec des milliards de milliards d'annĂ©es, l'improbabilitĂ© de la formation hasardeuse des crĂ©atures reste inchangĂ©e , le simple exemple de la protĂ©ine suffit pour dĂ©montrer cela , l'affirmation Ă©volutionniste soutenue par la communautĂ© athĂ©e en ce qui concerne l'origine de la vie se prĂ©sente ainsi " dans un environnement terrestre primordial, un ensemble d'acides aminĂ©s se sont rassemblĂ©s pour former une protĂ©ine, de mĂȘme plusieurs protĂ©ines furent formĂ©es , puis ces protĂ©ines se sont rassemblĂ©es pour former la premiĂšre cellule vivante..." or il a Ă©tĂ© prouvĂ© que la probabilitĂ© de constitution d'une seule protĂ©ine moyenne composĂ©e de 500 aminoacides est de 1/10 950 , en d'autres termes la probabilitĂ© de formation d'une seule protĂ©ine moyenne est de 1 sur un milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard...............de milliard de milliard . cette probabilitĂ© est tellement petite qu'elle demeure inchangĂ©e quelque soit le temps passĂ© supposons par exemple que des rĂ©actions ont eu lieu pendant cent milliard d'annĂ©es l'Ăąge de l'univers n'est estimĂ© qu'Ă  13 milliards d'annĂ©es sur cent milliard de planĂštes Ă  raison d'une rĂ©action par seconde disons qu'une annĂ©e contient 32 millions de secondes , par un simple calcul, le nombre total des rĂ©actions qui ont eu lieu seront approximativement de = 100 milliard* 100 milliard * = 32*104* 109 *10*9= 32*1022 qu'on va agrandir Ă  1024. quel effet ce chiffre 1024 aura sur la probabilitĂ© de la formation d'une protĂ©ine ? il n y aura pratiquement aucun effet , la probabilitĂ© augmentera seulement Ă  1/10926 , en rĂ©sumĂ© en se donnant 100 milliard d'annĂ©es et 100 milliard de planĂštes , la probabilitĂ© de formation d'une minuscule protĂ©ine reste toujours =0 . William Stokes, un gĂ©ologue amĂ©ricain, admet ce fait dans son livre Essentials of Earth History et Ă©crit que cette probabilitĂ© est si petite "qu'elle la protĂ©ine ne peut avoir lieu pendant des milliards d'annĂ©es sur des milliards de planĂštes, chacune couverte d'un tapis de solution liquide concentrĂ©e d'acides aminĂ©s nĂ©cessaires". Meme si des rĂ©actions se font sur 100 milliard d'annĂ©es et dans 100 milliard de planĂštes , la formation d'une minuscule protĂ©ine reste mathĂ©matiquement impossible . Notons qu'il ne s'agit que d'une seule protĂ©ine , le corps humain en contient des millions, de plus il n'existe sur la terre aucun mĂ©canisme d'essai/erreur qui teste et reteste afin de fabriquer es protĂ©ines . - D'autre part et contrairement aux affirmations Ă©volutionnistes, le temps est un facteur qui cause non pas l'organisation mais plutĂŽt l'effondrement et la destruction des informations d'une organisation Une voiture laissĂ©e Ă  l'abandon ne se transformera jamais avec le temps en un modĂšle plus dĂ©veloppĂ©. Bien au contraire, sa carrosserie rouillera, sa peinture se dĂ©collera, ses vitres se briseront et peu de temps aprĂšs, cette voiture deviendra un tas de ferraille. Le mĂȘme processus inĂ©vitable s'Ă©tablit de façon plus rapide pour les molĂ©cules organiques et pour les ĂȘtres vivants. Il s'agit ici d'une simple loi de la physique thermodynamique , la loi de l'entropie qui stipule que "tout systĂšme laissĂ© Ă  lui-mĂȘme dans des conditions naturelles, Ă©volue avec le temps vers une dĂ©sorganisation, un dĂ©sordre et finalement Ă  une dĂ©composition" . - les lois qui rĂ©gissent notre univers sont des lois dĂ©finies et figĂ©es , ces lois ne subissent aucune modification au fil du temps , le petit d'une grenouille sera toujours une grenouille, et celui d'un lĂ©zard restera un lĂ©zard . Car les informations gĂ©nĂ©tiques transmises sont propres au lĂ©zard et les causes naturelles n'entraĂźneront jamais aucun ajout d'information. - D'autre part le temps se prĂ©sente Ă  plusieurs reprises comme preuve de la crĂ©ation ,Le physicien des mathĂ©matiques Paul Davies, professeur Ă  l'universitĂ© d'AdĂ©laĂŻde en Australie, a calculĂ© les conditions qui avaient du exister au moment du Big-Bang et est parvenu Ă  un rĂ©sultat qui ne peut que ĂȘtre qualifiĂ© d'Ă©tonnant. D'aprĂšs Paul Davies, si le taux d'expansion avait variĂ© de plus de 10-18 secondes un quintillioniĂšme de seconde l'univers n'aurait pu se former "Si, au moment de la crĂ©ation pĂ©riode pendant laquelle le taux d'expansion a Ă©tĂ© fermement Etabli, le taux d'expansion avait diffĂ©rĂ© de sa valeur actuelle de plus de 10-18, cela aurait Ă©tĂ© suffisant pour totalement bouleverser cet Équilibre minutieux. L'incroyable exactitude de l'explosion de l'univers a permis l'apparition de sa force de gravitation. Le Big-Bang Était donc une explosion d'une magnitude magnifiquement ordonnĂ©e."Paul Davies, Superforce The Search for a Grand Unified Theory of Nature, 1984, p. 184Finalement Tout ce que l’on vient de voir nous confronte Ă  cette planification impeccable qui se manifeste Ă  nous partout ou l'on s'adresse ,Celui qui cherche Ă  Ă©valuer ces signes Ă©vidents et indĂ©niables par la raison et la conscience, y verra des preuves Ă©clatantes de l'existence du crĂ©ateur , il n'existe aucune place pour le hasard dans l'Univers . C'est Dieu, le CrĂ©ateur de ce systĂšme parfait, et c'est lui qui dĂ©tient la force et la connaissance infinies, dans notre vie d'ici bas , nous avons le devoir de connaitre notre crĂ©ateur , de l'aimer , de le craindre , et de l'adorer comme il nous a commandĂ© "Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul ĂȘtre, et a créé de celui-ci sont Ă©pouse , et qui de ces deux lĂ  a fait rĂ©pandre sur la terre beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez Dieu au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Dieu vous observe parfaitement." Coran Sourate 4 AN-NISA verset 1 Direque Dieu existe ce n’est pas antiscientifique ou irrationnel, ce n’est pas une croyance du passĂ© ; c’est au contraire la position la plus logique et intelligente que l’on peut dĂ©fendre aujourd’hui et toujours. D’une maniĂšre, il faut plus de foi pour ĂȘtre athĂ©e, il faut accepter de croire l’impossible ! Citation Le hasard existe pas DĂ©couvrez une citation Le hasard existe pas - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase Le hasard existe pas issus de livres, discours ou entretiens. Une SĂ©lection de 5 citations et proverbes sur le thĂšme Le hasard existe pas. 5 citations > Citation de Bruno Combes n° 172291 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 468 votesLe vieux monde est palpable, solide, nous le vivons et luttons Ă  chaque instant avec lui, il existe. Le monde de l'avenir n'est pas encore nĂ©, il est insaisissable, fluide, fait de la lumiĂšre dont sont tissĂ©s les rĂȘves, c'est un nuage battu par des vents violents - l'amour, la haine, l'imagination, le hasard, Dieu... Alexis Zorba 1946 de NĂ­kos KazantzĂĄkisRĂ©fĂ©rences de NĂ­kos KazantzĂĄkis - Biographie de NĂ­kos KazantzĂĄkisPlus sur cette citation >> Citation de NĂ­kos KazantzĂĄkis n° 161671 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesMĂȘmes les rencontres de hasard sont dues Ă  des liens nouĂ©s dans des vies antĂ©rieures... tout est dĂ©terminĂ© par le karma. MĂȘme pour des choses insignifiantes, le hasard n'existe sur le rivage 2002 de Haruki MurakamiRĂ©fĂ©rences de Haruki Murakami - Biographie de Haruki MurakamiPlus sur cette citation >> Citation de Haruki Murakami n° 144437 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 473 votesJulian a Ă©crit quelque part que les hasards sont les cicatrices du destin. Le hasard n'existe pas, Daniel. Nous sommes les marionnettes de notre du vent 2001 de Carlos Ruiz ZafĂłnRĂ©fĂ©rences de Carlos Ruiz ZafĂłn - Biographie de Carlos Ruiz ZafĂłnPlus sur cette citation >> Citation de Carlos Ruiz ZafĂłn n° 103168 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLe hasard n'existe pas, tout a une cause et une raison d' Maximes de Guidance de Ostad ElahiRĂ©fĂ©rences de Ostad Elahi - Biographie de Ostad ElahiPlus sur cette citation >> Citation de Ostad Elahi n° 43048 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 469 votes< Page 1/1Votre commentaire sur ces citations - Lache - LachetĂ© - LĂąchetĂ© - Laideur - Langage - Langue - Lapsus - Larme - Leçon - Lecture - Lettre - Liaison - Liberalite - Liberte - LibertĂ© - Limitation - Linguistique - Lire - LittĂ©rature - Litterature - Livre - Logement - Logiciel - Logique - Loi - Loisirs - Louange - LoyautĂ© - Lucidite - Lumiere - Lune - Lunettes - Luxe - Luxure ThĂšmes populaires + Autres belles citations et proverbes sur Le hasard existe pas Toutes les citations sur Le hasard existe pas Citation sur le Citations courtes le PoĂšmes Le hasard existe pas Proverbes Le hasard existe pas Etendez votre recherche avec le dictionnaire des dĂ©finitionsThĂšmes populairesCitations d'amour Citations sur l'amour Citations sur l'amitiĂ© Citations sur la vie Citations sur le bonheur Citations sur les femmes Citations sur le couple Citations sur la sagesse Citations sur la tristesse Citations sur la mort Citations sur la nature Citations sur l'absence Citations sur le manque Citations sur l'enfance
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RaimundoManahope VHR. Dieu existe car tu existes et c lui qui toffre les clés de croire en ton destin ou pas. 2021-12-6. 1. Répondre. charlot. moi je te dis en conclusion dieu existe , quand quelque dure dans le temps avec cette regularite ce n'est plus du hazard c'est de la certitude. 2021-12-8. 1.
Re Sondage, est-ce que le hasard existe ? Bonsoir, Permettez-moi de signaler ici l'ouvrage de Thierry MARTIN ProbabilitĂ©s et critique philosophique selon Cournot, Vrin MathĂ©sis 1996, Ă©ditĂ© avec le concours du CNRS. Ce livre a pour objet principal "De bien faire comprendre la valeur philosophique des idĂ©es de chance, de hasard, de probabilitĂ©s, et le vrai sens dans lequel il faut entendre les rĂ©sultats des calculs auxquels on est conduit par le dĂ©veloppement de ces notions fondamentales." VoilĂ  ce qu'Ă©crivait MARTIN au tout dĂ©but 1Ăšre page "Lorsqu'on mesure la probabilitĂ© d'un Ă©vĂ©nement, veut-on affirmer qu'il possĂšde effectivement telle chance de se produire ou bien que, dans l'ignorance oĂč nous sommes des conditions exactes de sa production, c'est par un jugement probable que nous prĂ©voyons son existence ? Autrement dit, les rĂšgles du calcul des probabilitĂ©s s'appliquent-elles directement aux objets pris en eux-mĂȘmes ou seulement Ă  la reprĂ©sentation que nous en avons ? La probabilitĂ© s'applique-t-elle aux choses ou aux jugements que nous portons sur les choses ? Si l'on rĂ©pond que la probabilitĂ© peut mesurer effectivement la chance d'un Ă©vĂ©nement, on pose alors son existence comme probable, et l'on reconnaĂźt par-lĂ  que le rĂ©el laisse une place Ă  des Ă©vĂ©nements en eux-mĂȘmes fortuits. Et dans ce cas on doit admettre que le hasard n'est pas seulement le produit de notre ignorance, mais qu'il jouit d'une existence objective." Ce qui me permets au passage de rectifier une erreur que j'ai commise ce n'est pas Ă  la tuile de Carnot, mais Ă  celle de COURNOT que je faisais allusion. Pour moi je reste sur ma position l'indĂ©terminisme foncier n'existe pas. En tous cas mĂȘme s'il existait on ne pourrait pas le connaĂźtre. Un hasard essentiel pourrait assez bien se dĂ©finir comme "Un Ă©vĂ©nement qui ne rĂ©pond Ă  aucune loi connue ou inconnue.", c'Ă©tait la dĂ©finition par Malebranche du miracle ! Et alors toute chose ici-bas serait un miracle permanent ? Hum ! DerniĂšre modification par criticus ; 20/01/2005 Ă  20h10. "Inventer, c'est penser Ă  cĂŽtĂ©." Einstein.
Detoute façon Dieu c'est ne victime on lui piquait tout le temps son goûter à la cantine C'est dans le Bible t'a qu'a lire si tu me croit pas. - page 3 - Topic Dieu n'existe pas,
Visions spirituelles Accueil Blog Visions spirituelles La prĂ©sence du hasard dans un systĂšme de croyance, ce n'est pas une variable qui est progressive ou dĂ©gressive et qui dĂ©pend d'autres facteurs. C'est un boolĂ©en, un interrupteur qui ne peut valoir que 0 ou 1. Steve David 22 dĂ©cembre 2019 Visions spirituelles commentaires AvancĂ© Tiens, toi ici ! Quel hasard ! Et oui ! Ou non en fait. Alors il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Le hasard c’est Dieu qui ne signe pas de son nom. Le hasard n’existe pas. Aucune coĂŻncidence n’est fortuite. Tout a une signification. Et oui, mais Ă  quel point ? Parce que tout ne peut pas ĂȘtre du hasard. Il en faut bien un petit peu. Y’a bien un peu de hasard quelque part qui a fait que des choses sont lĂ  sans signification particuliĂšre. Eh bien non ! Le systĂšme de croyance Ă  propos du hasard, ce n’est pas quelque chose qui est variable selon une Ă©chelle particuliĂšre sur laquelle l’intensitĂ© de la croyance ou le nombre d’occurrences seraient causĂ©s par d’autres facteurs. Non ! La prĂ©sence du hasard dans ton systĂšme de croyance ne peut pas varier ». C’est oui ! Ou c’est non ! Ce n’est pas possible que voir une situation A oĂč la coĂŻncidence ne serait que fortuite et due au hasard et une situation B oĂč lĂ , la coĂŻncidence serait vĂ©ritablement significative ! Si tu vois une signification dans B, c’est que celle que tu as vu dans A existe Ă©galement. AprĂšs, tu peux te monter toutes les barriĂšres que tu veux pour ne pas y croire mais le lien qui a surgi dans ton esprit est bien la rĂ©alitĂ©. Le hasard ne peut pas ĂȘtre Ă  la fois lĂ  et pas lĂ . Soit il est lĂ  tout le temps, soit il n’est jamais lĂ . Et je terminerai par une citation car ça fait toujours bien de terminer en appuyant ses propos par une citation d’un mec connu. Il n'y a que deux façons de vivre sa vie l'une en faisant comme si rien n'Ă©tait un miracle, l'autre en faisant comme si tout Ă©tait un miracle. C'est tout. Je m’appelle Steve David et je suis magnĂ©tiseur thĂ©rapeute Ă  Montpellier 34. Adepte de l'introspection et de l'auto-analyse, j'ai rĂ©ussi, seul et avant l'Ăąge de 30 ans, Ă  atteindre un objectif qui prend normalement toute une vie en thĂ©rapie classique. Je me suis, en parallĂšle, ouvert aux perceptions sensorielles de mon enfance. C'est ainsi que je vous propose mes services. Si vous ĂȘtes lĂ  Ă  me lire, c'est que mes compĂ©tences en matiĂšre de santĂ© holistique peuvent rĂ©ellement vous apporter quelque chose. Je mets mes capacitĂ©s Ă©sotĂ©riques Ă  votre disposition dans un seul but partagĂ© entre vous et moi votre guĂ©rison. Retrouvez tous mes services sur ! Ou contactez-moi directement au 0781-350-383.
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