Depuis, le journaliste indépendant a toujours interrogé la question des violences policières, jusqu’à recenser méticuleusement toutes celles liées au mouvement des gilets jaunes sur Twitter "Allô Place Beauvau?" .Avec son film "Un pays qui se tient sage"qui sort le 30 septembre...Depuis, le journaliste indépendant a toujours interrogé la question des violences policières, jusqu’à recenser méticuleusement toutes celles liées au mouvement des gilets jaunes sur Twitter "Allô Place Beauvau?" .Avec son film "Un pays qui se tient sage" qui sort le 30 septembre, David Dufresne espère "nourrir" le débat. "La police est l’affaire de tous, pas des seuls policiers et de ceux qui ont affaire à eux" , explique-t-il. Il est au cinéma de la Cité ce jeudi pour présenter son film et en débattre ensuite 1 .Quel est votre objectif avec ce film qui n’est en rien un empilement de toutes les violences policières que vous avez recensées dans "Allô place Beauvau?"David Dufresne. Même s’il y a un parti pris comme dans tout film, c’est d’abord un dialogue, une tentative de provoquer le débat, de le nourrir avec, j’espère, de la hauteur. Le but est qu’on se parle et qu’ensuite on puisse réformer en que nous ne sommes pas loin d’un point de non-retour avec ce discours imposé. Soit vous êtes pour la police, soit vous êtes contre. Soit vous êtes pour la République, soit vous êtes pour le chaos. Ce chantage à la République, cette impossibilité de critiquer la police pour essayer de l’améliorer est mettez moins en avant les images que les mots dans votre documentaire. C’est aussi une manière de montrer que la violence est aussi symbolique? Les images de ces violences font aujourd’hui partie de notre histoire commune. Et elles prennent encore une autre dimension quand on les voit sur grand écran plutôt que sur Twitter. Mais dans ce film, elles nourrissent une réflexion plus large sur l’usage de la violence par l’État, sur sa témoignages, comme celui de Mélanie d’Amiens, montrent que la violence subie ne s’arrête pas aux blessures C’est un moment très fort, poignant, qui provoque souvent des larmes dans les avant-premières. Elle répète sous forme d’anaphore "ça, c’est violent" et énumère les violences sociales du quotidien qui l’ont poussée à sort de son statut de victime pour faire une analyse plus large. Ce film est aussi un contre-récit pour montrer que derrière le discours médiatique imposé - "La République ou le chaos" -, il y a un malaise bien plus profond dans la société qu’il faut prendre en revenir sur la scène qui donne le titre de votre film? Un policier filme des lycéens de Mantes-la-Jolie à genoux pendant plus de trois heures, les mains sur la tête. Avec cette phrase que le policier lance, fier de lui, "voilà une classe qui se tient sage" . C’est d’une cruauté absolument terrible. Dans mon film, même le policier syndicaliste le reconnaît avec ses mots de policier "Le travail a été mal fait" …Vous rappelez que "la police a blessé en quelques mois autant de manifestants qu’en vingt ans". Les manifestants ne sont-ils pas plus violents? Cette justification ne résiste pas à l’épreuve de l’examen historique. Dans les années 90, les marins pêcheurs qui manifestent avec des lance-harpons et mettent le feu au Parlement de Bretagne, c’était autre les manifestations ont gagné en intensité et régularité ces dernières années. Mais au plus fort des manifestations de gilets jaunes, la police n’a jamais découvert d’armes létales dans les sacs des alors expliquer ces centaines de blessés dans un pays où la doctrine du maintien de l’ordre stricte nécessité de l’usage de la force et proportionnalité de la réponse face à l’attaque est presque une fierté nationale? Montrer sa force pour ne pas avoir à s’en servir’ cette définition est plus de l’ordre du mythe que de la réalité depuis les années 2010. Mais quand la police charge le 1er mai une manifestation avant même qu’elle ne démarre ou qu’elle envoie 8 000 grenades lacrymogènes place de l’Étoile, le 1er décembre 2018 face à 4-5 000 gilets jaunes, il y a une forme de désinhibition de la une partie de la police mal ou non formée au maintien de l’ordre type BAC, suréquipée avec des armes de guerre, il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que nous avons un gros problème. Même une partie de la hiérarchie s’inquiète de ces dérives qui ne correspondent plus à aucune aucun membre de la hiérarchie policière n’a voulu vous parler? Ce n’est pas faute d’avoir essayé, d’avoir eu des rendez-vous Place Beauvau. Mais Christophe Castaner et son entourage ont mis un veto complet. Je pense que c’est eux qui vont le regretter le plus. La politique de la chaise vide a toujours un effet désastreux.1 Cinéma de la Cité, jeudi 10 septembre 20h30, en présence de David Dufresne. 05 17 17 31 21.